Par Mohamed Belhoucine*
Conscience politique et défense du territoire. Plaidoyer pour un puissance dispositif de guerre électronique
L’analyse sera incomplète si on ne relie pas les guerres dites de théâtre à venir au mode de production capitaliste. Le mode de production capitaliste, à son stade suprême et décadent, ne génère plus de valeur de production, se mue en impérialisme, un stade ultime qui va déterminer la politique, la diplomatie et la
stratégie militaire des États occidentaux (Etats-Unis, l’U.E et l’OTAN).
Cette crise de la valeur de la production (physique et cognitive) du capitalisme sera le prélude à sa chute inéluctable malgré sa tentative de fuite en avant pour créer de fausses valeurs basées sur des supercheries et méga-mensonges (faux vaccins Covid (thérapie génique), l’inefficience et l’échec des batteries en Lithium, fausse transition énergique, l’imposture de la taxe carbone et du réchauffement climatique, la supercherie du vecteur énergétique H² dont le bilan global énergie est négatif (personne n’en parle), numérisation de la monnaie (voler l’épargne des ménages pour l’utiliser frauduleusement) etc… Le tout accompagné par l’Etat d’exception (mesures et lois liberticides vont naitre sous la coercition et la peur pour imposer ce dictat ‘’économique’’ de la fausse valeur par la soumission, la servilité, et l’esclavage des populations occidentales ad vitam aeternam).
Selon ces principes, il est donc requis d’analyser et de comprendre le développement économique, la crise économique sévissant dans un pays, ou dans une alliance de pays impérialistes, pour comprendre la politique militaire de ces États et de leurs manigances.
Il y a un aspect stratégique important occulté qu’aucun stratège ne soulève : l’impérialisme ne vise pas la guerre totale, car il ne peut pas couper la branche sur laquelle il est assis.
La guerre totale, met en œuvre et mobilise tout le potentiel industriel et agricole d’un pays, vise à l’anéantissement définitif de l’ennemi, voir son extermination suivie d’une capitulation sans condition (ce que font actuellement les américains et les sionistes à Gaza). L’impérialisme et le capitalisme sont en face d’une crise économique insoluble, n’ont plus les moyens de mobiliser des millions d’hommes, leur opinion publique est hostile aux guerres, la coupe est pleine, les ouvriers, la multitude, les identités collectives et politiques et les classes subalternes présentes dans les pays impérialistes excédés sortent en grèves ‘’sauvages’’, ils sont prêts à rassembler des bataillons de combattants pour monter aux barricades insurrectionnelles.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le monde capitaliste-impérialiste, est divisé en deux forces, la classe capitaliste monopolistique hégémonique mondiale, et la multitude, les classes subalternes, les identités collectives, le quart-monde et finalement la classe ouvrière internationale révolutionnaire. Pour le moment ces identités collectives accumulent des forces afin d’ébranler et renverser le mode capitaliste-impérialiste (c’est une affaire de temps, quand le paroxysme de la montée aux extrêmes sera atteint)). Consciente de cet état de fait, les puissances impérialistes, contraintes d’opter pour une autre stratégie, dite stratégie des guerres de théâtre ou guerres dures, accompagnées concomitamment par leurs pendantes guerres secrètes dites douces c’est-à-dire les guerres hybrides de 5e génération (médias, réseaux sociaux, cyber-attaques etc..) qui visent à provoquer les soulèvements populaires contre les dirigeants, détruire la famille et les valeurs de la civilisation universelle (cette guerre douce se déroule dans les « médias mainstream » et « réseaux sociaux » dont les conséquences, en cas de victoire, consistent à rallier les populations travesties (LGBT) et les mobiliser pour dominer leur économie en imposant une ‘’harmonie par le calcul’’, c.à.d. la gouvernance par les nombres (dont beaucoup de nos thuriféraires se font l’écho) , instaurer ses propres règles et lois, pousser notre population à faire allégeance à plus fort qu’eux, c’est-à-dire à s’allier aux oligarques compradores et ensuite accaparer leurs ressources énergétiques et minières).
Que devient la population occidentale ?
Cette population occidentale représente 15% de la population mondiale, et est le support du pouvoir occidental ‘’démocratique’’ et ‘’parlementarisé’’. C’est de là, que vous avez l’explication, pourquoi cette masse de 15 % quasiment occidentale, est poreuse au racisme, à la xénophobie, au mépris des démunis dont ils ont honte. Leur hantise c’est de leur ressembler un jour en devenant pauvre.
