A la une, Édito

La cause palestinienne et l’équation algérienne

Ce mardi 19 décembre 2023, est le quatrième anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Tebboune, marquant le retour à la légitimité constitutionnelle dans la foulée du Hirak béni, ayant mis fin à la vacance du pouvoir et à la main basse d’El Issaba sur le devenir du pays.
Quatre ans après, Algérie54 revient sur les acquis de la diplomatie algérienne sous la sage direction du président Tebboune. Et pour mieux illustrer ces acquis, nous expliquons dans cet article, le rôle que joue l’Algérie dans le soutien indéfectible au peuple palestinien pour   le recouvrement de son indépendance, loin du tapage médiatique et des clichés des slogans stéréotypés et consommés du passé. Le président Tebboune en septembre 2020, moins d’une année après son intronisation à la haute magistrature du pays, avait clairement souligné que l’Algérie ne normalisera jamais avec l’entité sioniste, en pleine effervescence et course contre la montre pour parapher les Accords d’Abraham, et la mise en oeuvre du deal du siècle initié par l’ancien président américain Donald Trump, synonyme d’enterrement de la cause palestinienne, et de l’édification d’un Etat palestinien sur les frontières du 4 juin 1967, et la ville sainte  d’El Qods, comme capitale. La sortie du président Tebboune, qui n’a pas hésité à qualifié la causepalestinienne comme cause nationale algérienne, emboîtant le pas à son prédécesseur le Feu Houari Boumediene, qui avait souligné un jour que l’indépendance de l’Algérie est incomplète tant que la Palestine n’est pas libérée, après avoir souligné que l’Algérie est avec la Palestine à tors ou à raison, a travaillé inlassablement dans la discrétion pour l’organisation de la famille arabe autour de la question centrale de la libération de la Palestine, dans un sommet arabe rassembleur. Cet objectif avait été atteint en novembre 2022, une date fort symbolique, coïncidant avec le 68ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution du premier novembre 1954. Ce sommet ne pouvait être tenu sans la réunification des rangs des palestiniens autour d’une feuille de route permettant le droit au peuple palestinien d’édifier son Etat indépendant et souverain sur ses terres spoliées par l’entité sioniste. Et l’Algérie réussira  à le faire en octobre 2022, quelques jours avant le Sommet arabe, avec à la clé la « Déclaration d’Alger ». Ce rebondissement avait permis à la cause palestinienne de sortir de son coma et agonie pour revenir au devant de la scène internationale, avec comme objectif assigné à court terme par l’Algérie de plaider pour l’adhésion de la Palestine comme membre à part entière au niveau de l’ONU, après avoir réussi à expulser l’entité sioniste des couloirs des instances de l’Union Africaine. Une entité sioniste, soutenue par certains régimes fonctionnels comme celui du Makhzen, qui  aspirait à devenir un membre observateur au sein de l’organisation continentale.

L’après 7 octobre, n’est pas celui de l’avant 7 octobre

L’attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement de la résistance palestinienne le Hamas, en plein coeur de la Palestine Occupée, que beaucoup comparent au déclenchement de la glorieuse révolution algérienne du premier novembre,a été un tournant important dans la lutte de la libération de la Palestine. Après plus de 70 jours de bombardements barbares de l’entité sioniste soutenue militairement , financièrement et médiatiquement par les USA et ses alliés occidentaux , et de politique d’extermination. ciblant les enfants, les femmes et les personnes âgées, pour forcer le peuple palestinien à l’exil et une nouvelle « Nakba » comme en 1948, la résistance palestinienne tient la dragée haute et détruit le mythe de cette entité sioniste invincible. L’ouverture de nouveaux fronts au sud libanais par le mouvement de la résistance libanaise le Hezbollah, et le mouvement Houthi, dans la mer rouge ciblant les navires de l’entité sioniste et ceux destinés à approvisionner ses ports, sont de bonne augure pour l’objectif principal celui de la libération de la Palestine, même si certains Etats fonctionnels, connus pour leurs accointances avec l’entité sioniste, et leur maître américain, tentent de revenir au statu-quo de l’avant 7 octobre, et l’entêtement à négocier avec une entité qui n’a jamais respecté le droit international ou respecté même les accords qu’elle avait signés, comme ceux d’Oslo, datant de 1993, et qui demeurent lettres mortes, avec cette politique sioniste de colonisation qui a bouffé tous les territoires palestiniens de la Cisjordanie, soutenue par le mutisme de la communauté internationale.

