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À bas le féminisme vindicatif, punitif, déviant et castrateur (2/2)

Par Khider Mesloub

Aussi, les féministes misandres ne contribuent-elles nullement, par leurs gesticulations stériles et leur combat sectaire, à féconder le débat, à sensibiliser l’ensemble des membres de la communauté humaine à cette cause sociale universelle.

« La théologie morale, c’est l’impuissance mise en action. Toutes les fois qu’elle s’attaque à un vice, elle a le dessous », notait Marx. Autrement dit, les exhortations morales échouent lamentablement à vaincre le mal, comme les prières religieuses n’ont jamais pacifier les mœurs d’une société gangrénée par la violence, ni apaiser la faim d’une famille nécessiteuse. Telle est la situation du féminisme moraliste bourgeois. Le féminisme veut changer les hommes sans changer la société. Or, la société de classes, fondée sur la propriété privée des moyens de production, engendre toujours avec elle l’exploitation, la division des classes, la domination politique et sexuelle, la guerre, la violence, le crime.

Fondamentalement, toutes les victimes, de sexe masculin ou féminin, méritent un traitement judiciaire égalitaire. Toutes les victimes de violences physiques et létales méritent une empathie identique de l’ensemble de la communauté humaine. Aucun homme, ni aucune femme, ne doit être répertorié comme violent en raison de son appartenance sexuelle.

La « genrification », très en vogue en Occident au point de menacer de déferler comme une vague submersive (subversive) sur le reste du monde, est, en matière judiciaire, nuisible à la société.

En vérité, historiquement, les violences envers les femmes et les hommes ont considérablement baissé. La condition de la femme contemporaine ne ressemble aucunement à l’ancienne sinistre époque où elle était totalement asservie. Le temps est à la poursuite de ce progrès et non à la stigmatisation des hommes jetés en pâture par un certain féminisme misandre comme les coupables tout désignés de la violence résiduelle encore prégnante au sein de la société.

Le féminisme misandre, dans sa guerre des sexes, pour polluer la lutte des classes par ses divisions entre femmes et hommes et diversion politique, rivalise d’ingéniosité pour jeter l’opprobre sur tous les hommes, accusés de tous les maux de la société, escamotant et exonérant au détour les violences étatiques et patronales infligées à l’ensemble des citoyens et salariés, sans distinction de sexe.

Dans la conception féministe fanatique, chaque homme porte sur ses épaules le poids des violences commises contre les femmes, en vertu de la présomption de culpabilité de la globalité de la gent masculine. Et doit faire ainsi pénitence de ces péchés criminels perpétrés contre les femmes. Mieux : repentance, pour s’absoudre de ces violences conjugales et « féminicides ».

Comme nous l’avions souligné dans notre précédent texte consacré aux dérives du néo-féminisme(1), le féminisme contemporain s’est pitoyablement dévoyé. Aujourd’hui, l’émancipation de la femme se réduit à s’ingénier à singer les comportements masculins, emprunter les pires travers des hommes, comme si le modèle masculin était le prototype idéal à égaler, à surpasser.

Par leur volonté effrénée d’égalisation, d’identification au modèle masculin, les femmes se doivent d’avoir les mêmes aspirations, occuper les mêmes emplois, embrasser les mêmes carrières, adopter la même mentalité de prédation, les mêmes mœurs de domination. Une femme qui ne se conforme pas ces conventions sociales masculines bourgeoises est taxée d’archaïque, de conservatrice. Le néo-féminisme sectaire intoxidentalisé est totalitaire car il est contre la liberté individuelle féminine, la diversité en matière de choix dans la structuration de l’identité de la femme. Toute femme se doit d’intégrer le modèle dominant occidental dans la construction de sa féminité. En l’espèce, il ne s’agit nullement d’une émancipation féminine, mais d’un asservissement à l’archétype du féminisme libéral et libertaire outrancièrement idéologique, propagé tel un virus par l’Occident sénile et décadent. Toute femme doit se conformer (se plier) au modèle sociétal féministe occidental, aux schèmes comportementaux occidentalistes, faute de quoi elle est taxée de rétrograde pour avoir fait le choix d’adopter un idéal de féminité personnel ou culturel différent, pour avoir arboré une tenue vestimentaire allogène.

Nous savions, grâce à Freud, que le cerveau de l’homme n’est que l’appendice de son sexe. Avec le néo-féminisme intoxidentalisé spectaculairement vagissant, nous découvrons que les questions sexuelles sont devenues le fil d’Ariane obsessionnel de l’activité militante des féministes contemporaines : focalisation sur les conduites sexuelles, discours apologétique sur la théorie du genre, campagne idéologique d’hétéro-phobie sur fond de misandrie pathologique, promotion pédagogique de l’homosexualité dans les établissements scolaires, sexualisation du vocabulaire, genrification grammaticale, etc.

Dans cette période de reflux de la lutte des classes et d’amenuisement du projet émancipateur, le féminisme a remplacé la guerre des classes contre le capital par la guerre des sexes menée contre les hommes. L’ennemi n’est pas le Capital, mais le Mâle. Pas le patron, mais le mari (le méchant exploiteur domestique). Pas l’institution bancaire (symbole du Kapital), mais l’institution conjugale (qu’il faut urgemment anéantir). Pas l’entreprise (lieu d’exploitation et d’humiliations), mais le foyer familial. Pas l’idéologie bourgeoise belliciste (actuellement militairement active et meurtrièrement opérante), mais la fantasmagorique conception patriarcale (en vrai depuis longtemps démolie par le capitalisme). Pas la structurelle et pérenne violence étatique partout en pleine exacerbation fascisante, mais la contingente et accidentelle violence masculine par ailleurs en voie de disparition.

