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December 8, 2025

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TRIBUNE

Guerre médiatique : A la désinformation opposer une information crédible

Ce jour de la Liberté de la Presse prend tout son sens avec une actualité nationale marquée par des appels lancés pour la constitution d’un « Front médiatique » afin de riposter à une campagne d’information hostile à l’Algérie.  

Par Houria Ait Kaci

Ce jour de la Liberté de la Presse prend tout son sens avec une actualité nationale marquée par des appels lancés pour la constitution d’un « Front médiatique » afin de riposter à une campagne d’information hostile à l’Algérie.  

A cette campagne de désinformation qui cible l’Algérie en raison de ses positions souverainistes qui dérangent des intérêts expansionnistes et néo-colonialistes dans la région, il faut opposer une politique médiatique basée sur une information crédible, transparente, vérifiable, contrairement à la « propagande » adverse, élaborée dans les laboratoires et les officines de la guerre psychologique menée par l’Occident impérialo-sioniste contre les Etats souverains comme l’Algérie. 

Ce n’est pas la première fois que le pays fait face à une guerre médiatique (1988, 1991, 2011, 2013, 2019,) pour ne citer que ces dates charnières. L’enjeu principal était en relation avec les élections présidentielles, visant chaque fois à exercer des  pressions pour tenter d’influencer le cours des évènements pour provoquer un changement de régime dans une direction qui soit favorable aux intérêts des puissances dominantes.

En 2013, par contre, l’attaque du complexe gazier de Tiguentourine, à In Amenas, par un groupe terroriste venu de la frontière de la Libye voisine en proie au chaos crée par les occidentaux et les sionistes (comme Sarkozy, Bernad Henri Levy (BHL) et l’américaine Hillary Clinton qui ont assassiné en direct le dirigeant souverainiste libyen, Maamar El Guedafi.

 L’objectif de détruire cette infrastructure gazière à l’Extrême Sud du pays était de provoquer des pertes considérables à l’économie nationale ou de créer un point d’appui pour tenter de déstabiliser tout le pays.

Mais cette tentative, a été stoppée net par l’Armée, comme  toutes les tentatives de déstabiliser le pays qui ont été déjouées par l’armée algérienne.  Celle-ci fait constamment l’objet de campagnes médiatiques de désinformation pour l’écarter du jeu politique et de laisser le champ libre à l’arrivée à un dirigeant qui soit favorable aux intérêts de l’Occident impérialiste et oligarchique, au détriment de l’intérêt national.

Or, l’armée algérienne, -de par sa nature, son histoire, sa composition- ne peut pas rester indifférente à ce qui se passe dans « la maison Algérie ». Elle ne peut laisser la situation empirer et « retourner son arme »- en cas de crise-, contre le peuple dont elle est issue, comme on a pu l’observer lors des manifestations du « hirak » en 2019. 

Or, après la réélection de Tebboune en 2024 et la poursuite de l’application son programme patriotique, il est devenu évident pour ces forces adverses, que l’Algérie n’allait pas changer de cap. Le Président a maintenu la priorité d’un développement économique indépendant, souverain et la réalisation d’un Etat social, progressiste, qui rejette l’exclusion des couches défavorisées et vise à faire de l’Algérie, une économie  émergente et la première, sinon la seconde puissance en Afrique. Malgré toutes les difficultés et les manques à gagner dans divers domaines, les acquis ne sont pas négligeables.

C’est sans doute ce qui a amené ces forces hostiles à réactiver leur plan de déstabilisation, avec des méthodes, plus agressives, dans un contexte de forte tension régionale et internationale dans cette guerre autour de l’exploitation des ressources d’énergie (gaz, pétrole) et des ressources minières.   

Quelques signaux comme l’affaire du drone malien, la guerre médiatique et les pressions des forces politiques de l’Extrême droite française menées par le Ministre français de l’intérieur Bruno Retailleau, qui a appelé à « un rapport de force » avec l’Algérie. En d’autres termes il appelle à l’usage de la force pour faire plier l’Algérie et obtenir des concessions.                                                                                             

Le Makhzen et les lobbys sionistes multiplient les provocations contre l’Algérie pour freiner son programme de développement économique interne et inter- africain (dont le projet de gazoduc Nigéria-Niger-Algérie. Le Makhzen fait tout pour que ce gazoduc passe par le Maroc en faisant miroiter aux deux pays africains enclavés, un accès à l’Océan Atlantique.  

