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« Merlin » Merzouki : Le complot révolutionnaire et la révolution complotiste

Par Boualem Snaoui *

Rire ou pleurer, voilà le « Dilem », et qui n’est pas une caricature du danseur du régime de « Tel Aviv », mais une lettre, publiée par le canard des emmurés autoproclamé « Liberté », où officie justement ce caricaturiste, caricature à lui tout seul, que vous avez sans doute reconnu, du prix international des fakes news de Cologne : Kamel Daoud.  Les mots n’ont plus de sens, et le sens des mots a été travesti.

Là où il met les pieds (Ya Latif- malheur), la méfiance est de rigueur. Ce néo-naturalisé français (pas comme d’autre qui doivent justifier de leur identité considérée comme « non probante »), revient en se mouvant, comme à l’accoutumé, en mode « reptilien », pour demander la libération de prisonniers dits « d’opinion » (on se demande de quelle opinion il s’agit ?) en Algérie. Celui qui avait écrit :« les derniers colons de ce pays plantaient plus d’arbres que ceux qui l’ont libéré …», oubliant en passant la nature de celui qui tenait la pioche, n’ a  naturellement pas le temps de venir au secours de Georges Ibrahim Abdallah, ni de Rolland Veuillet, ni  des dizaines de milliers de Gilets Jaunes, mutilés, éborgnés, condamnés en justice, ni de ces lycéens agenouillés à Mantes La Jolie, ni des refuzniks, ni de  Mordechai Vanunu.  Il est trop occupé à sauver  « Rachid le mécanicien », un porteur du drapeau de Jacques Bénet, ainsi que  celui dont le portrait vient de remplacer celui du soldat israélien  Gilad Shalit, sur les murs de la Mairie de Paris. Tout un symbole.

Cette réaction de la « sentinelle des puissants contre les classes dangereuses ? », « censeur de la République » de Markem, n’est pas anodine, et placée dans son contexte naturel de « la politique des reptiles », elle n’arrive pas par hasard. Elle pourrait même être le fruit de l’injonction des « exportateurs de la démocratie » et des « multinationales des Droits de l’Homme ».

En effet, comment ne pas faire le parallèle avec les « directives » du 27 juillet 2020, exclusivement destinées à l’Algérie,   l’obligeant à remettre en selle la « distribution des bananes » et de se soumettre aux financiers internationaux,  d’un puissant think-tank mondial, ONG (Organisation Non gouvernementale) intitulé International Crisis Group,   financée ( ne pas rire ) par des gouvernements et des états (Canada, Australie, Norvège, France, Qatar, Emirats arabes Unis, Japon, Suisse, Union Européenne, …) et des fondations d’intérêt privé (Open Society, Henry Luce Fondation, Korea Foundation, Rift Valley Institue, Rockfeller Brothers Fund, ….).

Cette organisation « gouvernementale mondialiste », faussement appelée ONG,  est dirigée par un Conseil d’Administration composé par la crème des politiques (47 personnes triées sur le volet) internationaux,  parmi lesquels figurent George Soros, le spéculateur boursier, et Tzipi Livni, soldate de l’armée israélienne, ancienne dirigeante politique et ministre israélienne, visée par une plainte pour crimes de guerre.

Le hasard n’a pas de place en politique, et il est difficile de dissocier cette « injonction » de celle des anciens compagnons idéologiques de notre « Hugo » à nous, qui dans une fabuleuse déclaration, composée de récitations (j’en ai vu passer une, celle de notre « La Zoubida de La Gaff), nous annoncent qu’ils ont engagé une « chasse à courre » aux « Bensaada ». En effet, le « Bensaada » donne des cauchemars à ces commerçants de révolutions culinaires (les leaders autoproclamés du « Hirak » se sont mis à distribuer des bananes durant les manifestations à Alger, pour concurrencer la distribution, par l’ancien régime, du saucisson algérien « Cachir »). C’est Moncef Marzouki, le Zapata de Tunis, qui a pris la tête de la cavalerie de cette « chasse à courre » des « Tartarins de Tarascon », à qui il ne manque plus que Chelghoumi (surnommé Charles Roumi), cet autre expert musulman, qu’il faut absolument accompagner d’un interprète « Français-Français ». Dans leur œuvre de « chasse », où ils oublient juste de nous exposer leurs prouesses de lutte  contre l’islamophobie, qui bat des records dans le monde, ils reprennent presque mot à mot l’une des conclusions de l’International Crisis Group :«  La pandémie du COVID-19 aurait pu être un moment d’unité nationale et de remise en cause de la feuille de route déréelle du régime ». C’est sans doute par hasard !

