Par Mohamed Belhoucine*
Les systèmes russes sont technologiquement supérieurs aux systèmes américains basés au Niger. Il s’agit des drones MQ-1 Gray Eagle et MQ-9 Reapers de l’armée de l’air américaine. Stationnés sur des bases aériennes au Niger et en Afrique, sont chargés de brouilleurs électroniques Intrepid Tiger, ils voleraient près des frontières algéro-nigérienne pour aider à dégrader les communications de l’armée algérienne notamment ses forces terrestres et aériennes basées le long de nos frontières.
Le Pentagone soutiendrait également la défense électronique marocaine à l’aide du drone stratégique RQ-4B Global Hawk et du RQ-58 Valkyrie, ce dernier étant équipé de missiles CHAMP dotés de micro-ondes de forte puissance. Les CHAMP sont capables d’endommager l’électronique des systèmes de navigation, des radios et des capteurs des colonnes de véhicules de combat algériens qui enveloppent nos zones sensibles sans que les guerriers électroniciens algériens ne connaissent la source de l’incursion.
A noter les marocains sont soutenus par de nombreuses entreprises américaines. Microsoft et les israéliens conseillent les marocains sur la manière de neutraliser les cyberattaques algériennes, avec l’aval du pentagone. Et Starlink, la constellation de satellites située à 600 kilomètres dans le ciel, maintient, des connexions internet sur le maroc avec des vitesses de téléchargement de plus de 90 Mbps. Le lot de terminaux envoyés aux marocains par le propriétaire de Starlink, le magnat Elon Musk, fait qu’il est difficile même avec l’aide des russes de découvrir leur emplacement et de les intercepter au moyen de cyberattaques classiques.
En Syrie Les russes viennent de démontrer magistralement qu’ils connaissent parfaitement tout sur les américains et l’OTAN et que ces derniers ne connaissent rien sur les russes, c’est-à-dire les russes sont informés et ont décrypté tous les protocoles datas des communications discursives (COMINT) et non discursives (ELINT, missiles, radars, aéronefs etc…) utilisés par les forces impérialistes. Redoutables avancées. Voir Annexe EW B1.
Je vais développer maintenant les rudiments indispensables, les principes de bases et élémentaires, couvrants les différents aspects de la guerre électronique – contremesures électroniques (ECM), mesures de protection électroniques (EPM) et mesures de support de la guerre électronique (ESM) – que nous prolongerons avec la combinaison avec d’autres capacités ou mesures électromagnétiques qui rendent possibles de nouvelles activités basées sur les effets.
Par exemple, l’ESM, l’EPM et l’ECM pourraient avoir un rôle dans la défense électronique d’un vecteur aérien ou d’une force terrestre à l’encontre respectivement des missiles anti aérien portables (MANPADS), les missiles à fréquence radio ou les engins commandés à distance. Ces principes et leurs opus operandi, sur lesquels est bâtie la guerre électronique, je vais les développer patiemment et pédagogiquement pas à pas.
L’impérieuse nécessité d’étudier le système d’arme de l’ennemi est vitale pour les forces militaires engagées. Commençons par un petit et basique exercice d’application que connaissent très bien nos ‘’guerriers électroniciens’’ quand ils seront confrontés à une attaque massive de missiles hostiles. Toujours sur leur garde, ils agissent intelligemment, avant d’envisager une action contre un système d’arme de missile (nos guerriers seront la » victime » du blocage de fréquence par brouillage par la plateforme ennemi), ils savent comment le système d’arme de l’adversaire (missile en général) fonctionne, les principes sur lesquels il se fonde, ses problèmes et ses limites. C’est précisément en amplifiant les problèmes de capteurs de systèmes d’armes adverses que les forces de l’ennemi peuvent être affaiblies, c’est ce qu’apprend basiquement tout bon guerrier électronicien motivé ayant un excellent niveau Bac Mathématique + 3. Une fois que les problèmes sont connus, il est plus facile de neutraliser le système ennemi. Ceci dit, tout guerrier radariste électronicien est entrainé à le faire. Nonobstant ceci, il faut aussi une sérieuse formation actualisée de haut niveau de nos ‘’guerriers électroniciens’’, adossée à une veille technologique de premier plan (les scénarios électromagnétiques et algorithmes associés sont soumis à des changements permanents ayant une durée de vie qui ne saurait excéder 06 mois).
