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December 5, 2025

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La Guerre des Six jours de 1967 

L‘entité sioniste, en 1967 avec une vingtaine d’années d’existence, avait porté à 78% « son »  territoire à l’issue de la guerre de 1948 alors que les Nations Unies ne lui octroyaient que 54% de la  Palestine historique lors du partage de la Palestine historique en 1947, pour une population juive qui  faisait le tiers de la population totale (les Palestiniens en formaient les deux-tiers). 

Par Mohamed Taleb

L‘entité sioniste, en 1967 avec une vingtaine d’années d’existence, avait porté à 78% « son »  territoire à l’issue de la guerre de 1948 alors que les Nations Unies ne lui octroyaient que 54% de la  Palestine historique lors du partage de la Palestine historique en 1947, pour une population juive qui  faisait le tiers de la population totale (les Palestiniens en formaient les deux-tiers). 

L’entité sioniste est depuis 1948 toujours en quête de nouveaux territoires, à posséder par la force  militaire et par le nettoyage ethnique, au mépris du Droit international (jusqu’à présent l’entité  sioniste ne dispose pas de frontières définitives). 

Entre 1947 et 1967, plus de un million et demi d’immigrés juifs en provenance d’Union soviétique, des pays de l’Est et d’autres pays, débarquent en Palestine, une Aliya post-bellum qui va se  poursuivre de manière ininterrompue jusqu’au début du 3ème millénaire.

Les sionistes déclaraient  tout simplement qu’ils avaient besoin de garantir les conditions d’existence (logement, travail…) à cette nouvelle population, quitte à faire disparaitre la population palestinienne pour libérer territoires  et ressources. 

Un positionnement qui s’applique confortablement à la situation actuelle à Ghaza où le « progrès » (moral et autre) des pays occidentaux et de l’entité sioniste se trouve à son apogée et se décline dans  la dévastation et le génocide d’une population jugée inférieure, un génocide, en soi, expression d’un  racisme sans limites.

Il y a déjà de nombreuses années, le professeur juif italien Alberto Asor Rosa1 résumait la situation d’alors en ces termes : « Les Juifs sont passés du statut de victimes à celui de  bourreaux… Parafascistes… Ils recherchent la supériorité raciale ».

Pour le Prof. Luciano Canfora2,  historien italien, « l’État d’Israel est l’héritier du Troisième Reich et produit une politique de  génocide comme le faisaient les Nazis » a-t-il déclaré dans une interview de fin mai 2025.

Les pays occidentaux qui font à tout bout de champ la promotion des valeurs démocratiques, des  valeurs morales et des Droits de l’Homme sont d’autant plus responsables de la catastrophe  humanitaire à Ghaza, dans leur soutien inconditionnel à l’entité sioniste, sur les plans militaire,  financier et médiatique.

L’entité sioniste ne serait nullement dans les conditions de poursuivre seule cette agression barbare pendant plus de 600 jours, sans cet apport et toute somme faite sans atteindre  le moindre objectif politique si ce n’est l’assassinat de quelques chefs politiques du Hamas et le  génocide de la population de Ghaza. 

La revue spécialisée « The Lancet3» donnait déjà en juillet 2024 le chiffre de 186.000 morts et  d’autant de blessés. On pouvait lire : « …En appliquant une estimation prudente de quatre décès    

1 – Voir Link : Il prof. palindromo non abiura – Tempi 

L’article est une attaque de l’ex. Président de la Communauté juive de Milan, Jasha Reibman, au Prof. Asor Rosa. 2 – Voir Link : Gaza, Canfora sul Nove: “Lo Stato di Israele è l’erede del Terzo Reich e produce una politica di genocidio  come facevano i nazisti” – Il Fatto Quotidiano 

3 – Voir Link : Compter les morts à Gaza : difficile mais essentiel – The Lancet

indirects pour un décès direct9sur les 37 396 décès signalés, il n’est pas invraisemblable d’estimer  que jusqu’à 186 000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza. Si l’on  utilise l’estimation de la population de la bande de Gaza pour 2022, qui s’élève à 2 375 259  personnes, cela représenterait 7,9 % de la population totale de la bande de Gaza… ». Euro-Med Human Right (voir  

ci-joint) situe les chiffres au mois de  mai 2025 à 62.680 morts et à 127.000  blessés. 

Le dernier instrument dans la barbarie  génocidaire sioniste est l’utilisation à des fins politiques, de la faim pour affliger davantage la population  palestinienne de Ghaza. Les prévisions pour la période entre les mois de mai et septembre 2025 sont  des plus catastrophiques (voir tableau ci-dessous) 

Situation alimentaire prévue entre le  11 mai et le 30 septembre 2025Stress Crise Urgence Catastrophe Total
Ghaza Nord 10% 60% 30% 100
Ghaza 25% 50% 25% 100
Dar el Balah 30% 55% 15% 100
Khan Younis 25% 55% 20% 100
Rafah 15% 60% 25% 100
IPC_Gaza_Strip_Acute_Food_Insecurity_Malnutrition_Apr_Sept2025_Special_Snapshot.pdf

Mais il s’agit aussi de tirer le maximum de profit de  la famine subie par les Palestiniens.  L’entité sioniste autorise l’aide humanitaire à la  population de Ghaza, après 2 mois de rupture de  cessez-le-feu, de bombardements et d’interdiction à  l’aide humanitaire de pénétrer à Ghaza.  

Mais qui est donc ce bienfaiteur, autorisé à venir au secours de la population de Ghaza? 

La photo ci-dessus nous montre un Ghazaoui portant sur la tête un carton avec le signe GHF.  GHF (Gaza Humanitarian Foundation) est une organisation humanitaire américaine privée, fondée  ad hoc en février 2025 en Suisse, et financée par Israël, pour expulser définitivement l’UNRWA,  l’organisation des Nations Unies qui prend en charge les réfugiés et les déplacés de Ghaza et occuper définitivement Ghaza à travers le contrôle absolu de la population, l’octroi de l’aide alimentaire et  des services essentiels (ridicule) moyennant l’enregistrement biométrique, et la mainmise sur les  campements provisoires. 

Voir Link : Le Mossad, bailleur de fonds de l’humanitaire à Gaza | Arrêt sur Info 

Avigdor Lieberman, figure de l’opposition d’extrême-droite israélienne et membre de la Knesset, a  provoqué un tollé en proclamant sur son compte « X-Twitter» que le mystérieux bienfaiteur de la  GHF n’était autre que le gouvernement israélien. 

« L’argent destiné à l’aide  humanitaire provient du Mossad  et du ministère de la Défense.  Des centaines de millions de  dollars sont dépensés aux dépens  des citoyens israéliens »

Le blason de l’entité sioniste en sort redoré pour les chapelles gouvernementales occidentales malgré  leurs premiers signes de désapprobation de la politique sioniste. 

La Guerre des Six jours, traitée à partir du prochain chapitre, a été, à une époque où gouvernait en  Israël la « gauche israélienne » et non la droite fanatique, une étape fondamentale dans la tragédie  palestinienne qui a pris des proportions hallucinantes ces derniers 600 et quelques jours.

Contexte international avant juin 1967 

L’Union soviétique avait, lors du vote sur le partage de la Palestine en 1947, appuyé de manière  décisive le plan onusien et misé fortement sur Israël avant que celui-ci n’opte définitivement pour le  parapluie américain.  

Une nouvelle configuration géopolitique bipolaire dans un climat de guerre froide prend place et se  décline concrètement dans la fondation, en 1949, de l’Organisation atlantique (OTAN), ce à quoi  répond l’Union soviétique par l’institution du Pacte de Varsovie en 1955. 

D’un autre côté, le Traité de Rome du 25 mars 1957 met en place l’institution de la Communauté économique  européenne (CEE), sous l’impulsion de Jean Monnet et de Robert Schumann (ministre français des Affaires  étrangères) qui étaient en contact étroit avec les Américains. La CEE vient après la Communauté européenne  du charbon et de l’acier (CECA) créée en 1951.

La CECA4 fut créée sous pression des États-Unis, pour  empêcher, officiellement5, une nouvelle guerre entre la France et l’Allemagne qui serait dans de telles  conditions impensable selon Robert mais aussi pour former un bloc dans une optique antisoviétique6. Avant la création de la CEE en 1957, les États-Unis adoptent un vaste programme destiné  officiellement à la reconstruction des États européens qui se concrétisera sous divers aspects:  économique, militaire et culturel. 

Le Plan Marshall, mis en place sur le plan économique, apporte certes une aide financière  appréciable à la reconstruction mais permet aux USA d’éviter une récession sans précédent à la suite  d’une croissance remarquable pendant la guerre et de sa chute brutale à la fin des hostilités.

Sur le  plan militaire, il s’agit de contrecarrer toute tentative d’agression ou d’invasion émanant de l’Union  soviétique ou du bloc socialiste en général. Selon les révélations en 1990 faites par l’ancien Premier  ministre italien Giulio Andreotti7, la structure clandestine « Stay Behind » est née –officiellement en 1951 à la suite d’un accord entre la CIA et le SIFAR (Servizio Informazioni delle Forze Armate). 

De même que l’organisation Gladio8(née en 1956) opérant en territoire italien afin d’endiguer toute  possibilité d’arriver au pouvoir du parti communiste italien. Dans les faits il est question de briser  l’essor et la croissance des courants de gauche en Europe occidentale, en particulier celles des partis  communistes français, italien ou espagnol.  

4 – Voir Link : EUROPA – L’expiration du traité de la CECA 

5 – Avoir en la CEE un seul interlocuteur, serait tout à fait à l’avantage des USA.  

