Dr. SACI
Après avoir passé une nuit éveillée, une Gifle m’a réveillée pour que je prenne conscience. Quelle noble claque, presque spirituel ! Elle m’a fait accéder à la plus grande révélation de ma vie : j’étais inconscient de mon inconscience. Quelle soit venue d’une main colérique comme celle de Hanoi ou d’un événement historique qui m’a sauté au visage sans prévenir, elle m’a fait l’effet d’un électrochoc. Elle rappelle à l’ordre et réveille les mémoires dormantes des Macron, des Retailleau et des nostalgiques, en beuglant que l’Algérie est une création de l’ancienne Gaule.
Enfin, d’un seul revers de main, elle a balayé les illusions, les rêves, et la dignité. Bref, elle a fait le ménage que le cerveau refusait de faire depuis des années, et cela sans préavis ni débat.
Mais attention, la Gifle est une arme à double tranchant : soit elle remet les neurones en ordre de bataille, soit elle les fait déserter le champ de soi-même. Trop forte, elle transforme l’éveil en amnésie, l’introspection en dissociation. Dans certains cas, on finit par remercier son bourreau, comme si la perte de repères devenait une nouvelle sagesse. D’autres, plus raffinés, se giflent eux-mêmes pour éviter d’être pris de court par la réalité : c’est ce qu’on appelle l’autogifle prophylactique.
Elle reste un art, gestuellement sophistiqué ou politiquement symbolique, qui fait danser la dignité sur le fil du ridicule : C’est un véritable outil de civilisation.
Donc, on devrait sérieusement réfléchir à inscrire la Gifle au patrimoine mondial de l’éveil intellectuel : un petit geste, une grande clarté. Elle vaut bien tous les Bouzeloufs du monde.
Ainsi, j’apporte mon soutien à ceux de la Rive Nord s’ils activent pour l’institutionnalisation par voie référendaire d’une Gifle, appelée la Gifle Républicaine Démocratisante (GRD) : Une claque administrée, tous les matins, à des politiques arrogants et inconscients.
Ce sera donc, une Gifle nationale, un rituel égalitaire, un électrochoc citoyen inscrit dans la Constitution comme dernier rempart contre la démission démocratique. Plus efficace que l’éducation civique et plus démocratique que les urnes : une Claque bien sentie remettrait les dérives des politiques dans le droit chemin, à condition qu’on sache où est la joue gauche pour la gifler avec la main droite. Il conviendrait dès lors de créer un Haut-Commissariat à la Gifle et aux Éveils Fortuits, instance indépendante chargée de l’exécution symbolique de cette politique du réveil, d’orchestrer la formation, la distribution et le suivi des Gifles éducatives à destination des élites en déshérence.
Par la même, les enfants des nostalgiques et des extrêmes-droitisants y apprendraient l’histoire à travers des Baffes chronologiques comme les défaites françaises lors de deux guerres mondiales, Dien Bien Phu et l’échec de la prédation en Afrique ; et pourquoi pas aussi des Doubles clacs avec distanciation néocolonialiste. Et pour les plus récalcitrants, on prévoirait des stages de Giflage intensif en plein public. Car au fond, la Gifle, c’est la seule vraie pédagogie universelle : brutale, immédiate, et profondément égalitaire.
Mais parfois, la Gifle rate sa cible intellectuelle et le cerveau passe alors en grève illimitée, vaguement sonné et errant entre la salle de bains et le comptoir des apprentis philosophies d’occasions. Comme, elle pousse certains giflés à se reconvertir en chroniqueurs de débats sans enjeux, en commentateurs de tables rondes ou en animateurs d’émissions d’opinions prémâchées. D’autres se mettent à ruminer à voix basse des pensées confuses, comme Xavier Driencourt Giflé par la Gifle du Hirak qui l’a expulsée de son fauteuil diplomatique.
C’est ainsi que la Gifle, de geste anodin, peut devenir la startup politique du réveil intellectuel : elle promet l’innovation, donne accès à soi-même pour expulser le giflé sans préavis de son existence politique.
