Le chef du groupe parlementaire du parti marocain de la justice et du développement (PJD), Abdellah Bouanou, a dénoncé l’inertie du gouvernement de son pays qu’il a qualifié de “sourd, muet et sans espoir” pointant son incapacité à répondre aux préoccupations des citoyens.
Dans une déclaration publiée sur le site internet du PJD, Abdellah Bouanou a mis en garde contre le risque de voir les tensions sociales que connaît le pays se transformer en une “explosion sociale”, rappelant que le groupe parlementaire de son parti “a déjà attiré l’attention sur les conséquences de la hausse des prix et sur les tensions qu’elle est susceptible de provoquer”.
Cette mise en garde du groupe parlementaire du PJD, a-t-il poursuivi, date de la déclaration du gouvernement promettant des projets supposés améliorer la situation sociale des Marocains dans divers domaines.
Le parti avait notamment assuré que, “ces promesses utopiques étaient de nature à créer des tensions sociales au cas où elles ne seraient pas tenues”, a-t-il martelé.
“Nous avons réitéré notre mise en garde lors de l’examen de la loi de finances, et nous avons indiqué que les mesures gouvernementales annoncées ne répondaient pas à l’objectif escompté et n’étaient pas à la hauteur des aspirations”, a-t-il soutenu.
Le chef du groupe parlementaire a évoqué quatre facteurs susceptibles d’être à l’origine de la situation de crise que vit le Royaume. Il a précisé que “sur le plan économique et social, les Marocains sont toujours impactés par les effets de la pandémie du Covid-19”, en plus d’une “situation agricole difficile”, “une augmentation significative des prix des matières premières au niveau international” et “une absence de communication et de dialogue (entre le gouvernement) et les citoyens”
Il a, notamment souligné que “le gouvernement est tenu de communiquer avec le peuple en lui disant la vérité, et de prendre les mesures nécessaires pour faire face à la hausse vertigineuse des prix”. Il a fait observer que l’envolée des prix des matières premières sur le marché international ne pouvait pas expliquer à elle seule la hausse des prix vertigineuse sur le marché local.
“Si le gouvernement est incapable de subvenir aux besoins des citoyens, il doit partir”, a-t-il tranché.
Pour sa part, le militant des droits de l’Homme, Khaled Al-Bakari a dénoncé “la règle de l’opinion unique, qui est l’opinion de l’Etat”, ainsi que “la faiblesse de l’acteur politique et son incapacité à produire un nouveau discours” en adéquation avec la réalité du moment.
Lors d’un colloque organisé par le journal “Banasa”, Al-Bakari a dénoncé le fait que “l’Etat (marocain) ne tolère pas la diversité des opinions, non seulement dans le domaine politique, mais dans tous les domaines, y compris le domaine artistique, sportif, culturel et médiatique”. Il a noté, en outre, que “le gouvernement s’appuie sur une mauvaise communication et qu’au moment où les citoyens réclament des mesures concrètes et réalistes, il utilise encore la langue de bois”.
Le militant a également accusé le Premier ministre Aziz Akhannouch d’exercer “un monopole sur le marché du carburant et de l’oxygène vendu aux hôpitaux”, notant qu’il s’agit d’une personne qui représente “l’oligarchie rentière et prédatrice et un symbole du mariage entre le pouvoir et l’argent”.