En pleine crise socioéconomique, la France se verse et se dirige vers le fascisme, la xénophobie et l’islamophobie chères à l’extrême droite et à une caste négationniste au pouvoir .
Le ministre français de la Justice Gérald Darmanin qui avait annocé il y a quelques jours vouloir simplifier l’expulsion des détenus étrangers vers leurs pays d’origine, vient de passer à l’acte comme l’atteste une circulaire dont le contenu a été révéle ce dimanche 23 mars par le Journal du Dimanche. Une circulaire directement adressée aux procureurs et aux directeurs de prison.
Leur mission d’après cette circulaire : « repérer » les détenus étrangers, « éligibles » à une expulsion du territoire français. D’après le garde des Sceaux, la mesure est nécessaire pour désengorger les prisons françaises, car avec plus de 80000 détenus dont un quart est constitué d’étrangers, selon les chiffres officiels.
Sa méthode : recourir davantage aux libérations anticipées et à la libération conditionnelle-expulsion. Une mesure applicable quand un condamné étranger a déjà purgé la moitié de sa peine en France et quand il fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français OQTF.
Le ministre veut aussi encourager les procédures de transfèrement pour que le détenu purge sa peine dans son pays d’origine.
C’est possible pour les ressortissants européens, puisqu’une décision européenne est intégrée au Code de procédure pénal français. La situation se complexifie en revanche pour les ressortissants-non européens, cinq fois plus nombreux derrière les barreaux. Cela nécessite une renégociation des conventions bilatérales avec chaque État.
Les fers de lance de la caste fasciste
La caste fasciste menée par le “plouc” Bruno Retailleau a prévu ce Mercredi 26 mars, un meetingintitulé « Pour la République… La France contre l’islamisme », organisé par le mouvement Agir ensemble . Outre le très controversé Bruno Retailleau cette joute sera marquée par la participation du ministre des Outre Mer, Manuel Valls , le recalé des élections en Catalogne, connu pour sa haine viscérale à l’Algérie àl’instar du ministre français de l’Intérieur et son soutien indéfectible aux génocidaires de l’entité sioniste.
Le couple est inédit. Mercredi 26 mars à 19h30, Bruno Retailleau et Manuel Valls se retrouveront sur la scène du Dôme de Paris (XVe), avait annoncé appris le Parisien, pour un meeting à l’intitulé très régalien : « Pour la République… La France contre l’islamisme ».
Une thématique chère à l’actuel ministre de l’Intérieur, issu de la droite, et au ministre des Outre-mer , issu de la gauche. L’occasion de frayer côte à côte dans le champ politique et non pas seulement autour de la table du Conseil des ministres.
Et un retour au premier plan pour Manuel Valls, en tête d’affiche d’un grand rassemblement politique qui devrait rassembler 4 000 personnes. Entre deux déplacements dans les Outre Mer, l’ancien Premier ministre socialiste ira délivrer un discours parmi des invités qu’il connaît bien, comme l’ancien ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, le socialiste Julien Dray, la journaliste du Figaro, Eugénie Bastié ou encore le philosophe Raphaël Enthoven.
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Outre la circulaire de Gérard Moussa Darmanin, des sources hexagonales ont révélé ces derniers jours une offre d’emploi publiée par la préfecture de l’Essonne pour un « agent chargé de la lutte contre les séparatismes » . Dédié exclusivement à la lutte contre le « séparatisme islamiste », ce poste prévoit notamment la mise en place de contrôles administratifs et des mesures de fermeture ciblées.
Il s’agit d’une volonté de « recenser toute la communauté musulmane du département » sous couvert de lutte contre l’islamisme.
Cette offre d’emploi s’inscrit dans une politique globale de stigmatisation, visant à « créer des catégories de Français » en opposant les « bons » et les « mauvais » musulmans.
Ce type de mesures affecte particulièrement les jeunesses issues des banlieues et des communautés issues de l’immigration , les plaçant dans une situation de suspicion permanente.
Si la loi sur le séparatisme adoptée en 2021 visait officiellement toutes les atteintes aux principes républicains, elle est régulièrement critiquée pour son application sélective, concentrée sur les populations musulmanes. Cette loi a été adoptée dans la foulée de la Loi Avia qui visait les voix et personnalités hostiles au néocolonialisme et sionisme.
Cette nouvelle étape illustre bien cette politique française visant à légitimer et institutionnaliser la discrimation, le racisme , la xénophobie et l’islamophobie et ancre dans les esprits une surveillance normalisée.
Les discriminations raciales en France demeurent une réalité préoccupante,et se manifestent dans divers aspects de la vie quotidienne, affectant profondément les populations issues de l’immigration.
