Le Makhzen vient d’être débouté par la justice espagnole dans le procès qu’il avait intenté au journaliste espagnol Ignacio Cembrero 68 ans l’ayant accusé d’espionnage au moyen du logiciel espion Pegasus. L’arrêt du tribunal de première instance de Madrid, consulté jeudi par l’AFP, estime que ce journaliste ne s’est pas «vanté» d’avoir été victime d’un acte d’espionnage de la part des autorités marocaines, comme l’affirmait la plainte de celles-ci.
Parmi les 180 journalistes sur cette liste des cibles possibles de Pegasus figurait l’espagnol Ignacio Cembrero, un journaliste qui travaille sur le Maghreb depuis plus de 20 ans et est considéré comme un expert du Maroc. Depuis 2021, il a affirmé à plusieurs reprises, notamment en novembre dernier devant une commission du Parlement européen, qu’il était convaincu que le Maroc était responsable du piratage de son téléphone, tout en admettant ne pas en avoir la preuve formelle.
Devant la justice espagnole, les avocats du Makhzen avaient choisi de recourir à une vieille disposition légale datant du Moyen Age et tombée en désuétude, accusant Ignacio Cembrero de s’être rendu coupable d’une «action de vantardise», c’est-à-dire de s’être vanté de quelque chose — en l’occurrence d’avoir été espionné par le Maroc — sans en avoir la preuve.