Ainsi, aujourd’hui, parmi les stratégies d’occultation de la violence de classe contre le prolétariat figure l’instrumentalisation des violences faites aux femmes.  Cette médiatisation des violences sexistes a pour dessein d’occulter les violences sociales, de dépolitiser les rapports sociaux de domination pour focaliser la conflictualité sur les prétendus rapports de pouvoir asymétriques qui régiraient les relations entre femmes et hommes. La lutte des classes est remplacée par la guerre des sexes.

Le néo-féminisme outrancier, favorisé par le capital, s’intègre dans le processus de désagrégation de la communauté humaine, aujourd’hui divisée socialement en deux classes antagonistes (bourgeoisie et prolétariat), en de multiples segments : ethniques, religieux, communautaires, sexuels, identitaires, dans le dessein de briser l’élément social essentiel, l’appartenance de classe. En lieu et place de la lutte des classes sont ainsi favorisés la lutte des races, les conflits de religions, les tensions communautaires et, bien évidemment, la guerre des sexes, chère aux néo-féministes hystériques et belliqueuses, toujours promptes à en découdre avec le mâle mais jamais avec le capital, à livrer bataille aux hommes mais jamais aux institutions bourgeoises. Tout cela pour le plus grand profit du capital qui peut continuer à nous livrer sa guerre sociale en paix, et nous livrer paisiblement sur les lignes de front dans cette période de guerre généralisée en préparation.

Soutenir, comme le proclament les féministes, qu’il existerait une « Question femme », c’est-à-dire une problématique féminine, c’est cautionner la conception sociologique bourgeoise selon laquelle la société est formée, depuis toujours, d’une juxtaposition de communautés spécifiques, ostracisées ou opprimées par d’autres communautés supposément dominantes. Aussi, « dans l’intérêt générale de l’unité nationale, afin de préserver la cohésion sociale, l’objectif politique serait d’œuvrer collectivement, par-delà les différences religieuses ou ethniques, et les clivages sociaux, à l’instauration de réformes démocratiques aux fins d’harmoniser la cohabitation entre les différentes communautés ». Cette mystification bourgeoise, défendue par des mouvements communautaires et identitaires disparates et hétéroclites, prônant un meilleur aménagement des conditions sociales (toujours à l’intérieur du capital) et une optimale intégration démocratique de chaque membre d’une communauté dans la nation ou la République, selon la terminologie bourgeoise, participe de la politique de dissolution du prolétariat dans de multiples segments et, corrélativement, du maintien et de pérennisation de la société d’exploitation capitaliste. Elle arrange grandement le capital. C’est la raison pour laquelle il soutient le féminisme. Le féminisme (l’antiracisme, l’écologisme) est un excellent dérivatif. C’est le meilleur antidote contre la lutte des classes. Le meilleur poison pour anéantir politiquement le prolétariat, c’est-à-dire sa conscience de classe et sa combativité révolutionnaire, phagocytée par des préoccupations sociétales vénielles et luttes sectorielles stériles.

Selon le discours misandre des féministes occidentales, ce n’est pas l’entreprise qui est le lieu d’exploitation et d’oppression par excellence, de viol psychologique (objectivé notamment par les humiliations et harcèlements) et de vol de la force de travail (extorsion de la plus-value), mais la maison qui serait devenue l’endroit où les femmes courraient le plus grand risque, dès lors que cette maison est partagée avec un homme, qu’il soit son mari ou son compagnon.

Voilà un exemple parmi des milliers d’autres qui illustre ces dérives féministes misandres : une universitaire-chercheuse féministe, après avoir commenté une enquête sur les femmes victimes de violences, conclut par cette observation symptomatique du climat de défiance « misandrique » témoigné à l’égard de l’homme et de l’institution conjugale et familiale : « toutes les données convergent pour souligner la dangerosité de la sphère familiale et conjugale pour les femmes ». « Un modèle familial hautement pathogène, car fondé sur l’emprise d’une représentation traditionnelle de la famille où domine l’appropriation des femmes ». Moralité : l’homme et la famille représentent un danger pour la femme. Conclusion implicite de cette posture féministe jusqu’au-boutiste misandre : « femmes, restez célibataires ou mariez-vous avec une femme ! ». L’objectif de ce féminisme bourgeois fondé sur la multi-sexualité (dite libérée) et la remise en cause des normes hétérosexuelles, donc la glorification des théories du genre, est de pulvériser le prototype du couple « normal » prolétaire, dernier rempart de la collectivité humaine unifiée où se construit distinctement l’identité sexuelle différenciée féminine et masculine.

Cette idéologie féministe misandre est dangereuse. Ce terrorisme intellectuel d’une minorité d’activistes féministes crée une nouvelle forme de bellicosité, un nouveau genre de guerre : une guerre de genre.

Pour paraphraser le slogan des féministes débridés hystériques, symbolisé par « BalanceTonPorc », j’appelle l’ensemble de l’humanité à lancer un mouvement international contre les dérives du féminisme intoxidentalisé, baptisé : BALANÇONS LES COCHONNES FÉMINISTES MISANDRES » (dans les poubelles de l’Histoire, avec leurs commanditaires : les capitalistes libertaires  et les gouvernants atlantistes).

Lire aussi

https://algerie54.dz/2023/03/09/journee-internationale-de-la-femme-4/

https://algerie54.dz/2023/03/06/femmes-violence/

https://algerie54.dz/2023/03/07/femmes-violence-2/

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