Dans une interview accordée à la télévision espagnole, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la sécurité Josep Borrell a fait savoir que cette dernière soutient la légitimité internationale et l’application des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU à savoir la tenue d’un référendum d’autodétermination du Peuple Sahraoui.
Le 7 août 2022, Josep Borrell, chef de la politique étrangère de l’Union européenne, a déclaré que la position de l’UE sur la question de la décolonisation au Sahara occidental « est connue et n’a pas changé », estimant qu’une solution à la question du Sahara occidental doit être basée sur une « solution de compromis, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Josep Borrell a également déclaré que l’UE « est en contact régulier avec l’envoyé personnel et est prête à soutenir ses efforts pour relancer le processus de négociation ».
La sortie médiatique du chef de la diplomatie de l’UE intervient quelques heures après celle d’Isabel Rodriguez García la porte-parole du gouvernement espagnol dirigé par Pedro Sanchez, qui souligna que son pays demeure attaché à l’application des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU au sujet de la question du Sahara Occidental.
Il est clair, que les sorties médiatiques de Josep Borrell et d’Isabel Rodriguez García, sont une réponse au chantage du Makhzen qui lient le renforcement des relations de son pays avec ses partenaires de leur soutien au plan marocain « d’autonomie » des territoires sahraouis occupés. Un chantage exprimé par Mohamed VI à l’occasion de son allocution du 20 août, puant la panique chez le Commandeur des croyants, qui s’inquiète de plus en plus des atouts en main de l’Algérie qui réussira dans un laps réduit à faire payer au président du Conseil espagnol Pedro Sanchez sa trahison. Le président français en aurait tiré les conclusions nécessaires des armes en main que détient l’Algérie dans une conjoncture internationale exceptionnelle marquée par un tournant civilisationnel, annonciateur d’un nouvel ordre mondial mettant fin à l’hégémonie occidentale. En Espagne, Pedro Sanchez est de plus en plus isolé, même au sein de son parti et milieux qui le soutiennent. Pour les espagnols, Madrid n’a rien obtenu de son alignement sur la position marocaine, à contrario, l’Espagne a perdu un partenaire stratégique à savoir l’Algérie qui garantissait la sécurité énergétique à la Péninsule Ibérique, via des prix préférentiels, et offrirait aux entreprises espagnoles d’exporter leurs produits, synonyme de gains et de préservation d’emplois en Espagne. Madrid au même titre que Rabat, s’inquiète de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie, et qui devrait négocier des quantités supplémentaires pour son pays, avant d’affronter les déferlantes manifestations prévues en France au début du mois prochain, à l’occasion du débat sur la réforme des retraites, la hausse des prix du gaz et d’électricité et la hausse des prix des produits alimentaires. Très critiqué sur son implication à côté de l’Ukraine dans le conflit ukrainien et ses répercussions sur l’approvisionnement du gaz russe sur l’ensemble des pays européens contraints d’affronter un hiver rude, le locataire du Palais de l’Elysée tentera de convaincre les dirigeants algériens d’aider son pays à surmonter la crise énergétique qui se profile à l’horizon. Conscients de l’ambivalence de leur hôte, les dirigeants algériens, en défenseurs convaincus de la souveraineté algérienne, et la défense des intérêts suprêmes de l’Algérie, sont devant une opportunité inouïe pour imposer les conditions de l’Algérie sur plusieurs contentieux, tel que la mémoire( restitution des crânes des résistants, archives, indemnisation des victimes des essais nucléaires du Sud Algérien, et décontamination des sites) la conclusion de partenariat économique gagnant-gagnant, l’extradition des membres des organisations terroristes du MAK et de Rachad, ainsi que la question du Sahara Occidental ou Paris est le principal soutien du Makhzen, qui bloque toute issue pour l’application des résolutions onusiennes, en tant que membre du Conseil de Sécurité.
Il convient de souligner, que les informations relayées par les instruments propagandistes du Makhzen, sur une prétendu médiation française entre Alger et Rabat et Alger et Madrid, ne sont que des spéculations destinées à la consommation intérieure des opinions publiques des deux pays.