Par Dr. Da-Ali
Décidément, il y a des individus, tels des roquets de cour, qui halètent sans cesse, qu’on les traque ou qu’on les ignore. Mais parfois, ils ne peuvent s’empêcher de remuer la queue au service de leurs maîtres de l’ombre : c’est leur nature. Ils écrivent sur commande, vendent leur plume, enrobant leurs mensonges dans un vernis de pseudo-littérature. Ils se prétendent libres penseurs, mais leurs phrases sentent la cage et leurs métaphores ont le goût amer des contrats confidentiels.
Et puis, que connaît ce Prince du Plagiat, même auréolé d’un prix Goncourt, de l’histoire de l’Algérie et de la Kabylie ? Rien !
Un bounioul naturalisé gaulois et francisé par sa langue de bois, Da Wood (Si el-Ḥaṭba), revient cette fois-ci avec un article qui joue au tendre historien domestiqué, après avoir pondu le récit tragique de Saâda Arbane, une jeune femme qui a survécu miraculeusement à une attaque terroriste.
Ce crypto-mercenaire, lui, n’a pas besoin qu’on lui donne un ordre pour s’exécuter ; il a appris à devancer le désir de ses commanditaires, comme un roquet qui devine le geste de la main avant même que la laisse ne se tende. Qu’on le dénonce ou qu’on l’ignore, il halète quand même, car sa survie dépend de cette respiration artificielle, celle qui gonfle les poumons des scribes à gages et engraisse les poches des escrocs intellectuels. Les nuages politiques passent, les vents changent, mais lui reste là, haletant, fidèle non pas à la vérité, mais à celui qui tient la gamelle… avec, en prime, une nation-alité et un passe-pores soigneusement estampillés.
Il est partout : de manœuvre à chroniqueur, de « Raina Raikoum » au tapis rouge littéraire. Tour à tour détective de pacotille dans Meursault, contre-enquête, obsédé par un peintre dévorant la femme et psy à demi-temps grâce à Houris, il empile les casquettes sans jamais creuser. Sauf qu’il oublie de nous relater l’histoire de l’homme qui a tabassé son psy, son épouse.
Le Sieur Da-Wood n’écrit pas ; il facture. Chaque phrase sent la facture pro forma: « Rédaction d’article hostile avec un tarif dégressif si campagne prolongée». On le voit griffonner avec application, le regard tourné vers le ciel, non pas pour chercher l’inspiration, mais pour vérifier que le nuage reste bien à sa place, là-haut, pour lui fournir l’ombre et l’humidité dont il a besoin.
Cet écriteau nous enseigne que Da-Wood :
- s’appuie, comme à son habitude, sur des clichés hérités de la colonisation et sur une rhétorique de division ethnique plutôt que sur une enquête ou un vécu kabyle ;
- alimente des narrations relayées par certains cercles politiques en France, à l’image de Bruno Retailleau, et par quelques groupuscules terroristes comme ce qui est appelé le MAK ;
- cherche à plaire aux cénacles médiatiques et politiques français hostiles à l’Algérie ;
- veut provoquer un débat contre-productif en Algérie plutôt qu’à favoriser un dialogue constructif.
Mais Da-Wood oublie qu’en tant qu’étranger à la langue et à l’expérience kabyles, il mine sa propre légitimité et expose surtout l’écart scandaleux entre sa mise en scène médiatique et la réalité socioculturelle.
Enfin, que le Sieur Da-Wood arrose la galerie et grappille quelques sous pour prolonger son numéro, le vent, lui, soufflera implacablement et emportera sa baraque de dupes.