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Guerre des Six jours – 5/10 Juin 1967: La défaite arabe

Par Mohamed Taleb

 État des lieux avant le 5 juin 1967

La Palestine n’existe plus en tant que telle depuis 1948 et jusqu’ à la veille de 1967.  Mais le problème palestinien, devenu un problème humanitaire depuis lors, demeure  toujours à l’ordre du jour. Les réfugiés palestiniens de 1948 sont pris en charge par l’UNRWA (l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) dans le cadre de la Résolution 194 du 11 décembre 1948.

L’Egypte et la Jordanie qui occupent respectivement la Bande de Gaza et la Cisjordanie, en contact avec les populations palestiniennes, font recours à l’élite et aux notables palestiniens, réintégrés dans les administrations égyptienne et jordanienne, pour mieux les contrôler. Tous deux rejettent violemment l’idée du libanais Pierre Gemayel et de l’irakien, le général El Kassem, de créer un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza.

Le conflit de 1967 se déroule dans un climat international de guerre froide. La confrontation entre les deux blocs, USA et URSS, a lieu  par pays tiers interposés. Congo, Cuba, Vietnam sont les théâtres de cette confrontation. Les États-Unis sont directement engagés au Vietnam mais s’y sont  toutefois embourbés face à la détermination des Viêtcong.

Au  plan régional, a lieu depuis 1962  un conflit inter-yéménite qui oppose les Royalistes, soutenus par l’Arabie saoudite,  aux Républicains, soutenus par l’Égypte. Ce dernier est, avec plus de 60.000 soldats sur le terrain, directement impliqué dans le conflit. L’URSS se place derrière l’Égypte tandis qu’aux cotés des royalistes sont présents des mercenaires israéliens, britanniques et français. À l’approche de la Guerre des Six jours, l’Égypte se trouve  en mauvaise posture  et affaibli pour affronter la force militaire israélienne. Le retrait des troupes égyptiennes du Yémen se fera juste après la défaite arabe de 1967.

L’idée reçue au sein de l’opinion publique internationale, occidentale avant tout,  est, qu’en juin 1967, Israël a été attaqué par les États arabes (journal France-Soir)  et qu’il a été mis dans l’obligation de riposter à la menace d’anéantissement de l’Etat hébreu. Une légende colportée depuis plus de cinquante ans par la propagande et la rhétorique sionistes et par les médias Main Stream. Une authentique falsification et déformation de l’histoire. Selon un sondage de IRmep[1] de 2016 (réalisé par Google Consumer Surveys), il y a, aux États-Unis, près de 50% d’Américains qui pensent qu’Israël est occupé par les Palestiniens.

Lors d’une enquête réalisée par L’Ifop[2] en pleine guerre, 58% des Français déclaraient que leurs sympathies allaient à Israël et 2% seulement aux pays arabes ».

C’est Israël qui a attaqué les Etats arabes et non pas l’inverse.

La justification officielle de la « riposte » israélienne se base sur quatre données essentielles:

1 – Le retrait des forces de l’ONU (UNEF), déployées depuis 1957 à la frontière entre l’Égypte et Israël, voulu et demandé par Nasser au Secrétaire général de l’ONU, U. Thant ;

2 – Attaque imminente des forces arabes contre Israël ;

3 – La fermeture du Détroit de Tiran (22 mai 1967) à la navigation des navires israéliens  (à ce sujet Israël aurait annoncé que cela correspondrait à un casus belli).

4 – Les attaques des commandos palestiniens depuis la Syrie et la Jordanie.

Aucun de ces arguments n’est juridiquement valable pour en faire un casus belli. À cela il faut ajouter les multiples provocations via les attaques aériennes en territoire syrien. C’est d’ailleurs l’Union soviétique qui avait mis en garde sur une prochaine agression israélienne. Rappelons que  l’Égypte est  lié par un pacte de défense avec la Syrie.

Le premier point renvoie à la question de la souveraineté d’un État. Les forces de l’ONU (UNEF) sont déployées sur le sol égyptien, entre Israël et le Sinaï depuis 1957, soit après la Guerre de Suez de 1956. Nous rappelons que l’Égypte fut agressé par une coalition franco-anglo-israélienne suite à la nationalisation du Canal de Suez par le président Nasser.

La requête égyptienne du retrait des troupes onusiennes est tout à fait en règle avec le droit international et les principes de la Charte des Nations Unies et ne constitue en aucune manière une menace ou une intention belliqueuse envers Israël. Si tel était le cas, Israël aurait pu demander à l’ONU de placer l’UNEF sur son propre territoire. L’ONU a proposé justement de positionner ses troupes  en territoire israélien mais a encaissé un refus net israélien.

Le deuxième point renvoie encore une fois au mythe du petit David contre Goliath.