Plus concrètement,
Par exemple, si on sait que le radar de l’adversaire est utilisé pour donner une précision de repérage angulaire d’un milliradian d’angle solide (mrad, angle solide, notion très confuse en discutant avec beaucoup de radaristes étrangers), et que c’est une exigence absolue pour la performance d’un système d’artillerie (ou missile), il est inutile d’insister pour empêcher, ou de lancer une poursuite par notre radar afin de parvenir à bloquer la fréquence de leur radar ou système d’arme sur le nôtre, » break lock » en anglais.
Une perturbation par ECM introduisant une erreur de 10 mrad suffira à réduire l’efficacité du système d’arme de manière satisfaisante.
Encore une fois, si l’on sait qu’un radar de recherche garantit une protection valable, c’est à dire qu’il peut détecter des cibles à leur portée maximale, l’utilisation des contre-mesures capables de réduire la plage de détection de moitié suffit d’indiquer que l’objectif de défense électronique a été au moins partiellement atteint.
Nous allons essayer, pas à pas, d’identifier les principes de fonctionnement de ces systèmes d’armes dont les enjeux dépendant de la performance des équipements de guerre électronique. Une armée classique s’appuie en particulier sur les systèmes d’armes suivantes :
C3I systèmes fixes ou mobiles (Commande, contrôle et communication)
SSM Systems (Surface-to-Surface Missile, missile sol-sol)
Long, Medium, and short range artillery systems (Systèmes d’artillerie à courte, moyenne et longue portée)
Search and acquisition radar systems to detect the ground attack aircraft (radars d’acquisition et de recherché pour détecter une offensive aérienne au sol)
SAM Systems (Surface-to-Air Missile, Missile sol-air)
AAA (Anti-Aircraft-Artillery, artillerie anti-aérienne))
Antimortar Radar and WLRs (radars localisateurs au sol de mortiers ou d’armes)
Armored vehicles (Véhicules blindés)
Helicopters whit wire-or-infrared-guided missiles (Hélicoptères dotés des missiles guidés par pointage ou à guidage infrarouge)
Battlefield surveillance systems (système de surveillance des champs de bataille).
Toutes les opérations qui impliquent les équipements listés ci-dessus, sont conduites en deux phases, la première est la détection, puis vient la seconde phase, l’intervention dans laquelle il faut décider, s’il faut utiliser des missiles ou d’autres armes, telle l’artillerie anti-aérienne.
En conséquence, les principaux systèmes utilisés par les forces armées contre lesquels une protection est nécessaire sont les suivants :
1- Les systèmes de recherche de cibles via les Radars
2- Les systèmes de missiles
3- Systèmes d’artillerie
Le fonctionnement de tous ces systèmes est fondé sur l’utilisation de capteurs électroniques.
Il a été largement démontré que les fréquences de ces capteurs défensifs peuvent être bloquées par les capteurs des missiles offensifs qui visent à détruire ces défenses.
Du concept des missions des défenses et des équipements électroniques qui leurs sont associés ainsi que leur développement face aux nouvelles parades, sans cesse changeantes, surgit une seule variable de jeu, à savoir, le blocage des fréquences des capteurs défensifs.
Evidemment après, suivront tous les enjeux qui lui sont associés, et notamment, tout ce qui tournent autour des conséquences de cette fonction offensive de blocage des fréquences des capteurs défensifs.
Afin de mieux comprendre la manière dont ce blocage interfère avec les systèmes d’armes, il est nécessaire d’examiner plus en détail la façon dont les systèmes d’armes eux-mêmes sont structurés et comment ils fonctionnent.
