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TRIBUNE

Le socialisme français porte en lui le sionisme comme la nuée porte l’orage. (1e Partie)

Le président de l’internationale communiste Grigori Zinoviev a réussi à réunir 2000 délégués dans le premier congrès des peuples d’orient de l’histoire (aussi appelé congrès de Bakou) qui se tint du 1e au 8 septembre 1920 dans la ville de Bakou.

Mohamed Belhoucine*

 (Citation de Jean Jaurès que j’ai reformulée, capitalisme en socialisme et guerre en sionisme).

Le président de l’internationale communiste Grigori Zinoviev a réussi à réunir 2000 délégués dans le premier congrès des peuples d’orient de l’histoire (aussi appelé congrès de Bakou) qui se tint du 1e au 8 septembre 1920 dans la ville de Bakou.

Le président de l’international communiste, à l’époque Grigori Zinoviev parfaitement informé, s’est exprimé de façon cinglante sur le socialisme français comme étant un pan et un relai du colonialisme et qui ne répond pas à la vision et à la lutte des peuples opprimés contre l’impérialisme. Ce sont les peuples opprimés, colonisés qui peuvent aussi montrer de nouvelles formes et actions qui sont le produit de leur propre expérience et qui démontrent la capacité du marxisme à étendre son analyse.

Quand j’ai commencé mes investigations je suis resté sidéré par la teneur des éloges incongrus et quasi-unanimes prodigués à l’attention de Jean Jaurès (sur une échelle chronologique). 

Grigori Zinoviev doté de grandes capacités d’anticipation a compris qu’il y a une continuité et même chronicité idéologique linéaire du parti socialiste français, du colonialisme au sionisme (le sionisme à l’époque était encore embryonnaire).

À la création en 1905 de la SFIO, sous la direction du quatuor majeur du socialisme français, Jules Guesde, Jean Jaurès, Édouard Vaillant et Paul Lafargue, la SFIO allait devenir le parti socialiste en 1969, qui n’avait rien de socialiste, car le grand tournant idéologique allait se faire en 1971 au Congrès d’Epinay, les socialistes français trahissent une seconde fois la doctrine socialiste. Du sionisme aux réformes.

Le Parti socialiste va devenir un parti de réforme au lieu d’être un parti de luttes de classes et de révolution. La SFIO dans son programme, avait pour mission de socialiser les moyens de production et d’échange, c’est-à-dire de transformer la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste, et pour moyen l’organisation économique et politique du prolétariat. Par son but, par son idéal, par les moyens qu’il emploie, le parti socialiste depuis 1971 est à contre-courant de l’idéal socialiste de la SFIO, va poursuivre sans relâche la réalisation des réformes immédiates à condition qu’elles ne rentrent pas en conflit avec le grand capital ce qui est à l’opposé des revendications de la classe ouvrière.

Ce socialisme révisé et revisité se fera sous la surveillance des sionistes socialistes juifs, traditionnellement les suppôts du Grand Capital, de l’aveu même de leur chantre et nouvelle progéniture, le pape ultra libéral et transhumaniste, l’israélien Yuval Noah Harari (né en 1976).

Harari sera l’instigateur d’une nouvelle normalité (qui recoupe tous ses 6 ouvrages) visant à établir un nouvel ordre mondial. Dans tous ses ouvrages, Harari de façon subreptice et insidieuse, s’attèle à ne pas considérer le conflit israélo-palestinien comme une anomalie humaine, mais plutôt comme une anomalie normale, qui ne trouve sa solution (le conflit) que dans sa fusion dans le transhumanisme.

Harari sera le défenseur du noyau de l’idéologie sioniste : il n’y a pas de solutions collectives, il n’y a que des solutions individuelles.

Dans l’approche de Harari, il n’existe aucune universalité du droit et évacue le droit international aux calendes grecques et par ricochet la cour de justice internationale. Nous assistons alors à un patchwork de débilités, de sottises et de simagrées débitées par ce petit professeur d’histoire, puisées dans l’histoire très orientée, selon une grille talmudiste, sélective et arbitraire au service du dessein sioniste. A ce titre, les ouvrages de Harari vont bénéficier d’une publicité massive et universelle, maintenus dans les présentoirs de toutes les librairies du monde durant plus d’une décennie, du jamais vu, grâce au concours des maisons d’édition appartenant aux 2 majors mondiaux les fonds d’investissement BlackRock et Vanguard.

