Par Ahmed Bensaada
En octobre 1989, apparaissait dans le magazine militaire américain « Marine Corps Gazette », l’article intitulé : « The Changing Face of War: Into the Fourth Generation »[1]. Cet article, signé par William S. Lind et ses coauteurs militaires, lança le concept de « Guerre de quatrième génération » (G4G).
On peut y lire :
« Les opérations psychologiques pourraient devenir l’arme opérationnelle et stratégique dominante, notamment par le biais de la manipulation médiatique et informationnelle. […] Les adversaires de quatrième génération seront passés maîtres dans l’art de manipuler les médias afin d’influencer l’opinion publique nationale et internationale, au point que l’utilisation habile des opérations psychologiques pourrait parfois dissuader l’engagement de forces de combat. […] L’information télévisée pourrait devenir une arme opérationnelle plus puissante que les divisions blindées ».
Ainsi, une G4G s’avère être une guerre utilisant l’information pour contrôler l’opinion, ce qui lui confère toutes les propriétés d’un produit arsenalisé.
Selon le politologue François-Bernard Huyghe, la G4G correspond à une « guerre de l’information » qui mobilise « des populations entières en un antagonisme gagnant tous les domaines politique, économique, social, culturel où l’objectif serait le système mental et organisationnel de l’adversaire »[2].
Le professeur David Colon, quant à lui, précise que « la guerre de l’information désigne le recours à l’information pour infliger un dommage à l’adversaire ou le soumettre à sa volonté » [3].
Avec l’avènement de l’Internet et l’essor impressionnant des médias sociaux, la G4G s’est dotée de moyens technologiques qui l’ont rendue beaucoup plus subtile, plus insidieuse mais très performante.
Ainsi, « le domaine de l’information, l’Internet en particulier, est aujourd’hui un terrain crucial à saisir pour exercer une influence économique et diplomatique dominante »[4].
Concernant les progrès technologiques, Waseem Ahmad Qureshi note que[5]:
« Les progrès technologiques actuels (accès plus facile aux blogs médiatiques et à Internet) rendent la propagande et la manipulation des faits plus facilement accessibles tout en élargissant les conséquences des opérations de guerre de l’information en provoquant des effets dommageables massifs ».
De son côté, le général de division Hisham Al-Halabi nous explique[6] :
Dans le cadre de la G4W, les objectifs offensifs ne sont pas uniquement militaires, mais s’étendent à la société. La stratégie principale consiste à attaquer un État ennemi de l’intérieur, en ciblant la société civile, comme alternative à la confrontation armée directe […] épuiser systématiquement un État afin de provoquer un effondrement social interne, […] semer la discorde au sein de la société […].
Pour y parvenir, l’ennemi cible un pays en exploitant ses vulnérabilités ou « anfractuosités » sociétales d’ordre politique, religieux, ethnique, linguistique, historique, culturel, etc.
Même si près de 4 décennies nous séparent de l’article initial de W. S. Lind et al., leur analyse sur la télévision comme « arme opérationnelle » est toujours d’actualité. Elle peut s’étendre également aux autres médias classiques comme la radio qui, comme le petit écran, s’est infiltrée dans les médias sociaux et tire profit de la puissance des nouvelles technologies. Plus encore, la télévision et la radio ont une double vie : le direct et les reprises sur Internet. Ces médias classiques proposent même des « produits dérivés » sous forme de podcasts, capsules ou courts extraits d’émissions diffusés sur des plateformes spécialisées et sur les réseaux sociaux. Ces produits sont des « friandises cognitives » susceptibles de véhiculer de véritables « armes informationnelles » à l’efficacité redoutable. En effet, présentées avec un enrobage émotionnel, elles sont facilement « assimilables » par le truchement de nos différents biais cognitifs.
Les G4G ne touchent pas uniquement les pays du Sud Global. Bien au contraire, des pays occidentaux comme la France et les États-Unis récriminent très souvent les attaques informationnelles menées par la Russie[7] et la Chine[8] pour ne citer que ces deux pays.
Dans une récente déclaration prononcée le 16 décembre 2025 à Marseille, le président Macron se plaignait des réseaux sociaux « qui se moquent de la souveraineté des démocraties » (sic!) et qui « nous mettent en danger ». Et d’ajouter :
« […] au niveau français et européen, quand on a des contenus manifestement faux qui mettent en danger la sécurité publique par des fausses informations qui déstabilisent, il faut pouvoir les faire retirer »[9].
Mais tout cela n’empêche pas Macron, la France et leurs médias, privés et publics, de mener, eux aussi, des G4G contre d’autres pays pour les déstabiliser.
Contre l’Algérie, par exemple. C’est ce que nous allons démontrer dans ce qui suit.
A- Méthodologie
Ce travail a été réalisé en utilisant un outil, développé par l’Institut national de l’audiovisuel français (INA) et alimenté par l’IA, qui permet de détecter des mots spécifiques à partir de la transcription du flux sonore d’un certain nombre de médias français (télévisions et radios).
Les médias analysés sont listés dans le tableau suivant.
| Média | Public/Privé | |
| Chaînes d’information en continu | BFMTV | Privé (CMA/CGM) |
| CNews | Privé (Bolloré) | |
| LCI | Privé (Bouygues) | |
| Fr. Info | Public | |
| Radios | Europe 1 | Privé (Bolloré) |
| Fr. Culture | Public | |
| Fr. Info | Public | |
| Fr. Inter | Public | |
| RMC | Privé (CMA/CGM) | |
| RTL | Privé (RTL Group) | |
| Sud Radio | Privé (Fiducial Médias) | |
Tableau 1 : Liste des chaînes de télévision et de radios analysées par l’outil de détection des mots de l’INA.
B- France 1830 – 2025 : bientôt deux siècles de guerres contre l’Algérie
La colonisation de l’Algérie par la France, qui a débuté en 1830, a été un continuum de massacres, de razzias, d’enfumades, de barbarie et de crimes de guerres. Cela est clairement résumé, clamé et revendiqué par le méprisable capitaine Lucien de Montagnac dans ses lettres (écrites le 31 mars 1942, le 15 mars 1843 et le 2 mai 1843) :
« Nous nous sommes établis au centre du pays […] brûlant, tuant, saccageant tout. […] Quelques tribus pourtant résistent encore, mais nous les traquons de tous côtés, pour leur prendre leurs femmes, leurs enfants, leurs bestiaux […]»[10].
« Les femmes, les enfants accrochés dans les épaisses broussailles qu’ils sont obligés de traverse, se rendent à nous. On tue, on égorge; les cris des épouvantés, des mourants se mêlent au bruit des bestiaux […][11] ».
« Vous me demandez, dans un paragraphe de votre lettre, ce que nous faisons des femmes que nous prenons. On en garde quelques-unes comme otages, les autres sont échangées contre des chevaux, et le reste est vendu à l’enchère comme bêtes de somme »[12].
« Voilà, mon brave ami, comment il faut faire la guerre aux arabes : tuer tous les hommes jusqu’à l’âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants, en charger des bâtiments, les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs ; en un mot en finir anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens »[13].
Ces phrases ne sont mentionnées qu’à titre illustratif. Nous ne citerons pas d’autres militaires génocidaires car cela n’est pas le sujet principal de notre étude et que la tâche demanderait probablement plusieurs volumes.
De 1830 à 1962, après 132 années de colonisation sanglante, raciste, opprimante, la colonisation de l’Algérie par la France aura fait des millions de morts dont 1,5 million juste durant la guerre d’indépendance (1954 – 1962).
Certes, après l’indépendance de l’Algérie, les relations entre les deux pays ont connu des hauts et des bas, mais le fond sournois, revanchard, rancunier et belliqueux de la France n’a jamais été trop loin. Il suffit de gratter le vernis diplomatique pour qu’il gicle à l’air libre.
Ainsi, dès 1963, la France a aidé le Maroc contre l’Algérie dans la « Guerre des sables »[14] et, durant la décennie noire, elle a soutenu, alimenté et amplifié le discours « quituquiste »[15]. Lors de la fumisterie nommée « printemps arabe », elle a poussé à la « printanisation » de l’Algérie et, plus tard, elle a surfé sur le Hirak « frelaté », jouant un rôle néfaste pour la stabilité et la cohésion sociale du pays. Cela avait mené d’ailleurs à l’interdiction de la chaîne France 24 en 2021 pour « l’hostilité manifeste et répétée contre notre pays [l’Algérie] et ses institutions, le non-respect des règles de la déontologie professionnelle, la désinformation et la manipulation ainsi qu’une agressivité avérée à l’égard de l’Algérie »[16].
Et cela a continué avec les affaires Amira Bouraoui[17], Kamel Daoud[18] et autres Boualem Sansal[19].
Ainsi, depuis le début du 19e siècle, en passant par la guerre d’indépendance de l’Algérie, jusqu’à la date d’aujourd’hui, la France aura utilisé tous les types de guerre contre l’Algérie : de la première à la quatrième génération!
C- 2025 : une année de déluge médiatique français contre l’Algérie
Pour quantifier la guerre médiatique de la France contre l’Algérie, plusieurs analyses ont été réalisées en utilisant l’outil de l’INA.
La première étude intéressante serait de comparer les trois pays du Maghreb, (Algérie, Maroc et Tunisie) afin de chiffrer le nombre de fois que ces pays ont été cités en 2025 par les médias listés dans le tableau 1.
· L’acharnement médiatique de la France contre l’Algérie
Le graphique 1 montre le nombre de fois que les mots “Algérie”, “Maroc” et “Tunisie” ont été prononcés en 2025 sur les chaînes d’info en continu (BFMTV – CNews – LCI – Fr. Info).

