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Législatives anticipées en France: Réactions d’intellectuels

Les résultats du premier tour des législatives anticipées en France tenu ce dimanche 30 juin ont été différemment commentés. Des commentaires et réactions qui convergent au sujet du séisme politique en France engendrant une nouvelle carte politique, dès dimanche prochain au soir à l'occasion de l'annonce des résultats définitifs de ce scrutin qui augure selon plusieurs lectures, un chaos et éventuellement l'effondrement de la 5 ème république.

Les résultats du premier tour des législatives anticipées en France tenu ce dimanche 30 juin ont été différemment commentés. Des commentaires et réactions qui convergent au sujet du séisme politique en France engendrant une nouvelle carte politique, dès dimanche prochain au soir à l’occasion de l’annonce des résultats définitifs de ce scrutin qui augure selon plusieurs lectures, un chaos et éventuellement l’effondrement de la 5 ème république.

Sur le registre, des réactions Algérie 54 a interrogé le journaliste engagé belge Daniel Vanhove,au sujet de sa lecture des résultats annoncés dimanche soir 30 Juin

En gros, plusieurs choses :

– d’abord, il ne fallait pas être grand clerc pour deviner ce que seraient les résultats, la question était de savoir, à quelle hauteur le RN allait-il l’emporter… et la victoire, est claire 

– ensuite, à l’écoute des électeurs qui, ayant remporté le 1er tour, s’expriment de façon plus libre, il apparaît en premier lieu que ce vote est pour eux un rejet massif du président actuel qui après Sarkozy et Hollande, a eu le don de crisper un maximum de Français qui n’en veulent absolument plus… à ce niveau, dira le journaliste belge

Et de poursuivre « je pense que la carrière politique de Macron est terminée (comme Nicolas Sarkozy empêtré dans ses affaires et François Hollande d’ailleurs, qui ne peut plus prétendre à rien d’autre que se présenter dans son fief, mais sans autre perspective)… et c’est un point qu’il ne faudrait pas oublier et sur lequel il faudrait revenir: la responsabilité écrasante des 3 derniers gouvernements qui n’ont cessé d’alimenter par leur mépris de la population, le rejet de cette caste au profit du RN qui habilement a récupéré ce ras-le-bol par des propos tant et plus démagogiques »

Pour Daniel Vanhove « , il y a sans doute le fond du problème français qui est qu’une grande partie de sa population reste viscéralement xénophobe et raciste, et a transféré sa haine des juifs (dont on leur a bien appris que l’antisémitisme n’était pas une opinion mais un délit) aux arabo-musulmans où là, ils peuvent se lâcher… ce qui alimente chez beaucoup d’entre eux, ce ressentiment tjr présent de la non-acceptation d’avoir perdu l’Algérie, et la revanche que d’aucuns espèrent toujours en prendre, à bon compte. Cela étant, rien n’est joué et le 2è tour s’annonce rude… » 

Et de conclure: « la question est maintenant de savoir si les 2 camps peuvent trouver suffisamment de voix de réserves pour augmenter leur score et l’emporter. A ce titre, il est intéressant de lire que le président et une partie de ses lieutenants annoncent « qu’il ne doit pasy avoir une voix pour le RN »… sauf que plusieurs de ses ténors ne partagent pas cet avis…Et personnellement, je crains hélas que le RN l’emporte, parce que je vois mal une majorité de droite passer en 8 jours à gauche  au prétexte de faire barrage au RN dont les tendances se sont déjà retrouvées bien représentées sous les gouvernements Macron »

Dans le même cadre ,Algérie 54 scrute l’opinion de l’intellectuel algérien Boualem Snaoui,et qui n’a pas tardé à mettre en exergue les ingrédients qui ont permis au RN de se propulser à la tête de l’échiquier politique français.

Selon Boualem Snaoui, les premiers signes de cette élection législative 2024, parrainée entièrement par la bourgeoisie française,  est la progression fulgurante des idées d’extrême droite puisque en deux ans le parti de Marine Le Pen gagne 15 points par rapport au premier tour des élections législatives de 2022, où il avait recueilli 18,68% des voix.  En même temps, le RN confirme ses résultats aux élections européennes (31,37%) du 9 juin 2024. 

Au final, la carte électorale présentée par la presse montre une France toute brune, avant même le second tour, et le parti d’extrême droite RN est déjà crédité au moins d’une majorité relative. 

Et de poursuivre « la grande bascule en France a déjà eu lieu, notamment avec une gauche qui appelle à faire barrage au RN et une droite française qui appelle à faire barrage à la gauche. La gauche qui appelait à la fin de la 5ème République, puisque Jean-Luc Mélenchon lui même scandait le « dégagisme », ne veut finalement pas débarrasser le pays de ce système. La gauche,contrairement à ses expressions publiques, trouve son compte dans ce système qui organise les régressions sociales en France et maintient les rapports coloniaux de domination du Nord sur le Sud. La gauche française, si elle était sérieuse dans ses engagements, appelerait au boycott de ces élections « pièges à cons », car elle connait très bien les coins et les recoins de ce système qui fascise les esprits. 

Finalement, la révolution du « dégagisme » promise par la LFI, va peut être arriver par l’extrême droite, note-t-il. 

« Le second enseignement est l’avenir d’Emmanuel Macron au sein du pouvoir. Au mieux, il aura une assemblée hétéroclite sans aucune majorité, et un pays ingouvernable, lui le professionnel du 49.3. Il ne pourra pas tenir les 3 ans restant de son mandat, car une motion de censure de n’importe quel gouvernement prochain a beaucoup plus de chance d’aboutir » insiste l’intellectuel algérien.  

Pour Boualem Snaoui, le grand gagnant de ce théâtre politique est le régime génocidaire de Tel Aviv, qui voit son soutien ancré en France, avec une alliance allant de l’extrême droite aux socio-démocrates du PS. Le royaume du Maroc est aussi vainqueur de ce scrutin, puisque ses soutiens sont aux portes du pouvoir. 

L’Algérie, toujours naïve, sera aussi gagnante puisqu’elle verra le vrai visage de la France coloniale débarrassée du masque d’amitié voilant la face de la classe politique française alliée discrète de l’extrême droite. Elle doit muscler ses forces de défense, pour faire face à l’OAS de retour et en force dans l’hexagone, et qui n’a pour objectif que de refaire une seconde guerre d’Algérie. Ce que l’Algérie n’a pas réussi à faire, c’est à dire récupérer les compétences et la matière grise installée en France, finalement sera peut-être réalisée, grâce à l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. 

« A plus court terme, ce sont les jeux olympiques qui risquent de se jouer sous les nuages des gaz lacrymogène, en prélude à une rentrée sociale renversante » observe-t-il. 

Et de conclure « le risque d’une guerre civile, comme le prévoient certains analystes, n’est pas une vue de l’esprit, et correspond aux déclarations inversées de Xavier Driencourt : « La France s’effondre, entraînera t-elle l’Algérie dans sa chute ? ». 

Interrogé par Algérie54, le « miraculé de Ramallah » le grand reporter et journaliste Jacques-Marie Bourget note à ce sujet pour résumer la situation en profondeur « Je crois que Macron a été mis en place par le monde de la finance pour casser la gauche et le droit social. Il a réussi sa mission. Les industriels et banquiers ont préféré Hitler au Front populaire.

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