Dans une interview accordée ce mardi 12 août,au média Sahara Occidental Radio Revolucion, l’ancien conseiller à la Sécurité à la Maison Blanche durant le premier mandat de Donald Trump, et ancien représentant US à l’ONU, John Bolton,revient sur les raisons de l’échec du Plan Baker II de 2003,pour le règlement de la question de décolonisation au Sahara Occidental, et qui proposait une autonomie limitée suivie d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
Pour le diplommate US, l’échec du Plan Baker II est lié à l’absence de volonté du gouvernement marocain de garantir une autonomie limitée suivie d’un référendum. “Un référendum dont on a travaillé pour son organisation depuis 1991, oi James Baker avait proposé plusieurs approches” dira Bolton , ajoutant que les résolutions du Conseilde Sécurité de l’ONU étaient claires et transparentes, avec l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, lui permettant soit de rejoindre le Maroc soit l’indépendance, ce que le Maroc avait refusé.
Et de poursuivre” en 1997, James Baker avait proposé une nouvelle approche, que les deux belligérants, le Maroc et le Polisario ont accepté, mais malheureusement sans résultat. Le même scénario se reproduit en 2003, et le Maroc continua sa politique coloniale du fait accompli”.
“Lorsque la MINURSO a été créée , on a eu la conviction que l’ONU gagna en crédibilité, et pourrait jouer le rôle et la mission qu’il lui sont dévolus en 1945. Avec le retrait des troupes de Saddam Hussein du Koweit,on a eu un brin d’espoir de voir la paix régner au Moyen-Orient et en Afrique du Nord,et l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara Occidental pour une population limitée possible avec l’existence d’un consensus international au sujet de cette question. Puis il y a eu l’absence d’intérêt des puissances inernationales permettant au Maroc de continuer sa politique d’entrave depuis plus de trois décennies à savoir l’application des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, favorable àl’organisation d’un référendum d’autodétermination”indiqua le diplomate US..
Et d’ajouter, que la mission de la MINURSO doit être abolie s’iln’y a pas l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
John Bolton estima en substance, que la question de la décolonisation au Sahara Occidental est liée à la stabilité de la région du Sahel, dénonçant au passage la politique expansitionniste du régime du Makhzen et ses revendications territoriales, visant des territoires en Algérie et en Mauritanie, comme l’atteste selon ses dires des cartes exhibées par Rabat.
L’ancien Conseiller à la Sécurité à la Maison Blanche suggère aux européens d’accorder plus d’intérêts à la question du Sahara Occidental, compte tenu de sa proximité géographique avec le Vieux Continent, soulignant les différends entre la France et l’Espagne, ancienne puissance coloniale administrante des territoires sahraouis. Un diférend selon Bolton susceptible de paralyser l’UE.
Pour Bolton,malgré le refus des africains de l’influence française, la France via son allié marocain tient bien que mal à maintenir dans cette région du monde. “La perte du Maroc, signifie la perte de l’influence française en Afrique” martèle John Bolton qui dénonce l’attitude de Paris dans le dossier du Sahara Occidental.” Un pays qui prétend être une démocratie ne devait pas s’opposer au droit des sahraouis à voter ” souligne le diplomate américain.
Et d’ajouter que le Front Polisario a accompli un travail remarquable dans le maintien des gouvernements occidentaux et ceux de l’Union Africaine informés de la politique coloniale du Maroc et son refus d’appliquer les résolutions onusiennes et de se soummettre au droit international.
John Bolton note en outre que le Maroc n’a pas réussi à ternir l’image et la réputation du Front Polisario, seul et légitime représentant du peuple sahraoui, révélant qu’il a toujours participé aux négociations avec une bonne foi prrmetant la fin du conflit qui perdure depuis un demi siècle, et estimant qu’il est intolérable de aintenir le statu-quo.
En conclusion, John Bolton indique la “reconnaissance de la souveraineté” marocaine sur le Sahara Occidentalpar Donald Trumplors de la fin de son premier mandat a rendu le rôle américain complexe pour le règlement du conflit. Il s’agit d’une grande erreur de lier les accords d’Abraham à la colonisation du Sahara Occidental. ” Donald Trump et Jared Kushner n’ont pas compris la question e le sujet d’ou la nécessité d’attendre l’arrivée d’un nouveau président US, différent” conclut John Bolton.