Ces déterminations racistes et xénophobes, ce sont des ‘’déterminants’’ subjectifs de menaces envers les démunis (ont été parfaitement mis en évidence par le socio-anthropologue Norbert Elias dans son œuvre « logique de l’exclusion », ils alimentent un sentiment de supériorité. Le colonialisme et l’impérialisme, depuis la conférence de Berlin (1881-1884) ont diffusé à travers tous leurs dispositifs [tels les programmes scolaires, toute leur législation, droit de l’indigénat, littérature (Maupassant, Hugo, Renan, Proust, Céline, Giraudoux, etc..) , la presse, le théâtre, les hygiénistes etc.. ] dans le ‘’sens commun’’ mental de la classe moyenne occidentale, ce vecteur de la conviction que l’Occident, en définitive, c’est le lieu des civilisés et nous autres les noirs (les sauvages) et les musulmans (les barbares) (relire attentivement Olivier Le cour Grandmaison, » la France impériale, édition fayard »).
La classe moyenne occidentale se partage 7% des ressources mondiales, est – cette plaque sensible (l’expression est de Deleuze) — car constamment menacée et décérébrée par l’outil médiatique et ligotée par le dispositif législatif du Capital.
Dans la doxa médiatique occidentale cette classe est représentée de ceux qui n’ont pas grand-chose ou rien. Cette classe moyenne occidentale sera menacée par la précarité et le chômage endémique. C’est ce processus, auquel nous assistons grandeur nature, qui va déboucher inéluctablement sur la crise finale du capitalisme.
Les thuriféraires du pouvoir impérialiste proclament « que le mode vie occidental n’est pas négociable », ça veut dire que les 7 % des ressources mondiales ne se partageront qu’entre gens ‘’civilisés’’, c’est-à-dire 15 % des gens « moyens ».
L’autre moitié de l’humanité, les 50%, n’ont rien du tout, leurs vies ne valent rien, c’est ce qu’ils veulent dire. Et alors que vont devenir ces 50% de démunis dont la vie ne vaut rien ? Ils sont un peu plus de 4 milliards ! Ils sont comptés pour rien par le capital, c’est-à-dire dans le développement structurel du monde, ils ne sont rien, ils ne devraient pas exister.
Ce serait mieux. Mais ils y sont quand même. Que veut dire, ils sont comptés pour rien ? Cela veut dire qu’ils ne sont ni consommateurs, ni force de travail. Si vous n’appartenez pas à l’oligarchie mondiale, il y a deux manières d’exister pour le capital, vous devrai être un salarié d’un côté, gagner ainsi un peu d’argent, et ensuite vous devrai dépenser cet argent en consommant les produits qui sont fabriqués par ce même capital. Dans cette ‘’Mondialisation’’ capitaliste, vous devez avoir deux identités structurées par l’argent, être salarié et consommateur.
L’impérialisme à trois alliés objectifs, la bourgeoisie (le pouvoir ou le régime profond) compradore nationale corrompue, le confessionnalisme religieux et les revendications ethniques qui se font une fixation illégitime sur des projets locaux et non nationaux (donc commanditées par l’ennemi extérieur et intérieur).
Mais c’est quoi l’Impérialisme ?
L’impérialisme c’est le mode de production et les rapports de production capitalistes rendus à leur stade ultime de développement, au moment où le système économicopolitique ne parvient plus à résoudre ses contradictions internes. Ces contradictions qui anciennement mettaient les forces sociales en action pour les résoudre et de ce fait entraînait la croissance du capital et le développement de la société capitaliste. Aujourd’hui, les contradictions, et les classes sociales chargées de les résoudre, paralysent plutôt le système économique et détruisent les forces productives et les marchandises en surproduction relative. Donc l’impérialisme est un système de production globalisé, internationalisé, intégrant la totalité des moyens de production existants, des transactions commerciales, des tractations diplomatiques, des échanges internationaux, la totalité des alliances pour entretenir des affrontements qui se développent sur la Terre tout entière.
Les canons nous rendront-ils fort ? Et le beurre lui nous rendra-t-il seulement gros ?