Graphique 1 : nombre cumulatif de fois que les mots “Algérie”, “Maroc” et “Tunisie” ont été prononcés sur l’ensemble des chaînes d’information en continu : BFMTV – CNews – LCI – Fr. Info.
Période : du 1er janvier 2025 au 31 octobre 2025
Cette figure révèle l’acharnement médiatique de la France contre l’Algérie, comparativement à deux autres pays du Maghreb, soit le Maroc et la Tunisie.
Ainsi, durant les 10 premiers mois de l’année 2025, le nombre de détection du mot « Algérie » dépasse, grosso modo, de plus de 20 000 celui du mot « Maroc » et de près de 23 000 celui du mot « Tunisie »!
En d’autres termes, les ratios Algérie/Maroc et Algérie/Tunisie sont respectivement égaux à 6,5 et 17,2.
Autre constatation édifiante : puisque l’étude s’étend du 1er janvier au 31 octobre 2025, c’est-à-dire durant 304 jours, le mot « Algérie » a été cité, en moyenne, pas moins de 80 fois par jour par les quatre chaînes d’information en continu! En comparaison, ces moyennes sont de 12 pour le Maroc et de moins de 5 pour la Tunisie.
Qu’en est-il maintenant des radios? Pour répondre à cette question, répétons la même expérience avec ces médias.

Graphique 2 : nombre cumulatif de fois que les mots “Algérie”, “Maroc” et “Tunisie” ont été prononcés dans les matinales de l’ensemble des radios : Europe 1 – Fr. Culture – Fr. Info – Fr. Inter – RMC – RTL – Sud Radio.
Période : du 1er janvier 2025 au 31 octobre 2025
Dans le graphique 2, on retrouve également l’Algérie en tête du classement des pays du Maghreb, focalisant un nombre de citations toujours disproportionné par rapport à ceux du Maroc et de la Tunisie, avec des ratios Algérie/Maroc et Algérie/Tunisie de 3,7 et 14, respectivement.
D’autre part, si on considère les scores cumulatifs de ces onze médias – 4 télés et 7 radios – (voir tableau 1), on se rend compte que l’Algérie a été citée 31 515 fois par ces médias. En moyenne, cela fait près de 104 fois par jour pendant 304 jours consécutifs!
Dans ce cas, le nombre d’occurrences du mot « Algérie » dépasse de plus de 25 800 celui du mot « Maroc » et de près de 29 600 celui du mot « Tunisie »!
Plus encore, lorsqu’on sait que l’Algérie est systématiquement citée de manière négative par les médias français et que le Maroc jouit d’une certaine sympathie de ces même médias, la différence réelle entre l’Algérie et le Maroc en termes de citations belliqueuses doit être encore plus grande dans les deux graphiques précédents.
Dans ce qui suit, nous allons nous intéresser au score individuel de chaque média pour identifier celui ou ceux qui sont les plus agressifs contre l’Algérie. Le graphique 3 correspond aux chaînes d’information en continu.