Le roi du Maroc qui dépouille ses citoyens de leurs terres et de leurs  richesses naturelles pour les donner aux sionistes, assure que c’est en échange d’une protection du royaume. Protection contre qui ? Contre son peuple qui manifeste pacifiquement chaque jour son mécontentement?

Le Maroc serait-il devenu une colonie de l’entité sioniste ? Le peuple marocain vient encore d’être dépouillé par le roi qui a offert 34.000 Km2 à l’entité sioniste et une nouvelle licence d’exploration gazière au large de Boujdour à la société israélienne NewMed Energy, en partenariat avec l’entreprise marocaine Adarco Energy.

Cette nouvelle montée des tensions dans la région Maghreb-Sahel intervient dans une conjoncture internationale marquée par les luttes entre les grandes puissances occidentales déclinantes mais ayant encore des capacités de nuisance et la montée des puissances émergentes des BRICS qui cherchent à créer un Nouvel ordre mondial,  plus juste et plus équitable et plus humain.       

La guerre médiatique, dans ce contexte de guerres et de conflits, est rendue aujourd’hui plus visible, avec l’arsenal des NTIC, ces armes des nouvelles guerres dites de 4ème et 5ème génération, alliant la guerre conventionnelle, à « la guerre cognitive ».

Celle-ci, appelée aussi « guerre du cerveau », est beaucoup plus complexe et plus difficile à mener et à gagner que la guerre avec des armes classiques.

 La guerre cognitive fait appel à des aspects immatériels, comme les croyances, les émotions, la psychologie, la culture, la religion, l’Histoire …

Les journalistes qui avaient comme seule arme, leur stylo, doivent s’adapter à ce nouveau contexte et maitriser non seulement les NTIC mais aussi connaitre les enjeux des luttes et des guerres qui se déroulent et pouvoir les  expliquer à leurs lecteurs et auditeurs, dans un style simple et audible pour tout le monde.

La formation et le recyclage sont plus que jamais nécessaires pour les Journalistes et les techniciens. L’influence négative de l’Internet sur la presse et le métier de journaliste doit être corrigée, sinon c’est tout un métier qui va disparaitre et sera remplacé par l’intelligence artificielle !  

Si on laisse faire l’Oligarchie capitaliste mondiale, tous les  métiers vont disparaitre et seront remplacés par des robots qui exécuteront les ordres de ceux qui les ont crées et vont pouvoir contrôler à leur aise les cerveaux humains!

Les journalistes qui veulent encore exercer leur métier doivent être conscients et outillés pour cette guerre « cognitive » dans laquelle s’inscrivent les guerres médiatiques aujourd’hui.

Dans cette guerre, il ne s’agit pas de répondre par de la « propagande » à « la propagande occidentale » car de toute façons les lecteurs et auditeurs finissent pas s’en rendre compte et vont se détourner de la presse nationale pour aller chercher l’information ailleurs. Où ? Sur les médias étrangers, sur Internet, les réseaux  sociaux… La ou la  propagande occidentalo-sioniste bat son plein, avec tous les artifices pour la rendre crédible.

Les journalistes et les professionnels des médias doivent répondre par plus de professionnalisme dans le traitement de l’information, avec objectivité, esprit critique. Ils doivent exprimer leurs observations, leurs critiques concernant les réalités du terrain et ne pas tomber dans le travers de la « politique de l’autruche ». Ils doivent montrer du doigt ce qui ne va pas pour amener les décideurs à rectifier le tir dans l’’intérêt général.

Le journaliste n’exerce pas sa profession uniquement pour gagner sa vie, un salaire, mais parce qu’il a un idéal. Il a une mission sociale, de service public. Il défend les valeurs de justice, de l’égalité, de la démocratie. Il dénonce ce qui va de travers dans la société, comme les injustices, la « hogra », la corruption, la bureaucratie, le régionalisme, le népotisme. Ces phénomènes, bien que dénoncés dans les textes officiels, constituent encore des freins pour plusieurs citoyens en quête pour obtenir leurs droits, d’un bien ou d’un service.                                                                                       

Un « narratif » pour dire que « tout va bien » ne rend pas service au pays, à la nation, mais à des individus qui profitent de leur position au sein de l’Etat, pour détourner à leur profit les biens publics. 