6 – Voir Link : 70e anniversaire de la Déclaration du 9 mai 1950 | Fondation Jean Monnet pour l’Europe (jean-monnet.ch) Extrait : « … Les Américains pressent les États de l’Ancien Continent à trouver des réponses : que faire pour régler le  différend franco-allemand ? Comment faire cessez les disputes ? Comment mettre de côté les orgueils nationaux et  s’entendre pour faire bloc devant les Soviétiques… » 

7 – Voir Link (texte en Italien) : La storia di Gladio – Il Post 

Voir aussi : Microsoft Word – OK GLADIO (relazione Andreotti).doc (misteriditalia.it) 

Voir aussi: 24 ottobre 1990: Andreotti ammette l’esistenza di Gladio (lalottacontinua.it) 

8 – Voir Link: Gladio — Wikipédia (wikipedia.org)

Enfin le Congrès pour la liberté de la culture se charge de l’encadrement et du contrôle systématique  de la production littéraire et artistique (théâtre, cinéma, art, musique). Tout était contrôlé par le  Congrès (plus tard Association) et de célèbres noms de la littérature française, allemande, italienne,  espagnole, anglaise en faisaient partie et formaient une intelligentsia anticommuniste.  La peinture artistique subit par exemple l’influence directe du mouvement nouvellement créé,  « l’expressionisme abstrait », avec Jackson Pollock, en opposition au « Réalisme socialiste  soviétique ». La peinture figurative sera désormais considérée comme rétrograde, obsolète et non  plus en phase avec les temps modernes, à l’instar de la peinture abstraite, qui transcende tout terreau  social, étant conforme aux principes de liberté et de l’individualisme.  

Le complexe de culpabilité des occidentaux envers les Juifs

L’opinion publique, dans le monde occidental, aux États-Unis et surtout en Europe, se trouve sous la  forte emprise d’un sens de culpabilité pour la tragédie de l’Holocauste et ne peut appréhender la  question du conflit israélo-palestinien, qui plus est, est encore un conflit israélo-arabe à cette époque,  que sous les aspects moral et émotionnel. La mémoire collective occidentale et surtout européenne,  encore très affectée par le sort subi par les Juifs, va donner naissance à un paradigme nouveau  d’après-guerre qui va conditionner la géopolitique jusqu’au-delà de la période qui a vu  l’effondrement en 1989 du bloc soviétique.  

Le fardeau mémoriel allemand se concrétise en pratique par des accords avec l’entité sioniste sur les plans militaire et économique. Le dernier, en date du 17 août 2023, porte sur la livraison d’un  système9de défense antimissile israélien Arrow 3 à l’Allemagne pour une valeur de 3,5 milliards de  dollars. 

L’Allemagne a été soumise, à travers le Traité de Luxembourg10 du 10 septembre 1952, à des  réparations à l’État d’Israël, à effectuer sous formes de paiements, d’exportation de biens matériels et  de services à hauteur de 3,5 milliards de D-Mark. Une partie de ces paiements devait aller au profit  de la « Conference on Jewish Material Claims Against Germany 11», une association qui regroupe  diverses organisations juives de soutien aux rescapés de l’Holocauste de par le monde.  Manipulations, opacité, abus et transactions frauduleuses ont été dénoncés par l’historien Norman  Finkelstein dans son ouvrage « L’industrie de l’Holocauste ». 

9 – Voir Link: Israel, Germany to sign $3.5bn missile defence deal after US approval – Middle East Monitor 10 – Voir link : Luxemburger Abkommen – Wikipedia 

11 – La Jewish Claims Conference fut accusée, en 2000, par Norman Finkelstein, de ne pas avoir effectué de paiements  aux victimes juives. Voir l’ouvrage: l’Industrie de l’Holocauste de Norman Finkelstein

Le nucléaire israélien 

Israël dispose, au début des années soixante, d’un niveau de technologie assez avancé dans le  domaine de l’armement nucléaire. Un programme nucléaire a été mis en place à l’aide d’une  technologie fournie discrètement et gracieusement par la France en contrepartie à la participation  d’Israël dans la Guerre de Suez de 1956 mais surtout pour se faire pardonner son passé vichyste à  l’égard de la communauté juive en France.

La construction d’un réacteur nucléaire, sous les auspices  de la France (il est même question d’axe franco-israélien du programme nucléaire israélien), débute  en 1957. Il sera mis en service en 1963, la production de plutonium est suffisamment au point pour  équiper Tsahal (armée israélienne) d’une bombe atomique.  

La France procédait en cette période à des essais nucléaires dans le Sahara algérien, à Reggane,  auxquels auraient participé des scientifiques israéliens. Ce qui nous permet d’avancer et de dire que  les Israéliens sont certainement en possession de documents concernant ces essais et le site de  Reggane. 

David ben Gourion12, Premier ministre israélien, subit, entre 1961 et 1963, des pressions de la part  du Président des États-Unis J.F. Kennedy, pour une inspection internationale du site de Dimona, dans  le désert du Néguev. Israël finit par céder aux pressions et consentit aux inspections mais a pu  dissimuler la nature réelle des travaux du site, ayant été en connaissance du programme des  inspections auparavant.  

Le programme nucléaire s’est poursuivi dans le secret et a porté à la construction d’ogives dès  196613. À la veille de la Guerre de 1967, l’entité sioniste était en possession de l’arme nucléaire. Certains analystes n’hésitent pas à formuler la thèse selon laquelle le président Kennedy aurait été  assassiné pour de telles raisons bien qu’il ait reçu pour sa campagne présidentielle une offre d’aide  financière de la part du mécène et homme d’affaires juif américain Abraham Feinberg14 (Feinberg a  travaillé officieusement avec les gouvernements des États-Unis et d’Israël pendant les crises du  Moyen-Orient, a dirigé de nombreuses collectes de fonds démocrates et a servi de confident aux  présidents américains Harry Truman, John Kennedy et Lyndon Johnson.). 

Guerre du Vietnam 

La guerre du Vietnam est un conflit qui oppose depuis 1955 le Nord-Vietnam, soutenu par le bloc  soviétique et la Chine, et le Sud-Vietnam ainsi que le front de libération du Sud-Vietnam, tous deux  soutenus par les États-Unis et d’autres pays comme la Corée du Sud, l’Australie etc. 

12 – Voir lien: Programme nucléaire israélien — Wikipédia (wikipedia.org) – … Parallèlement à la construction du site  de Dimona, à laquelle des ingénieurs français ont participé, des scientifiques israéliens sont soupçonnés d’avoir été  conviés à participer aux essais nucléaires français dans le désert algérien. 

13 – Voir Link: Programme nucléaire israélien — Wikipédia (wikipedia.org) 

14 – Voir Link: Feinberg, Abraham (jewishvirtuallibrary.org)

Après la débâcle de la France (soutenue par le président US Harry Truman), avec une perte de  16.000 hommes à Dien-Bien-Phu en mai 1954, les Accords de Genève du 21 juillet 1954 mettent fin  au conflit. Présents à titre d’observateurs mais ne reconnaissant pas la Chine, présente à la  Conférence de Genève, les USA ne ratifient pas l’accord et le Vietnam est divisé en Nord-Vietnam  et en Sud-Vietnam. Une division bien en fonction de la logique de la Guerre froide. Après une  tentative d’union avortée en 1956, le Nord et le Sud-Vietnam s’affrontent. 

En sa qualité de vice-président, Lyndon Baines Johnson accède, immédiatement après la mort de  Kennedy, à la présidence des États-Unis. Membre du Parti démocrate, Il sera réélu en 1964.  La participation des États-Unis à la guerre du Vietnam consistait depuis 1955 à assister le Sud Vietnam dans sa confrontation avec le Nord-Vietnam, forts de leur conviction de la théorie des  dominos, chère à Eisenhower et selon laquelle le basculement d’un état dans le camp communiste  serait poursuivi automatiquement par celui des pays limitrophes. 

Kennedy avait envoyé quelques 15.000 conseillers militaires mais était encore indécis quand à un  engagement total des USA dans le conflit. Cette mise en veilleuse sera bousculée par Johnson qui  opte pour l’intervention militaire après les incidents du Golfe de Tonkin15 au début aout 1964, une  opération qui n’aurait jamais existé selon l’article de Elisabeth Bumiller, paru dans le New York  Times16 du 14 juillet 2010. 

Une résolution du Congrès américain, à la suite de « l’agression » du Tonkin, offrit carte blanche au  président Johnson pour l’envoi de troupes (200.000 soldats en 1965 et 200.000 autres en 1966) au  Sud-Vietnam. S’ensuit une véritable guerre qui durera jusqu’au 30 avril 1975 avec la chute de  Saigon. Les accords de Paix de Paris de 1973 devaient mettre fin à ce violent conflit. 

Les mouvements de décolonisation et le mouvement des Pays Non Alignés 

La décolonisation est avant tout le résultat de la lutte des peuples et de leur détermination à mettre fin  par tous les moyens au système d’exploitation socio-économique de matrice coloniale. La Seconde Guerre mondiale et son corollaire, l’affirmation de deux superpuissances, plutôt  favorables à la décolonisation, avec leur respective zone d’influence, vont ébranler le système  colonial et donner naissance à une nouvelle configuration géopolitique en l’espace d’une vingtaine  d’années. Les puissances coloniales vont être confrontées dans plusieurs cas à des guerres  d’indépendance. 

15 – Deux destroyers américains auraient été attaqués entre l 2 et l4 août 1964 par les Nord-Vietnamiens. Voir link :  Incidents du golfe du Tonkin — Wikipédia (wikipedia.org) . 

16 – Voir link: Records Show Doubts on ’64 Vietnam Crisis – The New York Times (nytimes.com). Voir aussi link En  francais : ReOpen911 – News » Opérations sous fausse bannière: le Sénat américain déclassifie les débats sur l’incident  du Golfe du Tonkin le 4 août 1964

Les peuples colonisés dont certains, comme l’Inde avec le Mahatma Gandhi ou l’Algérie avec  l’Émir Khaled17, ayant déjà formulé des revendications indépendantistes depuis la fin de de la  Première Guerre mondiale, prennent conscience du nouveau contexte international d’après-guerre et, confortés par la charte des Nations unies qui réaffirme le «respect du principe de l’égalité de droits  des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes », engagent un processus de décolonisation en  utilisant aussi bien la voie pacifique comme dans le cas de l’Inde (le colonialisme britannique avait  causé des millions de morts auparavant) ou celle de la lutte armée comme dans celui de l’Algérie.

