Par Houria Ait Kaci
Des files de camions de tonnes d’aide humanitaires stationnent à Rafah attendant leur livraison à Ghaza, pendant que 2,4 millions d’habitants sont soumis à la famine utilisée comme arme dans le génocide que commet l’armée d’occupation sioniste contre le peuple palestinien.
Une femme à bout de force, éplorée, mais digne a crié son indignation, lançant aux médias : « Aucune aide n’est entrée à Ghaza, que ce soit en provenance de pays arabes, musulmans ou autres » contrairement à ce qui se rapporte à ce sujet.
Un homme, très âgé, a de son coté déclaré à des journalistes sur le site Al Manar (Liban) : « Nous n’avons pas d’argent pour acheter du pain. On est aussi malade. Il n’y a rien, ni médicament, ni à manger ni à boire. C’est à cause du peuple d’Israël, le criminel. Il a détruit nos maisons et a tué nos enfants ». Il ajoute qu’il est à jeun et mange une petite galette tous les trois jours.
Pourtant les médias montrent des camions chargés de toutes sortes de denrées et d’équipements attendant de traverser le poste- frontière de Rafah, qui relie Ghaza avec l’Egypte et au reste du monde. Le 21 Octobre le premier convoi humanitaire quittant Rafah pour se rendre à Ghaza, s’est déroulé sous les applaudissements des secouristes égyptiens. Le 31 octobre, l’ONU avait annoncé un autre convoi de 59 camions transportant de l’eau, de la nourriture et des médicaments, qui a pu entrer dans cette ville assiégée et sous blocus depuis 2016.
Mais depuis, il semble que l’acheminement de l’aide humanitaire se soit arrêtée ou s’effectue au compte gouttes. Qui contrôle ce passage, situé en territoire égyptien. L’Egypte ou Israël ? Pourquoi l’aide humanitaire reste bloquée alors que des milliers de palestiniens, des enfants, des femmes, des personnes âgées, des malades meurent chaque jour.
La famine est utilisée comme arme de « guerre » par Tel Aviv dans sa politique d’extermination et de déportation de la population afin de la remplacer par de nouvelles colonies juives, surtout après les récentes découvertes de gaz et de pétrole au large de Ghaza. Israël a saisi comme prétexte l’opération du 7 Octobre menée par la Résistance palestinienne pour déclencher un génocide des populations civiles désarmées. Or, si la Résistance palestinienne a le droit de lutter et de se défendre contre l’occupation coloniale et tous ses abus, Israël la puissance administrant les territoires occupés, ne peut invoquer ce droit.
Mais Israël défie tout le droit international, puisque c’est un Etat voyou, qui n’est même pas doté d’une constitution, mais qui fort du soutien de la puissance américaine se permet tout. Il ne reconnait pas les Lois internationales votées à l’ONU où son protecteur américain use du droit de véto au Conseil de sécurité pour bloquer tous les projets de résolution proposés pour stopper ce génocide. Ce fut le cas dernièrement lorsque l’Algérie a proposé un cessez-le-feu à Ghaza pour « faciliter l’acheminement des aides humanitaires vers toutes les régions de Ghaza » et pour « rejeter tout déplacement forcé des Palestiniens ».
L’ONG Human Rights Watch(HRW) a critiqué le mépris affiché par l’entité sioniste à l’ordonnance de la Cour pénale internationale(CPI) du 26 janvier dernier, affirmant qu' »aucune des injonctions émises par la Cour pénale n’a été respectée par l’occupant ». »L’entité sioniste n’a pas respecté ne serait-ce qu’une mesure citée dans l’ordonnance juridiquement contraignante qu’a émise la Cour pénale internationale (CPI) suite à la plainte pour génocide portée par l’Afrique du Sud », a déclaré Omar Sakhir, directeur régional à HRW pour la Palestine. « Un mois plus tard, l’entité sioniste continue d’entraver la fourniture de services de base à Ghaza, ainsi que l’entrée et la distribution de carburant et d’aide vitale ».
Source: https://www.aps.dz/monde/167380-l-entite-sioniste-n-a-respecte-aucune-injonction-de-la-cpi
- Mais si l’entité ne respecte pas le droit humanitaire international que dire de l’Egypte où se trouve le passage de Rafah et qui l’ouvre au compte goutte pour laisser passer les convois d’aide alimentaires ou encore de la Jordanie, qui a brillé par son absence pour l’aide à ses voisins Palestiniens mais qui n’a pas hésité à ouvrir son territoire à un couloir de transport terrestre, traversant les également les Emirats Arabe Unis (l’allié inconditionnel de Tel Aviv) et l’Arabie Saoudite, pour livrer des marchandises à Tel Aviv.
- On apprend finalement à la dernière minute que l’armée jordanienne a déployé cinq avions pour effectuer avec succès trois opérations de parachutage des aides humanitaires directement aux habitants de Gaza, selon des sources palestiniennes. Il faut souhaiter que d’autres pays arabes proches, comme l’Egypte puissent suivre l’exemple jordanien et briser le blocus pour empêcher que la faim ne fauche d’autres enfants palestiniens.