La supériorité militaire israélienne est un fait avéré. Elle l’a été pendant la guerre de 1956 et la guerre de 1967 n’en est que le prolongement. En outre, Israël est déjà en possession de l’arme nucléaire de par son étroite et large collaboration avec la France[3]  dans ce domaine qui existe depuis 1954. Ci-joint  un passage de cet article (le Figaro du 7 mai 2008)  illustrant les raisons profondes de cette collaboration : « …En 1954, Ben Gourion dont le programme nucléaire est lancé en 1949,  se tourne vers Paris, à qui il propose une entraide mutuelle pour la mise au point de la bombe. La France possède un double avantage : elle a une longueur d’avance en matière de recherche nucléaire et veut laver la honte de la Collaboration en cajolant les victimes juives du nazisme. Le rapprochement franco-israélien se noue autour de la guerre de Suez. Les deux pays ont un ennemi commun : l’Égypte de Gamal Abdel Nasser, qui soutient d’un côté le Front de libération nationale (FLN) algérien contre la France et arme, de l’autre, les Fédayins palestiniens contre Israël… ».

Israël dispose en outre depuis 1965 d’informations très précieuses sur les potentialités militaires des États arabes et  les discordes en leur sein. L’ancien chef du renseignement israélien, Shlomo Gazit[4], atteste de la supériorité israélienne sur les forces arabes. Dans une révélation explosive, il déclare l’implication de Roi du Maroc, Hassan II dans la remise d’informations sensibles obtenues lors de la réunion secrète en septembre 1965 des chefs d’États arabes dans un luxueux hôtel à Casablanca. Les agents du Mossad ont eu l’autorisation d’effectuer des enregistrements de la rencontre. La supériorité militaire israélienne en sera d’autant plus grande que ces enregistrements ont mis à nu les défaillances, les faiblesses et les divisions au sein de la présumée coalition arabe et son incapacité à mettre sur pied une union avec des objectifs communs contre Israël. Ces informations infirment la thèse selon laquelle les Etats arabes allaient attaquer Israël avec la volonté de l’anéantir.

Sur le plan technico-militaire, Israël disposait d’informations recueillies par les agents du Mossad dans l’opération dite « Opération Diamond[5] » commencée à la mi-1963 et conclue le 16 Août 1966, date à laquelle un Mikoyan-Gourevitch MiG-21 des forces aériennes irakiennes, l’avion de combat supersonique le plus produit avec 14.000 exemplaires, piloté par le transfuge Mounir Redfa, atterrit à la base militaire israélienne à Hatzor.

Le célèbre MiG 21 n’a plus de secrets pour l’aviation israélienne.

Reuven Weiss[6], dans un article publié le 29 mai 2007, décrit ainsi le fleuron soviétique:

« …Pour l’Occident, c’était un rêve devenu réalité. Le MiG-21 était considéré comme l’avion de chasse numéro un pendant la guerre froide, et les États-Unis n’avaient aucune idée de la façon dont il avait été construit, quelles étaient ses faiblesses et quelles armes devaient être développées contre lui… ».

Pour infirmer la thèse selon laquelle le président Nasser voulait « jeter les Juifs à la mer », c’est le général Itzhak Rabin[7] en personne qui déclarait dans une interview pour le journal « Le Monde » publiée le 29 février 1968,  « qu’il ne pensait pas que Nasser voulait la guerre ».

L’historien israélien Guy Laron[8] fait part dans son livre « The Six Day War » de la déclaration du   chef de l’armée de l’air de l’époque, le général Mordechaï Hod dont les forces avaient annihilé l’aviation égyptienne, syrienne et jordanienne en à peine plus d’une heure au matin du 5 juin 1967 : « Seize ans durant, nous avons planifié ce qui s’est passé pendant ces 80 minutes initiales. Nous vivions avec ce plan, nous dormions avec lui, mangions avec lui. On n’a pas cessé de le perfectionner ».

Le troisième point, au même titre que celles concernant les forces de l’ONU au Sinaï, relève du domaine des institutions et juridictions internationales.  L’Égypte a demandé l’arbitrage d’une instance internationale pour ce qui est de l’accès aux navires israéliens. Cela était, bien assurément, présenté par les sionistes comme étant d’une importance vitale pour l’économie  israélienne. Le port d’Eilat existe depuis à peine une dizaine d’années et n’a pas du tout cette importance qui lui est faussement attribuée, vu son éloignement du centre névralgique économique israélien.

En réalité il n’y avait pas eu de blocus mais uniquement de prétentieuses gesticulations à caractère populiste du président  Nasser.

