Par Mil Boumaza
La France, chassée d’un Sahel qui constituait sa principale réserve lui permettant de mener un train de vie au-dessus de ses moyens et de s’arnacher d’oripeaux d’une grande puissance, s’est alliée avec son vassal de toujours, le Maroc, pour reprendre pied dans une région considérée comme son pré carré.
Ceci en échange de son appui au plan d’autonomie au Sahara Occidental (rédigé par les bons soins de l’Elysée), scellant une occupation illégale et illégitime de ce territoire par le Maroc (voir avis de la CIJ du 16 octobre 1975, pour laquelle « il n’existe aucun lien de souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental » :
https://www.icj-cij.org/fr/affaire/61) . En somme, un autre deal scélérat, dont le Makhzen est apparemment coutumier.
États en faillite exposés à une crise économique aiguë aggravée par un endettement galopant, ils doivent en outre faire face à une crise politique induite par des choix désastreux. Le Maroc en particulier, secoué par une véritable guerre de succession qui débouchera soit sur une révolution de palais soit sur l’établissement d’une réelle démocratie sous la forme d’une république, est au bord de l’effondrement.
Grande, alors, est la tentation pour les deux acolytes, liés éternellement par les accords de La Celle-Saint-Cloud, de s’engager dans un conflit armé pour dissimuler leur incompétence et détourner l’opinion publique de leurs échecs.
Dès lors, il s’agira de créer un ennemi aux desseins hostiles et inavoués, et de le présenter comme une priorité nationale. Rôle, semble-t-il, dévolu à l’Algérie, car cette dernière constitue la seule force régionale faisant obstacle à leurs projets d’expansion coloniale.
La menace est réelle et doit être prise au sérieux. Car, dans leur logique coloniale, aussi bien le Maroc que la France considèrent ces projets comme une nécessité existentielle, sans envisager aucunement qu’une collaboration ou un partenariat gagnant-gagnant est tout à fait possible et même souhaitable pour toutes les parties. Mais les colonialistes ne partagent pas, ils prennent tout. C’est là leur moindre défaut.
A propos du Sahara Occidental, une question simple de logique : si ce territoire appartenait au Maroc, pourquoi donc les populations locales, qui y ont vécu de tout temps, n’ont à aucun moment exprimé ne serait-ce la moindre velléité de rattachement à leur « mère-patrie » ? Bien plus, les Sahraouis ont combattu, dès les premières heures, toutes les tentatives (marocaines, mauritaniennes) d’occupation de leurs terres. Et pourquoi vouloir changer la composition démocratique de ce territoire en y expédiant des centaines de milliers de Marocains et en exterminant et chassant, par les armes, les populations locales, procédant ainsi à un véritable nettoyage ethnique ?
La réponse simple et logique qui s’impose est qu’il n’y avait aucun Marocain qui y vivait avant 1975, date de la Nakba pour les Sahraouis. Par conséquent ce territoire n’appartient pas au Maroc. Ceci a un nom résumant parfaitement la situation et tout le processus en cours : il s’agit d’une colonisation.
Voilà donc l’Algérie confrontée, comme jadis, aux mêmes adversaires hantés de leurs vieux démons colonialistes, qui rêvant d’un paradis perdu, qui d’un empire chimérique issu de son fantasme (le fameux « Grand Maroc » devant englober le Sahara Occidental bien entendu, l’Ouest de l’Algérie, le Nord du Mali, toute la Mauritanie, et une partie du Sénégal…rien que ça).
Toute une propagande, une campagne de dénigrement ciblant l’Algérie, cet empêcheur de coloniser en rond, est mise en branle visant à la discréditer et à créer des tensions à ses frontières, à mesure de ses combats et réussites tant sur les plans politique (Palestine, Sahara Occidental, Lybie, etc) que sportif.
Imane Khelif fait face à une vague de harcèlement mondiale. Quant à notre jeune championne olympique Kayla Nemour, elle aura, malgré elle, remué la boue fétide de la fachosphère exagonale et fait refluer les relents, non moins nauséabonds, de courants n’ayant toujours pas digéré l’indépendance de ce qu’ils considéreraient comme le joyau de leur empire inique et sanguinaire.
A cette heure critique, il est demandé à tous les Algériens et Algériennes d’afficher un front uni, d’appuyer les efforts de leur pays, pour lequel des millions se sont sacrifiés avant eux, dans l’édification de cette Algérie nouvelle qui recèle bien des promesses mais qui suscite également bien de haines.
Une Algérie confiante en ses capacités et en ses enfants, fière de son Histoire, sûre de son avenir car juste parmi les justes et puissante parmi les puissants. C’est là la vision portée par le président de la République, Abdelmajid Tebboune, et qu’il s’agira de contribuer à concrétiser en lui octroyant la majorité des voix et en participant en masse aux prochaines élections.
Le peuple algérien enverra alors un message fort tant à nos amis qu’à nos ennemis, rassurant les uns par le retour en force de l’Algérie sur la scène internationale et dissuadant les autres de tout aventurisme sous nos cieux.
Car l’Algérie n’est pas un pays comme un autre. Ce n’est ni les États-Unis et leur interventionnisme dans toutes les parties du monde pour asseoir leur puissance, ni la Suisse et son neutralisme, encore moins le Maroc et son vassalisme. Le destin de l’Algérie est autre, il a été façonné par son Histoire révolutionnaire, les principes de novembre 1954 et les valeurs de l’Islam du juste milieu.
Ce sont ces valeurs qui ont guidé l’Émir Abdelkader et qui lui ont valu une reconnaissance internationale (ville en en son nom aux États-Unis, buste à son effigie à Genève, stèle dans la plus belle place à Moscou, etc). Et ce sont cette Histoire, ces principes et ces valeurs qui appellent et poussent l’Algérie à jouer un rôle actif dans l’édification d’un monde plus équilibré et plus juste. C’est là son essence, son ADN.