Contribution

TRIBUNE

L’instrumentalisation abusive des procédures bâillons en diffamation pour impliquer et enchâsser la justice algérienne dans des pataquès juridiques.

L’utilisation de façon abusive des procédures en diffamation par la coalition dominante et l’Oligarchie algérienne a pour but de d’intimider, neutraliser et de faire taire les lanceurs d’alertes contre toutes dénonciations de forfaitures de fonctionnaires et les atteintes touchant les intérêts vitaux de nos populations.

Par Mohamed Belhoucine*

L’utilisation de façon abusive des procédures en diffamation par la coalition dominante et l’Oligarchie algérienne a pour but de d’intimider, neutraliser et de faire taire les lanceurs d’alertes contre toutes dénonciations de forfaitures de fonctionnaires et les atteintes touchant les intérêts vitaux de nos populations.

Le lanceur d’alertes s’assigne une mission civique d’adresser des signaux d’alarme à la population en espérant enclencher un processus de régulation ou de mobilisation collective, après avoir eu connaissance d’un danger, d’un risque ou d’un scandale avéré qui touche l’intérêt commun de la collectivité nationale. Il faut noter qu’à la différence du délateur, le lanceur d’alerte estime agir pour le bien commun, l’intérêt public ou intérêt général, animé de bonnes intentions, de manière bénévole et désintéressée. Son but est d’informer les instances officielles, associations et le journalisme d’investigation et d’enquête.

La justice algérienne est soumise à une instrumentalisation par les pouvoirs de l’argent et la coalition dominante qui l’enchâssent malgré elle dans des procédures bâillons qui mettent à mal la liberté d’expression dans notre pays au but d’intimider et de neutraliser les lanceurs d’alertes ou tout honnête citoyen. A cet égard, de façon abondante, constante et continue, les juges d’instruction se dressent toujours en faveur des oligarques et de la coalition dominante au détriment de l’intérêt public, n’hésitent pas à menacer, séance tenante, d’incarcération toute voix récalcitrante agissante, dérogeant ainsi au code de procédure pénal (grave faute professionnelle) et à l’éthique du magistrat. 

C’est de cette défaillance de l’Etat dont il s’agit à assurer la justice. C’est de ce défaut de surveillance de l’Etat que naissent les liens entre le pouvoir politique, la coalition dominante et les oligarques locaux, tissés par la médiation de leurs subordonnés, les réseaux clientélistes mafieux locaux. La « chose » de ce travers, devient un mode d’action politique privilégiant le bien privé au bien public (Cosa Nostra signifie « notre chose »). 

Ces réseaux clientélistes mafieux garantissent un lien territorial à un oligarque qui veut accéder au foncier. Mais aussi au ‘’bouliticien’’ qui veut réussir ses élections locales. Cette mafia locale joue un rôle de médiation et de tremplin en donnant accès au cadastre, au vote populaire et à la justice. Beaucoup de ‘’bouliticiens’’ n’ont donc aucun intérêt à s’en débarrasser. Ces mafieux agissent comme un Etat dans l’Etat, ont cette capacité de créer des réseaux locaux et de s’adapter à tout pouvoir, c’est de là qu’ils tirent leur résilience. 

C’est aussi leur capacité à contourner toutes les réglementations, les normes urbanistiques, cadastrales, fiscales et environnementales qui rend cette mafia locale si utile pour certains oligarques et les coalisés dominants dont elle constitue la face cachée. C’est là qu’il faut comprendre la force de cette mafia locale, dans ses modalités ‘’d’invisibilité’’, de présence, dans ses régimes de langage -comme le silence et la dissimulation- qui lui donnent une telle influence économique et rentière, politique et sociale sans qu’elle ait à se dévoiler, à prendre la parole, à dire ce qu’elle est vraiment. 

Ces modalités d’action criminelle de ces mafias locales qui accélèrent les graves dérives de la justice, sont feintes d’être ignorées par l’Etat ce qui affaiblit les moyens de lutter contre elles, même si ces moyens existent, réside la difficulté de les mettre en œuvre faute de volonté et de courage politiques.

  • Docteur en Physiques et DEA en économie

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