Il faut pointer une donnée importante, à savoir la performance d’un système de défense aérienne dépend des capacités de la recherche radar à longue portée qui lui est associée.
Il faut ajouter, qu’un dispositif électronique conçu pour bloquer un système de détection ne peut interférer avec le capteur radar et son traitement du signal, que si les traitements de données qui a suivi peuvent avoir lieu dans les centres de commandement et de contrôle bien protégés et situés à des distances éloignées.
Pour rappel, un système de missiles se compose généralement de:
1- Un radar de recherche de moyenne portée (radar d’acquisition).
2- un certain nombre de radars de poursuite, chaque cible poursuivie au moyen du radar nous fournira des données de guidage du missile (il y a des radars qui peuvent poursuivre plusieurs dizaines de cibles à la fois).
3- un certain nombre de lanceurs de missiles.
Un missile peut être guidée exclusivement par les commandes du radar de poursuite (Fonction : Missile Command) ou il peut être lancé sur la base des données fournies par le radar de poursuite, une fois l’acquisition de ces signaux-donnés faites, le missile sera autoguidé jusqu’à sa cible (homing). Il y a trois systèmes d’autoguidage (homing) :
– Actif, si le missile est muni d’un capteur (la tête chercheuse comprenant un petit radar de poursuite).
– Semi-actif, si la source d’énergie est une source lumineuse rayonnée par le missile et la tête chercheuse est un radar de poursuite qui reçoit à son tour un rayonnement réfléchi par la cible.
– Passive, si le missile possède une tête chercheuse qui ne nécessite pas d’émetteur mais détecte l’énergie rayonnée par la cible dans l’infrarouge, l’ultraviolet ou le spectre de micro-ondes.
Les radars de poursuite, cherchent, détectent, acquièrent, et suivent une cible identifiée, fournissent toutes ses données à un ordinateur qui calcule avec précision le point d’interception que l’arme ou le missile vont cibler.
Pour résumer, il ressort de cet examen que tous les systèmes d’armes que nous avons examinés emploient les capteurs suivants, qui pourraient être la victime de systèmes de brouillage électronique :
– Search radar (radar de recherche)
– Tracking radar (radar de poursuite)
– Radio-frequency seeker (systèmes de recherche en Radiofréquence)
– Electro-optic search systems (systèmes de recherche électro-optique)
– Infrared seeker (Autodirecteur et recherche des signaux Infrarouge)
L’analyse et l’étude des principes de fonctionnement des capteurs que nous allons présenter, nous révèlent les faiblesses qui leurs sont inhérentes et les possibilités offertes à identifier les domaines où ils peuvent interférer les uns aux autres (offensif et défensif).
Tout ceci pour montrer à quel point la perturbation d’un capteur est usuellement exploité pour la défense électronique.
Nous analyserons, comment les systèmes de missile opèrent. Dans une guerre, Les forces armées de défense électromagnétique se coordonnent entre eux par l’utilisation extensive de systèmes de communications qui peuvent néanmoins être brouillés ou leurrés. Ces systèmes, nous allons les examiner brièvement.
L’objectif de la défense électronique
Sur un plan militaire, la classification des capacités des défenses ou des attaques seront répertoriées, sur la base de leur forte propension destructrice ou à tuer (« « hard kill »). Nous allons examiner les systèmes de défense électronique, leurs fonctions et applications militaires, et comment en interférant avec un système offensif, ils peuvent neutraliser un ennemi de façon non létale.
L’organisation de la défense électronique.
Il convient de rappeler que l’objectif ultime de la défense électronique est de réduire l’efficience des systèmes ennemis d’armes offensives dont le fonctionnement est bâti essentiellement sur des dispositifs de détection électronique. Pour atteindre ce but, les mesures suivantes sont nécessaires :
– la connaissance des dispositifs électroniques de l’ennemi. Ceci est obtenu par le suivi et l’étude des signaux qu’ils émettent (renseignement électronique (SIGINT)) par des équipements spécifiques qui doivent être en notre possession. (Que je détaillerai plus tard).
