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Investissements majeurs pour l’eau et l’environnement: Oran renforce ses infrastructures hydrauliques

Le secteur des ressources en eau est essentiel au développement de la wilaya d'Oran, qui fait face au changement climatique et à la rareté des précipitations. Sur instructions des pouvoirs publics, à leur tête le président Abdelmadjid Tebboune, les autorités locales ont mis en œuvre une stratégie ambitieuse pour assurer un accès durable à l'eau potable et répondre aux besoins industriels et agricoles.


Le secteur des ressources en eau est essentiel au développement de la wilaya d’Oran, qui fait face au changement climatique et à la rareté des précipitations. Sur instructions des pouvoirs publics, à leur tête le président Abdelmadjid Tebboune, les autorités locales ont mis en œuvre une stratégie ambitieuse pour assurer un accès durable à l’eau potable et répondre aux besoins industriels et agricoles.

Avec un budget de plus de 29,867 milliards de dinars mobilisé entre septembre 2021 et mars 2024, des projets de construction de stations de dessalement d’eau de mer et d’eau saumâtre, ainsi que la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation, visent à diversifier les sources d’approvisionnement et optimiser la gestion des ressources en eau.

Le secteur de l’hydraulique à Oran est confronté à des défis majeurs pour répondre aux besoins croissants de tous les secteurs d’activité. La fourniture d’eau potable aux populations est une priorité absolue, d’autant plus que la wilaya connaît une croissance démographique significative.

L’industrie, moteur de l’économie locale, est également un grand consommateur d’eau. Les autorités s’efforcent de garantir un approvisionnement fiable et adéquat pour soutenir le développement industriel de la région. Par ailleurs, l’agriculture, secteur vital pour la sécurité alimentaire, nécessite des solutions d’irrigation efficientes et durables pour garantir la production agricole et préserver les ressources en eau.

Outre la sécurisation de l’approvisionnement en eau, le secteur hydraulique joue un rôle crucial dans la protection de l’environnement et la lutte contre les inondations. La mise en place de réseaux d’assainissement performants et la gestion durable des eaux pluviales sont essentielles pour limiter les risques d’inondations et préserver la qualité de l’environnement.

Près de 30 projets réalisés en 3 ans pour plus d’un milliard de dinars

Entre 2021 et 2024, près d’une trentaine de projets d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement ont été réalisés à Oran. Ce vaste programme d’infrastructures a nécessité un investissement conséquent de plus d’un milliard de dinars algériens, soit plus de 1,063 milliards de DA. 

Les projets d’approvisionnement en eau potable ont permis d’améliorer l’accès à cette ressource vitale pour tous et de lutter contre les pénuries d’eau, particulièrement dans les zones rurales. En matière d’assainissement, les investissements ont porté sur la modernisation des réseaux, la construction de stations de traitement des eaux usées et la mise en place de systèmes de drainage performants. Ces efforts visent à protéger l’environnement, à limiter les risques d’inondations et à promouvoir une gestion durable des ressources en eau.

Des projets colossaux pour étancher la soif de la wilaya 

Face à la croissance démographique et à la raréfaction des ressources en eau, la wilaya d’Oran s’est engagée dans une vaste offensive hydraulique pour garantir un accès durable à l’eau potable pour tous ses habitants. Depuis septembre 2021, ces projets titanesques en cours visent à renforcer les capacités de production, de stockage et de distribution de l’eau potable, tout en modernisant les infrastructures existantes. Plus de 25,777 milliards de dinars ont été mobilisés jusque-là pour ces projets en cours de réalisation.

La construction de réservoirs d’eau de grande capacité est essentielle pour sécuriser l’approvisionnement. À Aïn Tassa, deux réservoirs de 50 000 m³ chacun sont actuellement en cours de réalisation. Le premier, confié à COSIDER, affiche un taux d’avancement de 60 %, tandis que le second, sous la houlette d’HYDROTECHNIC, est à 50 % de progression. Ces ouvrages renforceront considérablement les capacités de stockage de la région.

