Contribution

ANALYSE

Le génocide annuel des travailleurs perpétré par les capitalistes

Dans le monde occidental, fondé sur l’hypocrisie morale et l’imposture démocratique, la sensibilité à géométrie variable, il est de bon ton de dénoncer le « féminicide », ce concept idéologique inventé par les féministes hystériques misandres. Or ce néologisme n’a aucune valeur, ni juridique, ni scientifique, ni philosophique.

Par Khider Mesloub

Dans le monde occidental, fondé sur l’hypocrisie morale et l’imposture démocratique, la sensibilité à géométrie variable, il est de bon ton de dénoncer le « féminicide », ce concept idéologique inventé par les féministes hystériques misandres. Or ce néologisme n’a aucune valeur, ni juridique, ni scientifique, ni philosophique.

Confectionné avec le mot femme et le suffixe « -cide » (du latin caedere, qui signifie tuer), ce néologisme désigne le meurtre d’une femme « en raison de son sexe ». Ce mot « féminicide » ne figure pas dans tous les dictionnaires du fait de sa définition controversée. 

Au reste, le concept n’existe pas en droit pénal. Le droit utilise le concept d’« homicide conjugal » (du latin homo désignant le genre humain) pour caractériser ce type de crime, commis aussi bien par le conjoint ou la conjointe.

Contrairement aux assertions féministes pétries d’idéologie misandre, le meurtre d’une femme commis par son conjoint est qualifié d’un crime passionnel, et les États-Unis le désignent sous l’appellation de violences domestiques (les hommes sont aussi victimes de cette violence).

Selon ce féminisme bourgeois, parler de féminicide, c’est transformer un fait divers en fait social. Cette lecture « genrée » d’un homicide est une entreprise idéologique destinée à assigner un caractère social, de surcroît spécifiquement féminin, à un fait divers sociétal. 

Cette lecture genrée dégénérée est le pendant inversé de la conception dominante consistant à réduire les phénomènes sociaux et politiques éminemment humains à des faits divers sociétaux insignifiants. De fait, par cette entreprise de manipulation idéologique féministe, on politise un fait divers mais on dépolitise un fait social. Voire on l’ignore.

Il en est ainsi du « génocide des travailleurs » commis, dans l’indifférence générale orchestrée par le capital, dans l’univers carcéral des entreprises, des destructions psychologiques systématiques perpétrées sur les lieux de travail contre les salariés par leurs employeurs. 

Sans absolument cautionner ni encore minorer le dramatique problème de violences perpétrées contre les femmes, on voudrait en effet dévoiler cette violence meurtrière encore plus dramatique et massive infligée à des millions de femmes et hommes dans le monde, sans soulever ni indignation ni protestation. Au contraire, personne n’en parle. Il n’existe aucune organisation qui combat ces viols psychologiques, ces violences managériales, ces harcèlements patronaux, ces génocides professionnels quotidiens perpétrés à petit feu dans le silence complice général. 

Il s’agit de la violence létale subie au travail, dans toutes les entreprises. Cette «violence professionnelle» tue et handicape des centaines de personnes par jour. Et qui meurt ? À 99 %, ce sont les ouvriers. Et les secteurs où l’on meurt le plus sont toujours les mêmes, notamment la construction et l’agriculture, où active une massive main-d’œuvre immigrée, entre autres clandestine, employée au noir. Des secteurs pour lesquels les gouvernements des pays occidentaux, notamment la France et l’Allemagne, viennent de voter des lois permettant le recrutement et la régularisation des travailleurs étrangers. 

Qui sait que les accidents du travail tuent un travailleur (sans distinction de sexe) toutes les quinze secondes ? Soit 6 300 personnes par jour. Au total, chaque année, 2,3 millions d’hommes et de femmes travailleurs sont tués sur leur lieu d’exploitation pour cause d’absence de mesures de sécurité, d’incurie criminelle des patrons. Il s’agit d’un véritable prolétariacide.

Sans compter les autres millions de travailleurs blessés, déclarés inaptes à vie. Véritable génocide pathologique perpétré dans les entreprises dans l’indifférence générale. Sans oublier toutes les autres formes de harcèlements infligés quotidiennement aux salariés dans les entreprises. Les brimades. Les suicides. L’aliénation. Les inégalités entre travailleurs «intellectuels» (grassement rémunérés) et les travailleurs manuels (misérablement payés), entre concepteurs (valorisés) et exécuteurs (méprisés).

De cette inégalité entre travailleurs intellectuels et manuels, personne n’en parle, ne la condamne. De même, l’inégalité des richesses entre la minoritaire classe dominante parasitaire et la majoritaire classe laborieuse, personne ne la dénonce. Elle est démocratiquement légalisée, moralement naturalisée, anthropologiquement ontologisée.

Les ouvriers, déclarés officiellement victimes « d’accidents mortels du travail », n’ont pas été malchanceux, mais simplement sacrifiés par le capital sur l’autel de ses profits. C’est l’exploitation du travail salarié qui est à la base de l’insécurité de la vie prolétarienne, de la mort de millions de travailleurs. 

Les capitalistes ne disposent pas seulement de ce pouvoir discrétionnaire de donner ou de refuser du travail aux ouvriers, seul moyen de survie dans la société capitaliste où tout s’achète même l’air qu’on respire, ils disposent également de la vie des travailleurs, actifs ou chômeurs, « autochtones » ou « allogènes », qu’ils peuvent à leur guise abréger par sa mise à mort dans leurs bagnes industriels ou les champs de bataille. 

Le capitalisme est mortifère. Il pollue. Il est raciste, sexiste, impérialiste, toxique, nocive, pathogène, viral, létal, belliciste, génocidaire.  Récemment, il a également prouvé qu’il est incapable de venir à bout d’un simple virus, du fait de sa sénilité, sa décadence. Le Covid a permis de dévoiler l’état de morbidité avancée du capitalisme, devenu dangereux pour l’humanité. Car, non seulement il a, depuis sa création, prouvé son incapacité congénitale à nourrir l’humanité, mais aujourd’hui il démontre notoirement son inaptitude à protéger l’humanité des maladies, notamment en raison du démantèlement des structures sanitaires et infrastructures hospitalières, opéré ces dernières décennies.

Le capitalisme est le système le plus irrationnel et barbare de l’histoire car, quoique pourvu d’une technologie productive extraordinaire, il est incapable de nourrir dignement l’humanité, lui offrir des conditions de travail et d’existence décente. Au contraire, il livre quotidiennement et périodiquement l’humanité à la mort, par les famines, les maladies et les guerres génocidaires. 

Khider MESLOUB 

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