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Un épisode de la « Guerre de quatrième génération » Halte à la victimisation !

Par Abdellali Merdaci

Avec sa signalée démarche de chercheur émérite de vérités de notre monde assoupi, Ahmed Bensaada a proposé une étude suffisamment documentée sur le financement et les accointances peu recommandables du groupe de presse algérois Interface Médias – « Maghreb Émergent », « Radio M. » – propriété du journaliste Ihsène El Kadi (« Affaire Radio M : saltimbanques et guerre de quatrième génération »,  https://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=623:2023-01-05-05-15-10&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119 ; repris dans « Algérie 54 », le 5 janvier 2023).

 Le professeur Bensaada a publié précédemment ses notes sur les fourvoiements politico-financiers d’Ihsène El Kadi et de sa société de presse en ligne, sans aucun démenti étayé du patron de presse, de ses rédactions et de ses amis, qui l’ont traité de « barbouze ». Ce qui est un argument très court. Si, effectivement, le groupe de presse d’El Kadi, qui fonctionne, semble-t-il, sans aucun des agréments prévus par la loi, ne reçoit pas de subsides étrangers, notamment du ministère français des Affaires étrangères, il aurait pu contester cette information en publiant les sources de son financement. Ce qui devrait être un passage obligé dans ce débat. Il n’a pas daigné le faire.

Cette discussion tombe au moment où El Kadi affronte des démêlés avec la justice, entraînant la fermeture de Radio M. Je me souviens avoir écrit que le directeur d’Interface Médias serait défendable s’il n’était que journaliste, faisant prévaloir des positions extrêmes sur son pays – il n’est pas le seul dans ce cas et la liberté d’expression, une et indivisible, devrait lui être reconnue à charge pour lui d’accepter le débat contradictoire ; ce qu’il a toujours refusé, accablant ses adversaires d’épithètes crapuleuses.

Sur les réseaux sociaux, les amis et défenseurs du fondateur d’Interface Médias, en nombre, n’ont pas manqué de pourfendre Ahmed Bensaada et son étude d’une remarquable clarté. Ne sont-ils pas dans un douteux combat d’arrière-garde ? Dans ce débat biaisé, il aurait été indiqué qu’Ihsène El Kadi défende son honneur d’homme, de journaliste et de patron de presse. Il ne l’a pas fait. Il n’a jamais dit sa vérité, ni sur la gestion financière suspecte de son entreprise de presse ni sur ses alliances politiques revendiquées. Or, El Kadi n’est pas le chevalier blanc des libertés – autoproclamées et à sens unique – qu’il prétend être. Il n’a pas caché (et s’est même glorifié) d’un activisme politique délétère, rejoignant les trublions islamistes de Rachad et les séparatistes du MAK, organisations terroristes. Est-ce de la « petite police » ou de la « barbouzerie » d’insister là-dessus ? Cette proximité d’avec les destructeurs d’espoir, cette conviction politique exterminatrice partagée avec des charognards, en dehors de toute loyauté envers son pays, les portera-t-il courageusement devant les tribunaux ?

Ce qui trouble, et restera, dans les positionnements heurtés d’El Kadi : en quoi les chefs de Rachad et du MAK, rembrunis dans tant de crimes de sang, seraient-ils face au gouvernement légitime de la nation d’impénitents démocrates ? El Kadi se contente uniment de le proférer. Il sait qu’il ne sortira de l’équivoque qu’à son détriment, semant de nombreux trous dans son parcours et dans ses propos cahoteux. Cette défaillance manifeste, cette béance, que ne combleront pas les rédactions de « Maghreb Émergent » et « Radio M. » en ordre de bataille depuis l’emprisonnement de leur directeur, n’a pas provoqué de doutes chez ses protecteurs d’outre-Méditerranée. Tous forcent le registre misérabiliste de la victimisation ; or Ihsène El Kadi, agissant en toute responsabilité dans la fange de l’illégalité, n’a jamais été une victime. C’est une posture qui sied mal aux alliés déclarés de l’obscurantisme politique. La presse bien-pensante d’Occident et d’Orient, toujours à l’affût lorsqu’il s’agit de discréditer l’Algérie, a réagi à l’unisson, formant ses rangs, harnachée de treillis otaniens et armée de plumes décadentes dans ce que Bensaada a nommé une « guerre de quatrième génération ». Une curée, déjà ?

 

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