Certains événements résistent cruellement à l’enrobage narratif. L’indépendance de l’Algérie, arrachée au terme d’une longue guerre de libération demeure une Gifle Politique et Géopolitique que l’histoire officielle française peine encore à avaler. Elle a fissuré en profondeur l’imaginaire républicain français, fondé sur l’idée d’une mission civilisatrice et d’une souveraineté indivisible, de Dunkerque à Tamanrasset. Ce moment de rupture continue d’irradier la mémoire des nostalgiques et des suprématistes facho-sionistes non comme une page tournée, mais comme une Claque Historique persistante, dont l’écho dérange encore les certitudes impériales recyclées.
La grande puissance prédatrice, empêtrée dans son propre délire colonial, finit par plier bagage et quitter l’Algérie. Ce fut une Gifle Symbolique, Sèche et sans appel, infligée par des indigènes à une république qui se rêvait impériale. Une Claque à l’arrogance, une leçon stratégique, une rupture symbolique à plusieurs étages : anticoloniale, militaire, idéologique, morale, etc.
Les images des évacuations en catastrophe, des soldats hagards et des allochtones paniqués sur les quais d’Alger en 1962 et 1963, résonnent encore comme une Claque Visuelle éternelle ; une Claque Indigeste, restée en travers de la mémoire des nostalgiques de « l’Algérie française ». Une défaite que ni les manuels d’histoire aménagés, ni les révisions ministérielles de la mémoire n’ont réussi à adoucir.
Une Gifle Symbolique tellement bien assénée qu’elle ne fait pas que réveiller : elle reste coincée dans la gorge de l’ego, elle trouble les certitudes, bouscule les récits officiels. : Sèchement, elle devient indigeste pour ceux qui s’accrochent à leur confort idéologique suprématiste rétrograde. Une humiliation géopolitique qui, encore aujourd’hui, donne des aigreurs à certains plateaux télé. Contrairement aux autres, elle ne s’est jamais dissipée : elle a laissé des traces durables sur les récits coloniaux et des prédateurs.
La Gifle qu’elle soit réelle comme celle de Hanoi ou une gifle politique (métaphore), elle restera une gifle.
Si les récits coloniaux s’évertuent à nous enfumer avec leur poudre aux yeux, les Gifles Historiques, symboliques et de la mémoire laissent des marques tenaces : elles redessinent les traits du visage et recentrent l’âme à coups de phalanges bien sentis. Elles nous rappellent, avec une raillerie cinglante, que la “France universelle et éternelle”, dont certains se gargarisent, n’existait tout simplement pas à l’époque de l’Empire romain, notamment quand un nommé Macrinus, un Algérien de Césarée (Cherchell) était Empereur de Rome. À cette époque, la Gaule, c’était des forêts, des druides, et des moustaches gauloises, comme celles du pseudo historien pro-makhzenite, Bernard Lugan, qui a avancé que « L’Algérie est une création française », lors d’une émission à la chaine Medi1TV.
Macron, dont le nom sonne étrangement comme celui de Macrin devrait pourtant se souvenir que l’histoire ne pardonne ni l’ignorance ni les impostures. À moins, bien sûr, qu’il ne lui faille de nouvelles Gifles de rappel et mémorielle pour cesser de débiter des absurdités en insinuant que « l’Algérie n’existait pas avant 1930 », comme si l’histoire de l’Algérie Maurétano-Numidienne pouvait être effacée d’un trait d’arrogance présidentielle.
Pour éclairer les neurones de Macron et des nostalgiques, je rappelle que Macrin, de son vrai nom Marcus Opellius Macrinus, un Algérien de Cherchell, est le Premier Empereur Romain étranger à accéder au pouvoir sans appartenir à la noblesse sénatoriale ni à une famille impériale. Il n’était pas un ignare, mais c’était un haut fonctionnaire et juriste : faut-il encore une Gifle Contre l’Amnésie Coloniale et une Claque pour les Esprits Amnésiques.
Outre cette Gifle Historique et Mémorielle, d’autres Claques Spirituelle et Symbolique méritent d’être à faire rappeler à Macro et à la fashosphère française :
– Le lien du pape Léon XIV (le cardinal Robert Francis Prevost) avec l’Algérie maurétano-numidienne : En sa qualité d’Augustinien, il a participé à un colloque organisé à Souk Ahras (anciennement Thagaste), ville natale de saint Augustin, témoignant ainsi de son profond attachement aux racines de la tradition augustinienne. Il s’est également impliqué dans la restauration de la basilique Saint-Augustin d’Annaba, inaugurée en 2013, où une plaque commémorative porte encore son nom. Cette contribution reflète son engagement concret en faveur du patrimoine spirituel, symbolique et doctrinal chrétien en Algérie.