– La connaissance tactique, opérationnel et le fonctionnement des dispositifs de l’ennemi, savoir comment ils sont répartis ou distribués dans l’espace et les plateformes, sur une zone, ou autour d’une plate-forme, sensés les protéger des sources électromagnétiques hostiles (ordre de bataille électronique (EOB)). Ces informations sont vitales pour deux impératifs à la fois, uno pour la défense ou l’autoprotection mutuelle des plateformes et secundo pour dresser la parade nécessaire à une attaque électronique destinée à supprimer nos défenses aériennes (SEAD).
– Les nouvelles générations d’équipements de contre-mesures électroniques (ECM)—brouillage, leurrage, tromperie–, ont pour but de réduire au maximum les capacités opérationnelles des appareils ennemis, y compris les radars de recherche, les radars d’acquisition, de poursuite et de suivi, les systèmes à infrarouges, les systèmes laser, et les systèmes de communication.
– Pour adapter un équipement de contre-contre-mesure électroniques (CCME), dans le but de réduire ou d’éliminer une interférence ou perturbation provoquée intentionnellement par les (ECM), il est nécessaire d’incorporer des filtres d’ondes et des dispositifs spéciaux dans nos équipements.
Les systèmes de défense électronique et leurs objectifs opérationnels.
La défense électronique en général est définie et priorisée en fonction de son positionnement dans le tableau de l’organisation de guerre électronique inhérent à chaque armée. Il convient de rappeler qu’un système de défense électronique peut consister en une panoplie d’équipements non redondants de l’équipement que nous allons décrire ci –dessous. Par exemple, il est possible d’avoir deux mesures distinctes de support électronique (ESM) et (ECM), ou un système intégré, lorsque les deux fonctions sont exécutées ensemble.
Signal intelligence (SIGINT).
La mission des systèmes de SIGINT, est l’acquisition autant que possible des données sur les émissions électromagnétiques d’un ennemi potentiel ou d’un ami. Ils peuvent être classés en renseignement électronique (ELINT), systèmes qui collectent des données radar d’émission ; Et de communication (COMINT), systèmes qui collectent des données de communication de l’ennemi.
Leur fonction est essentiellement stratégique ; La mission SIGINT est une activité permanente, poursuivie sans relâche par des gros avions porteurs bourrés d’électronique dans l’espace aérien international limitrophe à l’espace de l’ennemi, de l’adversaire et même d’un ami (l’ami d’aujourd’hui peut-être l’ennemi de demain, exemple l’Italie ou l’Espagne), tout doit concourir pour réussir à aboutir à identifier les procédures opérationnelles de guerre électronique d’un ennemi potentiel. C’est fondamental, pour rendre les contremesures performantes et réussies.
Les nouvelles puissances de calcul gigantesques et inégalables des puces électroniques, associés aux nouvelles théories mathématiques des signaux, aux algorithmes et à l’intelligence artificielle, permettent de collecter les scénarios électromagnétiques en temps réel de l’ennemi et de réagir instantanément à la parade sans recourir aux données collectées par les gros avions bourrés d’électronique. Exemple le système Khibiny russe monté sur avion SU-34.
Electronic Intelligence (ELINT)
La mission principale d’un système ELINT est d’intercepter et analyser, à des fins stratégiques, tout le rayonnement électromagnétique généré par des plateformes d’un pays potentiellement hostile ou ami.
Cet équipement doit être en mesure de définir les caractéristiques, la dépendance en temps, et l’emplacement des émissions électroniques hostiles. Il devrait également être en mesure d’analyser les signaux électroniques de l’ennemi, à la fois, en temps et en fréquence, et d’associer avec ces deux variables, un numéro de série de l’équipement de l’ennemi (c’est à dire, ‘’empreintes digitales’’ ou signature radar), parfois même dans une relation one-to-one, ce qui rend possible de suivre le mouvement de l’équipement.
*Docteur en Physique, DEA en économie du management
Lire: L’ordre de bataille électronique et cognitif, déjà engagé au Sahel et à nos frontières (2e Partie)