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ANALYSE, DÉCRYPTAGE

L’«euthanazie» : l’Europe renoue avec son rituel culte du meurtre collectif planifié (II)

Au plan de l’éthique, selon les règles de déontologie, le corps médical n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort d’un malade. Cependant, dans les faits, est pratiqué ce que l’on peut qualifier de « lente euthanasie ». On distingue deux formes d’euthanasie : l’euthanasie passive et l’euthanasie active. Dans la première forme passive, devant un malade jugé incurable, le corps médical cesse tout traitement devenu inopérant, et débranche éventuellement les appareils de survie.

Par Khider Mesloub

Au plan de l’éthique, selon les règles de déontologie, le corps médical n’a pas le droit de provoquer délibérément la mort d’un malade. Cependant, dans les faits, est pratiqué ce que l’on peut qualifier de « lente euthanasie ». On distingue deux formes d’euthanasie : l’euthanasie passive et l’euthanasie active. Dans la première forme passive, devant un malade jugé incurable, le corps médical cesse tout traitement devenu inopérant, et débranche éventuellement les appareils de survie.

L’euthanasie dite passive est assimilée juridiquement (jusqu’à sa dépénalisation récente) à une abstention volontaire de porter assistance à une personne en péril. Aussi est-elle punissable d’une peine d’emprisonnement. Dans la seconde forme active, à la demande expresse du malade désireux de mettre un terme à sa vie, un parent ou un médecin l’aide à mourir.

L’Europe planifie l’euthanasie de ses vieux et surnuméraires

« La vieillesse est un naufrage. » avait dit Chateaubriand. Mais est-ce une raison pour favoriser son chavirement létal, la précipiter dans l’Outre-tombe, comme semble le planifier les pays européens avec la légalisation de l’euthanasie ? 

Tout s’est passé comme si la mort de ces millions de « vieux » avait été délibérément provoquée par l’incurie de la gestion sanitaire, matérialisée par l’absence de mesures de prévention efficaces destinées à protéger les maisons de retraite, et la défaillance de matériels médicaux dans les hôpitaux. Autrement dit, par la faillite de l’État, illustrée par ses manquements condamnables, sa gabegie funeste. Dans la plupart des pays occidentaux, la responsabilité de l’État dans cette tragédie de l’épidémie euthanasique est manifestement avérée, sa culpabilité établie.

Certes, ce n’est pas la première « civilisation capitaliste » occidentale à s’adonner au rite de l’élimination des « vieillards », même si ce n’est pas pratiqué de manière ritualisée, permanente, officielle, mais circonstancielle comme lors des deux Guerres mondiales où le grand capital occidental avait sacrifié plus de 80 millions d’individus (cette fois de tous âges et en bonne santé) afin de déterminer quelle puissance impérialiste aurait l’hégémonie sur l’économie mondiale (tels sont les véritables mobiles de l’actuelle guerre généralisée démarrée en Ukraine). D’autres sociétés archaïques se Il faut rappeler qu’avec la pandémie de Covid-19, dans les pays occidentaux les personnes âgées furent les principales victimes du « virus », décédées dans les hôpitaux sous-équipés ou les maisons de retraite transformées en mouroir. Mortes faute de soins. livraient à ces sacrifices des aînés. En effet, dans certaines sociétés primitives, les « vieux » étaient abandonnés.

Les Yakoutes, en Sibérie, expulsaient leurs aînés. Les Koriaks, les éliminaient. Les Esquimaux les laissaient périr dans la neige. Les Tchouktches les étranglaient après leur avoir réservé un ultime hommage offert sous forme d’une cérémonie festive. D’autres les bannissaient, livrés à eux-mêmes en pleine nature.

Curieusement, cette « euthanasie européenne » des personnes âgées et vulnérables, préalablement opérée à la faveur de la pandémie de Covid-19, destinée à se généraliser grâce à sa légalisation, a une résonnance historique avec une opération de l’État nazi appelée l’Aktion T4, programme d’extermination de plus de 300 000 Allemands handicapés physiques et mentaux. L’Aktion T4, appelé aussi « programme d’euthanasie » est un véritable protocole d’élimination des handicapés physiques et mentaux mis en œuvre dès 1939 à la demande expresse d’Adolphe Hitler. À cet égard, ironie de l’histoire linguistique, il n’est pas inutile de relever que le terme euthanasie contient le mot (son) nazi (euthanazi), comme l’a écrit Lionel Chrzanowski : « De l’euthanasie à l’État nazi, il n’y a que quelques lettres d’indifférence ».

