Mohamed El Abassi
D’un point de vue strictement protocolaire selon les usages universels, quand un pays souverain décide d’abriter un conclave, de quelque nature qu’il soit, il en a la primeur de l’annonce, sauf exception quand il s’agit du Maroc. Et, au lieu du pays de la honte, c’est l’entité sioniste qui annonce une conférence des « normalisés », en terre marocaine, par la voix de son nouveau ministre des Affaires étrangères qui a déclaré, au moment de sa prise de fonctions, qu’il va «participer, en mars 2023, au Maroc, à un sommet des signataires des accords d’Abraham ».
Il s’agit là, si besoin d’une preuve de plus attestant de l’effacement de Rabat dans son inexorable soumission au sionisme. Elle révèle ainsi la complicité du Makhzen dans la mise en œuvre des plans d’incursion du sionisme au Maghreb où, hormis Rabat, aucune de capitale ne reconnait, ni n’entretient de relation avec l’État hébreu.
Une preuve supplémentaire aussi de l’état de servitude dans laquelle se trouve le Makhzen au service des desseins sionistes, faisant fi «unilatéralement», de l’opinion et des sentiments de son peuple, allergique à la normalisation, qui s’insurge quotidiennement, en vociférant haut et fort, son rejet les accointances coupables d’une alliance, à peine voilée, de son roi avec le sionisme.
Au-delà, des velléités sionistes, ce projet est d’une honteuse audace et d’une témérité jusqu’au-boutiste du Makhzen, désormais allié au diable, enseveli jusqu’au cou, de par son aventurisme au Sahara Occidental, incapable de résorber la crise économique et sociale qui s’amplifie, au Maroc. Face à une Algérie sereine, forte de ses principes, non négociables, le makhzen, se vend et se rachète, parce qu’il ne trouve rien de mieux que de penser qu’une présence quasi-colonialiste israélienne au Maroc, pourrait amener Alger à changer d’attitude.
Que le monarque marocain sache, que la France coloniale, avec sa bombe atomique, et son alliance avec l’OTAN, n’a pas dissuadé le peuple algérien de gagner sa liberté.
Aux autres capitales arabes normalisées de se garder de marcher dans cette combine et de se démarquer de toute velléité de vaine nuisance à l’Algérie car elle ne pardonnera jamais une telle complicité, à quelques encablures de ses frontières. Leur présence individuelle ou collective aura une signification et sera d’un impact, qui assombrira leur horizon commun avec l’Algérie.
Pendant ce temps, le ministre de la sécurité, d’extrême droite, de l’entité sioniste piétine les lieux saints de la première Qibla à El Qods, alors que les normalisés s’apprêtent à célébrer un bien triste anniversaire.
Et encore plus, à l’intention des adeptes de la logique, il y a lieu de dire que d’un point de vue strictement religieux, Abraham étant le père des prophètes, il revient plutôt aux partisans de l’Islam de le célébrer, selon une lecture éclairée du Saint Coran et non pas en s‘associant à une entreprise machiavélique dont le seul but est d’affaiblir la résistance palestinienne et de diviser le monde arabe.