Graphique 3 : nombre de fois que les mots “Algérie”, “Maroc” et “Tunisie” ont été prononcés sur chacune des chaînes d’information en continu : BFMTV – CNews – LCI – Fr. Info.
Période : du 1er janvier 2025 au 31 octobre 2025
Plusieurs informations peuvent êtes déduites de ce graphique :
1. CNews est la chaîne qui a le plus attaqué l’Algérie;
2. À elle seule, CNews totalise plus de citations du mot « Algérie » que les trois autres chaînes réunies;
3. À elle seule, CNews a cité le mot « Algérie » près de 40 fois par jour pendant 304 jours consécutifs;
4. Le nombre de citations du mot « Algérie » par CNews est environ 2,6 fois plus élevé que celui de la chaîne suivante (France Info);
5. Les ratios Algérie/Maroc et Algérie/Tunisie pour CNews sont respectivement de 8,2 et 15,6
6. L’« Algeria-bashing » n’est pas une spécificité des chaînes privées. La deuxième sur la liste est la chaîne publique France Info qui devance les médias privés BFMTV et LCI.
Regardons maintenant le graphique 4 où sont représentés les résultats relatifs aux radios.

Graphique 4 : nombre de fois que les mots “Algérie”, “Maroc” et “Tunisie” ont été prononcés dans les matinales des radios : Europe 1 – Fr. Culture – Fr. Info – Fr. Inter – RMC – RTL – Sud Radio.
Période : du 1er janvier 2025 au 31 octobre 2025
L’analyse de ce graphique montre que :
1. En termes d’attaques contre l’Algérie, Europe 1 domine largement les six autres radios;
2. Elle représente, à elle seule, près du tiers du total des occurrences;
3. La seconde dans la liste est Sud Radio, une autre radio privée;
4. Les trois radios publiques (France Info, France Culture et France Inter) participent aussi à la guerre médiatique contre l’Algérie avec des scores inférieurs aux deux premières mais du même ordre que les radios privées RTL et RMC.
Ces deux graphiques (3 et 4) nous permettent d’émettre une conclusion très importante. En effet, puisque CNews et Europe 1 appartiennent au même groupe, celui de Vincent Bolloré, on peut aisément en déduire que l’Algérie est particulièrement ciblée par ce milliardaire et sa nébuleuse médiatique. Durant la période étudiée (du 1er janvier au 31 octobre 2025), les médias du groupe Bolloré (CNews et Europe 1) ont mentionné l’Algérie 14 384 fois, soit, en moyenne, plus de 47 fois par jour pendant 304 jours consécutifs!
Et cela se comprend puisque ce groupe est devenue le repaire de l’extrême droite, des nostalgiques de l’Algérie française, des rejetons de l’OAS, des militants zélés du Rassemblement national (RN), des activistes du lobby pro-israélien et des xénophobes de tous bords.
· La France considère-t-elle toujours l’Algérie comme un département français?
Cette question peut apparaitre quelque peu étrange, mais elle s’est réellement posée lorsque Bruno Retailleau était ministre de l’Intérieur de la France (21 septembre 2024 – 12 octobre 2025). Ses quotidiennes sorties guerrières contre l’Algérie donnaient l’impression qu’il considérait que ce pays faisait partie de son domaine de compétence[20] et non de celui du ministre des Affaires étrangères. Il agissait en faignant d’ignorer que l’Algérie n’est plus un département français depuis plus de 63 ans, après avoir arraché son indépendance dans le sang et les sacrifices.
Pour illustrer ce comportement, il est très intéressant de comparer les citations de l’Algérie par les médias et de les comparer à celles des « Départements et régions d’outre-mer » (DROM). La France en possède cinq : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion. L’étude comparative ne porte que sur les quatre premiers DROM car le cinquième possède plusieurs homonymes, ce qui a pour effet de fausser le calcul de l’outil de l’INA.
Les résultats relatifs aux chaînes d’information en continu figurent dans le graphique 5.

Graphique 5 : Nombre cumulatif de fois que les mots “Algérie”, “Martinique”, “Mayotte”, “Guyane” et “Guadeloupe” ont été prononcés sur l’ensemble des chaînes d’information en continu: CNews – Fr. Info – BFMTV – LCI.
Période : du 1er janvier au 31 octobre 2025
Le graphique 5 montre que :
1. L’Algérie est la plus citée par les chaînes d’information en continu comparativement aux quatre DROM français analysés;
2. Le nombre d’occurrences du mot « Algérie » dépasse de plus de 14 000 celui de la Martinique, second sur la liste;
3. L’Algérie est plus citée que tous les quatre DROM comptabilisés ensemble;
4. Les ratios de citations sont listés dans le tableau suivant:
| Ratio de citations | |
| Algérie/Martinique | 2,38 |
| Algérie/Mayotte | 3,27 |
| Algérie/Guyane | 14,31 |
| Algérie/Guadeloupe | 18,54 |
Tableau 2 : Ratio comparatif des citations par les chaînes d’information en continu entre l’Algérie d’une part et des DROM d’autre part.
Passons maintenant aux résultats relatifs aux radios qui sont représentés dans le graphique 6.

