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Nordine Djoudi, un témoin de la trahison historique de Hassan II de la cause arabe

Dans un entretien accordé à la Radio chaine 3 au sein de l’émission 17h00-19h00 Le Mag, M. Nordine Djoudi, ancien diplomate et ex-secrétaire général adjoint à l’ex-OUA (Organisation de l’Union africaine, actuelle UA – Union Africaine, ndlr), est revenu sur l’histoire de trahison commise, en 1967 lors de la guerre des six jours, par l’ex-Roi du Maroc, Hassen II, au profit d’Israël, alors que se tenait dans la ville marocaine Casablanca, le troisième grand Sommet de la Ligue arabe.

En commençant par souligner le succès du président Tebboune et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui « ont réussi une opération extraordinaire, celle de réveiller les consciences pour qu’Alger redevienne le lieu de réunification des rangs des pays arabes autour de la question vitale, celle de la Palestine », M. Djoufi a rappelé « le scandale des enregistrements, par le Makhzen, des contenus du Sommet arabe au profit du Mossad, et ce, à la veille de la guerre des six jours ».

La livraison, par Hassan II au Mossad, des informations liées audit Sommet arabe a été décisive dans cette bataille en faveur de l’Etat hébreu qui lui est d’ailleurs resté reconnaissant. En témoigne la stèle érigée en son honneur au cœur de la Tel Aviv, au lieu dit Place Hassan II avec la mention, en hébreu et en français, « Place Hassan II, Roi du Maroc (1929-1999) bienfaiteur des juifs, a contribué à instaurer la paix dans notre région ».

  1. Djoudi détaille que « lorsqu’il a été décidé de tenir la réunion de la Ligue arabe à Casablanca, le Mossad avait en effet tout un étage au sein de l’hôtel qui devait abriter la rencontre. Hassan II les a mis en garde que les Algériens allaient s’en rendre compte. Il leur a ensuite suggéré de changer de lieu en leur promettant de se charger du reste. Il a effectivement joué ce rôle de trahison au profit du Mossad en lui livrant l’ensemble des contenus de la rencontre sous forme d’enregistrements, ce qui lui a permis d’avoir une idée précise sur les forces armées arabes, notamment en Egypte et en Syrie ».
  2. Djoudi ajoute que « la France était aussi au courant, d’où la phrase du général De Gaulle : je condamnerai celui qui sera le premier à engager la guerre ».

L’invité de la Radio fait remarquer que « la trahison par le Makhzen des causes justes remonte loin dans son histoire (…) et il aura fallut que survienne cette rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc pour qu’on puisse aujourd’hui l’évoquer ouvertement», même cette trahison historique n’est aujourd’hui plus un secret.

Djoudi témoigne dans cet entretien de bien d’autres événements qu’il a eu à gérer ou auxquels il a assisté.

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