Les peuples asiatiques sont les premiers à réclamer le départ des colonisateurs et à revendiquer leur  indépendance. L’Inde (ex. Empire britannique des Indes) est indépendante en 1947 mais subit une  partition, dans un climat de violence, et voit la naissance d’un nouvel État, le Pakistan. Ce qui  engendre un conflit sanglant entre Hindous et musulmans pakistanais. 

En 1948, le Royaume-Uni accorde l’indépendance à la Birmanie, à l’île de Ceylan et, plus tard, à la  Malaisie. La Hollande devra en découdre avec l’Indonésie jusqu’en 1949.  

La France ne quittera l’Indochine qu’après la défaite de Dien-Bien-Phu en 1954. À la différence du continent sud-est-asiatique où prédomine de loin l’Empire britannique, dans le  continent africain sont présentes toutes les puissances coloniales, présentes à la Conférence de  Berlin de 1884, qui se sont octroyé de vastes territoires africains.  

De 1945 à 1975, la vague des indépendances démantelait dans un premier temps les possessions  asiatiques et africaines. 

Les indépendances nouvellement acquises restent cependant, dans leur grande majorité, arrimées à  un système de domination néocolonial. Les anciens « maitres », au moyen d’accords divers et de  pressions, maintiennent ces pays dans un état de dépendance asphyxiant sur le plan économique.

Ils  maintiennent le contrôle sur les ressources naturelles de ces pays, sur leur système monétaire et très  souvent sur le choix de décisions politiques.  

L’exemple le plus édifiant est, pour ce qui est de l’Afrique francophone, l’introduction du Franc CFA  (Franc des colonies françaises d’Afrique), dans deux groupes de pays africains (occidental avec huit  pays et oriental avec six pays), un système pervers de domination économique de ces pays par la  France qui vit pratiquement en grande partie à leurs dépens. 

Les anciennes colonies sont désormais dirigées par des élites bourgeoises créées et mises sur place  par les puissances néocoloniales. Les tentatives d’émancipation de cette domination sont  instantanément réprimées par la force et le cas échéant par l’assassinat : Patrice Lumumba, Ahmed  

17 – La résistance algérienne à la colonisation française a commencé depuis le jour du débarquement des troupes  françaises, en juillet1830, n’a jamais cessé et a abouti à la lutte armée avec le déclenchement de la révolution du Premier  novembre 1954. 

Sékou-Touré et Thomas Sankara, assassinés par l’impérialisme, sont les symboles de la lutte et du  combat contre ce système de domination. 

Le processus de décolonisation est encore à ses débuts quand un nouveau courant politique apparait sur le plan international et s’inscrit dans des principes de neutralité par rapport à la logique des blocs (occidental et soviétique). Ce neutralisme est l’expression première de ce qui sera par la suite l’esprit du Non-alignement.

Le mouvement des Pays Non-alignés débute avec la Conférence afro-asiatique de Bandoeng (Indonésie) d’avril 1955 et regroupe 29 pays déjà indépendants, nouvellement indépendants ou sur le chemin de l’indépendance18. Le principe premier et fondamental du mouvement19 est le refus de toute association ou collaboration avec l’un des deux blocs et la mise au point d’un projet de lutte contre le sous-développement. 

Le mouvement n’est cependant pas exempt de contradictions puisque dès le début certains pays dépendent déjà de la tutelle de l’un des blocs, entre autre l’Arabie Saoudite qui est liée aux USA par l’Accord du Quincy de 1945 ou l’Irak dans un premier temps par le pacte de Bagdad de 1955. 

18 – 24 nations participèrent à ce premier rendez-vous : l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite, la Birmanie, le Cambodge, Le  Ceylan, Cuba, Chypre, l’Éthiopie, le Ghana, la Guinée, l’Inde, l’Indonésie, l’Irak, le Liban, le Mali, le Maroc, le Népal,  la Somalie, le Soudan, la Tunisie, la République arabe unie, le Yémen, la Yougoslavie, et l’Algérie (représentée que par  le GPRA). Le Brésil, la Bolivie et l’Équateur y ont pris siège en tant qu’observateurs. 

19 – Mouvement consacré lors de la Conférence de Belgrade en 1961 (25 pays sont présents dont le représentant du  GPRA algérien).

Contexte régional avant 1967 

La Palestine 

La partition de la Palestine historique,  décidée et entérinée par l’Assemblée  générale de l’ONU20 en 1947, octroyait  aux Palestiniens (deux-tiers de la  population globale) un État de 11.500  km² soit 43% de la superficie totale et  le reste, à un État juif de 14.000 km²,  soit 56% à la population juive (un tiers  de la population globale), enfin avec  statut international, 1% de la superficie  totale pour Jérusalem et les Lieux Saints. La soi-disant « guerre  d’indépendance » de 1948 des  sionistes, lors du conflit arabo-israélien, a amputé la partie destinée aux  Palestiniens d’une superficie  ultérieure21 de 6.000 km².  

En définitive, en 1948, les Palestiniens  n’auraient à disposition que 22% de la  superficie totale de la Palestine  historique.  

Les Accords d’armistice israélo-arabes de 1949 à Rhodes, établissent des frontières provisoires  (lignes d’armistice « DE FACTO ET NON DE JURE ») entres les États. Les accords se font  séparément entre Israël et les pays arabes à l’issue desquels Israël conserve les nouveaux territoires 

20 – Résolution 181 de l’ONU du 29 novembre 1947 pour la création d’un État arabe, un État juif et une Zone  internationale comprenant Jérusalem et les Lieux Saints en Palestine historique. 33 pays ont voté pour, 13 contre (dont 6  pays arabes, les 14 autres sont encore sous domination coloniale) et 10 se sont abstenus. L’ONU comptait 57 États  membres conte 192 actuellement. 

21 – Voir Ouvrage : The Birth of Israel: Myths and Realities by Simha Flapan 

 Voir aussi link: Birth of Israel: A History Is Revisited – The New York Times (nytimes.com) La frontière de ces territoires nouvellement conquis avec ceux destinés aux Palestiniens sera définie par les sionistes  comme étant la ligne verte.

Conquis au mépris du droit international, l’Egypte conserve le contrôle sur la Bande de Gaza, la  Transjordanie22 sur la Cisjordanie et une zone démilitarisée est créée entre la Syrie et Israël. 

La Résolution 181 de l’ONU, sur le partage et la création des trois États (État juif, État arabe et État  de Jérusalem sous administration internationale), est rejetée par les Palestiniens et acceptée par les  Sionistes.  

La Palestine n’existe pas à la veille de 1967 et le problème palestinien, devenu désormais un  problème humanitaire depuis 1949 (800.000 réfugiés, plus de 500 villages détruits), demeure  toujours à l’ordre du jour.

Les réfugiés palestiniens sont pris en charge par l’UNRWA (l’Office de  secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) dans le  cadre de la Résolution 194 du 11 décembre 1948. 

L’Egypte et la Jordanie qui occupent respectivement la Bande de Gaza et la Cisjordanie, en contact  avec les populations palestiniennes, font recours à l’élite et aux notables palestiniens, réintégrés dans  les administrations égyptienne et jordanienne, pour mieux les contrôler.

Tous deux rejettent  violemment l’idée du libanais Pierre Gemayel et de l’irakien, le général El Kassem, de créer un État  palestinien en Cisjordanie et à Gaza. Dans un tel climat et devant l’incapacité arabe de formuler une  issue au drame palestinien, nait, sous l’impulsion de Yasser Arafat et de Farouk Kaddoumi, le Fatah,  une première organisation palestinienne qui se fixe comme objectifs la lutte pour la libération de la  Palestine, pour l’émancipation de la tutelle arabe et une forme de distanciation des idéaux du  Panarabisme. 

L’OLP et la Résistance palestinienne 

L’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) nait le 30 mai 1964 à l’issue du premier Congrès  national palestinien qui s’est tenu à Jérusalem-Est et nomme l’avocat Ahmed El Choukeiry23, coopté  par l’Egypte, à la tête de l’organisation. L’OLP devient le représentant du peuple palestinien et le  seul porte-voix de la cause palestinienne. C’est le début d’une affirmation des dirigeants palestiniens  au sein des pays arabes et pour lesquels l’Egypte de Nasser occupe une place prépondérante, suivi de  l’Arabie saoudite.  

Cette affirmation se concrétise avant tout sur le plan politique, stratégique et celui de la  communication, dans la recherche de soutiens à la cause palestinienne.  

La Révolution algérienne et l’organisation du FLN (Front de libération nationale) sont les références  

22 – Voir Link : Le Royaume-Uni a empêché l’établissement d’un État palestinien et soutenu son annexion par la  Transjordanie à condition que celle-ci n’attaque pas Israël.  

23 – Ahmed El Choukeiry-Membre de la délégation syrienne de 1949 à 1951 à l’ONU. Secrétaire général auxiliaire pour  la Ligue arabe de 1950 à 1956. Ambassadeur saoudien à l’ONU de 1957 à 1962. Nasser le nomme représentant de la  Palestine à la Ligue arabe et l’impose comme président de l’Organisation de libération de la Palestine de 1964 à 1967.

Premières pour l’OLP qui reste  cependant encore au centre des rivalités  et des intérêts divergents des pays  arabes. 

Les décisions les plus importantes sont  contenues dans les articles 2 et 18 de la  Charte24 de l’OLP. Le 1er janvier  1965 est perpétré le 1er attentat du  Fatah en Israël. Le Fatah rejoindra  l’OLP en 1967.  

L’Egypte 

Suite à sa victoire politique écrasante lors de la Guerre de Suez en 1956, le président Nasser jouit  d’un énorme capital de sympathie et d’un prestige considérable auprès des masses populaires aussi  bien en Égypte qu’à travers le Monde arabe.

