La Coalition nationale de soutien au Hirak de Figuig ne lâche pas à Figuig, ville située au Sud-Est du Maroc, face à l’appareil répressif du régime du Makhzen , soutenue il faut bien le préciser par la détermination de la population locale à s’opposer à la privatisation de l’eau.
La Coalition de soutien au Hirak regroupe des représentants de certaines organisations syndicales, partis politiques de gauche et associations, maintient la pression, comme l’atteste l’organisation d’une caravane sillonnant plusieurs villes marocaine dont l’entame a été lancée le 14 novembre dernier à partir de Casablanca.
La population de Figuig s’oppose fermement à la décision du Conseil communal de confier la gestion de l’approvisionnement en eau à la Société anonyme « Groupe Al-Sharq distribution » à travers des manifestations, comprenant des grèves générales en signe de protestation.
Une protestation qui entre dans sa seconde année depuis la promulgation d’une loi relative aux société régionales multiservices (SRM) en juillet 2023. Ces SRM auront pour mission, entre autres, la gestion du service de distribution de l’eau et d’électricité, celle des services de l’assainissement liquide et de l’éclairage public.
Il s’agit tout simplement d’une privatisation de l’eau maquillée, un processus que la population condamne fermement « la loi qui légitime les processus de transfert et de privatisation, mettant en lumière leur échec manifeste après plus de 25 ans d’expérience dans des villes telles que Casablanca, Rabat, Tanger et Tétouan, avec des impacts désastreux sur les plans financiers, sociaux et environnementaux».
Mohamed Brahimi dit “Movo” sur les pas de Nasser Zefzafi

La contestation contre la privatisation de l’eau à Figuig a son porte-voix à la localité marocaine, frontalière à l’Algérie. Il s’agit de Mohamed Brahimi, surnommé « Movo« , et qui a retrouvé la liberté le 14 octobre 2024, après avoir purgé une peine de huit mois d’emprisonnement en raison de son engagement au sein du mouvement.
Initialement condamné à trois mois de prison ferme et à une amende de 1.000 dirhams, la cour d’appel d’Oujda a alourdi sa peine, la portant à huit mois de détention. Cette décision a été rendue le 14 février 2024, dans un contexte où les tensions entre les autorités et les manifestants s’intensifiaient.
Depuis le début de la contestation, les autorités ont mené des campagnes de désinformation et d’intimidation pour le briser. Elles ont arrêté, le 14 février 2024, le militant Mohamed Ibrahimi surnommé « Movo » et l’ont condamné en première instance à trois mois, puis en appel à huit mois de prison ferme. La militante Halima Zaid a également été condamnée à six mois de prison avec sursis et à une amende de deux mille dirhams (200 euros). Cette répression n’a pas dissuadé les manifestants qui ont organisé, le 14 octobre 2024, une grande cérémonie d’accueil à « Movo » qui a purgé sa peine.