Pour rappel, Herman Göring en 1934 prononçait ces mots ci-dessus pour justifier la politique industrielle et l’économie de guerre de l’Allemagne.
Des efforts ininterrompus et sans cesse croissants, militaires et financiers, consentis ces 20 dernières années par l’Algérie, visent à renforcer nos capacités stratégiques d’interdiction aérienne par l’achat de systèmes de défense électronique intégrés à une force anti aérienne et aérienne de pointe. L’effort est louable car il vise à assurer à nos systèmes modernes de DCA une meilleure protection, nos sites sensibles et névralgiques seront mieux sécurisés face à toute attaque SEAD dite Suppression of Enemy Air Defense (visant à supprimer nos défenses anti aériennes (systèmes de radars et missiles)).
« La diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments » Otto Bismarck.
Si nous serions aptes à faire face victorieusement à toute attaque SEAD visant à supprimer nos défenses anti aériennes et aériennes, alors les données géostratégiques et politiques se trouveront bouleversées brutalement, l’Algérie du rôle de spectateur et de simple vassale habituée à subir les évènements internationaux sans prendre part –avec tout son lot d’humiliation et d’aigreur pour toute notre population, multitude et classes subalternes– se trouvera propulser en tant qu’acteur des évènements internationaux au même titre que les USA, l’OTAN, la Chine ou la Russie.
Nos forces armées — même si nous ne sommes pas encore dotés de moyens aérospatiaux militaires de renseignements, des radars millimétriques à très haut champs électromagnétique de détection précoce, d’alerte et de guidage de missile– dorénavant en alertes radars permanentes complétés par les nécessaires parades de traitement de signaux intelligence (ESM-ELINT) qui balayent tous les scénarios électromagnétiques couplés aux C5I pour réagir en temps réel, enverront en permanence de forts signaux, faisant comprendre à tous ceux qui risquent de s’aventurer dans notre espace aérien, qu’ils seront détruits à la vitesse de l’éclair (défense aérienne à courte, moyenne et longue portée). Les pays qui projettent d’élaborer des scénarios (même à blanc) de mission SEAD sur notre territoire, doivent recevoir en conséquence des signaux très forts, non par la parole ou la propagande, mais par l’intermédiaires des résultats de manœuvres militaires de guerre électronique régulières, abondantes, constantes et continues, dans des zones appelées polygones électroniques de superficie allant de 20.000 à 50.000 Km2.
Ces manœuvres militaires ont pour but de simuler des scénarios réels tactiques et stratégiques, de guerre électronique, confrontés à des variables, algorithmes, relations, tirés directement (que nous simulerons) des performances et données des équipements Otanesque (que nous devrons connaitre parfaitement). Le message à adresser à l’OTAN doit être clair, avec vos systèmes d’armes létales et non létales, si vous osez nous affronter de façon ponctuelle (violation de l’espace aérien) ou de façon massive (guerre d’attaque) à l’avenir, sachez que notre DCA et notre aviation ne se laisseront pas faire, nos entrainements sont au point, nous savons comment vos équipements opèrent et fonctionnent de façon qualitative et quantitative, et nous sommes au fait des performances de vos systèmes d’armes de missions SEAD et en conséquence nous avons tous les moyens de les déjouer.
Ainsi le message est décrypté haut la main et compris, signifiant que l’Algérie est hautement préparée à repousser toute offensive SEAD et même poursuivre et détruire les vecteurs aéronautiques SEAD en engageant les forces appropriées. (Hélas notre grande faiblesse dissuasive a fait, que nous n’avons pas développé encore des vecteurs balistiques capables de faire porter l’attaque et la confrontation armée sur le territoire de l’ennemi).
Par ailleurs, je ferai une petite digression (qui n’a pas de rapport avec notre sujet mais que je juge importante) ; Ce qu’il faut retenir des échecs cuisants des dernières guerres, subis, par les puissances impérialistes : leurs ambitions de conquêtes, ont été fortement revues à la baisse, ils ont parfaitement compris, que la simple exploitation militaire de l’espace de bataille peut sembler de plus en plus maladroite, très couteuse et inappropriée (Défaites en Ukraine, en Irak, en Afghanistan et plus récemment en Palestine occupée , parce qu’il faut marcher à pieds et d’être au contact de la population pour la conquérir, une domination impossible car les troupes d’occupation en sus des exactions et des bombardements sur les cibles civiles (Gaza) qu’ils font subir aux autochtones restent trop éloignées et imperméables à la culture et à la religion des citoyens des pays arabo-musulmans).