Il est l’un des organisateurs de la Conférence de Bandoeng en 1955 et l’un des leaders à la tête du Mouvement des Pays non-alignés, lequel prône  une troisième voie pour les pays nouvellement indépendants ou du Tiers-monde en général.  

Au sein de cette matrice et suivant la pensée du syrien et chrétien orthodoxe, Michel Aflaq25,  fondateur du mouvement politique, laïque et séculier du Baath, Nasser met en avant un projet de  fédération des Pays arabes, arrimée à la langue, à l’histoire, à la culture et à la civilisation arabes, le  Panarabisme, qui conteste tant l’impérialisme occidental que les régimes monarchiques mis en place  par l’impérialisme franco-britannique et Israël. Le mouvement, proche de l’Union soviétique,  s’inscrit dans la mouvance socialiste spécifique à la culture arabe.  

L’ambition de Nasser, artisan de la première nationalisation réussie du Tiers Monde, le Canal de  Suez, d’affirmer un modèle républicain au sein des pays arabes va le conduire, à partir de 1962, à  mener une guerre au Yémen26 qui sera considérée comme le Vietnam égyptien. Dans les faits, il  s’agit d’un conflit entre l’Arabie Saoudite qui soutenait les forces royalistes et l’Egypte qui soutenait  

24 – Art. : 2. La Palestine, avec ses frontières de l’époque du mandat britannique, constitue une unité régionale  indivisible. 

Art. : 18. La Déclaration Balfour, le Mandat et tout ce qui en a résulté sont des impostures. Les revendications au sujet  des liens historiques et spirituels entre les Juifs et la Palestine ne sont pas conformes avec les faits historiques ou avec les  bases réelles d’un Etat. Ce n’est pas parce que le judaïsme est une religion divine qu’il engendre une nation ayant une  existence indépendante. De plus, les Juifs ne forment pas un peuple doté d’une personnalité indépendante parce qu’ils  sont citoyens des pays auxquels ils appartiennent. 

25 – Michel Aflaq (1910-1989) fut le fondateur et le chef spirituel du parti de la résurrection socialiste arabe, appelé le  parti Baath, pendant plus de 25 ans. Il a vécu en Syrie jusqu’en 1966 et, après avoir été contraint à l’exil, il a pris le  pouvoir au sein du parti Baath en Irak. Il a conduit les masses arabes pendant des décennies dans leur lutte contre  l’impérialisme et pour l’unité arabe. 

Il s’est fixé pour but l’unification des États arabes. 

26 – Conflit qui oppose, à la suite d’un coup d’État de Abdallah Al-Sellal qui a destitué le roi Mohammed en 1962, de  1962 à 1970, les forces royalistes aux forces républicaines.

Les forces républicaines. Le tout dans un  climat de guerre froide, les occidentaux  appuyant l’Arabie Saoudite et l’Union  soviétique appuyant l’Égypte. Selon  Alexandre Aoun27, des mercenaires  israéliens, britanniques et français sont  partie prenante dans le conflit, ce que  confirme par ailleurs Ariel Sharon28 dans ses mémoires pour ce qui est de la  participation israélienne. Nasser engage un contingent de 70.000 soldats. 

L’Égypte abrite le 5 octobre 1964, au Caire, la Conférence des Pays Non-alignés et sera lié à la Syrie par le traité de coopération militaire du 4 novembre 1966. 

Algérie 

L’Algérie arrache son indépendance le 5 juillet 1962 après près de huit années de guerre contre le  colonialisme français et après avoir payé un très lourd tribut de 1.500.000 morts.  L’armée française, sous un gouvernement socialiste, et l’armée israélienne, sous un gouvernement  travailliste, ont combattu les mouvements de libération nationale, de l’Egypte en 1956 (Guerre de  Suez) et de l’Algérie.

L’Algérie meurtrie et exsangue en 1962, s’engage dès son indépendance dans  le soutien à la cause palestinienne. L’OLP choisit comme modèle d’organisation politique celle du  Front de libération nationale (FLN) et sur le plan militaire celle de l’Armée de libération nationale  (ALN). 

Le Mossad était présent en Algérie pour combattre le FLN. Un congrès juif mondial s’est tenu à  Alger les 7, 8 et 9 juin 1952 (voir photo ci-dessus).

Le portail juif francophone ‘JForum.fr’ a publié  un texte en date du 28 mai 2019 qui relate, à travers le témoignage de l’agent du Mossad Ibrahim  Barzilai29, honoré par le président israélien Reuven Rivlin et le chef du Mossad Yossi Cohen en  2016 pour services rendus, le travail accompli par le Mossad. Dans le texte, on peut lire entre autre :  « … Le Mossad était actif en Afrique du Nord, il (Barzilai) avait armé et réactivé des cellules  dormantes à Constantine pour combattre le FLN… que tous les agents du Mossad étaient mariés et  envoyés en couple dans les communautés de Constantine, Marrakech, Casablanca, Tanger, Alger,  Oran et Tunis… ». 

27 – Voir : Alexandre Aoun, « La guerre au Yémen 1962-1970 » [archive], sur Orient XXI, 14 septembre 2020 28 – Mémoires, Ariel Sharon, éditions Stock, 1990, pp. 506 

29 – Voir Link: https://www.jforum.fr/comment-le-mossad-a-gagne-la-bataille-de-constantine-et-dautres.html

Comme évoqué plus haut, des scientifiques israéliens étaient présents au cours des essais nucléaires  français dans le Sud algérien, sur le site de Reggane30, au début des années soixante. Le Mossad ne  pouvait laisser passer une telle occasion et a sans doute prospecté toute la région. 

Les rapports entre l’Algérie et l’Égypte ne sont pas au beau fixe après la déposition du président Ben  Bella par le colonel Houari Boumediene le 19 juin 1965. L’élan de solidarité, intéressé ou présumé  de Nasser pour l’Algérie, a été interrompu par ce « redressement révolutionnaire ». 

La politique de Boumediene de soutien aux mouvements indépendantistes du Tiers-Monde et de lutte  contre l’impérialisme dans le monde fait cependant redémarrer les relations entre les deux pays.  L’Algérie fait connaitre ses positions concernant la Palestine et offre son soutien à la cause  palestinienne, position confirmée par la fameuse expression du président Houari Boumediene :  « Maa Filastin, dhalima aou madhlouma ! » (Avec la Palestine, coupable ou non coupable!).

Avec le président Houari Boumediene, prend forme un combat nouveau, basé non plus sur la seule  lutte pour l’indépendance politique des pays du Tiers-monde mais sur l’instauration d’un nouvel  ordre économique mondial fondé sur la justice et le droit des peuples et non plus sur la prédation et le  pillage des pays du Sud par ceux du Nord.  

En ce sens, il prononce un discours mémorable et historique à l’Assemblée générale de l’ONU, le 10  avril 1974. 

Maroc 

Le Maroc, protectorat français depuis 1912, est indépendant en 1956 et devient le Royaume chérifien en 1957.  

Peu de temps après, des revendications territoriales marocaines de Allal El fassi (Parti Istiqlal),  contestant les frontières entre le Maroc et l’Algérie fixées par le Traité de Lalla-Maghnia en 1845  entre le Maroc et la France, sont formulées/exprimées auprès des autorités coloniales françaises,  encore présentes en Algérie. En 1962, juste après l’indépendance de l’Algérie, le roi Hassan II,  succédant à son père Mohamed V, décédé en 1961, renoue avec les revendications territoriales et  déclenche même les hostilités en octobre 1963. C’est la Guerre des sables: elle ne prendra fin  qu’après obtention d’un cessez-le-feu en février 1964, décrété par l’Organisation de l’Unité africaine  et laissant le tracé des frontières inchangé. 

Au mois de septembre 1965, a lieu la Conférence des États arabes à Casablanca. Dans un article paru  

30 – La zone de Reggane a été pratiquement rasée pour faire place aux installations nucléaires. Les conséquences de ces  essais s’en ressentent encore aujourd’hui auprès des populations locales.  

Revanche de l’histoire, la France est rattrapée par son passé, au mois de février 2021, des poussières de sable de cette  région, transportée par le vent et contenant des particules radioactives, dont le césium 137, ont atteint le territoire  français. 

dans le journal31 Times of Israël du 16 octobre 2016, et selon l’ancien directeur des services de  renseignement israéliens, le Général Shlomo Gazit, le chef du Mossad de l’époque, Meir Amit, est  entré en possession des enregistrements des discours prononcés par les chefs d’États arabes lors de  cette conférence.  

Ces enregistrements ont révélé entre autres les divisions au sein des États arabes et leur  impréparation à la guerre. Le 28 octobre 1965, Igal Bin-Nun, dans son article sur le site de de  ‘Maghreb32 online’, s’efforce par tous les moyens de minimiser l’importance du contenu des  enregistrements. Il déclare :  

« …Je tiens à préciser que ces  enregistrements de la Conférence  interarabe à Casablanca n’avaient rien  d’exceptionnel, pour la simple raison  que les relations israélo-marocaines  dans le domaine diplomatique,  débutèrent déjà le 7 janvier  1963… Par la suite, après l’aide  fournie par Israël au Maroc dans le  cadre de la Guerre des Sables (NdA :  guerre d’agression contre l’Algérie) au  mois d’octobre de la même année, les  relations marocco-israéliennes prirent  une ampleur considérable… formation  des services secrets, communication,  entrainement militaire, coopération diverses… Ceci explique comment les services de sécurité  d’Oufkir ont permis aux agents du Mossad en fonction au Maroc d’installer eux-mêmes du matériel  d’écoute dans la salle de réunion de la Conférence de Casablanca de septembre 1965… ». Le Mossad était présent au Maroc après la fin du protectorat français. 

