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La geisha Boualem Sansal

Au Japon, le terme japonais «geisha» signifie littéralement «personne d’art». Savoir chanter, danser et jouer du shamisen est un talent indispensable pour une geisha, tout comme savoir faire la conversation. Certaines geishas sont plus portées sur la littérature ou la poésie. La fonction principale de la geisha est de créer une atmosphère de convivialité pour sa clientèle fortunée.


Par Khider Mesloub

Au Japon, le terme japonais «geisha» signifie littéralement «personne d’art». Savoir chanter, danser et jouer du shamisen est un talent indispensable pour une geisha, tout comme savoir faire la conversation. Certaines geishas sont plus portées sur la littérature ou la poésie. La fonction principale de la geisha est de créer une atmosphère de convivialité pour sa clientèle fortunée.

Au Japon, une geisha consacre sa vie à l’expression la plus raffinée des arts traditionnels japonais. Elle offre ses services en tant qu’artiste et accompagnatrice, principalement pour une clientèle de haut standing.

Longtemps, hormis le fait qu’elle offrait un divertissement et une compagnie sociale pour une clientèle fortunée, la geisha entretenait parfois des relations sexuelles avec ses clients. Ses clients étaient uniquement les hommes d’affaires les plus riches et les politiciens les plus influents.

La geisha se reconnaît facilement avec son visage fardé de blanc. Et, surtout, à son chignon. La geisha a plusieurs cordes à son arc. Le plus important reste toutefois l’art de la conversation, son véritable cœur du métier. C’est la raison pour laquelle une geisha doit être cultivée. Et cela passe par une veille constante de l’actualité. Les clients les plus prestigieux sont soient des diplomates, soit des hommes politiques ou des chefs d’entreprise, et la geisha doit être en mesure de soutenir une conversation complexe pendant plusieurs dizaines de minutes, voire des heures.

Ainsi, une geisha est une hôtesse formée pour divertir et animer lors des banquets et autres événements sociaux.

En Algérie, quoique pays dépourvu de cette «culture de geisha», certaines personnalités, notamment parmi les élites intellectuelles et culturelles algériennes, se sont spécialisées dans le métier de geisha. Un métier qu’elles exercent de l’autre côté de la Méditerranée, en particulier en France. Certaines n’hésitant pas à se rendre en Israël pour offrir leurs services de mercenariat aux mécénats sionistes.

Depuis maintenant bientôt six mois, le peuple palestinien est victime d’une guerre d’extermination livrée par l’Etat nazi d’Israël. Nous en sommes à plus de 33 000 morts. En France, le gouvernement Macron, tout comme les institutions officielles, les médias et les intellectuels soutiennent inconditionnellement l’Etat israélien dans sa guerre génocidaire menée contre les populations civiles de Gaza.

Notamment le maire de Nice, Christian Estrosi qui, en signe de solidarité avec l’entité sioniste, arbore cyniquement sur le fronton de l’Hôtel de ville le drapeau israélien.

C’est dans cette ville, qui soutient ouvertement l’Etat génocidaire d’Israël, que se tiendra le Festival du livre de Nice, du 31 mai au 2 juin. Cette année, comble du cynisme, le Festival du livre sera consacré au courage. «Le courage peut-il être considéré comme une vertu littéraire ?» s’interroge le site Nice Premium.

Et par quel écrivain ce Festival du livre de Nice sera-t-il présidé ? Par la geisha littéraire algérienne, le sioniste Boualem Sansal.

Dans son communiqué, la Métropole Nice Côte d’Azur note : «Qui mieux que Boualem Sansal pouvait présider cette nouvelle édition du festival ? Romancier, nouvelliste, essayiste, auteur d’une vingtaine de livres, il n’a cessé, dans son pays, l’Algérie, de subir la censure et les persécutions du pouvoir en place.»

Ainsi, la geisha Boualem Sansal, qui, devant le génocide des Palestiniens, brille depuis six mois par son silence criminel, s’apprête à se rendre dans la colonie israélienne, Nice, pour présider aux festivités littéraires à quelques mètres de la mairie, sur la façade de laquelle flotte le drapeau d’Israël. Drapeau devenu synonyme de génocide.

Boualem Sansal, la geisha des Français et des sionistes, au visage fardé d’ignominie et à la tête couronnée de son légendaire chignon, va pouvoir ainsi divertir et animer ce banquet littéraire niçois, en présence du maire Christian Estrosi.

La geisha des Occidentaux et des sionistes, Boualem Sansal, courageux mais pas téméraire, va-t-il entonner un hymne à la résistance de l’armée israélienne, sous les ovations de ses parrains sionistes ? Lui qui, dans une interview accordée au journal Actualité Juive le 11 janvier 2024, a déclaré qu’«Israël est un peu le village gaulois qui résiste sur une terre qu’il empêche d’être islamique de bout en bout». Pire. Epousant le narratif militariste des sionistes, cet homme de lettres a poussé l’indécence et le cynisme jusqu’à ajouter : «Qu’arriverait-il si Israël arrêtait de pourchasser le Hamas ? Dans quinze jours, il y aurait un autre pogrom.» Autrement dit, la geisha Boualem Sansal adjure l’armée israélienne de poursuivre le génocide des Palestiniens jusqu’à «l’éradication du Hamas» (sic). Pas étonnant de la part de cet apologiste du terrorisme étatique israélien. Il avait déclaré auparavant dans Tribune Juive : «A la guerre, il n’y a qu’une chose à opposer : la guerre. Et sans cessez-le-feu avant victoire totale, ni négociation, la vie (des juifs) ne se négocie pas.»

C’est cette geisha de la littérature algérienne officiant au service des sionistes qui, dès le début du déclenchement de l’opération d’épuration ethnique menée par l’armée israélienne, au moment où le monde entier, bouleversé, s’écriait d’une voix rageuse «nous sommes tous palestiniens», pour exprimer sa solidarité, a proclamé, en guise de profession de foi de soutien à Israël, à contrecourant de la marche de l’histoire : «Je ne suis pas juif génétiquement parlant, mais culturellement, je le suis assez.» Autrement dit, assez pour défendre inconditionnellement Israël, soutenir le sionisme, adopter le narratif impérialiste de l’Etat hébreu, la feuille de route militariste et génocidaire de l’armée israélienne.

C’est cette geisha de la littérature algérienne, Boualem Sansal, éternel provocateur, qui a déclaré qu’il était fier de s’être rendu en mai 2012 en Israël «la fleur au fusil et kippa sur la tête».

A l’heure de la mobilisation générale de l’armée israélienne, après avoir exécuté avec talent sa prestation de geisha au Festival du livre auprès de ses opulents commanditaires français, et avoir été briefé par son acolyte Christian Estrosi, le protégé des sionistes sera fin prêt à se rendre de nouveau en Israël. «Ce pays du lait et du miel», comme il l’avait désigné après sa visite en 2012, «le fusil en bandoulière et le képi sur la tête» pour combattre les «terroristes islamistes palestiniens» (sic).

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