Aujourd’hui une armée qui ne saurait pas gagner les populations par les cœurs, les esprits et l’image est vouée à la Bérézina. Beaucoup de régimes arabo-musulmans ont basculé dans le camp impérialiste, croyant gagner en retour un soutien géopolitique pour se maintenir au pouvoir et échapper aux accusations de forfaitures commises liées aux affaires de corruption et à la gestion catastrophique de l’allocation des ressources nationales.
Ces régimes sont donc destinés objectivement à subir naturellement les injonctions des pays impérialistes occidentaux, visant à faciliter et favoriser l’implantation de leurs bases en Afrique, limitrophes à l’Algérie. Ce quadrillage de nos frontières Est, Ouest et Sud vise à assurer en priorité la protection éloignée ou rapprochée des positions françaises et américaines.
Pourquoi ?
Le plus grand péril que notre pays aura à affronter est la nouvelle stratégie du zonage que l’impérialisme vient d’adopter au Sahel, en Afrique et au Moyen-Orient. C’est devenu plus rentable pour l’impérialisme, de détruire les Etats pour instituer des zones infra étatiques, des zones de pillage non étatisées, des zones ou n’existeront que des bandes armées.
L’impérialisme est revenu à sa logique naturelle, la logique de la bande, le gangstérisme criminel, avec la conquête et la défense des territoires où il a le monopole des affaires, des zones entières livrées aux gangsters et aux bandes. La mondialisation n’est rien d’autre que le déploiement du capitalisme de tout l’espace qui lui est ouvert.
Mondialisation et Capitalisme ne sont pas séparables mais génétiquement liés, et ils progressent aujourd’hui de concert pour soumettre la terre entière. En 1884-1885 les puissances impérialistes ont découpé l’Afrique et les colonies en morceaux qu’elles se répartissent sans nous consulter. L’impérialisme en tant que tel a-t-il disparu pour autant ? Non, il prend simplement des formes nouvelles, au colonialisme du partage a succédé l’anarchie du zonage via les guerres hybrides de 5e génération.
A l’intérieur des libertés nouvellement acquises des anciens colonisés, on a pratiqué le zonage. Le zonage, c’est un ensemble de pratiques qui consistent à préempter des enclaves économiques stratégiques, en raison des ressources minières, énergétiques, forestières, agricoles, qu’elles offrent, en attisant des heurs intra et inter-ethniques.
Quand un Etat est susceptible de revendiquer sa part dans la zone qui lui revient (au Sahel, en Afrique, au Moyen Orient), on accélère sa dissolution, en finançant les rebelles armés, en fomentant et enflammant la résistance intérieure, pour déstabiliser ce pays. Au final, le pillage systématique des ressources, qui passe par la création d’enclaves sécurisées, aboutit à un impérialisme plus retors et meurtrier, à un désordre généralisé qui précipite des pays entiers dans le chaos (c’est tout le programme des américains et des français en Algérie).
Et de là, l’impérialisme va se servir à volonté comme il le désire. Dans ces enclaves dévastées, le capitalisme cherche à y installer un gangstérisme rentable, dans les territoires disséqués, c’est-à-dire dépecer les Etats, faire des accords avec les bandes armées, les minorités, les religions sans avoir en charge véritablement la gestion des États compradores, ni même devoir entretenir sur place, par la corruption, toute une clique de complices locaux dirigeants compradores qui profitent des fonctions qu’on leur a octroyées pour participer au pillage des richesses (notamment en Afrique). Les compradores et les clients dirigeants leur coûtent chers, ils ont compris (les puissances impérialistes) qu’ils tirent mieux leur épingle du jeu quand ils sont en face à des centaines de groupes armés, compétiteurs, tiraillés et hostiles entre eux. Voilà le nouveau dessin.
*Docteur en Physique, DEA en économie du management
Lire: L’ordre de bataille électronique et cognitif, déjà engagé au Sahel et à nos frontières (5e Partie)
L’ordre de bataille électronique et cognitif, déjà engagé au Sahel et à nos frontières (4e Partie)
L’ordre de bataille électronique et cognitif, déjà engagé au Sahel et à nos frontières (3e Partie)