Israël  

Le gouvernement de l’entité sioniste s’emploie à la recherche du maximum de soutien dans le  domaine militaire. En 1962, Ben Gourion effectue une visite officielle en France. Il est reçu par le  

31 – Voir Link : https://fr.timesofisrael.com/le-maroc-a-aide-israel-a-gagner-la-guerre-des-six-jours-en-prevenant-les renseignements/ 

32 – Voir Link : Guerre des Six Jours : Le Maroc a-til fait perdre les armées arabes ? – Maghreb Online (moroccomail.fr)

général de Gaulle comme le représentant d’un État ami et allié. En 1962, la vente de missiles US à  Israël est autorisée par le président Kennedy.  

Le mouvement migratoire de Juifs vers Israël, en majorité à partir de l’URSS et de Pologne, se  poursuit sans interruption. Ce qui représente, outre la croissance de la population juive, aussi un  renforcement consistant des effectifs militaires.  

Dans le Monde diplomatique, de juillet 1969, le journaliste israélien de gauche, Amnon Kapeliouk,  nous informe que les dépenses militaires d’Israël constituent 37,5% du budget total. Et en guise de  réponse à Kapeliouk (en novembre 1969), le major-général soviétique de réserve Sviatoslav Kozlov33 affirme : « … que ce chiffre doit être revu à la hausse car l’Etat tout entier, et les faits allégués dans  son article (de Kapeliouk) le prouvent, est orienté vers la guerre ».  

A la veille de la guerre de 1967, beaucoup d’officiers et de généraux, nés en Israël, sont très aguerris  et ont envie de faire leur première expérience et de combattre leurs ennemis, les Arabes. Dans une  campagne médiatique sans précédent, le président égyptien Nasser est mis à l’index et est considéré  comme le nouveau « Hitler », en voie de provoquer un nouvel Holocauste.

La rhétorique délirante  du « petit David face au géant Goliath », est véhiculée par la machine médiatique occidentale. Des  hommes illustres de la culture française y prennent part, tel Jean Paul Sartre et sa compagne Simone  de Beauvoir.  

Lors d’un sondage IFOP effectué durant la guerre, 58 % de Français expriment leur sympathie  envers Israël contre seulement 2 % aux pays arabes. Le rejet des Arabes est entre autres dû aux  retombées et aux conséquences de la Guerre d’Algérie (1954-1962).

En mai 1967, des manifestations  en faveur de la cause sioniste sont organisées sur tout le territoire français.  

Pour Yvan Gastaut34 il y a un seul facteur d’explication : « … le poids du passé nourrit le vaste élan  populaire de sympathie en faveur du « jeune » État d’Israël permettant d’évacuer tout ou partie de la  culpabilité diffuse née de l’indifférence et des complicités françaises dans la destruction des Juifs  d’Europe… ». 

Pour rappel, l’Union soviétique et les partis communistes européens dont le PC français et le PC  italien avaient farouchement défendu en 1947 le partage de la Palestine historique et la création de  l’État d’Israël, sous prétexte de lutte contre l’impérialisme britannique qui selon eux opprimait les  Juifs en Palestine. Une lecture historique totalement erronée. À la veille de la guerre de 1967, les  partis communistes français et italien ont modifié un tant soit peu leur position vis-à-vis d’Israël en  s’alignant sur la politique de l’Union soviétique à la suite de la guerre impérialiste du triumvirat  France-Grand Bretagne-Israël de 1956 contre l’Égypte de Nasser. L’agression impérialiste a été  interrompue sur injonction soviétique sous peine d’usage de l’arme atomique, une injonction qui fut  toutefois appuyée par les États-Unis.  

33 – Voir Link : Le rôle de l’armée en Israël (Le Monde diplomatique, novembre 1969) 

34 – Voir Link : La Guerre des Six jours et la question du racisme en France (openedition.org)appuyée par les États-Unis.  

Par contre les partis socialistes français  et italien affichaient sans hésitation leur  soutien à l’entité sioniste. 

Pour les socialistes italiens, en  opposition avec la Démocratie  chrétienne centriste qui affichait une  certaine ouverture, surtout avec Aldo  Moro, vers les États arabes, le soutien aux sionistes durera jusqu’à l’arrivée,  en 1976, de Bettino Craxi (en photo  avec Yasser Arafat), élu secrétaire du  PSI. Bettino Craxi35, change de politique par rapport à son prédécesseur Pietro Nenni et déclarera  plus tard, en tant que Premier ministre italien, en 1985 : « La lutte armée palestinienne est légitime ». 

La problématique de l’eau  

Nous rappelons que lors de la Conférence de Paix de Paris de 1919, la délégation sioniste avait  présenté une documentation cartographique qui illustrait éloquemment, non seulement les ambitions  territoriales sionistes mais aussi la volonté de mainmise sur les ressources hydriques situées en Syrie,  au Liban et en Transjordanie. Les réserves et cours d’eau36 sont inclus dans le tracé censé représenter  le futur État sioniste. Les frontières entre ces pays ne seront définies de manière irrévocable qu’avec l’instauration des mandats britannique et français. Les Britanniques ont bien pris le soin d’assurer  les ressources hydriques adéquates et nécessaires aux régions sous leur propre administration et pour  le Foyer national juif, en phase de construction.

Le Lac Tibériade (Mer de Galilée pour les Israéliens)  et ses rives orientales furent inclus à l’intérieur des frontières de la Palestine (futur Israël).  Les conflits commencent avec le lancement, en 1948, du ‘National Water Project’ israélien, un canal  qui devait relier le fleuve Jourdain au désert du Néguev. Le territoire israélien est délimité par la  fameuse ‘Ligne verte’ par les Sionistes, à l’intérieur de laquelle d’autres sources hydriques furent  inclues. 

Le fleuve Jourdain qui prend sa source au Mont Hermon libanais, est à cette époque l’une des  principales sources d’approvisionnement hydrique pour le Liban, la Syrie, la Jordanie et Israël, la  Palestine n’existant pas encore. Pour Israël, pays qui se situe en aval par rapport aux autres pays,    

35 – Voir Link : Bettino Craxi nel 1985: “La lotta armata palestinese è legittima, vogliono liberare il Paese da  un’occupazione straniera” – VIDEO – Il Giornale d’Italia 

36 – Le chef de la délégation sioniste, Chaim Weizmann, a intégré la Vallée du fleuve Litani du Sud-Liban à la Palestine.

Toute tentative de détournement des eaux du Jourdain ou de ses affluents représente une atteinte à sa  sécurité hydrique. En 1965, une attaque aérienne israélienne détruit des installations jordano syriennes, érigées dans le but de détourner les eaux du Jourdain. 

Une série de plans ont été élaborés pour le partage des eaux, celui de Walter Lowdermilk37 en 1944 (il était déjà question d’immigration massive), le Plan unifié de la Vallée du Jourdain de Eric  Johnston38 en 1953 et d’autres encore. Aucun de ces plans ne sera approuvé ni n’apportera de  solutions avant le conflit de 1967.  

D’autre part la donnée démographique39 acquiert une importance majeure. Israël, soucieux de faire  accroitre sa population pour avoir une assise démographique à même de faire face à la ‘menace  arabe’, fait venir entre 1948 et 1951 près de 700.000 immigrés juifs d’URSS. Ils seront près de  1.300.000 Juifs provenant seulement d’URSS entre 1948 et 1968. D’autres Juifs vont rejoindre  depuis de nombreux pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et des pays arabes. Les besoins en eau vont  tripler sinon quadrupler dans une région qui souffre déjà de stress hydrique. 

Dans le journal The Times of Israël du 5 décembre 2015, la journaliste Simona Weinglass40 nous  tient un discours dithyrambique et apologétique sur Israël qui a réussi à satisfaire les besoins en eau  d’une population qui a décuplé depuis 1948 et qu’il en exporte même chez ses voisins. Il n’est jamais  question, dans cet article, d’occupation du Golan syrien, ou du contrôle presque total sur les  ressources hydriques superficielles et souterraines en Cisjordanie. 

La guerre des Six Jours – 1967 

37 – Voir Link : Jüdische Rundschau :: 8 (60) August 2019 :: Walter Lowdermilk – ein Super-Ökologe für Israel  (juedischerundschau.de) 

38 – Voir : Plan de dérivation des sources du Jourdain — Wikipédia (wikipedia.org) 

39 – En 1948 la population juive était de 806.000, en 1965 elle est de 2.598.000 habitants Juifs. (Voir : Wikipédia – Israël). 

40 – Voir Link: https://fr.timesofisrael.com/comment-israel-est-devenu-une-superpuissance-de-leau/

L‘idée reçue au sein de l’opinion publique internationale (entendre occidentale) est qu’en juin 1967  Israël a été attaqué par les États arabes et qu’il a été mis dans l’obligation de riposter à la menace  d’anéantissement de l’Etat hébreu. 

Bien avant les gesticulations et surenchères verbales des dirigeants arabes, l’aviation israélienne  lance une attaque en Syrie et abat sept avions syriens. Ces provocations haussent le niveau de tension  et mettent en alerte tout le Moyen-Orient. L’Egypte est liée à la Syrie par un pacte d’alliance en cas  d’agression sioniste. En réalité l’Egypte n’est pas intéressée à une confrontation avec Israël. Dans le  cadre d’une rencontre avec l’envoyé du président Johnson, Robert Anderson, Nasser41 propose de  dépêcher son vice-président Zakaria Mohiédine à Washington. Nasser serait d’accord pour permettre  aux navires israéliens, avec cargaison non stratégique, de rejoindre le port d’Eilat et affirme même  envisager un règlement global du conflit israélo-arabe. Mais Nasser ignorait que les États-Unis  avaient avalisé la guerre israélienne. 

Selon l’historien Henry Laurens, les proches du président Johnson lui auraient aussi suggéré qu’une  défaite égyptienne pourrait avoir des conséquences bénéfiques pour les USA et signifier un affaiblissement certain de l’influence soviétique dans la région. 

L’idée reçue, dans l’opinion internationale de l’époque et colportée aujourd’hui par nombre de  médias et d’hommes politiques, est que l’entité israélienne s’est vue contrainte à se défendre des  volontés exterminatrices des États arabes. 

