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Nasser Kandil: Israël a reçu une gifle militaire

Par Ines. A

Il est considéré au Proche-Orient comme une référence en matière d’analyses des évènements géopolitiques, et fervent défenseur de la cause palestinienne et de la résistance  face à l’hégémonie américano-sioniste. Il s’agit du journaliste libanais Nasser Kandil, propriétaire du journal libanais El Binaa édité en langue arabe   et du site d’information Top News . Algérie 54 l’a interrogé sur les derniers développements survenus sur la scène proche-orientale.

Interrogé sur le bilan lourd des victimes palestiniennes tombées en martyrs, lors des bombardements barbares de l’aviation sioniste, Nasser Kandil, indique que ces bombardements  ne constituent nullement une découverte ou une surprise, puisque Israël est une exception dans l’équation internationale, depuis la création de cette entité. Les résolutions internationales adoptées en 1947 et 1948 et la résolution 181 adoptée par l’assemblée générale de l’ONU en 1947, cautionnant la partition de la Palestine en deux Etats (Israël et Palestine) n’a jamais été mise en oeuvre. La résolution 194 adoptée en 1948, confirme le droit du retour des réfugiés palestiniens à leurs terres et leur indemnisation. Ces deux résolutions sont plus importantes que toutes les résolutions adoptées ensuite, et l’entrée d’Israël à l’ONU était conditionnée par le respect et l’exécution de ces résolutions. Aujourd’hui, ces résolutions demeurent lettres mortes et non appliquées, et devront permettre la suspension de l’adhésion d’Israël. Si l’ONU se respect, elle doit expulser Israël pour n’avoir pas respecté ses engagements. Au contraire, c’est l’inverse qui s’est produit, et Israël a réussi à annuler le vote sur la résolution 3376, qui considère le sioniste comme mouvement raciste.

Le traitement réservé à l’entité sioniste au sein des institutions internationales est contraires aux lois internationales. Je me rappelle en 2002, quand la ligue arabe avait adopté à l’occasion du Sommet de Beyrouth, l’initiative arabe de paix, Le sanguinaire Ariel Sharon avait répondu par l’invasion du camp de Jénine et son bombardement par l’aviation, démolissant des résidences sur ses occupants palestiniens. Le Conseil de Sécurité de l’ONU avait décidé la constitution d’une commission d’enquête présidée par Terje Roed-Larsen, et lorsqu’Israël s’est dit opposé à sa venue, cette commission a été annulée et Tel Aviv a échappé aux sanctions. Ce qui confirme que cette entité bénéficie de l’impunité.

Et de poursuivre, « Aujourd’hui, Israël a reçu une gifle militaire, et a réussi à la déformer, avec l’aide des américains, pour passer à une opération d’extermination des enfants et femmes. Et le scénario sioniste est adopté grâce à l’implication des USA, le Royaume Uni et la France, en avançant le droit de l’entité sioniste à la légitime défense, et la coopération internationale contre le terrorisme. Et quand le mensonge est découvert et la presse internationale reconnaît qu’elle avait été impliquée dans ce mensonge, sans vérifier et s’est excusée pour la publication.

D’ailleurs, le président américain Joe Biden a reconnu qu’il n’a pas de preuves sur ce qu’il avait avancé, sachant que rien n’a changé, les porte-avions sont en Méditerranée et les bombardiers avec, les navires britanniques, et la liberté a changé de visage en France et au Royaume Uni, deux plus anciennes démocraties dans le monde condamnaient et jetaient en prison toute personne qui porte le drapeau palestinien ».

« La question qui se pose, est-ce que les arabes ont la volonté indispensable pour être présents en force comme en 1973, lorsqu’ils ont réussi à changer l’équation, et le monde a pris leurs préoccupation au sérieux, dans la foulée de l’embargo pétrolier et quand l’armée égyptienne avait traversé la ligne Barlev, et quand l’armée syrienne avait franchi vers le Golan pour atteindre le lac de Tabary. » note Nasser Kandil. Le journaliste libanais estime qu’il est nécessaire de tirer les enseignements et d’apprendre les leçons de la fuite en avant de la communauté internationale, qui n’accord aucun intérêt au respect du droit international lorsqu’il s’agit d’Israël.

Questionné par nos soins au sujet des efforts susceptibles de trouver des solutions pour le recouvrement des droits du peuple palestinien, Nasser Kandil estime que la solution est entre les mains des arabes. et la première action doit être la fermeture des ambassades de l’entité sioniste dans les pays arabes ayant adhéré au processus des accords d’Abraham.
Le journaliste libanais estime que les pays arabes ayant normalisé n’ont rien généré de ce processus, et s’interroge si un de ces pays aura aujourd’hui l’audace de rompre avec l’entité sioniste et met fin aux accords déjà signés.

Nasser Kandil estime que d’autres pays arabes demeurent fermes et clairs dans leurs positions en faveur de la cause palestinienne comme l’Algérie, la Syrie, l’Irak et le Liban. Selon notre invité, ces pays pourront organisé un mini-sommet d’amis du peuple palestinien, pour prendre les mesures adéquates pour le soutien à la cause palestinienne.Hassan Kandil souligne que le dernier communiqué des ministres arabes des affaires étrangères étaient humiliant, en mettant sur le même pied d’égalité le bourreau et la victime. Ainsi, hormis l’Algérie, la Syrie, l’Irak et le Liban, il apparaît que le reste adoptait la même voix et la même position, ajoute Nasser Kandil, qui rappellera la constitution dans le passé du Front de la fermeté pour faire face aux accords de Camp David. « Nous regrettons aujourd’hui la situation spécifique que vit certains pays arabes comme la Syrie blessée et qui malgré toutes ses souffrances et blessures, continue de soutenir la résistance.

Pour ce qui des plans visant l’évacuation des palestiniens de leurs terres et les forcer à l’exode , Nasser Kandil estime qu’Israël n’est plus cette puissance qu’on craint, d’ou sa stratégie de bombardements des civils et des installations par les avions.  » En confrontation avec la résistance, la dernière opération de cette dernière non loin de la bande de Gaza, a démontré la réelle puissance israélienne , puisque 15000 soldats et officiers israéliens déployés dans une zone de 25 sites d’un périmètre de 100 kilomètres carrés (le quart de la superficie de Gaza) n’ont pas réussi à rivaliser et contenir 1000 combattants palestiniens. Une opération qui a fait chuter la suprématie militaire et technologique de l’entité sioniste, conclut notre interlocuteur.

 

 

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