Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a accusé ce vendredi la France d’entraîner des groupes terroristes et de faire de certaines villes des bastions de ces groupes en vue de faire barrage au retour à l’instabilité dans son pays .
Choguel Kokalla Maïga, qui accordait une interview à l’agence russe Novosti,indiquait que ces groupes terroristes arrivaient de la Libye où ils ont collaboré avec la France et ses alliés de l’Otan pour détruire l’État libyen. Le chef du gouvernement libyen indiquera que son pays avait sollicité la France pour l’aider à lutter contre le terrorisme, sur le plan du renseignement et la couverture aérienne, et non à travers des troupes sur le sol.
Choguel Kokalla Maïga ajoutera que Paris avait respecté cet accord, dans les villes de Tombouctou, Kuna et Gao, tout en interdisant à l’armée malienne d’investir Kidal, au profit du groupe terroriste « Ansar Allah » inféodée à l’organisation terroriste d’Al Qaida. Pour rappel, Choguel Kokalla Maïga avait accusé la France d’avoir abandonné son pays » en plein vol » suite à la décision unilatérale d’Emmanuel Macrons de retirer de la force Barkhane, lors de son allocution devant l’assemblée générale de l’ONU.
Cette déclaration n’a pas été digérée par le locataire du Palais de l’Élysée, qui la qualifia de honte, en rajoutant des propos disproportionnés à l’égard des nouveaux responsables maliens, les invitant à la convocation de son ambassadeur à Bamako pour protestation
Assimi Goïta à Macron: «Nous préférons avoir des mercenaires que d’avoir des ennemis voilés en amis»
« C’est le néo-colonialisme qui continue. Les Maliens n’ont pas, aujourd’hui, de visibilité par rapport à cette présence militaire française en République du Mali. Il y a beaucoup de non-dits. Comme la France avait déjà décidé de changer de méthodologie et de changer de stratégie, sans concertation préalable, nous préférons avoir aujourd’hui des mercenaires, que d’avoir des ennemis voilés en amis » soulignera le président malien Assimi Goïta, en réaction au propos de Macron sur la présence des éléments de Wagner à Bamako.
« Oui, des ennemis voilés. Je ne dis pas le peuple français, les gens français… je parle de la politique française à l’heure actuelle ; nous disons non et nous allons nous assumer jusqu’au bout ! C’est à nous, maintenant, de décider de qui peut rester, qui ne peut pas rester ! Les Français doivent partir. Ils nous ont abandonnés… Nous, nous disons que ce n’est plus à eux de nous dire qu’ils vont partir. Le peuple va demander simplement à ce qu’ils partent » ajoutera-t-il.