Une position historique de l’Algérie

L’audience accordée ce dimanche 17 décembre par le président Tebboune au Secrétaire du Comité central du mouvement palestinien Fatah, le Général-Major Jibril Rajoub, en présence de hauts responsables algériens, est révélatrice au rôle que joue l’Algérie pour l’édification d’un Etat palestinien. Sur ce plan, il est clair, que les déclarations du président Tebboune faites, il y a quelques jours, qualifiant le mouvement Hamas de mouvement de résistance et non d’organisation « terroriste », n’en déplaise à certains régimes arabes fantoches et Etats fonctionnels, qui veulent étouffer la cause palestinienne, en se précipitant à se soumettre sous l’OPA sioniste, via les accords d’Abraham, comme le régime du Makhzen, ou celui des Emirats Arabes Unis, dont le Croissant Rougede ce pays vient d’être éclaboussé par un scandale d’espionnage au profit de l’entité sioniste, révélé par des médias libanais de la résistance, n’ont pas été du goût de certains régimes qui voulaient revenir à l’équation de l’avant 7 octobre et maintenir encore la cause palestinienne « prisonnière » de leur soumission au diktat américano-sioniste. Et pour mieux comprendre la nouvelle donne, il est important de souligner que la résistance palestinienne qui mène le bal de la libération et de la confrontation armée avec l’ennemi sioniste à Gaza, est un mouvement islamo-nationaliste, qui n’a rien à avoir avec le mouvement de l’islamisme international qui a trouvé refuge au Qatar et en Turquie, dans la foulée de la destruction des Etats Nations appelé « Printemps arabe ». Et ce n’est pas un hasard, si le partisan de l’islamisme international Abderrazek Makri, est sorti pour s’attaquer aux autorités du pays, en plaidant la cause de ses employeurs qui voulaient maintenir la question palestinienne comme fonds de commerce entre leurs mains. Les Yahya Sinwar, Abou Obeida,et Mohamed Deif, sont de plus en plus convaincus que le terre qui a été spoliée par la force doit être récupérée par la force. Les négociations avec l’entité sioniste n’aboutissent en rien dans la mesure ou cette dernière n’a jamais respecté ou appliqué le droit international, d’ou l’appel du pied de Jibril Rajoub, un des membres de l’aile radicale du Fatah et un des fidèles lieutenant du Feu président Yasser Arafat. Il est clair, que l’ouverture d’un nouveau front en Cisjordanie Occupée avec la fin de la coordination sécuritaire avec l’entité sioniste, et l’implication de 60000 policiers palestiniens armés à côté des mouvements palestiniens de la résistance, ouvrira de nouveaux horizons à la lutte armée palestinienne et mettra fin aux illusions et concessions du chef de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, préoccupé plutôt par son « pouvoir » que de l’objectif de la libération de toute la Palestine. Un scénario que l’Algérie a vécu durant sa guerre de libération avec ces « politiques » qui voulaient négocier « la paix des braves » avec le général De Gaulle, et ceux qui voulaient poursuivre la lutte armée jusqu’à la libération de tout le territoire algérien et le recouvrement de l’indépendance. Aujourd’hui, tous les regards sont braqués sur l’Algérie, dont certains médias sionistes, occidentaux et arabes avaient annoncé qu’elle accueillera les dirigeants du Hamas.  La visite à Alger de Jibril Rajoub inaugure un déplacement tectonique stratégique du centre de gravité de la question palestinienne du Moyen-Orient vers l’Algérie. Cela va éliminer les pressions sur le Qatar , les tentatives saoudienne et émiratie d’avoir la mainmise sur l’Autorité palestinienne, l’élimination de l’Égypte et de la Turquie de l’échiquier et finalement le refus assuré de notre pays qu’aucune pression d’où qu’elle vienne ne puisse aboutir à infléchir sur les futures décisions des factions palestiniennes. À l’aune du poste de membre non permanent au conseil de sécurité à notre pays dont la mission sera entamée au début du mois prochain , ainsi que la bataille qui se joue actuellement en Afrique pour l’obtention de notre continent de 2 sièges permanents au même conseil de sécurité , à l’aune donc de ces paramètres et ces enjeux ,notre pays va être au centre d’intérêt et le point focal du Monde.Et comme diraient les joueurs de pétanque, les autorités algériennes l’ont jouétrès fine.De main de Maître.

 

 

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