Le 21 mars 2025 ” Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale”, instituée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1966 pour commémorer le massacre de Sharpeville survenu le 21 mars 1960 en Afrique du Sud, où 69 personnes ont été tuées lors d’une manifestation pacifique contre l’apartheid, des manifestations et événements ont eu lieu à travers la France les 21 et 22 mars .
Accès à l’emploi : des inégalités persistantes
L’accès à l’emploi constitue un domaine où les discriminations raciales sont particulièrement prégnantes. Selon le 13ᵉ baromètre du Défenseur des droits et de l’Organisation internationale du travail publié en 2020, « 23 % des personnes actives en France déclarent avoir été victimes de discrimination(s) ou de harcèlement discriminatoire dans l’emploi ». Les critères les plus souvent évoqués sont l’apparence physique, le sexe et l’état de santé.
Par ailleurs, une étude de l’Insee de 2023 révèle que les descendants d’immigrés du Maghreb présentent un taux de chômage plus élevé que celui des immigrés de la même région (16 % contre 14 %), avec une part inexpliquée des écarts de taux de chômage se situant à un niveau élevé (80 %).
Le Rassemblement national (RN) a récemment proposé d’interdire l’embauche d’un étranger en cas de candidature d’un Français, renforçant ainsi le concept de « préférence nationale ». Cette mesure obligerait les employeurs à prioriser les candidats français pour l’ensemble des postes à compétences égales, les étrangers n’étant embauchés que s’ils possèdent des compétences rares et nécessaires. Cependant, cette proposition se heurte à des textes et conventions, tels que la Constitution française et les traités européens, qui interdisent ce type de discrimination.
– Accès au logement : des discriminations ancrées
Le secteur du logement n’est pas épargné par les discriminations raciales. Une étude a montré que les personnes ayant un nom à consonance arabe ou africaine ont respectivement 27 % et 31 % de chances en moins d’obtenir un rendez-vous avec un propriétaire pour louer un logement privé. Malgré l’interdiction légale de discriminer dans l’accès au logement, ces pratiques persistent, renforçant la marginalisation de certaines communautés.
– Racisme institutionnel : une réalité systémique
Le concept de racisme institutionnel désigne des discriminations ancrées dans les structures mêmes des institutions, indépendamment des intentions individuelles. Selon un article de la revue Migrations Société, « on parle de racisme institutionnel lorsque, en dehors de toute intention manifeste et directe de nuire à certains groupes ethniques, les institutions ou organisations adoptent des pratiques qui désavantagent ces groupes ».
Human Rights Watch a critiqué en 2023 le plan d’action de la France contre le racisme pour son omission du racisme institutionnel, notamment le profilage ethnique par la police. L’organisation souligne que « le profilage ethnique par la police et le racisme systémique devraient y être inclus ».
– Discours politiques : des vecteurs de stigmatisation
Les discours politiques et les représentations médiatiques jouent un rôle crucial dans la perception des minorités. Des déclarations stigmatisantes de certains responsables politiques contribuent à la normalisation des préjugés raciaux. Parallèlement, les médias, en véhiculant des stéréotypes ou en sous-représentant certaines communautés, participent à la perpétuation des discriminations.
Par exemple, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé en octobre 2024 deux circulaires visant à réduire l’immigration, fixant des objectifs pour augmenter les expulsions et réduire les régularisations, en insistant sur des exigences strictes concernant la maîtrise du français et l’assimilation des valeurs françaises pour les candidats à la régularisation. Ces mesures ont été perçues par certains comme une stigmatisation des populations immigrées.
De son côté, Éric Zemmour, ancien journaliste et ex-candidat à l’élection présidentielle, a régulièrement tenu des propos controversés sur l’immigration et l’islam en France, contribuant à la polarisation du débat public sur ces questions.
– Représentations médiatiques
Dans le paysage médiatique, des chaînes comme CNews, appartenant au groupe Bolloré, ont été critiquées pour leur couverture de l’immigration et de l’islam. L’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, a infligé une amende de 50 000 euros à la chaîne pour des propos du journaliste Geoffroy Lejeune concernant l’« immigration arabo-musulmane ».
De plus, des enquêtes ont révélé que CNews fait l’impasse sur les règles déontologiques élémentaires pour stigmatiser musulmans et étrangers, épargner coûte que coûte la police et criminaliser les mouvements sociaux.
Une manifestation réprimée ce samedi par la police française
«Non au racisme», «Fascisme dehors», «Free Palestine» : une grande marche «contre le racisme et le fascisme» a réuni des milliers de manifestants ce 22 mars à Paris. Les drapeaux palestiniens ont été particulièrement saillants, de même que… les matraques, les boucliers et le gaz lacrymogène de la police française.