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Une usurpation venant d’un pays de « Bilad Al Maghreb »-Part-4

» L’histoire, ce témoin des siècles, cette lumière de la vérité, cette vie de la mémoire, cette maîtresse de la vie. »

                                  Cicéron

Par Mohamed Amine Hattou

Allal AL Fassi : ce griot révélateur d’une revendication chimérique devenue royale depuis Mohamed Ibn Yusuf (dit V)  

En analysant le canevas de cette grande manœuvre qui a abouti au  «Grand Maghreb  » [grand Maroc ] , il est à noter que rien n’a été laissé au hasard :une historiographie sur mesure, une ceinture bien en place sur le Web, un réseau de relais bien rodé, et surtout un travail minutieux en amont de la société de  « Marrakech », Jean Lacouture  (Journaliste, écrivain et historien Français), illustre bien ce chantier élaboré de toutes pièces sur le plan historique puis sa mutation politique en revendication territoriale et qu’on retrouve sur le corpus qu’on a sélectionné à partir du Web .

« Mohammed V et les divers dirigeants marocains, chacun avec son style propre, revendiquent trois catégories de territoires : les possessions espagnoles au sud-ouest, la Mauritanie, territoire intégré à l’Afrique-Occidentale française au sud, et une zone d’Algérie à l’est. Telle que l’a dressée M. Allal El Fassi, la carte du « Grand Maroc » porte en effet les limites du royaume chérifien jusqu’à Saint-Louis-du-Sénégal, aux abords de Tombouctou et, bien au-delà de Tindouf, de Colomb-Béchar et de Figuig, vers le Touat algérien. » dit-il 

Concernant les arguments historiques qui allaient appuyer les thèses expansionnistes de l’état fonctionnel qu’aller devenir le  «Marrakech  » indépendant avec l’historiographie » façonnée » et « développée » pour lui et son rôle d’antichambre du quai d’Orsay pour la France-Afrique, des thèses expansionnistes  à la veille du processus de décolonisation de l’Afrique, Jean Lacouture a bien cerné le sujet dans un excellent essai dont voici des extraits :

 » Et si l’histoire atteste que des rois venus du Nord lancèrent des expéditions fructueuses et victorieuses à travers le Sahara occidental, elle dit aussi que l’histoire autonome du « Maghreb el Aqça », ou Couchant extrême, c’est-à-dire le Maroc, commence vraiment avec l’épopée des Almoravides, ces moines combattants, épurateurs de l’Islam, qui, quatre siècles après le Prophète, s’élancèrent à la conquête de l’Afrique blanche à partir des îles qui émergent à l’embouchure du Sénégal. Épisode grandiose, qui donna aux grands nomades puritains au visage couvert du « litham », le fin voile des hommes du désert, un véritable empire nord-africain – mais qui, vu d’aujourd’hui, donne à M. Lamine Gueye, député, maire de Dakar, et à M. Mamadou Dia, député du Sénégal et vice-président du gouvernement de Dakar, plus de droit à régner sur Marrakech et sur Tlemcen, voire sur Tunis, qu’à Mohammed V d’assurer son pouvoir sur Saint-Louis et sur Atar. »

Au même titre qu’aurait eu, par exemple le roi de l’Arabie saoudite le droit de régner sur les territoires ayant appartenu aux Ummayades et aux Abbasside (parce que ces dynasties sont venus de Mekka), ou bien à l’Algérie des faire valoir des droits et des territoires dans les pays actuels où ont gouverné les dynasties d’origines berbères Zenète ou Sanhadja (originaires toutes d’Algérie) imaginez quel serait “Marrakech « si un tel axiome venait à être appliquer, concernant les revendications territoriales du » Makhzen  » à son voisin de l’est, , ce même historien Français, Jean Lacouture avait écrit :

La frontière algéro-marocaine est assez correctement délimitée, au moins jusqu’à Figuig et Colomb-Béchar : au lendemain de la défaite du sultan Moulay Abderrahmane par Bugeaud, à l’Isly, en 1844, la convention de Lalla-Maghnia la fixa aux rives de l’oued Kiss et jusqu’au col de Teniet-El-Sassi ; puis la convention de Paris de 1901 et le choix de la ligne Varnier, en septembre 1912, la menèrent jusqu’au djebel Grouz, tout près de Figuig. Dans un de ses passionnants ouvrages sur le Sahara, E.-F. Gautier – a raconté comment le plénipotentiaire marocain aux pourparlers de 1912 revint près du sultan, son maître, en racontant qu’il avait remporté une immense victoire en faisant reconnaître au faible Maroc d’alors la possession de Figuig, position-clé dans la chaîne des oasis sahariennes, commandant la porte du grand désert et le contrôle pratique du mouvement caravanier. Mais bien du sable a soufflé depuis lors sur les hamadas présahariennes.