Concernant le quatrième point, les attaques des commandos palestiniens étaient insignifiantes pour constituer une réelle menace à la sécurité d’Israël. L’Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) était née en 1964 et était encore en phase d’organisation. Il s’agit pour les Palestiniens, bien  conscients de la supériorité militaire des sionistes, de donner une dimension internationale à la cause palestinienne.

L’attaque israélienne

Les rencontres et contacts entre les responsables sionistes et les États-Unis se multiplient

Le feu vert américain pour les visées israéliennes est acquis. Le Général Major Meir Amit[9] se trouve le 1er juin 1967, à Washington, pour s’entretenir avec le Secrétaire d’État américain Mc Namara au sujet du déclenchement de la guerre.  L’aval américain à l’attaque israélienne  est total.

Israël détruit, dans une attaque surprise le 5 juin 1967, au sol, presque la totalité des flottes aériennes égyptienne et jordanienne, supprimant de la sorte toute possibilité d’appui aux troupes terrestres et de velléités d’avancées ou de conquêtes territoriales. L’aviation israélienne s’est concentrée d’abord sur l’Égypte, n’effectuant que des bombardements  en direction du Golan syrien. Le 9 juin, après l’interception d’un télégramme portant sur les intentions soviétiques, l’armée[10] israélienne se lance à la conquête du plateau du Golan.
Le 8 juin, l’Égypte accepte le cessez-le-feu.

La défaite des pays arabes est foudroyante sur les plans militaire, politique et psychologique. Le conflit a fait moins de 1.000 morts et quelques 3.000 blessés du coté israélien, alors que dans le camp arabe il y a eu plus de 20.000 morts et plus de 6.000 prisonniers.

L’Égypte perd la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie fut amputée du plateau du Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.

Israël se trouve en possession d’un territoire 5 fois plus grand qu’avant. Mais c’était l’objectif [11] principal des sionistes de conquérir de nouveaux territoires (Adam Raz dans le Haaretz du 2 juin 2021 écrit : « Israël a affirmé que ses conquêtes terrestres de 1967 n’étaient pas planifiées. Les documents déclassifiés révèlent le contraire… »). L’annexion de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en 1967 n’est pas fortuite, un projet qui date d’au moins 1948. L’autre objectif est de vider dans la mesure du possible ces territoires de leurs habitants palestiniens. La Naksa palestinienne (Nakba :catastrophe) a lieu durant et après le conflit. 350.000 Palestiniens se retrouvent du jour au lendemain avec un statut de réfugiés.
Des témoignages et de nouvelles révélations ont dénoncé les cruautés et atrocités commises par Israël durant la guerre: exécution sommaire de prisonniers égyptiens et de civils palestiniens. L’incident du navire de guerre américain USS Liberty[12], attaqué et gravement endommagé par les forces aériennes et navales israéliennes (qui a coûté la vie á 34 personnes), a été provoqué par erreur selon les autorités sionistes.  Le navire aurait été identifié comme appartenant à la marine égyptienne alors qu’il battait pavillon américain, visible à distance. James Bamford[13], médaille d’or des journalistes et des rédacteurs d’investigation et auteur de l’ouvrage « Body of secrets » paru en 2001, postule que la « motivation de l’attaque israélienne contre l’USS Liberty était de dissimuler le massacre de Ras Sedr[14] (massacre de dizaines de prisonniers de guerre égyptiens) qui a lieu le même jour de l’attaque –délibérée- et que les forces israéliennes se sont inquiétées du fait que le Liberty, un navire spécialisé dans le renseignement, ait pu recueillir des preuves du massacre (un casus belli pour Israël) et a été attaqué dans le but de supprimer ces preuves.

Résolution de Khartoum – 1er septembre 1967

La résolution de Khartoum du 1er septembre 1967 est une charte de solidarité affirmée entre les dirigeants des pays arabes en conclusion d’une réunion à la suite de la guerre des Six Jours.  Les pays signataires étaient: l’Égypte, la Jordanie, le Liban, l’Irak, le Maroc, le Koweït, et le Soudan. L’Algérie et la Syrie ont refusé de participer à la rencontre.
Les « trois non » ont été prononcés lors de ce sommet :

–          Pas de paix avec Israël

  • Pas de reconnaissance de l’État d’Israël
  • Pas de négociation avec Israël

Résolution du Conseil de Sécurité – 22 novembre 1967

Adoptée par le Conseil de sécurité, le 22 novembre 1967, six mois après la guerre des six jours, la résolution « exige l’instauration d’une paix juste et durable au Moyen- Orient », qui passe par « le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés pendant le récent conflit » et le « respect et reconnaissance de la souveraineté de l’intégrité territoriale et de l’indépendance politique de chaque Etat de la région, et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, à l’abri de menaces et d’actes de force. » La version anglaise est plus ambigüe parlant de retrait « from territories » ce que certains ont pu traduire par « de territoires », formule plus vague que « des territoires ». Cette résolution, reprise dans toutes les négociations ultérieures, jette les bases de la paix au Proche-Orient : l’évacuation par Israël des territoires occupés et la reconnaissance par les Etats arabes du droit d’Israël à la paix dans des frontières sûre. Aucun mot sur la Palestine et les Palestiniens !