Les Israéliens savent pertinemment, depuis 1956, qu’ils sont militairement supérieurs aux États  arabes et que leur victoire dans le cas d’un conflit armé est plus que certaine d’autant plus qu’ils sont  en possession d’informations sensibles obtenues dans le cadre d’une opération secrète d’agents du  Mossad en septembre 1965 à Casablanca ( le général-major Shlomo Gazit42-1926/2020- fait une  révélation explosive dans le journal Yedioth Ahronoth concernant l’enregistrement des réunions de  chefs d’États arabes).  

Sur le plan technico-militaire, Israël disposait d’informations recueillies par les agents du Mossad  dans l’opération dite « Opération Diamond[5] » commencée à la mi-1963 et conclue le 16 Août  1966, date à laquelle un Mikoyan-Gourevitch MiG-21 des forces aériennes irakiennes, l’avion de  combat supersonique le plus produit avec 14.000 exemplaires, piloté par le transfuge Mounir Redfa,  

41 – Voir Link : Retour sur une offensive qui a brisé le Proche-Orient (orientxxi.info) 

42 – Il révéla qu’en septembre 1965, Meir Amit, chef du Mossad à l’époque, a réussi à recevoir les enregistrements des  discours des chefs d’Etats arabes, réunis au Maroc à la Conférence de Casablanca (septembre 1965) présidée par Djamal  Abdenasser (juin 1956 – septembre 1970). Voir :  

Guerre des Six Jours : Le Maroc a-til fait perdre les armées arabes ? – Maghreb online (moroccomail.fr) Guerre des Six-Jours : Nouvelles révélations sur le rôle de Hassan II dans la victoire d’Israël – Tribune Juive Le Maroc a “aidé Israël à gagner la guerre des Six Jours” en prévenant les renseignements | The Times of Israël  (timesofisrael.com)

atterrit à la base militaire israélienne à Hatzor. Le célèbre MiG 21 n’a plus de secrets pour l’aviation  israélienne. 

Reuven Weiss43, dans un article publié le 29 mai 2007, décrit ainsi le fleuron soviétique: « …Pour l’Occident, c’était un rêve devenu réalité. Le MiG-21 était considéré comme l’avion de  chasse numéro un pendant la guerre froide, et les États-Unis n’avaient aucune idée de la façon dont il  avait été construit, quelles étaient ses faiblesses et quelles armes devaient être développées contre  lui… ». 

Si Nasser n’avait pas ordonné un mouvement de troupes vers le Sinaï, il aurait été accusé de lâcher la  Syrie, de l’offrir en proie à la machine de guerre israélienne. Il a envisagé un acte de dissuasion  contre Israël, mais l’état hébreu s’en est servi comme piège. 

Nasser ordonna alors la fermeture totale du Golfe d’Akaba faisant valoir «les impératifs de la  guerre». Le président égyptien n’avait pas pris l’exacte mesure des conséquences de cette décision.  Une telle erreur de jugement est à mettre à son passif, La 3eme depuis le début de la crise. 

Pire, le Haut Commandement Egyptien n’a pas pris au sérieux les avertissements du président  égyptien et à ce titre, commandant suprême des forces armées égyptiennes. La désinvolture du Haut  commandement a été le 4eme grief à mettre au passif de Nasser. 

Jamais dans l’histoire, un pays vaincu et humilié, son orgueil national blessé, n’a fait le pari de  confier à nouveau son destin à son chef vaincu et de placer à nouveau sa confiance en lui pour  récupérer les territoires occupés. Nasser en était lui-même surpris qu’il s’imaginait finir sur une  potence, lynché sur la place publique. 

René Naba a relevé des erreurs d’appréciation dans la démarche de Nasser : 

– Le Haut Commandement égyptien ignore les avertissements répétés de Nasser sur l’imminence d’une attaque israélienne. 

– L’état d’impréparation de l’armée. 

– L’erreur d’appréciation de Nasser quant aux conséquences de sa double décision  d’ordonner la fermeture du Golfe d’Akaba et le retrait des «casques bleus» de l’ONU, des  lignes de démarcation israélo-égyptienne 

– L’inconsistance du Maréchal Abdel Hakim Amer, ministre des armées, qui survolera le  Sinaï, sans la moindre protection, quelques heures avant le déclenchement de l’attaque  israélienne. 

Le président Charles de Gaulle, avait averti le président Nasser, via l’ambassadeur égyptien à Paris,  Abdel Moneim Najjar, d’une attaque israélienne planifiée pour le 5 juin 1967. Charles de Gaulle  aurait même conseillé à Nasser de ne pas attaquer en premier et de ne riposter qu’en tant que victime  d’agression pour bénéficier du soutien de la France. Le président Nasser avait décidé de la fermeture  du Golfe d’Akaba sous-estimant vraisemblablement l’attitude israélienne face à cette décision.  

43– Voir Link : The Blue Bird legend (ynetnews.com)

Matti Peled, de l’État-major de Tsahal en 1967 et Yitzhak Rabin, chef d’État-major, ont dévoilé le  bluff sioniste échafaudé autour de la menace arabe. Une vraie et authentique falsification de l’histoire  au service, non seulement d’une occupation illégale de territoires palestiniens, mais de l’instauration  d’un État d’apartheid pour la population palestinienne (Le ministre israélien de la Santé compare son  obligation de vacciner les Palestiniens contre la responsabilité des Palestiniens de s’occuper des  « dauphins en Méditerranée » – Mondoweiss). 

Ce qui avait manqué aux Israéliens pour le conflit de 1956, l’adhésion totale des USA pour la  poursuite de l’occupation israélienne des territoires égyptiens (Dwight D. Eisenhower, président US,  avait envoyé à Israël un ultimatum : « sortez ou alors… ») sera amplement garantie en 1967 et cela  avant même le début du conflit.  

En 1967 les choses se passent différemment : le Général Major Meir Amit44 se trouve le 1er juin  1967, à Washington, pour s’entretenir avec le Secrétaire d’État américain Mc Namara au sujet du  déclenchement de la guerre (voir extrait  de mémorandum ci-dessous). L’aval  

américain est total.  Il était justement question, pour Israël,  de conquête de nouveaux territoires.  Israël déclenche l’offensive le 5 juin et  défait au bout de 6 jours les armées  arabes avec une victoire retentissante.  Israël, outre à faire valoir le  sempiternel principe d’autodéfense45,  affiche les quatre raisons qui l’ont  amené à lancer, le premier, l’offensive:  

1- Le retrait des forces de l’ONU  

44 – Voir Link : https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1964-68v19/d124 

45 – Voir Link: 1967 la guerre des 6 jours – YouTube

(UNEF- United National Emergency Force), déployées depuis 1957 à la frontière –coté  égyptien- entre l’Égypte et Israël, voulu et demandé par Nasser au Secrétaire général de  l’ONU, U. Thant. 

2- Attaque imminente des forces arabes contre Israël. 

3- La fermeture du Détroit de Tiran (Mer Rouge) à la navigation des navires israéliens par  Nasser le 22 mai 1967. 

4- Les attaques des commandos palestiniens depuis la Syrie et la Jordanie. 

Aucun de ces arguments ou leur somme ne sont juridiquement valables pour en faire un  casus belli — 

Premier point : 

Israël considère le coup d’état syrien de février 1966, perpétré par des officiers du parti Baath,  comme une menace pour sa sécurité, en raison aussi des multiples opérations menées par les  commandos Palestiniens en Israël. L’entité sioniste répond en avril 1967 par une attaque aérienne  israélienne contre la Syrie durant laquelle plusieurs avions syriens sont abattus. L’URSS informe les autorités syrienne et égyptienne d’une attaque imminente de l’armée  israélienne. 

Un climat de tension se met en place et porte le président Nasser (dans les faits c’est le Général  Amer l’auteur de cette demande, Nasser aurait demandé un redéploiement des forces de l’ONU) à  demander, le 16 mai, le retrait des forces de l’ONU installées depuis 1956, du côté égyptien entre  l’Egypte et Israël. Ce dernier mobilise ses troupes à partir du 18 mai. 

Israël saisit l’occasion au vol pour pouvoir mener une guerre dont il est plus que convaincu d’en  sortir victorieux. Les forces de l’ONU, retirées du Sinaï, auraient pu être déployées, à sa demande, du  côté israélien et ainsi éviter un affrontement avec l’Egypte. 

Deuxième point : 

Les gesticulations des chefs d’États arabes n’étaient que des gesticulations.  

Le premier ministre israélien de l’époque, le travailliste Levi Eshkol, déclarait à l’issue de la guerre :  « L’existence d’Israël ne tenait qu’à un fil. Mais les espoirs des dirigeants arabes de l’anéantir ont  été anéantis ».  

Cette affirmation est contredite, de manière sonore, cinq années plus tard, par un certain nombre de  généraux46 israéliens dont nous évoquons les prises de position : 

46– Voir Link : Comment les généraux israéliens ont préparé la conquête bien avant 1967 (orientxxi.info)

– L’ex-chef d’état-major adjoint Ezer Weizman (futur président) tirait le  premier : « L’hypothèse de l’extermination n’a jamais été envisagée dans aucune réunion  sérieuse » (Haaretz, 29 mars 1972) 

– Chaïm Herzog, ex-chef des renseignements militaires et lui aussi futur président, de  déclarer : « Il n’y avait aucun danger d’annihilation. Le quartier général israélien n’y a  jamais cru. » (Maariv, 4 avril 1972) 

– Le général Haïm Bar-Lev, successeur au poste de Yitzhak Rabin : « Nous n’étions pas  menacés de génocide à la veille de la guerre des Six-Jours, et nous n’avons jamais pensé  à une telle possibilité » (Ibid.). 