L’État nazi voyait ces personnes comme une charge pour la société, n’ayant aucune utilité pour la nation. Les personnes à exterminer étaient sélectionnées par les médecins et réparties en trois groupes : celles souffrant de maladie psychologique, de sénilité ou de paralysie incurable, celles hospitalisées depuis au moins cinq ans ; et enfin celles internées comme aliénés criminels, les étrangers et celles qui étaient visées par la législation raciste nationale-socialiste. Dans l’optique des nazis, les faibles d’esprit et tuberculeux, les enfants atteints de malformations et les vieillards malades, étaient des individus improductifs, antisociaux, mais surtout un fardeau social pour le système sanitaire et financier de l’État. Ils étaient considérés comme de véritables « choses inutiles ». Aussi, l’assistance de ces personnes était un gaspillage, en particulier dans un contexte où le pays devait concentrer toutes ses énergies sur l’effort de guerre (aujourd’hui, en 2024, en Europe, pour le moment, excepté l’Ukraine et la Russie, la guerre est économique et sociale, mais elle ne va pas tarder à se transformer en conflagration armée généralisée, permettant de concrétiser à l’échelle mondiale le programme d’euthanasie planifié par le capital occidental). Les arguments eugéniques et d’hygiène sociale visant la création d’une pure race germanique (aujourd’hui le système capitaliste occidental, avec sa tentative de reconfiguration économique sur fond de destruction des secteurs obsolètes de l’économie et d’euthanasie sociale des personnes vulnérables en raison du coût de leur entretien et de leurs soins), vise à créer une nouvelle « race » – catégorie-classe sociale) de producteurs salariés numérisés et atomisés et de consommateurs isolés -désocialisés- d’e-Commerce, autrement dit une société avec moins de grandes unités-usines concentrationnaires – de production – sources de dangers de fraternisation de la classe ouvrière – et sans commerces physiques de proximité, devenus coûteux, désuets, non rentables) se mêlaient aux exigences utilitariste, chères aux libéraux.

L’euthanasie rime avec État nazi 

Comment expliquer cette barbarie européenne à visage « démocratique » ? Le capitalisme occidental étant en crise mortelle, il tente de survivre par tous les moyens.  Y compris en sacrifiant des dizaines de millions de ses surnuméraires par l’euthanasie. Et des dizaines d’autres millions de personnes en bonne santé des pays d’autres continents, par la guerre que l’OTAN s’apprête à leur livrer. Des conflits armés généralisés dont on entrevoit les prémisses avec la guerre de proxy génocidaire livrée par l’entité sioniste aux Palestiniens de Gaza pour s’approprier leur territoire mais, surtout, leurs gisements de gaz et de pétrole. 

De manière générale, cette politique d’euthanasie dépourvue d’humanité s’inscrit dans une « philosophie occidentale » de l’existence où l’intérêt individuel prime sur les besoins primordiaux collectifs, conception libérale particulièrement répandue parmi les classes dirigeantes occidentales cyniques et psychopathes, au sein des instances gouvernementales et entrepreneuriales européennes. La mondialisation a converti l’ensemble des oligarques et larbins politiques européens à la logique comptable en matière de rapports sociaux. Pour cette pensée marchande vénale fabriquée par l’Occident décadent, l’homme n’est pas la fin de l’organisation sociale et politique mais seulement le moyen de l’accumulation du capital. Enserré dans l’idéologie du culte de la performance (productivité) et de la compétition (concurrence pour les marchés) pour l’accumulation de profits et la valorisation du capital, « l’homme capitaliste occidental » (le ploutocrate) est assujetti à des impératifs économiques supérieurs : la conquête des parts de marché, l’accroissement de la productivité, l’expansion (valorisation) de la rentabilité des capitaux, l’extension illimitée de l’économie libidinale de la jouissance personnelle et du divertissement individuel (strictement pour le profit). De là s’explique que, pour le système capitaliste occidental, les individus ne sont dignes d’intérêt que dans la mesure où ils constituent une marchandise active, un objet dynamique capable lui-même de consommer d’autres objets qu’ils auront payés par leur travail salarié. Dès lors qu’ils perdent leur force productive génératrice de valeur et leur dynamique consommatrice, autrement dit ils vieillissent (retraités) ou deviennent inaptes au travail (chômeurs ou invalides), ils sont considérés par le capital comme des objets à charge, un coût dont il doit se décharger. Aussi, la reconnaissance de leur qualité humaine et de leur dignité sociale disparaît-elle au sein de la société capitaliste occidental.