La Résolution 242  de l’ONU du 22 novembre 1967 est acceptée par l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Soudan, la Libye, le Maroc et la Tunisie mais rejetée  par l’Arabie saoudite, l’Algérie, l’Irak, le Koweït, le Yémen du Nord et du Sud, la Syrie et les Palestiniens. La solidarité arabe n’est plus au rendez-vous.  Accepter la résolution équivaut à accepter Israël dans les frontières de 1949 (Ligne verte) et non selon le Plan de partage onusien de 1947 (lui-même illégal).

Pour légitimer la défaite, les dirigeants arabes font référence d’un côté à la supériorité israélienne sur le plan militaire, au soutien occidental octroyé à Israël, spécialement celui des États-Unis et de la Grande Bretagne,  et d’autre part à l’insuffisance déroutante des États arabes quant à leur préparation, leur organisation et la coordination de leurs armées. Le manque total d’expérience en matière de stratégie militaire, l’absence d’une union véritable entre les États arabes  sont parmi les facteurs qui, sur le plan militaire, ont mené au désastre.

L’Algérie[15] , sortie en 1962 d’une guerre atroce de près de huit ans après 132 ans passés sous une colonisation non moins atroce et un conflit frontalier avec le voisin marocain (Guerre des sables-octobre/novembre 1963), a été présente pendant le conflit avec un contingent de 500 soldats et officiers dont le général Khaled Nezzar et un escadron de MIG-17 quoique son rôle ait été, somme toute,  marginal. Le défunt président Houari Boumediene, quelque peu ostracisé par le président Nasser après le coup d’état du 19 juin 1965 contre Ahmed Ben Bella, a trouvé peu après un terrain d’entente avec le président Nasser et a joué un rôle important sinon primordial dans les conflits successifs (Conflit de 1973)  nonobstant l’éloignement de la région.

La défaite arabe de 1967, une tragédie pour la population des pays arabes, a permis aussi au peuple palestinien de renaître en tant que sujet politique,  au mouvement palestinien de reconquérir sa place sur la scène internationale, de retrouver l’intérêt de l’opinion publique et de s’émanciper de la tutelle des États arabes.

[1] – Voir Link : Most Americans Believe Palestinians Occupy Israeli Land – Institute for Research: Middle Eastern Policy (irmep.com)

[2] – Voir Link : Depuis 2004, le Pôle Consumer de l’Ifop n’a cessé d’affirmer son expertise de la nutrition, avec notamment ses observatoires de la Nutrition (2004 : « Allégations Santé », 2006 : « Obésitude », 2008 : « Observatoire de l’Equilibre Alimentaire », 2009 :

[3] – Voir Link: Comment la France a aidé Israël à avoir la bombe (lefigaro.fr)

[4] – Voir Link: Morocco tipped off Israeli intelligence, ‘helped Israel win Six Day War’ | The Times of Israel

Le Maroc a averti les services de renseignement israéliens, « a aidé Israël à gagner la guerre des Six Jours » | Le Times of Israel

[5] – Voir Link: Opération Diamond — Wikipédia (wikipedia.org)

[6] – Voir Link: La légende de l’oiseau bleu (ynetnews.com)

[7] – Voir Link: https://www.lemonde.fr/archives/article/1968/02/29/le-general-rabin-ne-pense-pas-que-nasser-voulait-la-guerre_3065763_1819218.html

[8] – Voir Link : Comment les généraux israéliens ont préparé la conquête bien avant 1967 – Sylvain Cypel (orientxxi.info)

[9] – Voir Link : https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1964-68v19/d124

[10] – Voir Link : HISTOIRE : Guerre des Six Jours, il y a 46 ans – VIDEOS – JForum

[11] – Voir Link : Israel Claimed Its 1967 Land Conquests Weren’t Planned. Declassified Documents Reveal Otherwise – Israel News – Haaretz.com

[12] – Voir Link: CNN.com – L’attaque d’Israël en 1967 contre un navire américain délibérée, selon un livre – 23 avril 2001

Voir aussi : Nouvelles révélations dans l’attaque d’un navire espion américain (chicagotribune.com)

Voir aussi : La dissimulation | Israël | Le Gardien (theguardian.com)

[13] – Voir Link : James Bamford — Wikipédia (wikipedia.org)

[14] – Voir Link : Massacre de Ras Sedr — Wikipédia (wikipedia.org)

[15] – Voir Link: Akram Belkaid (orientxxi.info)

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