Graphique 6 : Nombre cumulatif de fois que les mots “Algérie”, “Martinique”, “Mayotte”, “Guyane” et “Guadeloupe” ont été prononcés dans les matinales de l’ensemble des radios: Europe 1 – Fr. Culture – Fr. Info – Fr. Inter – RMC – RTL – Sud Radio.
Période : du 1er janvier au 31 octobre 2025
Ce graphique cumulatif indique que:
1. L’Algérie est plus citée par les radios que chacun des DROM français;
2. Contrairement aux chaînes d’information en continu, la citation cumulative de la Martinique est du même ordre que celle l’Algérie;
3. Les ratios de citations sont répertoriés dans le tableau suivant :
| Ratio de citations | |
| Algérie/Martinique | 1,05 |
| Algérie/Mayotte | 2,32 |
| Algérie/Guadeloupe | 13,22 |
| Algérie/ Guyane | 13,31 |
Tableau 3 : Ratio comparatif des citations par les radios entre l’Algérie d’une part et des DROM d’autre part.
Ainsi, que ce soit avec les chaînes d’information en continu ou avec les radios, l’Algérie est plus citée que les DROM qui, eux, sont de vrais départements français!
D’autre part, nous avons vu que l’Algérie a été citée, en moyenne, près de 104 fois par jour en 2025 par l’ensemble des médias listés dans le tableau 1. Pour la Martinique, de loin le DROM le plus cité par ces médias, ce nombre avoisine 56, c’est-à-dire environ la moitié des citations quotidiennes de l’Algérie.
L’étude des résultats individuels de chacun des médias confirment aussi la disproportion du traitement de l’information entre l’Algérie et les DROM par le groupe Bolloré (CNews et Europe1). Cet acharnement est clairement visible dans les graphiques 7 et 8.

Graphique 7 : Nombre de fois que les mots “Algérie”, “Martinique”, “Mayotte”, “Guyane” et “Guadeloupe” ont été prononcés sur CNews.
Période : du 1er janvier 2025 au 31 octobre 2025
Ce graphique dévoile que, pour CNews, les DROM qui sont partie intégrante de la République française, sont médiatiquement beaucoup moins importants que l’Algérie. Cela est évident en calculant les ratios de citations :
| Ratio de citations | |
| Algérie/Martinique | 5,93 |
| Algérie/Mayotte | 6,99 |
| Algérie/ Guyane | 26,17 |
| Algérie/Guadeloupe | 54,11 |
Tableau 4 : Ratio comparatif des citations par CNews entre l’Algérie d’une part et des DROM d’autre part.
Qu’on y réfléchisse un peu : l’Algérie citée 54 fois plus que la Guadeloupe par CNews, soit presque 11 900 citations de plus!
Regardons à présent les résultats obtenus pour Europe 1.

Graphique 8 : Nombre de fois que les mots “Algérie”, “Martinique”, “Mayotte”, “Guyane” et “Guadeloupe” ont été prononcés sur les matinales d’Europe 1.
Période : du 1er janvier 2025 au 31 octobre 2025
On arrive à la même conclusion que précédemment en analysant le graphique 8. Les médias Bolloré n’ont cure des DROM : c’est le dénigrement de l’Algérie et son lynchage médiatique qui occupent leurs esprits. Toute une machine médiatique mise en œuvre pour l’« Algeria-bashing ».
Les ratios de citations dans le cas d’Europe 1 sont recensés dans le tableau 5.
| Ratio de citations | |
| Algérie/Martinique | 3,65 |
| Algérie/Mayotte | 4,51 |
| Algérie/ Guyane | 4,56 |
| Algérie/Guadeloupe | 40,43 |
Tableau 5 : Ratio comparatif des citations par Europe 1 entre l’Algérie d’une part et des DROM d’autre part.
D’un autre côté, cette indifférence médiatique française à l’égard des DROM montre le peu de d’intérêt que portent les autorités françaises au sort de ces contrées d’outre-mer. Et ces chiffres sont d’autant plus choquants dans le cas de Mayotte, île qui a été très sévèrement dévastée par le cyclone Chido, le 14 décembre 2024. Notre étude qui a débuté le 1er janvier 2025, à peine 2 semaines plus tard, et qui s’achève le 31 octobre 2025, n’a enregistré que 10 552 citations pendant cette période (télévisions + radios), c’est-à-dire près de 21 000 de moins que l’Algérie!
Et une question existentielle se pose : ces médias, ne devraient-ils pas s’occuper de leurs colonies, de territoires lointains que leur pays administre, au lieu de gaspiller leur énergie à guerroyer médiatiquement avec un pays qui a arraché son indépendance au prix de millions de morts? À moins que cette indépendance n’ait pas encore été digérée, des décennies plus tard, par cette vile engeance médiatique qui tête encore les mamelles du colonialisme. Celle-là même qui est engagée dans une G4G contre l’Algérie en vue d’en déstabiliser les institutions.
Rappelons que Mayotte est un territoire considéré par l’ONU comme faisant partie des Comores[21]. La présence française sur cette île n’est donc rien d’autre que la colonisation d’un territoire sur lequel elle n’a aucune souveraineté légale au sens du droit international.
Les images qui ont été diffusées après le passage du cyclone Chido ont montré le vrai visage de cette occupation : bidonvilles, misère et pauvreté. Amère réalité : Mayotte et le département le plus pauvre de France. Le niveau de vie annuel médian y est sept fois plus faible qu’en France métropolitaine[22] et 77% des habitants y vivent sous le seuil de pauvreté[23].
Ah, la France colonialiste, toujours égale à elle-même!
D- Sansal : l’instrumentalisation médiatique d’un « informateur indigène »
L’arrestation de Boualem Sansal a provoqué un gigantesque tsunami médiatique français contre l’Algérie. Totalement disproportionné par rapport à l’évènement lui-même, il a été orchestré par une horde de créatures audiovisuelles, vociférant des menaces à l’encontre de « la dictature algérienne » ou s’égosillant contre « le régime d’Alger », tout en poussant des cris d’orfraie : piteux spectacle frisant l’hystérie.
Et cela était naturellement très questionnable dans la mesure où une « solidarité » de cette envergure ne s’était pas manifestée dans les cas de plusieurs franco-français emprisonnés à cette époque : Théo Clerc (en Azerbaïdjan), Christian Tein (en France) ou le couple Cécile Kohler et Jacques Paris (en Iran)[24].
L’instrumentalisation politique de l’Affaire « Sansal » par le Quai d’Orsay et le lobby pro-israélien a déjà été traitée dans un de mes articles précédents[25]. Le lecteur s’y référera pour plus de détails.
Dans ce qui suit, nous allons utiliser l’outil de l’INA pour quantifier et analyser le battage médiatique qui a suivi l’arrestation de Boualem Sansal.
Tout d’abord, nous avons cherché toutes les occurrences du mot « Sansal » sur la totalité de la période disponible, c’est-à dire, du 1er janvier 2015 au 30 novembre 2025. Notons que Boualem Sansal a été arrêté le 16 novembre 2024 et libéré le 12 novembre 2025.
Les résultats pour les chaînes d’information en continu et les radios sont visibles dans les deux graphiques suivants.

