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Guinée : la junte lance les Assises nationales

C’est devant un parterre d’invités composés des représentants d’institutions républicaines, des corps diplomatiques, des cadres de l’administration publique, les représentants des patronats guinéens et des membres du gouvernement, étaient au grand complet ce mardi 22 mars 2022  dans l’enceinte du palais Mohammed V où le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya a déclaré ouverts les travaux des Assises nationales  à compter de cette journée 22 mars jusqu’au 29 avril prochain. Un Comité national des assises doit être mis en place pour coordonner l’ensemble des activités.

Nonobstant le boycott d’une frange importante des partis politiques lors de cette journée, le président de la transition a rappelé l’enjeu de ces Assises nationales, son souhait, dira-t-il, que les Guinéens assument leur histoire dans toute sa grandeur et sa facette, la moins lumineuse. Il a souhaité que ces assises offrent aux générations futures le patriotisme et le volontarisme.

Les assises nationales sont au-dessus de toutes les considérations politique, éthique et religieuse notre nation, a-t-il dit. Qu’elles faciliteront le vivre-ensemble auquel les Guinéens aspirent.  »J’en appelle à l’implication des acteurs politiques, culturel, religieux et socioprofessionnels pour conférer à cet évènement toute la réussite qu’il mérite », lance-t-il.

Si le colonel Mamadi Doumbouya s’est montré rassembleur et sa volonté de faire rêver les Guinéens d’avoir un État où il y aura le vivre-ensemble, cependant, la prééminence politique a été grandement absente dans son discours.

Le thème de ces assises nationales est « la journée de vérité et de pardon ». Le colonel Mamadi Doumbouya a insisté sur le devoir des Guinéens, tous à se dépasser leurs ressentiments, de taire leurs rancœurs. Car selon lui, chaque Guinéen a subi une brutalité, des plaies béantes que les autorités de la transition comptent nettoyer.

Dans sa tenue en veste treillis, colonel Mamadi Doumbouya rappelle aux Guinéens que l’un de ses combats à la tête de la Guinée est d’offrir aux prochains dirigeants une nation unie, prompte et prospère, un État où le vivre-ensemble ne sera plus comme un rêve. Le rêve d’une Guinée comme le temps de nos pères, de nos grands-pères. Outre, il demande que les Guinéens lui accordent cette chance.

Mamadi Doumbouya a rappelé aussi que « la Guinée est le fruit de son histoire. Dans le processus de construction des États-nations auxquels aucun pays n’a connu une trajectoire linéaire. Ainsi à l’instar des autres nations, la Guinée a aussi son passé. Lequel passé a été une source de gloire, a bien des égards. Et par endroits des moments de douleurs, de difficultés et d’hésitation. Après toutes ces années où des violences de toutes sortes se sont abattues sur nous, à partir de ce 22 mars, nous cherchons du tréfonds de nos âmes, la force qui nous permettra de nous regarder en face pour dire ce que nous nous sommes infligés, nous nous sommes assez regardés en ennemis. Trop de défiances remontrant mille et une souffrance, trop de méfiance enfantant de rigoles de l’armes passées sous silence…

Le tissu social fragilisé, les causes de cet état de fait sont multiples et complexes. Les responsabilités s’imposent à nous tous. Partant de ce constat, la tenue de ces assises nationales dénommée ‘’journée de vérité et de pardon’’ pour ainsi donner une occasion historique aux Guinéens de se regarder en face, les yeux dans les yeux et de se parler franchement à cœur ouvert.

C’est à nous seuls que revient cette initiative. Je suis convaincu que personne ne le fera à notre place. La réussite de cette épreuve est importante dans la vie de notre nation, passera par une prise de conscience collective et individuelle. Un sens élevé de la responsabilité, surtout un courage, un souci de vérité, la capacité de s’accepter, de vérité et de se pardonner… »

Propos recueillis par Makoura

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