Corrélativement, doivent-ils se résoudre à accepter ou à commander leur disparition, leur dépérissement. Pour les gouvernants de l’État capitaliste occidental sans cœur, les personnes âgées ne constituent qu’un amas d’objets rouillés, d’ex-moyens de production destinés à être jetés à la casse… comme n’importe quelle autre marchandise obsolète.

En vertu de la conception de l’obsolescence programmée chère aux libéraux, à l’instar de Schumpeter, fondateur de la théorie de la « destruction créatrice », les personnes fragiles, invalides, âgées, « inutiles », devenues surnuméraires, doivent ainsi abréger leur durée de vie, autrement dit se laisser mourir, du coronavirus ou de quelque maladie chronique inoculée par le système capitaliste pathogène via ses laboratoires virologiques de recherche de nouvelles armes létales. Plus exactement, c’est l’État qui se charge d’abréger leur durée de vie par leur mise à mort précipitée, au moyen de l’application de la politique d’« euthanasie sociale », dans le cadre de la conception malthusienne, cette mort volontaire, organisée par les gouvernements européens par leur incurie volontaire, pour résoudre à leur manière scélérate la question des fonds de retraites (déficitaires et insolvables) et du déficit de la Sécurité sociale, de la démographie surnuméraire.

Pour les puissants occidentaux, désormais 20% de la population active suffiraient pour faire fonctionner l’économie mondiale. En réalité,  cette politique euthanasique s’intègre dans l’idéologie néo-malthusienne, c’est-à-dire la gestion de la démographie par l’accroissement de la mortalité, autrement dit la programmation de la dépopulation de la planète opérée actuellement par la pathologisation des populations (contamination virale, infection bactérienne, dégradation psychologique, aliénation sociale), la planification de la destruction de millions d’emplois occasionnée par larobotisation de l’industrie et la dématérialisation de l’économie (désignés sous le nom de Grand Reset). Avec, comme corollaire, la paupérisation généralisée de centaines de millions de personnes privées de revenus, et, à court terme, la propagation de la famine, donc l’explosion de la mortalité. 

À cet égard, il est utile de rappeler que, bien avant le début de notre millénaire apocalyptique (marqué par deux profondes crises économiques en l’espace d’une décennie – 2008 et 2020/2024 -), à la fin du siècle dernier, lors de la réunion des principaux dirigeants du monde capitaliste, tenue à Hôtel Fairmont de San Fransisco en 1995, cinq cents convives (parmi lesquels figuraient George Bush père, Margaret Thatcher, Václav Havel, Bill Gates, Ted Turner, Zbigniew Brzezinsky) avaient envisagé  que, dans la future société hautement technologique, 20% de la population active suffiraient pour faire fonctionner l’économie mondiale. En d’autres termes, 80% de la population mondiale deviendraient inemployables, donc inutiles, surnuméraires. Avec la volonté du grand capital occidental d’accélérer actuellement la robotisation et la dématérialisation de l’économie, donc l’expulsion de millions de salariés de la production, les prévisions des puissants du monde se concrétisent. Et, par extension, le programme d’élimination des surnuméraires en voie d’exécution par les autorités étatiques, ces succursales du grand capital financier.

Cependant, une embûche imprévue se présente sur la route des convives malthusiens de l’hôtel Fairmont. Quelle fraction du Grand capital international commandera à son profit l’armée des salariés aliénés, ces 20% de la population active enchaînée ? En 1995 l’émergence de la « superpuissance » chinoise (1,4 milliard d’individus solidement encadré par un gouvernement totalitaire) n’était pas encore évidente. En 2024, la superpuissance chinoise mène son expansion dans toutes les directions sous le programme des Nouvelles routes de la soie, entraînant la déroute de l’Alliance Américaine moribonde. 

C’est contre sa mort annoncée que l’Occident veut précipiter le monde dans l’apocalypse de la guerre généralisée pour tuer dans l’œuf les velléités hégémoniques du nouveau rival économique mondial, la Chine, ce Dragon asiatique de papier, dont le miracle économique se transforme actuellement en mirage économique.

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