Contrairement aux régimes arabes qui commercent tranquillement avec l’entité sioniste, les Houtis du Yémen, eux, ont dès le début décidé de soutenir le peuple palestinien dans sa lutte contre l’occupation sioniste en ciblant en Mer rouge, les navires israéliens ou ceux qui se dirigent vers les ports de la Palestine occupée, chargés d’armes ou de vivres.
Peut être qu’il serait plus sûr d’envoyer aux Houtis les aides humanitaires qui sans doute, pourront les faire parvenir sous bonne escorte aux palestiniens, puisque même les turcs, grands navigateurs, n’ont pas réussi à envoyer la flottille humanitaire promise à Ghaza.
Mais la solidarité n’est pas une affaire de religion ou d’ethnie. On ne peut, en tant qu’être humain, demeurer insensible à la souffrance des Palestiniens, de voir tous les jours ces bébés, ces enfants, ces femmes, ces vieillards mourir de faim sans être révoltés par tant d’injustice et d’impunité !
L’armée sioniste ne respecte aucun droit humain , aucune loi humaine. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a affirmé toute honte bue, que les Palestiniens sont « des animaux humains ». Il reproduit ainsi le discours de Hitler, qui pour justifier le génocide et les massacres de juifs, les traitait de « vermines parasites ». Aujourd’hui, le sionisme a surpassé le nazisme!
Les citoyens, partout, se sentent interpellés chaque jour par ce génocide à Gaza et se demandent comment stopper ce génocide et envoyer des aides humanitaires aux Palestiniens ? Ils pensent que la mobilisation citoyenne est nécessaire surtout quand ils constatent le vide laissé par l’ONU qui est bloquée par les USA et le Président Joe Biden, qui ne veut rien entreprendre pour stopper ce génocide et surtout ne pas déplaire aux lobbys sionistes qui dirigent la finance américaine et l’industrie de guerre, surtout qu’il pense avoir des chances d’être réélu. Le 20 février, il a assisté à une collecte de fonds pour sa campagne électorale au domicile d’un grand milliardaire juif connu pour son soutien à l’occupation israélienne. Les milliardaires se soutiennent entre eux, c’est une question d’intérêts de classes.
En Inde, les travailleurs des ports, l’ont bien compris. Leur syndicat, représentant 11 grands ports indiens a affirmé « qu’il refuse d’opérer et d’expédier des livraisons d’armes vers Israël dans le contexte de la guerre en cours dans la bande de Gaza, quelques jours après la publication de rapports indiquant que des drones de fabrication indienne étaient expédiés vers l’entité d’occupation », rapporte le journal « British Independent ». Ce syndicat refuse de charger ou décharger des cargaisons d’armes en provenance d’Israël ou de tout pays pouvant gérer du matériel militaire pour la guerre en Palestine. « Nous nous opposerons toujours à la guerre et au meurtre de personnes innocentes telles que des femmes et des enfants », a ajouté la même source.
Plusieurs initiatives sont prises par les citoyens dans le monde entier par des manifestations de rue, comme en Europe, aux Etats Unis ou encore par le boycott des produits fabriqués par Israël ou par les multinationales qui soutiennent cette entité, ou encore par le boycott d’activités sportives ou littéraire auxquelles participent des délégations israéliennes.
Face à ce qui relève d’une forme de punition collective et de crimes de guerre, comme le recours à la famine des civils, citoyens et gouvernements doivent utiliser tous les moyens de pression, y compris les sanctions et les embargos, pour faire pression sur l’occupant sioniste, afin qu’il accepte un cessez le-feu et mette fin à ce génocide !
Tel Aviv a perdu la bataille de l’opinion publique et de l’opinion des couches populaires dans les pays traditionnellement acquis à la cause sioniste sous l’argument fallacieux que toute critique contre les sionistes est assimilée à de l’antisémitisme, ce qui les autorisait à tous les abus et à un permis de tuer en toute impunité…. Mais maintenant ce mensonge ne fonctionne plus ; les masques sont tombés. Les massacres de palestiniens par l’armée sioniste du Gouvernement d’Extrême droite dirigé par Netanyahou (menacé d’inculpation pour corruption) sont dénoncés par des manifestants même à Tel Aviv. Ils demandent sa démission et réclament la fin de l’opération militaire israélienne à Ghaza un « cessez le –feu », la libération pour la Palestine « Free Palestine ! » et « la protection des enfants à Rafah).
Cette perte de l’opinion publique et l’érosion du soutien inconditionnel de l’Occident collectif à Israël, sont des signes que ce dernier a déjà perdu la guerre et qu’il devra renoncer à ses projets de raser Ghaza et d’exterminer ses habitants afin de s’emparer de ses terres pour installer de nouvelles colonies juives et s’approprier ses richesses gazières sous marines.
Par Houria Ait Kaci
