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Les jubilations de leurre du Makhzen.

Mohamed El-Abassi
Le scénario d’une reconnaissance de leurre par l’entité sioniste de la présumée « marocanité du Sahara Occidental » obéit dans la forme, le fond, et selon un « modus operandi » identique à l’alignement sur la thèse de « l’autonomie marocaine » par un autre premier ministre, Pedro Sanchez d’Espagne : Une lettre livrée au monarque qui se charge, à son tour, de la rendre publique par les moyens de propagande de son palais croyant accomplir de ses propres mirages, un miracle du fait accompli au Sahara occidental. Par delà, son impact nul et non avenu quant à sa légitimité et son fondement juridique, le procédé ainsi adopté, en dit long et, sur la valeur de cette déclaration et sur sa crédibilité.
Une lettre d’un premier ministre d’un système d’apartheid étant, lui-même illégitime, adressée au monarque marocain est l’objet d’une opacité, à tout le moins douteuse, sur les considérations d’un processus aux causes, ses motivations et des clauses d’un deal tenu secret. Un tel saut politique aurait été laissé à l’entité sioniste de le proclamer, haut et fort, qu’un communiqué du cabinet royal qui a appris, par cœur, une missive que rien n’indique qu’elle ne fût scellée et secrète comme celle du premier ministre espagnol.
La témérité et le gout du scandale habituel du Makhzen est une plausible explication quant à son penchant maladivement opportuniste et obsessionnellement déterminé dans sa politique du fait accompli. Force est de croire que cette missive rendue publique par des voix détournées n’est en fait que l’illustration d’une négociation au forceps pour parvenir à un deal léonin dans lequel rien n’indique qu’il ne soit au détriment des intérêts du peuple marocain et de sa dignité d’abord, sachant que l’entité sioniste aura auparavant et sciemment fait mûrir le Makhzen pour atteindre son objectif surtout quand il s’agit de traiter avec de vulnérable partenaire tout aussi illégitime qu’elle l’est. Sa voracité et son expansionnisme territorial marque ainsi, pour la première, dans son histoire coloniale, une enjambée géographique, en dehors de la Palestine, par-dessus tous les autres pays du grand Maghreb Arabe résistants et résilients pour une mainmise stratégique sur le devenir du Maroc en espérant se métastaser en Afrique du Nord.
Telle peut être le sens à donner à donner à la reconnaissance sioniste : Offrir un pion pour avaler un roi ! Dans les deux cas, sioniste et espagnol, comme dans la reconnaissance par un certain « tweet » de l’ex- président Trump, le déni du droit du peuple du Sahara Occidental à l’autodétermination, n’est que le résultat d’un chantage ou d’un deal secret et non pas un acte politique de principe et de conviction fondé sur le droit international et la légalité. Les conséquences de ces lettres à l’encre délébile et débile aura à l’avenir des conséquences autrement plus fatalement irréversibles dans l’intérieur du Maroc et rien dans le devenir du conflit du Sahara Occidental, qui demeure une question de décolonisation à parachever à travers un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

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