– Le général Matti Peled, chef de la logistique, allait résumer de manière radicale l’avis de  ces généraux : « Prétendre que les forces égyptiennes massées à la frontière étaient en  mesure de menacer l’existence d’Israël constitue une injure non seulement à  l’intelligence de toute personne capable d’analyser ce genre de situation, mais avant tout  une injure à l’armée israélienne ». Et d’ajouter : « Toutes ces histoires sur l’énorme  danger que nous courions (…) n’ont jamais été prises en considération dans nos calculs  avant les hostilités » 

Avant juin 1967, presque tous les généraux israéliens manifestaient une confiance quasi absolue dans  leur future victoire.  

Troisième point : 

La fermeture du Détroit de Tiran à la navigation des navires israéliens et d’atteindre le port d’Eilat,  soi-disant ligne rouge à ne pas franchir (un casus belli), est un autre prétexte pour pouvoir déclencher  les hostilités. Le port d’Eilat existe depuis à peine une dizaine d’années et n’a pas du tout cette  importance qui lui est faussement attribuée, vu son éloignement du centre névralgique économique  israélien. Les ports de Haïfa et d’Ashdod installés au nord sont de loin les plus importants pour  l’économie israélienne. 

La question, au même titre que celle concernant les forces de l’ONU au Sinaï, relève du domaine des  institutions et juridictions internationales et devrait être débattue dans un tel cadre.  Moins de deux semaines s’écoulent depuis la fermeture du détroit au déclenchement des hostilités. Quatrième point :  

Les attaques de commandos palestiniens depuis les territoires syrien et jordanien ne constituent en  aucun cas une menace telle à la sécurité d’Israël pour en faire un casus belli. Les deux organisations  palestiniennes, laïques, qui existent à ce jour sont le Fatah, crée en 1959 et l’OLP créée en 1964. Le  déclenchement de la lutte armée du Fatah contre l’État israélien se limite à des opérations de 

sabotage et guérilla. Le but principal de ces organisations, conscientes de la puissance militaire  israélienne, était de faire connaitre la cause palestinienne sur la scène internationale.  

L’agression israélienne 

Israël fait le choix de mener une guerre malgré l’absence totale de menaces sérieuses à sa sécurité de  la part des pays arabes. Israël déclenche les hostilités le lundi 5 juin à l’aube et détruit au sol, dès le  premier jour, presque la totalité de l’aviation arabe. 

Un cessez-le-feu israélo-jordanien est effectif à partir du 7 juin. Le 8 juin l’Égypte accepte à son tour  un cessez-le-feu. Des bombardements sporadiques se produisent depuis la Syrie. Dans un article du 10 juin 2013, le Portail47 juif, en France, précise que les stratèges israéliens  avaient préparé le plan d’attaque depuis longtemps. 

L’agression a bien fait l’objet d’une préparation minutieuse de la part des généraux israéliens. Dans  le site Orient XXI de Alain Gresh, le journaliste et écrivain Sylvain Cypel48, reprend les assertions  de Laron dont nous reprenons quelques extraits : 

« … le général Mordechaï Hod — dont les forces avaient annihilé l’aviation égyptienne,  syrienne et jordanienne en à peine plus d’une heure au matin du 5 juin 1967 — déclara : «  Seize ans durant, nous avons planifié ce qui s’est passé pendant ces 80 minutes initiales. Nous  vivions avec ce plan, nous dormions avec lui, mangions avec lui. On n’a pas cessé de le  perfectionner ».

C’est cette préparation minutieuse et ses motivations qu’expose Laron. Le titre  du chapitre qu’il consacre au sujet est sans ambiguïté : il s’intitule «Élargir les frontières  d’Israël ». 

En treize pages denses, l’historien détaille comment, quasiment dès le lendemain de la guerre de  1948, l’état-major israélien a préparé de manière minutieuse l’extension des frontières d’Israël.

À son  arrivée au pouvoir en 1963, le premier ministre Levi Eshkol rencontre le chef d’état-major, Tsvi  Tsour, qui lui explique qu’il faut renforcer la capacité militaire du pays, de sorte que, lors de  l’inéluctable prochaine guerre avec ses voisins, Israël soit en mesure de «conquérir le Sinaï, la  Cisjordanie et le Sud-Liban». Son adjoint Yitzhak Rabin confirme. Ezer Weizman, chef de l’armée  de l’air, le dit de manière plus hautaine encore : «Pour sa sécurité, l’armée devra élargir les  frontières, que cela corresponde à l’approche du gouvernement ou pas».

Le même Weizman, proche  du parti Herout, promoteur historique du Grand Israël, suggère alors au gouvernement de «penser  sérieusement à lancer une guerre préventive» dans les cinq ans à venir ! Un autre général,  

47– Voir Link : https://www.jforum.fr/HISTOIRE-Guerre-des-Six-Jours-il-y-a-46-ans-VIDEOS.html 

48– Voir Link: https://orientxxi.info/magazine/comment-les-generaux-israeliens-ont-prepare-la-conquete-bien-avant-1967,1892

Yeshayahou Gavish, prévient que si le roi Hussein de Jordanie venait à être renversé, Israël devrait  immédiatement s’emparer de la Cisjordanie… 

… Dès 1950, le département de la planification de l’armée s’attelait donc à travailler sur la  mise en place d’autres frontières, plus sécurisantes. Trois «barrières physiques» furent alors  visées : le Jourdain face à la Jordanie, le plateau du Golan face à la Syrie, et le fleuve Litani au  Sud-Liban. Ces trois barrières étaient perçues par les militaires comme constituant, selon leur  expression, « l’espace vital stratégique» du pays. Un document de 1953 leur ajoute le Sinaï,  pour assurer à Israël… des ressources pétrolières et minérales… 

… Ceux-ci s’accompagnent d’une préparation politique du lendemain de ces conquêtes,  montrant qu’Israël, même à l’issue d’une guerre supposément strictement « défensive »,  n’entend pas se séparer de ses bénéfices. Ainsi, quatre ans avant la guerre «préventive» de juin  1967, le procureur général de l’armée israélienne Meir Shamgar (futur président de la Cour  suprême de 1983 à 1995) avait reçu l’ordre de commencer à mettre au point un code juridique  qu’Israël appliquerait en cas de conquête de nouveaux territoires… 

… Quant aux gouvernements israéliens, à dominante travailliste, ils se divisaient  traditionnellement entre « faucons» et «colombes » vis-à-vis de l’espace arabe environnant. Le  premier ministre David Ben Gourion faisait figure en leur sein d’arbitre faucon, mais  pragmatique. En revanche, ce que montre Laron, c’est quelle idée de «récupérer» par la force  les territoires de la Palestine non conquis en1948 et plus généralement d’«élargir» les frontières  d’Israël était présente, au niveau de l’état-major, de manière constante entre 1948 et 1967… ».  

Le conflit armé a opposé l’entité sioniste et les États arabes limitrophes de la Palestine, l’Égypte, la  Syrie et la Jordanie. D’autres pays arabes, dont l’Algérie, ont participé, avec leurs contingents, de  près ou de loin aux affrontements.  

Le conflit s’est conclu par une défaite manifeste des pays arabes qui s’est traduite dans les faits par  une perte outre mesure de territoires arabes, le Sinaï pour l’Egypte et le Golan pour la Syrie, la  Cisjordanie ainsi que la Bande de Gaza, zones respectivement sous contrôle jordanien et égyptien.  La Palestine fut ainsi occupée dans sa totalité par l’entité sioniste. Les Palestiniens deviennent  prisonniers dans leur propre pays. 

Après six jours de combat, le 11 juin 1967, les Israéliens occupent le Sinaï égyptien et la Bande de  Gaza sous contrôle égyptien, le Golan syrien, une partie du Sud-Liban et la Cisjordanie auparavant  sous contrôle jordanien. 

Des discussions ont lieu entre dirigeants américains d’une part et dirigeants soviétiques qui  prévoyaient même d’intervenir directement dans le conflit si les États-Unis n’exerçaient pas de  pressions sur Israël afin d’arrêter les hostilités. Le 10 juin, un cessez-le-feu est mis en place, à  l’initiative du Conseil de sécurité de l’ONU. Des cessez-le-feu intermédiaires ont été acceptés par la  Jordanie le 7 juin, par l’Égypte le 8 juin. Israël, fort des nouvelles conquêtes territoriales, poursuit le  combat jusqu’à la mainmise sur le Golan le 10 juin. 

L’État hébreu est cinq fois plus grand qu’il y a moins d’une semaine. C’est le triomphe absolu. Le  retentissement de cette victoire se fait sentir dans le monde entier. 

Les trois objectifs principaux de l’agression israélienne sont atteints :  

– Conquête49 de nouveaux territoires arabes (voir figure ci-dessous-Source : Haaretz). – Élimination de Nasser, du Nassérisme et du nationalisme arabe 

– Tenir à leur place les pays arabes, Égypte, Syrie etc. 

Le projet de conquête de nouveaux territoires faisait bien partie des  plans israéliens d’avant 1967 

Outre les déclarations du général  Mordechaï Hod sur les 16 années de  préparation de l’attaque de juin 1967 (voir  chapitre ci-haut), des documents  déclassifiés confirment ses affirmations.  

L’historien et chercheur à l’insstitut  Akevot, Adam Raz (voir photo ci-jointe),  a dévoilé leur existence dans un article du  3 juin 2021, dans le journal israélien de  gauche Haaretz. Les documents décrivent  

les préparatifs détaillés qui ont été faits  

dans l’armée dans les années précédant  

1967, avec l’intention d’organiser à  

l’avance le contrôle des territoires que l’establishment de la défense estimait – avec une grande  certitude – être conquis lors de la prochaine guerre. Il souligne également qu’il s’agit encore de  documents partiels, faisant partie d’un « large éventail de documents conservés dans les archives  gouvernementales relatifs à la conquête des territoires, et qui restent encore classifiés ». 

