A la une, Contribution

Le Parlement Européen, partie civile dans l’affaire du «MarocGate».

Par Mohamed El-Abassi. 

Qui aurait cru qu’une assemblée de députés européens se présente en accusateur, non pas contre un autre peuple, ni contre une institution, mais contre certains de ses propres députés de la maison de verre à Strasbourg comme à Bruxelles ?

C’est donc les députés au nombre impressionnant de 701, depuis le Brexit, représentant 447,7 millions de citoyens européens vivant dans 4 millions de km², qui s’estiment être victimes d’une infraction commise par des députés responsables d’avoir été corrompus par  le Makhzen.

Ce petit-nouveau-grand pas du Parlement Européen est historique car il rappelle ses propres balbutiements dans un autre combat contre la commission européenne et sa bureaucratie conservatrice pour le partage du processus décisionnel. Il s’inscrit dans la logique historique des leaders européistes ayant comme seul idéal la construction de l’édifice institutionnel d’une Europe unitaire et faire triompher le droit communautaire.  

C’est ainsi que ce long processus inaccompli de la prééminence du droit sur le politique avait séduit bien des observateurs et acteurs politiques extra-européens, notamment, africains, qui n’auront, hélas, fait que copier dans une architecture institutionnelle dévoyée par l’actuelle commission africaine, une appellation générique au moment où l’Union Africaine est appelée à se faire par ses peuples et pour ses peuples.

Bref de diversion !

En revenant au sujet, Il est à espérer que ce réveil du Parlement Européen ne sera pas contrarié par les injonctions souverainistes de certains Etats membres qui empêchent, depuis sa création, l’union européenne, de progresser comme une organisation supranationale et de s’affirmer en tant qu’acteur indépendant sur la scène internationale.  

Cette décision ne manquera pas de provoquer une onde de choc au sein du Conseil Européen pendant qu’il se démène à produire une position consensuelle sur la guerre russo-ukrainienne. Et l’on comprendra de la suite de cette démarcation politique et populaire du Parlement Européen par rapport à des comportements d’intérêt égoïstes de certains députés corrompus, et des positions diplomatiques officielles de certains Etats membres complices d’un fait de corruption documenté qui défraie la chronique internationale, le futur de l’Union.

Une interrogation autant pertinente qu’incontournable sur le sens que veulent donner les peuples européens, les Etats membres de l’Union européenne, la commission européenne et le Conseil Européen, à la démocratie et aux valeurs de l’Europe des peuples. 

Ou bien que l’Union Européenne, institutions intergouvernementales et Parlement Européen, le seul organe élu, soient en symbiose, pour faire triompher le droit et la légalité internationale, ou bien qu’ils soient complices du non droit et de la corruption makhzénienne.

 

 

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires