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December 8, 2025

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Maroc: la guerre au sein des services de renseignements, dans une nouvelle phase

Dans un article précédant, Algérie54 avait révélé une guerre entre les différents services de renseignements marocains, dans ce qui est un meilleur positionnement dans cette autre guerre de succession et d'assaut au trône.

Dans un article précédant, Algérie54 avait révélé une guerre entre les différents services de renseignements marocains, dans ce qui est un meilleur positionnement dans cette autre guerre de succession et d’assaut au trône.

Dans un nouveau rebondissement , l’expert des affaires maghrébines et journaliste espagnol Ignacio Cembrero évoque dans un article publié par le média espagnol El Confidencial sous le titre “Guerre des services secrets au Maroc : le contre-espionnage traque les espions renégats”, cette répression menée par le patron dela DST et de la DGSN, Abdelatif Hammouchi, contre des dizaines de proches de Mehdi Hijaoui, ancien numéro deux des services de renseignements extérieurs marocains, DGED de Yassine Mansouri. Parmi eux deux commissaires, récemment arrêtés et emprisonnés. La répression touche leurs familles, mais pas l’opposition.

Yassine Mansouri dans le viseur

Connu pour être l’acteur-clé de la corruption des eurodéputés ( Marocgate), Yassine Mansouri est dans le viseur de son rival Abdelatif Hammouchi. Sur ce registre, le site « Barlamane », fondé en 2013 par Mohammed Khabbachi, ancien directeur de la communication au ministère marocain de l’intérieur et ancien patron de la MAP, cité dans les articles de «Chris Coleman», et qui se positionne comme fidèle porte-parole de l’appareil sécuritaire, a réclamé samedi dernier l’ouverture d’une enquête sur l’acquisition des biens de Yassine Mansouri, patron de la DGED absent lors de la cérémonie de salutation de Mohammed VI à Tétouan à l’occasion de l’Aïd el-Adha, le samedi 7 juin dernier.

Depuis, des rumeurs ont circulé sur sa disgrâce. Camarade de classe de Mohammed VI, Mansouri avait exercé le pouvoir pendant vingt ans et était l’un des hommes les plus puissants du régime du Makhzen. Mehdi Hijaoui a fui le Maroc l’année dernière, pour la France puis l’Espagne avant de rallier le Canada , selon plusieurs sources pour les récents opposants du régime, les fondateurs du parti dit d’opposition à l’étranger “Le Maroc de demain” .

La révélation de son séjour à Madrid a donné lieu à la publication d’innombrables articles calomnieux dans la presse marocaine. « Mehdi Hijaoui : faux expert, véritable escroc », par exemple, titrait Hespress, le journal en ligne financé par les émiratis et qui avait rappelons-le annoncé la mort de Mohamed VI dans une dépêche avant dela retirer, quelques heures après que le commandeur des croyants ait regagné le Maroc après un séjour aux EAU.

Claude Moniquet, ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), et président du Centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité (ESISC) proche de Mehdi Hijaoui et qui aurait préfacé son livre sur les échecs des services de renseignements marocains, et a confirmé en mai dernier sur les réseaux sociaux qu’il avait vel et bien occupé le poste d’adjoint et numéro 2 de la DGED dirigée par Yassine Mansouri.

Yassine Mansouri a acquis des propriétés au Maroc pour une valeur de 3,266 milliards d’euros entre 2022 et 2023, selon ces documents fuités, jamais démentis, et largement diffusés sur les réseaux sociaux.

Le journaliste marocain Ali Lmrabet, exilé à Barcelone, avait consacré une longue analyse sur sa chaîne YouTube pour tenter de prouver que cet argent ne pouvait provenir de son salaire, équivalent à celui d’un ministre, et qu’il provenait d’ailleurs.

La répression accentuée

La Brigade nationale de police judiciaire (BNPJ), une force d’élite placée sous le commandement d’Abdelatif Hammouchi habituellement chargée des enquêtes criminelles de grande envergure, se concentre désormais sur les allégations d’irrégularités dans le fonctionnement du salon de beauté Musky à Rabat, propriété de l’épouse du fugitif Mehdi Hijaoui, exilée à Madrid.

Dans le cadre de ces investigations, la brigade de police a finalement convoqué la belle-sœur de Hijaoui, fermé le salon, arrêté le directeur de l’urbanisme et le directeur des services de la mairie de Rabat, qui ont accordé l’autorisation d’ouverture, et interrogé la maire de Rabat, Fatiha el Moudni.

Au total, on compte aujourd’hui près de vingt victimes collatérales au Maroc, dues à la fuite d’Hijaoui et à sa clandestinité persistante en Europe. La presse makhzenienne et les porte-parole officiels des autorités affirment cependant qu’Hijaoui avait au moins deux collaborateurs connus à l’étranger. Leurs proches au Maroc sont également visés par la redoutable brigade judiciaire.

Le premier est Hicham Jerando, un YouTubeur marocain basé à Montréal, au Canada, d’où il bombarde les autorités de Rabat, en diffusant d’informations sur des scandales de corruption, étayées par des documents qu’il montre à la caméra. L’une de ses sources est Hijaoui lui-même, qui se venge ainsi.

Hicham Jerando a été condamné par contumace à 15 ans de prison par un tribunal de Rabat. Sept de ses associés ont été condamnés à des peines allant de deux mois à trois ans de prison pour complicité du diffamateur présumé. Parmi eux figurent son neveu, qui purgera trois ans de prison, et son beau-frère, qui sera condamné à deux ans.

Avant que son fils Hadi ne soit condamné à deux ans de prison, Mustafa Aziz,ancien lieutenant deYassine Mansouri avait publié sur les réseaux sociaux quelques vidéos dans lesquelles il exprimait son incompréhension et son indignation face au fait que Rabat ait porté un coup aussi bas à quelqu’un comme lui, qui avait risqué sa vie en défendant discrètement les intérêts de son pays.

Aziz est « un fugitif condamné pour fraude », a réagi la presse pro-Makhzen, rappelant une escroquerie qu’il a commise il y a des années par l’intermédiaire d’une de ses sociétés.

L’objectif de Hammouchi est de contraindre Hijaoui à se taire d’abord il dispose d’informations sur l’utilisation de Pegasus par le Maroc puis à revenir et à se rendre, selon une source des services de renseignement européens.

Abdelatif Hammouchi avait tenté le coup de le rapatrier d’Espagne, lors de sa virée secrète en janvier dernier, où il avait rencontré Financiero Génova. L’objectif était la récupération de Mehdi Hijaoui, et son utilisation contre ses rivaux Yassine Mansouri et Foued El Himma qui aurait rencontré à Bruxelles le youtubeur Hichem Jirandou.

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