De longues minutes ont été consacrées au « retard », aux « nombreuses déconvenues », à la « corruption »… en oubliant le rôle crucial joué par la Russie dans le maintien à flot de l’ISS et des activités à Kourou d’où, contrairement ce qui est affirmé, c’est la Russie qui avait décidé de partir. Ce ne sont pas les Français qui les en ont chassés.Certes, un échec est un échec. Rien ne sert à le nier. Les échecs sont ordinaires dans cette activité aux limites. Tous les pays, l’Amérique en tête en a beaucoup connus. Et l’avenir réserve à tous de nombreux revers.
Ce qui n’est pas correcte est que seul ce qui ne va pas en Russie intéresse les médias occidentaux qui participent de la guerre au lieu d’aider leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs à mieux s’informer et à mieux apprécier et comprendre les événements de notre temps.
Et cela même si, à supposer que cela conforme aux faits, les Russes ou les Chinois encadrent strictement l’accès critique de leurs concitoyens à l’information et à sa diversité.
Les « pays démocratiques », les « Etats de droit », les « nations libres » ne peuvent trouver crédit à s’aligner sur le « monde totalitaire » ou les « démocratures ».
Ils ne peuvent se comparer à ces « univers privés de liberté » et user des mêmes stratagèmes, sous peine de perdre aux yeux du monde l’avantage comparatif « exceptionnel » qu’ils prétendent incarner.
Depuis de la crise ukrainienne, pas un poil ne dépasse dans les médias alignés sur l’Amérique. Il a suffi qu’un ancien président français qui traîne un nombre incalculable de casseroles répudie l’Ukraine et la considère comme impropre à rejoindre l’UE et l’OTAN pour qu’une horde unanime de critiques lui vole dans les plumes.
Cela ressemble beaucoup aux médias « libres » en Algérie. Les spécialistes du « tout va mal ». Non pas que tout va bien dans notre pays, loin s’en faut.
On peut ouvrir une rubrique infinie sur tout ce qui ne va pas. On peut même dire que la volonté de l’Algérie de rejoindre les BRICS ne peut faire l’économie d’une refonte sérieuse de notre politique économique, de la gestion de nos ressources (humaines et naturelles), du rétablissement et de la consolidation incontournable du pacte de confiance entre gouvernants et citoyens.
Contempler par exemple l’état gravissime de nos littoraux écologiquement très fragiles de nos littoraux est inacceptable. Mais prétendre et ne médiatiser que ce qui ne va pas bien, ce n’est ni honnête ni totalement conforme à la réalité.
Le plus triste en ces affaires est que l’Occident n’a pas l’air de comprendre qu’il lui faut d’abord être propre sur lui avant de se pencher sur les malheurs du monde et se poser comme double décimètre de la vertu.
C’est d’autant plus urgent et plus opportun que la plupart de ces malheurs c’est à l’Occident que le monde le doit. Ce n’est pas « homme » qui menace la biosphère terrestre.
La planète Terre meure de la cupidité des machines coloniales ultralibérales mondialisées qui estiment ne reconnaître aucune limite à leur volonté de domination, d’exploitation des ressources du monde. Au détriment de tous les autres.
Un échec de la tentative russe sur la Lune. Soit. N’y a-t-il donc que cela à festoyer ?