Le mouvement de la jeunesse qui mène des actions de protestation au Maroc depuis septembre dernier, a annoncé qu’il occupera de nouveau la rue samedi et dimanche prochains à travers l’organisation d’actions d’envergure nationale pour protester contre les politiques de “laisser-aller et de marginalisation” dont sont victimes plusieurs villes marocaines.
Le mouvement a évoqué, dans un communiqué, l’effondrement de deux immeubles à Fès et les inondations sans précédent qui se sont produits à Safi, générant des pertes humaines et matérielles considérables. Le mouvement estime que ce que vivent les Marocains aujourd’hui est “le résultat direct de politiques de laisser-aller, d’étouffement de la vérité et des voix libres”, affirmant que le musèlement des voix et la terreur n’ont pas empêché que des drames se produisent et ont même fait que ces drames se répètent.
Le mouvement a dit considérer l’action collective, pacifique et responsable comme “l’unique voie” pour rendre justice aux victimes. Il a imputé l’entière responsabilité politique et morale de tous les drames qui se sont produits dernièrement au gouvernement marocain. Ces drames sont un résultat direct du “mépris témoigné à l’égard des vies humaines”.
Le mouvement appelle les jeunes, l’ensemble des citoyens et les forces vives du pays à adhérer à toutes les formes de protestation, les 20 et 21 décembre courant, assurant que “le silence n’est plus possible et la peur n’est plus justifiée car le droit s’arrache et ne se donne pas”.
De son côté, l’Association marocaine des droits humains a dénoncé vigoureusement le traitement réservé aux détenus du mouvement de la jeunesse, signalant que ces derniers ont été victimes de procès marqués par des “dépassements graves”. Elle a appelé, à ce propos, à l’ouverture d’une enquête urgente sur la base de témoignages faisant état de torture et de mauvais traitements, ajoutant que même les avocats défendant ces jeunes ont été victimes de harcèlement et de menaces.