Pour acheminer l’eau vers les foyers, deux canaux sont en cours de construction pour relier les réservoirs d’Aïn Tassa aux canaux de Tafna et Beni Bahdel, ainsi qu’à Bousfer. D’une longueur totale de plusieurs kilomètres, ces infrastructures permettront d’optimiser la distribution de l’eau et de réduire la dépendance aux sources d’eau souterraine, fragilisées par le changement climatique.

Dessalement : Une arme majeure contre la rareté

Face à la pression croissante sur les ressources hydriques conventionnelles, le dessalement s’impose comme une solution incontournable. La station de dessalement de Cap Blanc, située dans la commune d’Aïn El Kerma, est un projet phare dans ce domaine. Avec une capacité de 200 000 m³ par jour, cette installation joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en eau potable de la région. Son raccordement à un réservoir de 50 000 m³ à Aïn Tassa, actuellement à 58,75 % d’avancement, permettra d’optimiser le stockage et la distribution de l’eau dessalée, garantissant ainsi un approvisionnement continu et fiable.

L’offensive hydraulique ne se limite pas à la construction de nouvelles infrastructures ; la modernisation des installations existantes est également un pilier essentiel de la stratégie. L’équipement électromécanique du puits Tafraoui 2, à 80 % d’avancement, en est un exemple concret. Cette opération permettra d’accroître la capacité de production d’eau souterraine et d’assurer une alimentation plus fiable.

Au-delà des projets d’infrastructures d’envergure, l’offensive hydraulique menée à Oran s’articule autour d’actions stratégiques visant à garantir une gestion durable de l’eau potable et à préserver cette ressource précieuse pour les générations futures. Optimiser l’utilisation de l’eau disponible est un enjeu capital. La rénovation du canal de transfert Chlef-Gargar, d’un diamètre de 2×34″, permettra d’améliorer le débit d’eau et de réduire les pertes en cours de transport. Ce projet, actuellement en phase de sélection d’une entreprise de réalisation, contribuera ainsi à une distribution plus efficiente de l’eau potable.

Planification et développement durable

Face à la croissance démographique et aux besoins croissants en eau, une planification rigoureuse est essentielle. L’étude d’un plan d’approvisionnement en eau potable pour l’ensemble de la wilaya d’Oran, à 50 % d’avancement, permettra d’établir une stratégie globale pour garantir un accès durable et équitable à l’eau potable pour tous les habitants. Ce plan prendra en compte les besoins actuels et futurs de la population, tout en intégrant les enjeux environnementaux et la préservation des ressources en eau.

La demande en eau potable est particulièrement forte dans les centres urbains en pleine expansion. Le renforcement de l’alimentation en eau potable pour le centre urbain Ahmed Zabana, actuellement en phase de sélection d’un entrepreneur, permettra de répondre à cette demande croissante et d’améliorer les conditions de vie des habitants.

L’acquisition d’une pompe pour booster la production de la station de dessalement de Bredéah permettra d’augmenter sa capacité et de répondre à la demande croissante en eau potable. Ce projet est actuellement en phase de sélection d’un entrepreneur. De plus, la modernisation des infrastructures existantes est essentielle pour une gestion optimale de l’eau. L’acquisition d’équipements mécaniques et électriques pour la station de pompage de Gameta et la rénovation des équipements de la station de pompage de Boutlélis permettront d’améliorer l’efficacité de la distribution d’eau et de réduire les coûts d’exploitation. 

Accessibilité à l’eau potable dans les zones rurales

L’accès à l’eau potable est un droit fondamental pour tous. La construction d’un réseau d’alimentation en eau potable pour le village d’Ayaida à Aïn El Bia permettra de fournir un approvisionnement en eau fiable à cette zone rurale et d’améliorer les conditions de vie de ses habitants. Le raccordement des communes d’El-Bria et Sidi Chahmi aux réservoirs de 2×15 000 m³ à Toumiat, actuellement en phase de sélection d’un entrepreneur, contribuera également à l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans ces communes défavorisées.