Mais en ce qui concerne la région qui nous intéresse surtout, il n’existe guère qu’un texte, celui de la convention franco-chérifienne de 1902, qui établisse une délimitation entre l’empire chérifien et les possessions françaises du Sud-Sahara. On ne saurait trouver texte plus vague : « Le gouvernement français établira son autorité et la paix dans les régions du Sahara, et le gouvernement marocain, son voisin, l’y aidera de tout son pouvoir. 

Où s’exerçaient ces compétences respectives, de Figuig aux territoires espagnols ? Il faut bien reconnaître qu’à cette question il fut répondu de bien les façons. Un fait commandait, jusqu’à une date récente, les relations entre ces territoires : de part et d’autre l’autorité française, « protectrice » au Maroc, directe au Sahara, s’exerçait. Ce qui n’empêchait pas les polémiques extrêmement vives entre officiers « marocains » et « algériens » – le maréchal Lyautey donnant le ton de ce « nationalisme » et rédigeant des lettres dont le gouvernement marocain affirme aujourd’hui qu’elles constituent les plus solides des pièces du dossier qui étaie leurs revendications vers le sud…

Où s’exerçaient ces compétences respectives, de Figuig aux territoires espagnols ? Il faut bien reconnaître qu’à cette question il fut répondu de bien les façons. Un fait commandait, jusqu’à une date récente, les relations entre ces territoires : de part et d’autre l’autorité française, « protectrice » au Maroc, directe au Sahara, s’exerçait. Ce qui n’empêchait pas les polémiques extrêmement vives entre officiers « marocains » et « algériens » – le maréchal Lyautey donnant le ton de ce « nationalisme » et rédigeant des lettres dont le gouvernement marocain affirme aujourd’hui qu’elles constituent les plus solides des pièces du dossier qui étaie leurs revendications vers le sud…

Deux données existent cependant : la « ligne Trinquet », tracée en 1938, et qui situe Tindouf en territoire algérien, et une ligne proposée en 1951 par le gouverneur général de l’Algérie, et qui figure sur la plupart des cartes publiées en France, sans avoir jamais fait l’objet d’un accord entre Paris et Rabat. Ces lignes suivent plus ou moins fidèlement le cours du Draa et rejoignent le Guir et Figuig en passant au sud du Tafilalet, province typiquement marocaine puisqu’elle est le berceau de la dynastie alaouite. Tout cela, on le voit, est bien vague. 

Est-ce attirance particulière pour le nouvel État, le trône chérifien ? Pour une petite part, oui. Mais il faut voir aussi là une réaction des populations maures, d’origine arabe et de religion musulmane, contre les projets d’exécutif installé à Dakar. Une partie des populations nomades, nobles et guerrières de Mauritanie ne souhaitent pas être gouvernées par les gens de Dakar. Le voudraient-ils si le Sénégal, si l’A.-O.F. étaient indépendants, plutôt qu’inscrits dans l’autonomie de la loi-cadre ? Ce n’est pas sûr. »

Ce sont la, des propos d’un historien français. Et au nord selon les anciennes cartographies certifiées , c’est l’oued Moulouya qui était la ligne de démarcation entre ce qu’était l’« Algérie  » d’hier et ce qu’était le « Marrakech » d’hier, une bande allant entre l’oued Moulouya et l’actuelle frontière qu’avait rajouté la France à son vassal au détriment notre pays suite au traité de lala Maghnia (1845) .

 [Mais ce qu’il faut observer c’est que, formulé ainsi, le problème est mal posé. On conçoit que, longtemps privé de sa souveraineté propre, le Maroc ait soif aujourd’hui de compensations de prestige. Mais ce n’est pas d’étendre jusqu’au-delà du grand désert son pouvoir théorique qui résoudra ses propres problèmes – puisqu’aussi bien l’exploitation des ressources minières de Mauritanie demande patience et investissements considérables. Et que, déjà sous-équipé et encore un peu démuni de cadres, le Maroc n’a pas intérêt à assumer l’administration de territoires quatre fois plus étendus que le sol national.] 

Le grand défi d’Alger

Certains en lisant cette analyse au même titre que les commanditaires de tels projets, crieront au populisme, à l’ochlocratie, à la démagogie, ou même au complotasse, cependant revenir sur ces repères historiques (fût-ce de manière schématique) peut aider à démêler l’écheveau, comprendre les mécanismes et les motivations des commanditaires et des exécutants, à expliquer les positions et les actes de  « Marrakech  » durant des décennies, depuis 1957, dans différents dossiers politiques sur le plan local, régional ou contenta dont les empreintes sont retrouvées sur le Web .

