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Maroc: Janvier, le mois des procès pour le régime du Makhzen

 » Le mensonge au Maroc est une institution, on ne dit la vérité que lorsque l’intérêt y oblige : mensonge de politesse, d’habilité, mensonge d’éducation, de naissance, mensonge national, c’est un drapeau! « 

Émile Mauchamp 1870-1907

Le palais royal est de nouveau secoué par un scandale, illustrant bien la nature d’un régime qui révèle au monde entier ses « valeurs » allant du mensonge, la corruption, la pédophilie , le trafic de drogue, le terrorisme, à l’atteinte aux mœurs.

La justice belge devrait se pencher sur une affaire de reconnaissance de paternité dont le concerné est l’ancien monarque Hassan II et père de Mohamed VI, avant même qu’elle en finisse avec le scandale  « Marocgate » et l’implication des services de renseignements marocains dans la corruption d’eurodéputés durant de longues années . Cette fois, une Belge se déclare fille d’Hassan II, l’ancien roi du Maroc. 
Le combat judiciaire de longue date d’une sexagénaire passe par la Belgique. Le Royaume du Maroc a déposé plainte en Belgique pour escroquerie et faux.

Mardi dernier, Jane Benzaquen, née Jossart, une Belgo-Israélienne de 69 ans, a comparu devant la chambre familiale du tribunal de première instance du Brabant wallon, dans le cadre d’une action en reconnaissance de paternité. Le modeste palais de justice de Nivelles a pu, une fois n’est quand même pas coutume, voir un roi, à savoir Mohammed VI, qui a fait défaut, alors que son avocat est arrivé à la cause par intervention volontaire.

En jeu, la filiation de cette femme et d’éventuelles compensations qui pourraient se chiffrer à des millions d’euros, une quinzaine, estime une source. Car Mohamed VI refuse catégoriquement de s’adonner à un test ADN et contre-attaque.

Jane Benzaquen, alias Heva Selaa, avait défrayé la chronique en Israël en 2008, après s’être présentée comme la fille cachée qu’avait eue le Roi du Maroc Hassan II en novembre 1953, alors que celui n’était encore qu’un jeune prince héritier. Las, la procédure n’a rien donné… Jusqu’au moment où la dame a décidé de la relancer en se basant sur son autre nationalité, belge, celle-ci. En effet, elle a vécu en Belgique jusqu’à ses 18 ans, avant de faire son « alya » en partant en Israël, où elle a vécu toute sa vie.

En 2018, elle prend attache avec des avocats belges, dont Marc Uyttendaele (avocat de Delphine Boël),  qui se rendent chez l’ambassadeur du Maroc en Belgique, en présentant un « dossier particulièrement sensible » ainsi que les revendications de leur cliente, « fille naturelle de feu Hassan II », dans le but de trouver « une solution amiable, discrète, juste et équitable ».

La manœuvre a fortement déplu au royaume du Maroc qui a déposé plainte pour escroquerie auprès d’une juge d’instruction bruxelloise, contre Jane Benzaquen et les membres belges de sa famille, au motif que celle-ci prétend vivre en Belgique depuis des années. Un argument vivement contesté par l’avocat du Maroc, Me Stanislas Eskenazi, qui regrette que « la justice belge soit ainsi prise en otage » et « espère obtenir la condamnation de celle qu’il considère comme une arnaqueuse.

Deux journalistes français face à Mohamed VI

Ce lundi 16 janvier 2023, deux journalistes suspectés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc Mohammed VI en 2015, sont jugés devant le tribunal correctionnel de Paris.

Les faits remontent à 2015. Les deux journalistes avaient, quelques années auparavant, écrit un livre sur Mohammed VI et la dynastie  intitulé Le roi prédateur. En 2015, Éric Laurent et Catherine Graciet s’attèlent à un nouvel ouvrage sur la famille royale du Maroc.

Cependant, les deux auteurs auraient contacté le secrétaire particulier de Mohammed VI afin de lui expliquer que l’ouvrage à paraître contiendrait des éléments pouvant porter atteinte à la royauté marocaine. Les journalistes auraient alors proposé de ne pas publier le livre en échange de trois millions d’euros. Une somme finalement baissée à deux millions. Les deux journalistes ont indiqué lors de l’enquête que c’était le contact du royaume du Maroc qui avait proposé cet arrangement financier. Une version que conteste la royauté, défendue à l’époque par l’actuel ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti.

Procès contre le journaliste espagnol  Ignacio Cembrero

Le Maroc a intenté un procès contre le journaliste, Ignacio Cembrero auprès de la  première instance judiciaire  de la capitale espagnole, et a demandé vendredi dernier de statuer qu’il n’avait rien à voir avec la possible installation d’un logiciel espion israélien sur le téléphone du journaliste espagnol, qui accuse depuis 2021 le régime du Makhzen d’en être responsable.

« Je maintiens tout ce que j’ai dit », a répliqué ce dernier, un spécialiste du Maghreb et plus particulièrement du Maroc, qui écrit pour le site internet d’information El Confidencial, lorsque l’avocat de Rabat lui a demandé de « (se) rétracter ».

Pour la quatrième fois depuis 2014, Rabat traduit en justice le journaliste espagnol Ignacio Cembrero. Ce spécialiste du Maghreb, ancien rédacteur du quotidien El Pais et actuel collaborateur du site d’information El Confidencial.

Ainsi, en quelques années, les scandales impliquant la royauté du haschich aux abois se succèdent, comme l’indiquent ceux de Pegasus et de « Marocgate ».

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