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Le G77 en sommet à Cuba

Par Nora Abdelkrim

Créé en 1964, le G77 qui regroupe en réalité, aujourd’hui, 134 pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, s’est  réuni les 15 et 16 septembre à Cuba. La  Chine est invitée comme observateur et représentée  par Li Xi, membre du comité permanent du bureau politique du PC chinois. Une trentaine  de chefs d’État assistent au sommet, dont le Brésilien Lula da Silva, le sud-africain Cyril Ramaphosa, le Colombien Gustavo Petro ou l’Argentin Alberto Fernandez, ainsi que l’Iranien Ruhollad Dehghani Firouz Abadi, chargé des affaires scientifiques et technologiques de son pays. Les débats ont été ouverts par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. 

Cette rencontre placée sous le thème « Défis actuels du développement, le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation », se tient après une série de sommet qui se sont réunis cet été sur divers sujets, mais avec l’intention non dissimulée de sortir de l’hégémonie occidentale, d’entrer dans une ère de multipolarité et de favoriser l’émergence de ce « nouvel ordre économique mondial »  initié au cours de la Conférence d’Alger des Pays Non-alignés en 1973 et adopté par consensus par l’Assemblée générale des Nations unies le 1er mai 1974 qui n’a jamais vu le jour du fait de l’opposition active des puissances industrielles capitalistes.  « La survie des pays du nord dépend de ce qui se passe dans les pays du sud, a déclaré Bruno Rodriguez ministre cubain des Affaires étrangères. On doit survivre ensemble dans le cadre d’un système international sinon même les milliardaires vont périr ».

Cuba qui assure la présidence tournante du G77 pour deux ans, a appelé les participants à lutter contre « les intérêts mesquins de ceux qui veulent maintenir inchangé l’ordre injuste économique actuel ». Il rejoint en cela les conclusions du sommet des BRICS et d’autres sommets ou rencontres multi- et bilatérales qui se sont déroulés dans les derniers mois, comme le sommet de Saint-Petersbourg Afrique-Russie, en juillet. À ceux qui ironisent sur la multiplicité des sommets réunis ces trois derniers mois, Antonio Guterres répond qu’elle « reflète la croissante multipolarité de notre monde », soulignant que le G77 est « le plus grand groupe de pays sur la scène internationale ». Il représente, en effet,  80 % de la population mondiale. 

Pour Cuba, toujours soumis au blocus américain et qui connaît une crise économique parmi les plus graves, le sommet est l’occasion d’apparaître sur le plan diplomatique international comme interlocuteur valable et représente une reconnaissance par la majorité des États de la planète face aux États-Unis qui, depuis soixante ans, martyrise ce petit pays des Caraïbes. 

                                                                                                                                                                                    

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