Graphique 9 : Nombre cumulatif par année de fois que le mot « Sansal » a été prononcé sur l’ensemble des chaînes d’information en continu: CNews – Fr. Info – BFMTV – LCI.
Période : 1er janvier 2015 – 30 novembre 2025

Graphique 10 : Nombre cumulatif par année de fois que le mot « Sansal » a été prononcé dans les matinales de l’ensemble des radios: : Europe 1 – Fr. Culture – Fr. Info – Fr. Inter – RMC – RTL – Sud Radio.
Période : 1er janvier 2015 – 30 novembre 2025
Ces deux figures disent la même chose sur le personnage : très peu présent médiatiquement avant son arrestation, le « produit » Boualem Sansal est devenu, juste après, un mets de choix pour les médias de l’Hexagone. Il a été cuisiné à toutes les sauces, mastiqué avec pétulance et ruminé ad nauseam. Un misérable show médiatique à sens unique, n’offrant aucune chance à la contradiction et donnant de la médiasphère française une piètre image, très loin de la déontologie et de l’éthique dont elle se targue d’être le parangon.
Pour bien mettre en évidence cette différence de citations entre l’avant et l’après-arrestation de l’écrivain, il est judicieux de séparer les deux périodes et d’y comptabiliser les occurrences du mot « Sansal ». La première période : du 1er janvier 2015 au 15 novembre 2024; la seconde période : du 16 novembre 2024 au 30 novembre 2025.
Le graphique 11 montre les résultats pour les chaînes d’information en continu.

Graphique 11 : Nombre cumulatif de fois que le mot “Sansal” a été prononcé sur l’ensemble des chaînes d’information en continu : BFMTV – CNews – LCI – Fr. Info, avant et après l’arrestation de Boualem Sansal.
Période :1er janvier 2015 – 30 novembre 2025
On y observe l’écart astronomique qui existe entre l’avant et l’après-arrestation de Boualem Sansal. En quasiment dix années, il n’a été cité que 296 fois sur l’ensemble des quatre chaînes d’information en continu, alors qu’en l’espace d’un peu plus d’une année, son nom a été prononcé plus de 8100 fois! Cela équivaut, en moyenne, à plus de 21 fois par jour pendant 380 jours consécutifs! Cela signifie aussi qu’il a été cité 27,4 fois plus durant l’année qui a suivi son arrestation que les dix précédentes années!
La création cathodique d’une célébrité médiatique…
En regardant de plus près ces résultats (voir le graphique 12), il n’est pas surprenant de voir que c’est nulle autre que CNews qui est le fer de lance de ce tintamarre médiatique, loin devant les 3 autres chaînes.

Graphique 12 : Nombre de fois que le mot “Sansal” a été prononcé sur les chaînes d’information en continu : BFMTV – CNews – LCI – Fr. Info, avant et après l’arrestation de Boualem Sansal.
Période : 1er janvier 2015 – 30 novembre 2025
À elle seule, cette chaîne comptabilise près de 60% de la totalité des occurrences de l’ensemble des chaînes d’information en continu, donc plus de citations que les 3 autres réunies. En termes de ratio, le score de CNews représente en une année, 26,3 fois plus de citations que les dix années précédentes.
Mais le ratio le plus impressionnant est celui de France Info, le média français public. Avec dix occurrences dans les dix années précédant l’arrestation de Sansal (soit, en moyenne, 1 citation par an), ce nombre a bondi à 1587 occurrences durant la seconde période (c’est-à-dire du 16 novembre 2024 au 30 novembre 2025): un ratio d’environ 160 entre l’avant et l’après! C’est comme si cette chaîne publique avait soudainement reçu des ordres pour saturer le paysage audiovisuel français (PAF) avec le mot « Sansal ».
L’étude, qui s’est ensuite concentrée sur les radios (voir graphique 13), montre que l’allure générale des résultats est similaire à celles obtenue pour les télévisions. Les radios ont, elles aussi, « découvert » la perle rare, celle qui alimente les interminables discussions sur le « Voltaire »[26] des temps modernes et qui inonde les plateaux de postillons.

Graphique 13 : Nombre cumulatif de fois que le mot “Sansal” a été prononcé dans les matinales de l’ensemble des radios : Europe 1 – Fr. Culture – Fr. Info – Fr. Inter – RMC – RTL – Sud Radio, avant et après l’arrestation de Boualem Sansal.
Période :1er janvier 2015 – 30 novembre 2025
Ainsi, de 254 occurrences en dix ans, on est passé à 2796 durant l’année qui a suivi l’arrestation. Ce dernier nombre est 110 fois plus élevé que la moyenne annuelle des dix années précédant l’arrestation!
Finalement, si on tient compte de tous les médias utilisés dans ce travail (chaînes d’information en continu et radios), le nom de Sansal aura été prononcé 10905 fois durant les onze premiers mois de 2025 contre 550 fois les dix années précédentes!
Et devinez quelle radio a été la plus prolixe dans le charivari pro-Sansal? Europe 1, pardi!