Ce ne sont pas pour des raisons d’hégémonie naturelle, d’Historiographie réelle, de religion, que, le passé devient important, voire déterminant dans l’intelligibilité de ce phénomène éminemment politique, économique et sociale. on a un pays fonctionnel, avec une société nourrie avec des thèses sionistes, bâti sur une pseudo hégémonie historique et des revendications expansionnistes, en formant un citoyen hostile , suprématiste de surcroît et un pays rapace dont les actions calculées en cachent d’autres et dont le credo politique est  « le fait accompli  », sans aller trop loin en Afrique pour le compte et au profit de Paris, voici un exemple de dividendes pour le holding royal de  «Marrakech  » rebaptisé récemment « Al Mada » :

[Selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc, le secteur de la pêche représente soixante-quatorze mille emplois, auxquels il faut ajouter une importante activité non déclarée. Pesant à elle seule 17 % du produit intérieur brut (PIB) de ce territoire, 31 % des emplois locaux et 78 % des captures marocaines, la pêche des « provinces du Sud » — comme on appelle officiellement au Maroc le Sahara occidental — génère une richesse immense. Le Royaume se l’est appropriée en 1975, en même temps qu’il annexait ce territoire considéré comme « non autonome » depuis le vote de la résolution 2072 à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1965.] 

 Si on peut qualifier ces manœuvres Machiavéliques de manipulations et d’usurpations historiques ainsi que la vassalité  de  « Marrakech  » d’immorale, immonde et abjecte, cela n’aurait pas été possible et sur une grande échelle concernant notre Pays sans, la léthargie, la passivité et souvent l’incompétence et le manque de clairvoyance politique et sociale du côté Algérien. 

 Sinon comment expliquer que des années durant, notre histoire, notre patrimoine immatériel, notre culture, enfin notre matrice mémorielle soient l’objet d’une rapine aussi large au su et au vu de tous le monde, et aussi largement répandu sur le Web ? Quel sera à l’avenir, face à ces intoxications historiques, cet enfant, cet étudiant, ce citoyen Algérien dans quelques années, sa personnalité, sa mémoire, ses principes ancestraux ? Au moment où le Web prend de l’ampleur dans la recherche, un véritable danger.

Autant de questions, qu’il faille prendre des mesures utiles et nécessaires, soit dit en passant non pas uniquement, pour ce thème si important pour le développement national, qui devrait reposer pour l’ensemble sur la notion de ressources humaines  nationales, mais pour l’ensemble des grands thèmes liés à la construction de l’état où les questions mémorielles et d’identité ont une valeur ajoutée certaine.

Pour ce cas, celui de l’usurpation de l’histoire de notre pays trouvée sur le Web, la mise en place et en œuvre, de Think tanks, la refondation du programme éducatif national , l’utilisation des techniques big data et TIC au service de la présence de l’Algérie dans le Web, la multiplication des web sites thématiques, la mise en ligne obligatoire des études et thèses par les universités et centres de recherches, mettre en place des standards de diffusions de l’information historique (un cas interpelle celui des informations historiques existants dans des sites officiels algériens qui abondent dans le sens des manipulations historiques de  « Marrakech » à mettre sur le compte d’incompétence sinon cela sera très grave), du moment que notre pays paye ses cotisations dans les institutions mondiale, il serait important que la représentativité dans ces dernières soit qualitative et partiale (exemple le siège régional de l’Unesco se trouve à Rabat, on comprend mieux que  « Marrakech  » compte 12 dossiers enregistrés patrimoine mondial, tandis que notre pays n’en compte que 08, cela sans parler du recrutement du personnel et le montage des dossiers, sachant que sur un plan économique de tel enregistrement peuvent être utilisés dans le Marketing (destinations touristiques, création de label, produits dérivés…), la revendication du patrimoine Algérien où qu’il soit (exemple canon baba marzoug,les archives…) pour les dossiers patrimoines déjà inscrits il faudrait engager des actions en justice pour rétablir les droits, et enfin les nominations et le recrutement objective des fonctionnaires selon les compétences dans les institutions de l’état relevant de la question mémorielle.

Cicéron avait dit suite à la guerre civile romaine « C’est dans Rome, oui, dans Rome, que se trouve le cheval de Troie. Mais, tant que je serai consul, jamais je ne le laisserai vous terrasser durant votre sommeil. » En effet le million et cent mille de migrants venu de l’ouest, endoctrinés, façonnés suivant le dogme sioniste de  « Marrakech », loyal à la devise « dios, el Rey patria ”  usurpé au Carlisme Espagnol, constituent un véritable cheval de Troie.

 [Si, la Civilisation est le fruit des relations du profane et du sacré, du politique et du religieux mis en relation par le culturel au sein de notre troisième grand ensemble. Cet ensemble ultime et suprême fait suite aux deux autres pour former l’ensemble complet de l’existentiel humain] avait dit un sage.

Lire aussi:

 Part -1

https://algerie54.dz/2022/03/04/histoire-maghreb/

 Part-2

https://algerie54.dz/2022/03/05/une-usurpation-venant-dun-pays-de-bilad-al-maghreb-part-2/

Part-3

https://algerie54.dz/2022/03/12/maghreb-histoire/

 

 

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