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Guinée : Le dur réquisitoire de Dansa Kourouma lors de la cérémonie inaugurale du CNT

Par Moussa Diabaté

Jugé expérimenté d’acteur de la société civile pour avoir dirigé depuis un moment la plus grande plateforme sociale du pays, le Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG). La transition guinéenne sous le CNRD semble voir le chemin.

Le Conseil national de transition (CNT) a été installé ce samedi 5 février 2022, en présence des personnalités des institutions républicaines du pays ; la cérémonie a connu la présence honorable du président de l’Assemblée nationale de la Sierra Leone et le président du Conseil national de la transition malienne, le colonel Malick Diaw, accompagné d’une forte délégation.

Le président du Conseil national de la transition guinéenne, Dr Dansa Kourouma, à mille feu, a fait un discours d’environ de vingt-quatre minutes, dont en grande partie, orienté dans un réquisitoire sans pitié contre le régime déchu d’Alpha Condé.

Extrait : « (…) Avec un sentiment d’honneur, de fierté mais aussi de responsabilité. L’honneur de l’opportunité qui m’est offerte de servir davantage le peuple de Guinée, et la fierté de prendre part à la dynamique historique de construction d’une Guinée nouvelle.

Je suis conscient de l’enjeu mais aussi de la responsabilité qui incombe au Conseil national de la transition, dont j’ai la charge de conduire les destinées aujourd’hui. Nous sommes une des voix les plus écoutées et légitimes du peuple, qui donnera la garantie démocratique faisant foi aux convictions que nous incarnons et à l’espoir de bâtir une guinée meilleure. J’ai conscience que le changement radical des mécanismes qui amènent les élites au pouvoir, et de qui leur permettent de s’y maintenir quasi-indéfiniment, doit être définitivement résolu.

Oui plus jamais nous devons écrire une Constitution qui ne sera pas facilement modifiable par les pouvoir constitués. L’entrée en fonction de ce Conseil national de la transition se fait à un moment où les Guinéens se regardent et s’interrogent sur l’avenir du pays vers lequel tout se projette, car les Guinéens veulent croire, ils veulent espérer, ils veulent rêver malgré les vicissitudes de l’histoire récentes de notre nation qui les poussent au scepticisme et aux doutes.

En effet, ils ont pris l’habitude de trébucher douloureusement sur des obstacles dressés utilement sur leur chemin, parce qu’ils avaient été investis de la charge de les conduire vers le bonheur. Ces dernières années, le peuple éreinté, lâché de manifester sans sucés, accédé face à un exercice révoltant de la puissance publique, souffrant en silence face à une autocratie rampante qui l’étouffait dans ses tentacules tout espoir de bien-être. Le respect des libertés individuelles et publiques, en effet, à tous les niveaux de la vie nationale, la déliquescence de l’État obstruait toute progression vers l’éradication de la pauvreté, de l’indigence dans la perspective d’un développement durable. Les espoirs suscités par les élections pluralistes se sont vu estomper, ce dans l’imparabilité sous les assauts d’un système incapable de prendre ses responsabilités sous aux cris des détresses d’un peuple pourtant vaillant qui lui en en toute confiance, déléguer le privilège de diriger son destin.

Sur le plan économique, l’annonce ou l’espérance d’une croissance économique ne sait pas toujours accompagner d’une transparence et équitable répartition du revenu ou du patrimoine national. Notre économie agonisant sous la corruption et de mauvais choix politiques ne parvient pas à créer la richesse et la prospérité qui en découlent. Cette posture morale n’a jamais été une préoccupation des tenants du régime. L’exploitation des fameuses richesses minières n’a jamais profiter aux guinéens. Les revenus tirés de diverses ressources naturelles humaines n’ont pas servi de tremplin au développement. Pas d’eau potable dans un pays où la distance moyenne entre deux fleuves ou entre deux rivières est presque signifiante. Aussi l’électricité reste telle encore précaire dans le pays dit château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. Pas d’infrastructures routières compétitives… »

 

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