49 – Voir Link : Israel claimed its 1967 land conquests weren’t planned. Declassified documents reveal otherwise – Israel  News – Haaretz.com 

Voir aussi : Israël a prétendu que ses conquêtes de terres en 1967 n’étaient pas planifiées. Des documents déclassifiés  révèlent le contraire. – Agence Media Palestine

Bilan du conflit 

Le bilan est catastrophique pour les pays arabes. L’humiliation de la nation arabe est  incommensurable. La perte de la partie orientale de Jérusalem est, symboliquement inconcevable  pour les Arabes. Israël fait main-basse sur cette partie de la ville et sur plusieurs villages, déplaçant  plus de 350.000 Palestiniens qui se retrouvent du jour au lendemain avec un statut de réfugiés.

Des témoignages et de nouvelles révélations ont dénoncé les cruautés et atrocités commises par  Israël durant la guerre: exécution sommaire de prisonniers égyptiens et de civils palestiniens.  L’incident du navire de guerre américain USS Liberty50, attaqué et gravement endommagé par les  forces aériennes et navales israéliennes (qui a coûté la vie á 34 personnes), a été provoqué par erreur  selon les autorités sionistes. Le navire aurait été identifié comme appartenant à la marine égyptienne  alors qu’il battait pavillon américain, visible à distance.

James Bamford51, médaille d’or des  journalistes et des rédacteurs d’investigation et auteur de l’ouvrage « Body of secrets » paru en 2001,  postule que la « motivation de l’attaque israélienne contre l’USS Liberty était de dissimuler le  massacre de Ras Sedr52 (massacre de dizaines de prisonniers de guerre égyptiens) qui a lieu le même  jour de l’attaque –délibérée- et que les forces israéliennes se sont inquiétées du fait que le Liberty, un  navire spécialisé dans le renseignement, ait pu recueillir des preuves du massacre (un casus belli pour  Israël) et a été attaqué dans le but de supprimer ces preuves. 

Avec l’élimination symbolique du président Nasser, qui assume la responsabilité de l’échec arabe et  dont la démission annoncée le 9 juin fut rejetée par l’opinion publique, c’est l’ensemble du courant  progressiste arabe qui s’est exprimé à travers le Nassérisme, le Nationalisme arabe et le Baathisme,  qui est pénalisé par cet échec retentissant. Il deviendra la cible principale de la mouvance islamiste.  

Le conflit se termine avec 3 000 blessés et 750 morts du côté israélien et environ 20 000 morts du  côté arabe. Pendant que un million d’Arabes passent sous administration sioniste, 350.000  Palestiniens sont expulsés des territoires conquis. 

La superficie de l’État d’Israël passe de 21.000 km² (correspondant à la Ligne verte de 1948) à près  de 90.000 km² avec les territoires nouvellement occupés.  

Sur le plan diplomatique il y a rupture des relations diplomatiques des États socialistes avec Israël,  ainsi que de la France sous de le président Charles de Gaulle et d’autres nombreux pays du Tiers monde. 

Les pays arabes se divisent en deux camps :  

– États progressistes : Égypte, Algérie, Irak, Syrie, République du Yémen. 

50 – Voir Link : CNN.com – L’attaque d’Israël en 1967 contre un navire américain délibérée, selon un livre – 23 avril  2001 

Voir aussi : Nouvelles révélations dans l’attaque d’un navire espion américain (chicagotribune.com) 51 – Voir Link: James Bamford – Wikipedia 

52 – Voir Link : Ras Sedr massacre – Wikipedia

– États conservateurs : Arabie saoudite, Jordanie, Koweït, Oman, Maroc, Yéménites, Libye. La Palestine historique est totalement occupée par l’entité sioniste. 

L’Algérie53, sortie en 1962 d’une guerre atroce de près de huit ans après 132 ans passés sous une  colonisation non moins atroce et un conflit frontalier avec le voisin marocain (Guerre des sables octobre/novembre 1963), a été présente pendant le conflit avec un contingent de 500 soldats et  officiers dont le général Khaled Nezzar et un escadron de MIG-17 quoique son rôle ait été, somme  toute, marginal. Le défunt président Houari Boumediene, quelque peu ostracisé par le président  

Nasser après le coup d’état du 19 juin 1965 contre Ahmed Ben Bella, a trouvé peu après un terrain    

53 – Voir Link : Akram Belkaid (orientxxi.info)

d’entente avec le président Nasser et a joué, nonobstant l’éloignement de la région, un rôle important  sinon primordial lors de la Guerre du Ramadhan de 1973. 

Le gouvernement de l’entité sioniste met déjà en place en juillet 1967 un  plan d’occupation de la Cisjordanie et  de Ghaza.  

C’est le Plan Allon, du nom du général  Igal Allon, qui servira de base aux  futurs plans d’Oslo. Le plan prévoit la  division de la Cisjordanie et de Ghaza,  chacune en 2 zones distinctes, dont  l’une est sous contrôle total sioniste  (zone bleue sur la carte ci-dessous),  avec le rôle de zone tampon entre la  Jordanie et Israël et entre l’Egypte et  Israël. 

Les Plans d’Oslo de 1993 prévoyaient  une ultérieure division de la zone jaune  du Plan Allon en 2 zones (A et B),  l’une avec une autonomie limitée et  l’autre avec une administration mixte.  

La 3ème zone restera toujours sous  contrôle total israélien et correspond presque parfaitement à la zone C du Plan d’Oslo. Ceci porta au nettoyage ethnique de cette partie de la Cisjordanie. 

Résolution de Khartoum – 1er septembre 1967 

La résolution de Khartoum du 1er septembre 1967 est une charte de solidarité affirmée par les  dirigeants des pays arabes en conclusion d’une réunion à la suite de la guerre des Six Jours. Les pays  signataires étaient: l’Égypte, la Jordanie, le Liban, l’Irak, le Maroc, le Koweït, et le Soudan.  L’Algérie et la Syrie ont refusé de participer à la rencontre. Les « trois non » ont été prononcés lors  de ce sommet : 

1. Pas de paix avec Israël 

2. Pas de reconnaissance d’Israël

3. Pas de négociation avec Israël 

La Syrie n’a pas assisté à ce sommet arabe mais a approuvé plus tard les décisions prises tout en  rejetant la résolution 242 du Conseil de Sécurité. 

La Ligue arabe évoque mais ne choisit pas l’outil de l’embargo pétrolier. Financement de l’Egypte et de la Jordanie pour les efforts de guerre. 

Une rencontre des pays arabes qui s’est tenue à Bagdad du 15 au 20 août 1967, voit apparaitre les  premières divisions entre États arabes. La proposition d’un blocus des exportations d’hydrocarbures  vers les pays qui soutenaient Israël est écartée per les pays producteurs, dont principalement l’Arabie  saoudite. Le seul moyen de pression « arabe » sur le plan économique est délaissé. La question palestinienne était considérée encore comme un chapitre dans la plus globale  confrontation entre Israël et États arabes.  

La Résolution 242 du Conseil de Sécurité – 22 novembre 1967 Le 22 novembre 1967, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 242 qui se fonde sur  l’illégitimité de l’occupation de territoires par la force. 

Le Conseil de sécurité, 

Exprimant l’inquiétude que continue de lui causer la grave situation au Moyen-Orient : Soulignant l’inadmissibilité de l’acquisition de territoire par la guerre et la nécessité  d’œuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre en  sécurité; 

Soulignant en outre que tous les États membres, en acceptant la Charte des Nations unies,  ont contracté l’engagement d’agir conformément à l’article 2 de la Charte. 

1. Affirme que l’accomplissement des principes de la Charte exige l’instauration d’une  paix juste et durable au Moyen-Orient qui devrait comprendre l’application des deux  principes suivants : 

i) Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés lors du récent conflit ; ii) Cessation de toutes assertions de belligérance ou de tous états de belligérance et  respect et reconnaissance de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance  politique de chaque État de la région et leur droit de vivre en paix à l’intérieur de  frontières sûres et reconnues à l’abri de menaces ou d’actes de force. 

2. Affirme en outre la nécessité : 

a) De garantir la liberté de navigation sur les voies d’eau internationales de la région ; (b) De réaliser un juste règlement du problème des réfugiés ;

(c) De garantir l’inviolabilité territoriale et l’indépendance politique de chaque État de la  région, par des mesures comprenant la création de zones démilitarisées. 

3. Prie le secrétaire général de désigner un représentant spécial pour se rendre au Moyen Orient afin d’y établir et d’y maintenir des rapports avec les États intéressés en vue de  favoriser un accord et de seconder les efforts tendant à aboutir à un règlement pacifique  et accepté, conformément aux dispositions et aux principes de la présente résolution. 4. Prie le secrétaire général de présenter aussitôt que possible au Conseil de sécurité un  rapport d’activité sur les efforts du représentant spécial. 

Adoptée à l’unanimité à la 1382e séance. 

La Résolution 242 de l’ONU du 22 novembre 1967 est acceptée par l’Egypte, la Jordanie, le Liban,  le Soudan, la Libye, le Maroc et la Tunisie mais rejetée par l’Arabie saoudite, l’Algérie, l’Irak, le  Koweït, le Yémen du Nord et du Sud, la Syrie et les Palestiniens.  

La solidarité arabe n’est plus au rendez-vous. 

La résolution 242 a été écrite dans les langues de travail au sein de l’ONU, l’anglais et le français  bien qu’il y ait six langues officielles, l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe.  La résolution 242 contient une ambiguïté qui va peser de tout son poids sur le futur du Moyen Orient. Le texte qui évoque le retrait israélien ne précise pas de quels territoires il s’agit : la version  anglaise parle « ‘de’ territoires occupés lors du récent conflit» (« from territories occupied in the  recent conflict) tandis que la version française parle « « ‘des’ territoires occupés lors du récent  conflit ».  

La version anglaise qui arrange le plus l’entité sioniste, est utilisée par Israël pour justifier son action  et pour décider unilatéralement de quels territoires il aurait consenti à se retirer, à quel prix et au bout  de combien de concessions de la part des pays arabes. 

Mohamed Taleb 

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