Assainissement et protection de l’environnement : Projets en cours

La gestion de l’eau va au-delà de son approvisionnement potable. Le traitement efficace des eaux usées est crucial pour préserver l’environnement et la santé publique. À Bethioua, une station d’épuration d’une capacité de 50 000 m³ par jour est en construction pour traiter les eaux usées des communes de Bethioua et Aïn El Bia, contribuant ainsi à la préservation des ressources en eau et à la qualité des milieux naturels.

Dans le cadre de l’offensive hydraulique locale, quinze projets sont en cours avec un investissement total de 2,140 milliards de dinars. Ces initiatives comprennent, entre autres, le développement du réseau urbain de Boutlélis (80 % d’avancement), l’assainissement de diverses zones de Mers El Hadjadj (Bethioua), l’achèvement de la station d’épuration de Bethioua avec le raccordement des zones de Chehairia, El Ayayda et Aïn El Bia (en cours), la réhabilitation du réseau d’assainissement et de la station de refoulement des eaux usées à Hassi Ameur (10 % d’avancement), la réalisation du réseau d’assainissement de Hassi Mefsoukh vers la station de refoulement SR4 (70 % d’avancement) et la réhabilitation du système d’assainissement à Hassi Bounif (Bir El Djir, 40 % d’avancement).

En matière de prévention des inondations, le projet de protection du quartier 257 OPGI à Zouia Hassi Bounif est proche de la réception, tandis que celui de la zone Est de Misserghine pour le canal Diar Errahma est à 85 % d’avancement. De plus, le projet de protection contre les inondations à El Kerma vise à construire des digues et des bassins de rétention pour renforcer la sécurité face aux aléas climatiques.

Pour la gestion des eaux pluviales, un réseau d’évacuation vers l’axe de rotation du Palais d’Or à Oran est en cours (20 % d’avancement). Les travaux d’aménagement des sites des Jeux Méditerranéens à Bir El Djir, notamment la réalisation des canaux d’eaux pluviales pour CW75, sont achevés à 100 %. En outre, le projet de réutilisation des eaux usées traitées d’Aïn El Turk pour l’irrigation de 720 hectares à Bousfer et El Onçor est en cours.

Plusieurs autres projets sont actuellement inscrits ou en cours de préparation à Oran, totalisant un investissement significatif de 884 millions de dinars. Ces initiatives couvrent divers domaines essentiels pour la gestion hydraulique dans la wilaya.

Dans le cadre de la réhabilitation des infrastructures hydrauliques, des projets majeurs sont en cours, tels que le renouvellement de la canalisation de refoulement de la station de pompage du quartier Dhaya, d’une valeur de 300 millions de dinars, actuellement en phase d’examen par la commission des marchés de la wilaya. De même, la réhabilitation des réseaux d’assainissement et des eaux pluviales à travers la wilaya, d’une valeur de 450 millions de dinars, est également en processus d’approbation.

Pour les études et la réalisation de nouveaux réseaux d’assainissement, le projet d’étude, de suivi et de mise en œuvre du réseau du village de Kraydya à Tafraoui, estimé à 100 millions de dinars, est en préparation. De plus, l’étude de renforcement du réseau d’assainissement et d’évacuation des eaux pluviales près de l’entrée principale du quartier Nedjma à Sidi Chahmi, d’une valeur de 4 millions de dinars, est également en cours de préparation.

Enfin, dans le cadre de l’aménagement des cours d’eau et de la protection contre les inondations, le projet de curage de l’oued près de la commune d’Aïn El Bia, évalué à 30 millions de dinars, est actuellement en phase de préparation.

Ces projets diversifiés contribuent de manière significative aux objectifs de la wilaya d’Oran en matière de gestion durable de l’eau. Ils visent à préserver les ressources hydriques en réduisant les pertes et en promouvant une utilisation rationnelle de l’eau, à améliorer la qualité de vie en assurant un accès à une eau potable de qualité et à renforcer la résilience régionale face aux défis climatiques, notamment en protégeant les populations contre les inondations.

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