C’est Jean Jaurès, socialiste non accompli, qui est à l’origine et à la source de ce changement de cap idéologique du socialisme français, dès la création de la SFIO en 1905 !

Depuis la conférence de Berlin (1881-1884), la matrice idéologique du parti socialiste français est ancrée dans un imaginaire colonialiste qui ne pouvait que l’orienter vers le soutien au mouvement sioniste.

Jaurès n’a jamais dénoncé la colonisation comme système. « Ces peuples sont des enfants » même s’ils sont « loin d’être sots », dit-il en 1884, à propos de peuples colonisés auxquels il convient d’apporter « quelques notions très simples de langue et d’histoire française, de commerce, de christianisme pour que réussisse l’œuvre difficile de conquête morale et d’assimilation ».

(Source : Conférence pour l’Alliance française à Albi, 1884, Œuvres de Jean Jaurès, tome 1, Fayard, Paris, 2009, p. 443).

Dix ans plus tard, lors du conflit franco-anglais de Fachoda en 1898, Jaurès récidive et défend « le droit certain de la France à s’ouvrir un débouché, de l’Afrique centrale vers le Nil ». (Voir, Fachoda et la paix du monde, Œuvres de Jean Jaurès, tome 7, volume 2, Fayard, Paris, 2011, p. 140).

De même, en 1903, il défend la thèse selon laquelle « l’occupation morale du Maroc par la France sera un prolongement de la généreuse politique arabe qu’il faut développer en Algérie ». (Source : La France et le Maroc, Œuvres de Jean Jaurès, volume 2, Rieder, Paris, 1931, p. 47).

En 1911, soit trois ans avant son assassinat par Raoul Villain, il continue à défendre l’idée d’un accord sur le projet colonial articulé à un désaccord sur la méthode : « La civilisation européenne se répand et doit se répandre sur le continent noir. Je n’ai jamais contesté pour ma part la nécessité, l’idéal, la beauté de cette pénétration. Nous n’avons différé et nous ne différons, au Maroc ou ailleurs, que sur les méthodes, mais je ne jette pas un regard de dédain sur l’œuvre commencée. Je ne l’enveloppe pas d’un anathème sans nuance », (source : discours à la chambre des députés du 6 avril 1911, Œuvres de Jean Jaurès, tome 17, Fayard, Paris, 2014).

Les thèses de Jaurès l’emportent définitivement au sein de la SFIO à partir de 1908. Les socialistes ne bougeront plus de cette position : la défense d’une colonisation « humanisée », et de son prolongement naturel, le sionisme.

Jean Guesde géant du vrai socialisme français.

Certes à l’époque, il y avait Jean Guesde, géant du socialisme français qui était sans équivoque et sans faille sur la question coloniale, et ne cessait de le dénoncer comme irréformable, à la différence de Jaurès, Jules Guesde condamneen effet la colonisation comme système global de domination : « la colonisation c’est le vol, c’est le pillage, c’est le meurtre, ce sont les crimes commis contre de paisibles populations, pour les profits d’une poignée de capitalistes, avides de gains » voir, Guesde Cité dans Démocratie Nouvelle, n° Spécial, l’Afrique noire vous parle, 1958, p 401.

Dans un document, archives du PS, Jules Guesde condamne les expéditions du Tonkin, de Madagascar et du Soudan. Il faut cependant souligner bizarrement, l’abandon de ses positions anticolonialistes conséquentes à partir de 1912, date à laquelle, il soutient la proposition du député Lucien Deslinières de concessions pour une « colonisation socialiste » du Maroc. Comme quoi, les français sui generis, ont été happés par la mentalité coloniale (voir mon dernier papier).

L’héritage sioniste n’est pas seulement ancien mais aussi ancré dans l’identité colonialiste du socialisme français, elle-même issue de la conviction d’une supériorité culturelle des civilisations européennes sur les autres. Cela ne signifie pas que tous les membres ou électeurs du parti socialiste soient automatiquement sionistes.

*Docteur en sciences physiques, DEA en économie

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