Graphique 14 : Nombre de fois que le mot “Sansal” a été prononcé dans les matinales des radios : Europe 1 – Fr. Culture – Fr. Info – Fr. Inter – RMC – RTL – Sud Radio, avant et après l’arrestation de Boualem Sansal.
Période :1er janvier 2015 – 30 novembre 2025
Avec trois fois plus d’occurrences que le second, elle domine le classement avec 44% du total des citations.
En combinant les résultats des graphiques 12 et 14, on constate que, du 16 novembre 2024 au 30 novembre 2025, Sansal a été cité 6000 fois dans la galaxie médiatique Bolloré.
Ainsi, dévoués à leur mission guerrière contre l’Algérie, les médias de la sphère Bolloré sont scrupuleusement fidèles au poste.
Pour se rendre compte à quel point les Bolloré-médias mènent une réelle G4G contre l’Algérie, il serait intéressant de comparer les occurrences du mot « Sansal » avec celles d’une personne franco-française, elle aussi emprisonnée hors de la France, pendant la même période que l’écrivain starifié. Le choix s’est porté sur le couple Cécile Kohler et Jacques Paris qui a été emprisonnée en Iran du 7 mai 2022 au 4 novembre 2025. Étant donné que « Jacques Paris » a de nombreux homonymes qui risquent de fausser les résultats, c’est le terme « Cécile Kohler » qui a été utilisé pour la recherche qui s’est étalée sur les années 2024 et 2025.
Le graphique 15 montre les résultats pour CNews.

Graphique 15 : Comparaison entre les occurrences du mot “Sansal” et de l’expression “Cécile Kohler” durant les années 2024 et 2025.
Média: CNews
Remarque : Dans ce travail, l’année 2025 n’est pas complète. Elle s’arrête le 30 novembre 2025
On voit très bien que Cécile Kohler est moins citée par CNews que Boualem Sansal dans les deux années étudiées, 2024 et 2025. Durant les premiers onze mois de l’année 2025, il y a eu 3639 occurrences de plus pour le mot « Sansal ». Au cours de cette période, le mot « Sansal » a été prononcé, en moyenne, 12,4 fois par jour comparativement à 1,5 fois par jour pour l’expression « Cécile Kohler ».

Graphique 16 : Comparaison entre les occurrences du mot “Sansal” et de l’expression “Cécile Kohler” durant les années 2024 et 2025.
Média: Europe 1 (Matinale)
Remarque : Dans ce travail, l’année 2025 n’est pas complète. Elle s’arrête le 30 novembre 2025
Sur le graphique 16, on remarque que durant l’année 2024, Cécile Kohler a été légèrement plus citée par Europe 1 que Sansal. Cela se comprend car la franco-française était incarcérée durant toute l’année alors que le franco-algérien ne l’a été qu’à partir du 16 novembre 2024. Néanmoins, l’inverse se produit en 2025 où l’on constate que le romancier bénéficie d’un notable accroissement de citations : le nom de Sansal sera 3,2 fois plus prononcé que celui de Cécile Kohler entre le 1er janvier 2025 et le 30 novembre 2025.
En somme, on arrive à la même conclusion qu’avec les DROM. Les Bolloré-médias se fichent aussi bien de la France d’outre-mer que des citoyens français incarcérés à l’étranger. Qualifiés de « machine de guerre médiatique »[27], leur mission première est d’attaquer inlassablement l’Algérie, en vue de la déstabiliser. Cela peut se faire directement ou par l’intermédiaire d’informateurs indigènes comme Boualem Sansal afin d’assouvir les desseins politiques de l’extrême droite française.
Petite remarque sur les graphiques 4 et 14 avant de terminer cette section. On y observe que Sud Radio est toujours seconde dans les classements, juste après Europe 1. C’est tout à fait compréhensible car cette radio a la même orientation idéologique que le groupe Bolloré : celle de l’extrême droite décomplexée[28].
E- Biais cognitif : effet de vérité illusoire
On peut se demander en quoi un matraquage médiatique ou une surmédiatisation est utile dans une G4G. Pour répondre à cette question, il est nécessaire de définir la notion de biais cognitif.
Tout d’abord, il faut savoir que seulement 5 à 10% des décisions que nous prenons sont des décisions rationnelles car ces dernières sont énergivores et chronophages. Pour le reste, nous nous appuyons sur notre prise de décision subconsciente qui est fortement influencée par la répétition, les automatismes, les préjugés et les raisonnements fallacieux. En fait, pour fonctionner rapidement, le cerveau humain utilise des heuristiques qui sont des règles approximatives, voire intuitives, afin de simplifier une tâche cognitive complexe. Ces heuristiques sont le siège des biais cognitifs qui sont des erreurs systématiques de raisonnement qui surviennent lorsque le cerveau traite d’énormes quantités d’informations[29]. Un biais cognitif n’est pas une erreur ponctuelle, mais un schéma récurrent qui résulte de la manière dont le cerveau sélectionne et simplifie l’information[30]. À ce jour, on a recensé plus de 200 biais cognitifs différents qui affectent notre quotidien, en particulier la perception de l’information.
L’effet de vérité illusoire est un biais cognitif qui désigne notre tendance à croire qu’une information est vraie après y avoir été exposé de manière répétée, même si elle est fausse[31]. Identifié pour la première fois en 1977, ce biais a un impact important dans le traitement de l’information, la prise de décision, la communication politique et la propagation des fake news.
Ainsi, on comprend aisément pourquoi les médias français utilisent le battage médiatique comme arme de guerre contre l’Algérie.
F- Conclusion
Les résultats de l’étude sur les occurrences des mots « Algérie » et « Sansal » dans les onze médias français (BFMTV, CNews, LCI, Fr. Info, Europe 1, Fr. Culture, Fr. Info, Fr. Inter, RMC, RTL et Sud Radio) mènent aux conclusions suivantes :
1- Ces médias, qui citent toujours négativement l’Algérie, mènent indubitablement une G4G contre notre pays;
2- Cela est confirmé, entre autres, par le fait que l’Algérie a été citée 31 515 fois par ces médias, soit, en moyenne, près de 104 fois par jour pendant 304 jours consécutifs en 2025;
3- Le Maroc et la Tunisie, deux autres pays du Maghreb, sont nettement moins dérangés par ces médias. En effet, dans la même période, le nombre de détection du mot « Algérie » dépasse de plus de 25 800 celui du mot « Maroc » et de près de 29 600 celui du mot « Tunisie »;
4- Pire encore, l’Algérie est plus citée durant cette période que les « Départements et régions d’outre-mer » (DROM) français: Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte. La palme revient à CNews qui a cité l’Algérie 54 fois plus que la Guadeloupe;
5- Boualem Sansal a été utilisé comme un informateur indigène dans cette G4G contre l’Algérie. Très peu présent médiatiquement avant son arrestation, il a connu, juste après, une fulgurante médiatisation. Le nombre d’occurrence de son nom est passé de 550 pour les dix années précédant son interpellation (soit 55 par an, en moyenne) à 10 905 pour l’année suivante;
6- Cette étude a révélé que le fer de lance de cette guerre médiatique contre l’Algérie est le groupe Bolloré (CNews et Europe 1). Repaire d’activistes de l’extrême droite et des nostalgiques de l’Algérie française, ces médias ont mentionné l’Algérie 14 384 fois, soit, en moyenne, plus de 47 fois par jour pendant 304 jours consécutifs. De son côté, Sansal y a été cité 6000 fois durant l’année qui a suivi son arrestation contre seulement 218 fois pour les dix années précédentes;
7- Durant l’année 2025, Sansal a été largement plus cité par les Bolloré-médias que Cécile Kohler, la franco-française emprisonnée en Iran. Cela montre que le cirque médiatique entourant Sansal n’a rien à voir avec les droits de l’homme ou la liberté d’expression, mais répond à un agenda politique ourdi contre l’Algérie;
8- Bien que de moindre envergure, Sud Radio, une autre radio d’extrême droite, contribue de manière non négligeable à la G4G contre l’Algérie;
9- Même si les médias privés d’extrême droite sont dominants dans cette action belliqueuse contre l’Algérie, cela ne veut pas dire que les médias publics sont inoffensifs. Bien au contraire, ils participent activement à l’action collective de déstabilisation. Cela est confirmé dans le cas des chaînes d’information en continu par la présence de France Info toujours en 2e position derrière CNews. D’autre part, la radio de France Info s’est fait remarquer dans le dossier Sansal : alors qu’elle l’avait cité, en moyenne, une fois par an durant les dix années qui ont précédé son arrestation, elle a « décidé » de passer à la vitesse supérieure en le citant 1587 fois durant l’année qui a suivi.
10- Les battages médiatiques de cette ampleur sont très efficaces dans les G4G. Ils utilisent les biais cognitifs, en particulier celui de l’effet de vérité illusoire, dans le but d’influencer l’opinion publique, de donner un enrobage de vérité aux fake news pour, in fine, mener des opérations subversives contre l’Algérie;
11- En définitive, la France aura mené tous les types de guerre contre l’Algérie, de la première à la quatrième génération.
Finalement, voici quelques questions adressées au président français, lui qui s’était plaint des réseaux sociaux.
