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Mali: L’UE sanctionne cinq personnalités maliennes

Cinq personnalités maliennes dont le premier ministre Choguel Maïga, viennent de faire l’objet de sanctions de l’Union Européenne, annoncées ce vendredi, en réaction à la décision des autorités de Bamako de repousser de plusieurs années les élections prévues ce mois-ci.

Les sanctions consistent en une interdiction d’entrée sur le territoire de l’UE et un gel de leurs avoirs. Il est également interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre des fonds à la disposition de ces cinq responsables.

Les sanctions européennes interviennent après celles de la CEDEAO du 9 janvier dernier, via   une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l’encontre du Mali.

La France exerce un terrorisme politique, médiatique et diplomatique contre notre gouvernement »

Interviewé mercredi dernier par l’Agence turque Anadolu , le Premier ministre malien de Transition, Choguel Kokalla Maïga accuse la France d’avoir soutenu les mouvements séparatistes au Nord du Mali

Pour le Premier ministre malien , la France  joue un rôle néfaste dans l’évolution de la situation sécuritaire et économique du Mali, imputant également une responsabilité à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Accusant implicitement la CEDEAO d’être un instrument de la France Choquel Maiga dira « depuis des mois, dans toutes les institutions financières internationales, la France, les représentants de la France, s’opposent à l’inscription de tout projet de développement concernant le Mali, à l’ordre du jour ; depuis des mois. Nous constatons que chaque fois qu’un sommet de la CEDEAO est annoncé (on ne sait pas par quelle magie) les autorités françaises annoncent (parce qu’on dirait qu’ils sont au courant de la situation) que la CEDEAO tiendra un sommet à telle date, qu’il y aura des sanctions. Donc, cela nous a amenés à dire que certainement la France est plus informée des conclusions que les chefs d’États de la CEDEAO.

Abordant le dossier épineux de la sécurité, le premier ministre malien indiqua  « Je vais vous donner quelques illustrations avant de vous expliquer où est ce que nous en sommes. Nous avons observé que pendant 20 ans, sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, la communauté internationale entre guillemets (parce que quand on parle de communauté internationale, il s’agit de quelques pays qui s’entendent et parlent au nom de tout le monde) est intervenue en Afghanistan pendant 20 ans. À la fin de ces 20 ans, un jour, ils ont décidé de partir. Et nous avons vu les Afghans, avec l’énergie du désespoir, qui s’accrochaient à des avions. Notre peuple tire les leçons de cela. Est-ce qu’un jour, tous ceux qui sont chez nous ne vont pas nous laisser ? Et c’est d’autant plus vrai que vous avez un paradoxe au Mali. Nous avons les Forces armées maliennes, vous avez l’opération française Barkhane, vous avez l’opération des Nations Unies, la Minusma [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali], vous avez les opérations (comme EUTM EUCAP) européennes, vous avez le G5 Sahel, vous avez Takuba.

Malgré toutes ces forces réunies, d’année en année, la situation sécuritaire se dégrade. C’est comme un malade, le malade est là. On a diagnostiqué la maladie, on a prescrit une ordonnance et des médicaments. On lui dit que dans deux mois il va guérir. Au bout de 8 ans, la maladie, qui avait atteint une partie de son corps, a couvert les 80 % de son corps. Ce malade s’il n’est pas irresponsable, il doit s’interroger. Soit les médecins sont mauvais, soit le diagnostic a été mal fait, soit les médicaments sont mauvais. Dans tous les cas, il doit s’interroger. C’est ce que le gouvernement a fait. Nous nous sommes dit que d’une insécurité résiduelle en 2013, on se trouve à 80 % du territoire envahi par les terroristes, alors qu’il y a toutes ces forces. Est-ce qu’il ne faut pas chercher une autre solution? Il ne faut pas changer de médecin ? Changer des traitements et des diagnostics, ou les deux ou les trois à la fois ? »

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