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TRIBUNE

L’employabilité et la rente

Aktouf n’est pas allé au fond du problème, persiste dans la tragédie, n’a pas compris et recherché la cause causante de cette employabilité, malgré ses 54 ans de pratique de la science économique au Canada (d’autres pour des raisons alimentaires et esthétiques se sont ralliés totalement à l’économie néolibérale au Canada et se sont retrouvés vénalement porte-plume au service des oligarques en Algérie).

« Tout est arrangé d’après le nombre »

Al-Khwârizmî, savant Persan, ‘’ Abrégé du calcul par la restauration et la 

Comparaison’’

Par Mohamed Belhoucine

Aktouf n’est pas allé au fond du problème, persiste dans la tragédie, n’a pas compris et recherché la cause causante de cette employabilité, malgré ses 54 ans de pratique de la science économique au Canada (d’autres pour des raisons alimentaires et esthétiques se sont ralliés totalement à l’économie néolibérale au Canada et se sont retrouvés vénalement porte-plume au service des oligarques en Algérie).

Le système néolibérale néoclassique a enrégimenté, enrôlé, corrompu et a rendu employable à sa cause les cadres et les économistes ? C’est vrai, mais Aktouf n’a compris que la moitié du problème mais non la cause causante qui l’a générée.

Cette employabilité et soumission sont dues à la totale méconnaissance et défaut d’apprentissage du mode opératoire du calcul de la rente par les « employables », et ce défaut du calcul de la rente constitue l’un des principaux freins à la nécessité de réformer les pratiques et les institutions de l’économie.

Les écoles de commerce et les business schools dans leurs programmes brossent un tableau irréaliste de l’économie, enseignent des techniques financières qui éludent systématiquement le calcul de la rente.

Les ingénieurs, les sociologues, les cadres en général, formatés par les enseignements de l’école néoclassique néolibérale, ont développé une ‘’incapacité éduquée’’ (formatés et décérébrés) à comprendre certaines questions qu’elles auraient pu comprendre si elles n’avaient pas eu cette formation.

Il faut clamer en profondeur, l’employabilité, l’embrigadement et « l’incapacité éduquée » des économistes et des cadres ‘’organiques’’, sont enrobés par cette incapacité, acquise ou apprise, de comprendre ou même percevoir un problème, et encore moins une solution, parce qu’ils avaient été formatés, décérébrés et transformés en factotums des intérêts des rentiers. Sous la pression des hommes d’affaires et de leurs pairs employés, les experts titrés docteurs honoris causa seront enclins à accepter des explications qui s’écartent des concepts fondamentaux et invariants de l’école économique classique (priorise l’économie industrielle et agricole, c’est-à-dire la création de richesse).

Il faut revenir aux fondamentaux.

La consommation et la production constituent l’économie « réelle », tandis que la monnaie et les prix – et la dette- ne sont qu’un moyen de faire circuler les biens st les services, et non pas une charge de la dette. L’endettement est une question de choix – consommer dans le présent plutôt que plus tard, ou investir pour faire un profit, et non de dettes improductives fondées sur des frais économiques de rente.

Pourtant, la monnaie et le crédit sont des dettes, et les dettes déterminent qui reçoit quoi, et comment les revenus sont distribués ou siphonnés. En excluant cette ligne d’analyse, l’approche traditionnelle détourne l’attention de la spéculation financière et des frais généraux de la dette.

Les propriétaires, les banquiers, les promoteurs immobiliers, les revendeurs de voitures, les assureurs, les spéculateurs boursiers, les assureurs, le manquement à l’impôt généralisé (faute de numérisation), l’économie informelle, le trabendisme etc.. et autres rentiers ont la crainte que le concept de rente ne soit utilisé pour limiter leurs gains.

La rente foncière par nos promoteurs immobiliers (un des secteurs de prédilection de la création de la rente) par exemple est capitalisée sous forme d’hypothèques et payée aux banquiers. Le refus de la distinction classique entre valeur (de production) et prix a été mené par la tradition « pragmatique » de l’analyse européenne de l’offre et de la demande (économie néoclassique). C’est de cette tradition que sont nés les écoles de commerce et les business schools qui enseignent comment faire l’argent en créant des péages financiers sans augmenter les pouvoirs productifs de la société.

Les intérêts rentiers étaient derrière l’étroitesse d’esprit qui ignore le caractère prédateur de la rente et des intérêts. Ce biais pro rentier approuve les pratiques qui saignent à blanc le noyau économique productif au profit d’une classe néo-rentière.

A mon niveau, j’ai dressé tout le modus operandi pour qu’un nouveau plan comptable national soit élaboré, en faisant de façon fine et étayée, la distinction capitale entre la rente et la création de richesse ou de production et démontré par ricochet toute la fausseté du calcul du Produit intérieur brossé actuellement à tort par nos gouvernants (Le PIB doit regrouper stricto sensu que la sommation de la création de richesse à l’échelle nationale sans que les produits de la rente ne soient incorporés). Le calcul du produit intérieur brut est faux car il se retrouve dans l’impossibilité de faire le distinguo entre rente et production de richesse, nos gouvernants naviguent à vue et par conséquent toutes leurs décisions sont biaisées et lacunaires. 

Mohamed Belhoucine

Dr en Sciences Physiques et DEA en économie

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