– La spécificité religieuse de l’Algérie maurétano-numidienne : A une époque où la Gaule vivait dans l’expectatif, l’anarchie, la division et la soumission aux Romains, la Maurétanie Césarienne et la Numidie connaissaient une révolution religieuse unique, incarnée par le Donatisme, un mouvement chrétien dissident conduit par Donatus Magnus, évêque de Casae Nigrae (actuellement Negrine/Tébessa).
Issu principalement du prolétariat rural, ce mouvement s’opposa à la persécution romaine, à l’aristocratie romano-carthaginoise, à une Église officielle perçue comme complice de l’oppression, accumulant richesses et privilèges, à l’imposition de la langue liturgique latine au détriment du punique ou du berbère, langues de la population locale ; et plus largement à la romanisation des rites et de l’autorité ecclésiastique.
Le Donatisme ne se limitait pas à l’Est de l’actuelle Algérie. Il s’est étendu en profondeur jusqu’à la Maurétanie Césarienne, dont la frontière occidentale avec la Maurétanie Tingitane (le Maroc actuel) était située à l’Oued Moulouya.
Le mouvement a même trouvé une prolongation politique et militaire avec le soulèvement du prince amazigh Firmus, (4ème siècle) qui mena une insurrection contre l’Empire romain. Son influence s’étendait des régions proches de Tébessa jusqu’aux confins de la Maurétanie Césarienne, preuve de l’ancrage profond du donatisme dans tout le territoire nord-africain. Cet ancrage est illustré, par exemple, par l’épitaphe de la martyre Robba, découverte en 1899 à Bénian (Mascara), ainsi que par une représentation de la donatiste Robba, volée de sa patrie et envoyée au musée chrétien du Louvre.
Faut-il encore administrer à certains une double Baffe – une Claque sémantique suivie d’une Gifle de réveil cognitif par percussion lexicale assistée – pour remettre un peu d’ordre dans des esprits encore cartographiés à la règle coloniale que : Alger et l’Algérie ne faisaient qu’un, puisque El-Djazaïr, en arabe, désigne à la fois la capitale et le territoire de tout le pays.
Alors qu’on assiste à l’apprentissage appliqué de l’autogiflage conjugal ou par procuration – piloté par des spécialistes qui excellent dans l’autogiflage de compète et le self-slap en live, confondant autorité et spectacle involontaire – surgit, dans ce grand théâtre de la gifle à retour automatique, un shérif républicain nommé Retailleau, qui a tendu sa joue sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumédiène pour recevoir une Gifle sèche, propre et sans cri, envoyée par voie aérienne dans un colis spécial de « Gifles étoilées ».
Mais les mauvais élèves n’apprennent jamais les leçons de l’Histoire dispensées par leurs maîtres idéologues. Pire encore, ils omettent de les transmettre à leurs enfants. Qu’il s’agisse de De Gaulle ou des actuels centres de décision, tous devraient enseigner à leur progéniture les deux grandes Gifles Cinglantes : la débâcle des troupes françaises à Diên Biên Phu, au Vietnam, et la guerre de libération en Algérie.
Retailleau, qui se proclame gaulliste, oublie que le temps des colonies et des injonctions aux indigènes est bel et bien révolu, et double Plafff ! Malgré cela, il s’accroche encore à une feuille de déclarations colonialistes, xénophobes et islamophobes de De Gaulle, fondées sur une vision essentialiste et négative des musulmans et des algériens, exprimées en 1959 devant Alain Peyrefitte, que ce dernier rapporte dans son livre « C’Était de Gaulle – Tome I », 1994, éd. de Fallois/FAYARD, 778 pages.
Je reprends des passages du livre pour rappeler que cette rancœur est profonde chez certains « Gaulois » et qu’elle ne relève pas d’un simple ressentiment passager : elle s’inscrit dans la durée, voire dans l’héritage. A titre illustratif, ci-après des extraits des propos de De Gaulle, selon Peyrefitte :
- « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. » Chapitre 6 page 81 (propos tenus le 5 mars 1959)
- « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés ? Avec leurs rubans et leurs djellabas vous voyez bien que ce ne sont pas des français ! […] Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont les Arabes, les Français sont les Français. […] ». Chapitre 6 age 81 (propos tenus le 5 mars 1959)/.
- « Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous ces Arabes et Berbères se mettaient à voter, qu’est-ce qui arriverait ? […] Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! ». Chapitre 6 page 81 (propos tenus le 5 mars 1959 à l’Elysée).
- « Vous voyez un président arabe à l’Elysée ? ». Chapitre 7 page 87 (propos tenus le 7 octobre 1959 à l’Elysée). Une déclaration révélatrice d’un imaginaire colonial persistant : l’Algérien n’est pas perçu comme un citoyen, mais comme un “Arabe”, assigné à une identité ethnique et non nationale.
En s’inspirant des propos de De Gaulle, Retailleau, depuis sa ligne Mal-à-Droite, bondit vers l’Extrême Droite pour conjurer la possibilité de voir « un président arabe à l’Élysée ». Suprématiste de pensée et chocolatier de profession, il entendait recourir à l’OQTF non plus comme simple outil administratif, mais comme un talisman républicain, une barrière symbolique dressée contre l’idée même qu’un président français puisse porter un prénom commençant par « Mohamed ».
Prétendant hériter de l’aura de De Gaulle, Retailleau s’imaginait en maître des frontières, distributeur de billets de retour vers « ailleurs » pour les Mohamed, comme si les terminaux des aéroports algériens étaient à sa disposition. Une vision néocoloniale, version low-cost.
Mais dans un geste d’une sobriété cinglante, l’Algérie a claqué, sur le tarmac de l’aéroport Houari-Boumédiène, la porte de l’avion qui transportait le premier “extra-terrestre” de la galaxie Retailleau : Doualemn, influenceur des lieux imaginaires de la droite racialisante.
Il croyait pouvoir imposer des expulsions massives comme on déroule un plan de communication de campagne électorale. En réalité, il prépare déjà 2027, confondant propagande et politique étrangère. Mais l’Algérie, avec ce froid magistral que seules les vieilles nations savent manier, lui a opposé une fin de non-recevoir qui valait toutes les Gifles diplomatiques. Retailleau, Tricheur aux Intervilles, ne savait pas que la géopolitique ne frappe pas avec le poing, mais avec le silence d’un refus qui Claque plus fort qu’un discours : Une Gifle feutrée et bien faite qui explique que l’Histoire ne se laisse pas expulser.
Une belle leçon d’équilibre international : Quand l’arrogance croit décoller, la réalité diplomatique la ramène brutalement au sol.
Devant cette situation, le petit De Gaulle, menaça de démissionner du gouvernement si Paris renonçait à un rapport de force avec Alger sur la question des ressortissants algériens en situation irrégulière en France.
Malheureusement pour lui, il a reçu une Gifle traçante, amplifiée par le silence glacial de l’exécutif : ni Macron, ni aucun membre du gouvernement ne lui avait apporté le moindre soutien.
Après ces gifles multiformes – diplomatiques, politiques, médiatiques – et son échec de sa croisade pour les expulsions et ses menaces théâtrales de démission, Monsieur Chocolat ferait mieux d’oublier l’« OQTF » (Obligation de Quitter le Territoire Français) et d’appliquer plutôt l’« OQGF » : l’Obligation de Quitter le Gouvernement Français.
Mais voilà, Monsieur Chocolat semble avoir changé de goût : il ne croque plus dans le Lindt de la fermeté républicaine. Il préfère désormais fondre pour le Ferrero Rocher du pouvoir, même rassis, plutôt que de tenir parole.
Enfin, la sortie de l’Algérie ne fut pas un simple retrait administratif ni un réajustement géostratégique : elle fut vécue comme une blessure narcissique par une République qui ne s’était jamais vraiment préparée à perdre ce qu’elle pensait avoir occupé pour de bon. Derrière les discours de réconciliation et les silences bien organisés, la Gifle demeure symbolique et toujours indigeste pour une certaine mémoire française.
Pour conclure, on dit souvent que l’amnésie est guérissable : mais si elle dure dans le temps, la solution c’est des séances de GIFLAGE ou AUTOGIFLAGE. DONC : A BON ENTENDEUR, PLAFFF.