Alors, M. Macron, vos médias ne se moquent-ils pas de la souveraineté de l’Algérie? Est-ce qu’ils ne la mettent pas en danger? Et quand on a des contenus manifestement faux, rabâchés à longueur de journée par vos médias en vue de mettre en danger la sécurité publique de l’Algérie par des fausses informations qui déstabilisent, ne faut-il pas les retirer?
C’est ce que vous avez récemment recommandé, n’est-ce pas?
Source: https: www.ahmedbensaada.com
[1] William S. Lind, Colonel Keith Nightengale (USA), Capitaine John F. Schmitt (USMC), Colonel Joseph W. Sutton (USA), et Lieutenant-Colonel Gary I. Wilson, « The Changing Face of War: Into the Fourth Generation », Marine Corps Gazette, Octobre 1989, Pages 22-26, https://d-n-i.net/fcs/4th_gen_war_gazette.htm
[2] François-Bernard Huyghe, « Quatrième guerre mondiale ou guerre de quatrième génération », École de Guerre Économique, 12 janvier 2004, https://www.ege.fr/infoguerre/2004/01/quatrieme-guerre-mondiale-ou-guerre-de-quatrieme-generation
[3] Anthony GUYON, « La guerre de l’information est déclarée », Nonfiction, 08 octobre 2023, https://www.nonfiction.fr/article-11817-la-guerre-de-linformation-est-declaree.htm
[4] Christina M. Knopf, Eric J. Ziegelmayer, « La guerre de quatrième génération et la stratégie des médias sociaux des forces armées américaines Encourager la conversation théorique », ASPJ-Afrique et Francophonie, 4e trimestre 2012, Pages 3-23, https://ufdcimages.uflib.ufl.edu/AA/00/05/87/16/00020/4e%20trimestre-2012-f.pdf
[5] Wasseem Ahmad Qureshi, « Fourth- and Fifth-Generation Warfare: Technology and Perceptions », San Diego International Law Journal, 2019, https://digital.sandiego.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1293&context=ilj
[6] Hisham Al-Halabi, « Fourth-generation Warfare and National Security: Understanding the Changing Shape of War », Al Jundi, 1er july 2021, https://www.aljundi.ae/en/fourth-generation-warfare-and-national-security-understanding-the-changing-shape-of-war/aljundi-book/
[7] Yves Bourdillon, « Comment la Russie cible la France dans sa guerre de l’information », Les Echos, 24 février 2025, https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/comment-la-russie-cible-la-france-dans-sa-guerre-de-linformation-2150396
[8] David Colon et Pierre Verluise, « La guerre de l’information cherche à accélérer la décomposition des sociétés démocratiques. Entretien avec D. Colon », La Revue géopolitique, 14 janvier 2024, https://www.diploweb.com/La-guerre-de-l-information-cherche-a-accelerer-la-decomposition-des-societes-democratiques.html
[9] Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur les réseaux sociaux, Prononcé à Marseille le 16 décembre 2025, Vie Publique, https://www.vie-publique.fr/discours/301420-emmanuel-macron-16122025-reseaux-sociaux
[10] Lucien de Montagnac, « Lettres d’un soldat : neuf années de campagnes en Afrique », Ed. Plon, 1885, p. 311, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k104391p/f338.item
[11] Ibid., p.214, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k104391p/f241.item
[12] Ibid., p.225, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k104391p/f252.item
[13] Ibid., p.299, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k104391p/f326.item
[14] Charlène Vince, « Guerre des Sables : entre le Maroc et l’Algérie en 1963 », L’Internaute, 1er juin 2023, https://www.linternaute.fr/actualite/guide-histoire/2953757-guerre-des-sables-entre-le-maroc-et-l-algerie-en-1963/
[15] Lisa Romain, « La mise à l’épreuve du discours référentiel dans l’œuvre de Boualem Sansal », Thèse de doctorat, Université de Lille, 2018, https://theses.hal.science/tel-02378825/file/2018LIL3H040.pdf
[16] DIA, « Le ministère de la Communication décide de retirer l’accréditation à France 24 pour ʺdésinformationʺ », 13 juin 2021, https://dia-algerie.com/le-ministere-de-la-communication-decide-de-retirer-laccreditation-a-france-24-pour-desinformation/
[17] TV5 Monde, « Algérie : l’affaire Amira Bouraoui ravive des tensions entre Paris et Alger », 10 février 2023, https://information.tv5monde.com/afrique/algerie-laffaire-amira-bouraoui-ravive-des-tensions-entre-paris-et-alger-1845909
[18] Antoine Oury, « L’affaire Daoud “renvoie à l’histoire des rapports entre deux pays” (Gisèle Sapiro) », Actualitté, 10 décembre 2024, https://actualitte.com/article/120809/interviews/l-affaire-daoud-renvoie-a-l-histoire-des-rapports-entre-deux-pays-gisele-sapiro
[19] Alexandra Schwartzbrod, « Boualem Sansal, souffre-douleur d’un régime algérien dictatorial », Libération, 29 novembre 2024, https://www.liberation.fr/idees-et-debats/editorial/boualem-sansal-souffre-douleur-dun-regime-algerien-dictatorial-20241129_WA3NH7KQ4FDJFICEJGG7E75DYQ/
[20] Hamama Temzi , « Alain Ruscio : ʺBruno Retailleau a oublié que l’Algérie n’est plus un département françaisʺ », Bondy Blog, 7 mars 2025, https://www.bondyblog.fr/opinions/interview/alain-ruscio-bruno-retailleau-a-oublie-que-lalgerie-nest-plus-un-departement-francais/
[21] Gisti, « La souveraineté de l’Union des Comores selon les Nations unies; 14 résolutions des Nations unies sur « la question de l’île comorienne de Mayotte » entre le 21 octobre 1976 et le 28 novembre 1994 réaffirmant la souveraineté de la République fédérale islamique des Comores sur l’île de Mayotte », 15 janvier 2018, https://www.gisti.org/spip.php?article2495
[22] Atlas Culture des Territoires, « Mayotte – Portrait culturel », 28 janvier 2022, https://atlasculture.fr/fiches-regions/13
[23] G. Lavialle, « Mayotte : un département gangrené par la pauvreté et l’insécurité », France Info, 15 décembre 2024, https://www.franceinfo.fr/france/mayotte/mayotte-un-departement-gangrene-par-la-pauvrete-et-l-insecurite_6956639.html
[24] Ahmed Bensaada, « Le Quai d’Orsay et le lobby pro-israélien, principaux soutiens de Boualem Sansal », ahmedbensaada.com, 6 avril 2025, http://www.ahmedbensaada.com/index.php/orient-occident/709-le-quai-d-orsay-et-le-lobby-pro-israelien-principaux-soutiens-de-boualem-sansal
[25] Ibid.
[26] Michel Onfray, « Boualem Sansal, notre Voltaire enchaîné face à l’intolérance et au silence de la France », Le Journal du Dimanche, 26 novembre 2024, https://www.lejdd.fr/chroniques/michel-onfray-boualem-sansal-notre-voltaire-enchaine-face-lintolerance-et-au-silence-de-la-france-152150
[27] Observatoire des multinationales, « La machine de guerre médiatique et culturelle de Vincent Bolloré », 21 mai 2025, https://multinationales.org/fr/enquetes/le-systeme-bollore/la-machine-de-guerre-mediatique-et-culturelle-de-vincent-bollore
[28] Jean-Sébastien Mora, « Depuis le nord, Sud Radio émet vers l’extrême droite », Acrimed, 15 septembre 2020, https://www.acrimed.org/Depuis-le-nord-Sud-Radio-emet-vers-l-extreme
[29] University of Texas, « Cognitive Bias: What It Is and How It Shapes Your Daily Life », 15 janvier 2024, https://online.utpb.edu/about-us/articles/psychology/cognitive-bias-what-it-is-and-how-it-shapes-your-daily-life/
[30] Niek van Son, « Cognitive bias: meaning, explanation and types of biases », Tasmanic, 28 novembre 2025, https://www.tasmanic.eu/blog/cognitive-bias/
[31] Psychologie Positive, « La répétition de la désinformation : un phénomène qui influence nos croyances », 17 décembre 2024, https://psychologie-positive.com/la-repetition-de-la-desinformation-un-phenomene-qui-influence-nos-croyances/