L’appât du gain facile, l’amour inconsidéré de l’argent, au détriment des valeurs immatérielles, est devenu une sorte de « Dieu argent » adoré par ceux qui veulent s’enrichir vite et facilement. C’est l’une des tares ramenées dans les valises du capitalisme financier et de la Mondialisation.

 Se taire sur ce genre de pratiques et les manques à gagner donnent au contraire du grain à moudre pour les forces hostiles qui, elles, utilisent mensonges et amalgames pour induire en erreur leur opinion et l’opinion internationale.  

Mais les journalistes doivent pouvoir disposer de sources fiables auprès des services étatiques et du secteur privé pour vérifier et confronter leurs informations. 

 Les travailleurs des médias (journalistes, techniciens du son, de l’image, photographes), doivent également bénéficier de meilleures conditions de travail. Actuellement ils sont sous-payés et il existe un écart important entre leurs salaires et ceux des patrons de presse (secteur public et privé).

Les jeunes journalistes et techniciens en contrat précaire, sont sous- payés et sans protection syndicale.  Comment voulez vous qu’ils mènent la guerre médiatique s’ils passent leur temps à faire plusieurs boulots pour arrondir les fins de mois et vivre avec une inflation galopante qui rattrape toute hausse des salaires et revenus?

Pourtant tous ces travailleurs accomplissent un travail nécessaire à la société ; Ils ont une responsabilité sociale pour transmettre les informations aux citoyens et servir l’intérêt public. Ils exercent un rôle d’intermédiaire, de courroie de transmission entre les institutions et les citoyens. Leur travail sert à promouvoir la liberté d’expression, par une information transparente, équilibrée, honnête, respectueuse des citoyens -lecteurs.

L’Algérie qui n’a attaqué et agressé personne n’a rien à cacher. Sa stratégie militaire est basée sur la politique de dissuasion et pratique une politique de bon voisinage et de solidarité avec ses voisins. Il n’est nul besoin d’opposer un « narratif » ou une campagne de propagande.  

On a vu comment le narratif occidental, qui est de la « propagande » camouflée, a été mis à nu en Occident et a fait faillite. Il a fini par révéler comment l’Occident collectif (comprenant l’entité sioniste) bafoue partout la Démocratie, la liberté d’expression et les Droits de l’Homme mais « exige » leur application dans les pays qui dérangent leurs intérêts.

  « Le deux poids, deux mesures », ou « le double standard », pratiqués par cet Occident a fini par dévoiler, l’hypocrisie, les contre-vérités et mensonges distillés par les médias dominants en Occident. La vérité finit toujours par triompher  sur le mensonge.

Dans ce monde dit « Libre » les médias alternatifs et les journalistes qui restés attachés à l’éthique de la profession, subissent censure, harcèlement, pressions, licenciements, chantage. Ils subissent une concurrence de l’internet et des médias appartenant aux oligarques, ultra milliardaires qui leur dicte leur ligne éditoriale.   

On a vu comment de tels narratifs sur les guerres en Ukraine, à Ghaza, n’ont pas pu empêcher la vérité d’éclater et de montrer du doigt « les média-mensonges ».

Les journalistes algériens qui ont mené, au cours de l’histoire de notre pays, plusieurs « batailles médiatiques » depuis l’instauration de la Liberté de la presse 1989, qui ont perdu une centaine de leurs collègues durant la décennie noire, pourront-ils mener et remporter cette nouvelle guerre médiatique ?  

Aujourd’hui, dans ce contexte de « guerre cognitive », le stylo » ne suffit plus. Le plus difficile est de garder la confiance et le respect des lecteurs et des auditeurs, de démonter devant eux la propagande de l’adversaire. C’est le plus important.

Pour cela, il faut que les responsables organisent un débat franc, serein, responsable, avec tous les professionnels des médias (journalistes, techniciens, photographes…), pas seulement avec les  directeurs ? Chacun est impliqué à son poste de travail, dans la manière de mener cette guerre médiatique et eux seuls sauront ont dire comment la gagner.

Houria Ait Kaci,Journaliste

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