Thomas Deltombe, et ses travaux scientifiques sur « l’Islam imaginaire », n’a qu’à aller se rhabiller.

« Je ne suis pas un tartour, je ne suis pas un tartour, … »

C’est donc  ce « Président-fantôme Tartour  de Carthage » de  Salah Horchani ,  qui a failli transformer Tounès El Khadra (Tunisie verte) en désert, qui vient nous convaincre qu’il y a des « révolutionnaires des printemps arabes », sans nous citer un seul  de ces « révolutionnaires ».  Salah Horchani l’a même excommunié en déclarant : « Vous n’êtes plus mon Président ! ».   Expert de la politique des slogans et des gestes, il brandit  la «Main de Rabaa » (ou « Main de Rabia », la main droite levée avec le pouce reposant sur la paume), geste qui représente un signe de ralliement et de soutien inconditionnel à la cause de « la confrérie ».

Comme pour K. Daoud, il y a l’odeur et même le goût  de l’International Crisis Group  chez ce « révolutionnaire de jasmin »,  qui jure « contre vents et marées », la langue pendue comme une cravate, que  « les distributions de bananes » dans les manifestations d’Alger,  ne sont qu’un pur hasard. Ces pluies de bananes sont sans doute tombées du ciel « révolutionnaire ». Ce défenseur « silencieux » de la juste cause palestinienne nous promet même une troisième vague de contamination au « Covid 19 du printemps des Arabes ».

Merzouki est une « chance » pour les multinationales des « Droits de l’Homme » et les  exportateurs de la guerre des civilisations; il les a amnistiés à l’avance pour  leur troisième vague des « régressions fécondes » qu’il décrit  à la façon de la pandémie du Corona Virus :  « Après la première vague du «printemps arabe » en Tunisie, en Libye, au Yémen, en Egypte et en Syrie, et malgré les revers et ce que certains ont pris pour des « leçons », la deuxième vague est survenue au Soudan, en Algérie, en Irak et au Liban. Attendez la troisième vague dans plus d’un endroit où de véritables réformes n’ont pas eu lieu ». N’y voyez surtout pas une stratégie « complotiste » de pandémie au « Corona Virus- printemps arabes », chez notre chanceux. Le pangolin sera-t-il de la partie ?

Maintenant que ce Merlin l’Enchanteur et sa cavalerie des « Chevaliers de la table ronde » ont réussi, « comme tout le monde le sait »,  à éradiquer le racisme et l’islamophobie de la place publique, notamment en Europe et en Amérique du Nord, ils se consacrent à la chasse aux « Bensaada ».

Certains se demandent où est le lien entre l’Algérie, K. Daoud, cet amoureux du Qatar, et Merlin Merzouki. Eh bien, il faut aller le chercher dans les déclarations du ministre des AE de cette monarchie « chic », Hamad bin Jassim al-Thani : «   …votre tour viendra », qui, pour Laurent Fabius ne finance pas le « terrorisme ». Le Qatar est un ciment d’or.

Avec Merzouki, on est chanceux, puisqu’il va pouvoir nous expliquer comment des députés européens, de Droite, de Gauche, des « Verts », de l’extrême droite, qui ne s’accordent sur aucune des politiques engagées par le parlement et les états de l’UE, se sont spontanément rassemblés comme un seul « homme », sans hésitations, sans réticences, le 28 novembre 2019, pour porter le même bulletin de vote d’une résolution en faveur du « hirak des bananistes » en Algérie ? Au moment même où les gilets jaunes se faisaient éborgner, mutiler, lapider, presque sous les fenêtres du parlement européen.

Contre l’Algérie et son peuple, Raphael Glucksmann, Marie Arena, Gilbert Collard, Merzouki et sa cavalerie : même combat ! Et qu’ils se rassurent, ils ne sont les seuls dans cette embuscade politique. Les défenseurs des « Droits de l’Homme » à géométrie variable, qui soutenaient mordicus, dans un passé récent, Samir Belarbi, élevé au rang de « figure phare » de la contestation populaire en Algérie, se cachent après la déclaration de ce dernier (de la classe politique !) en faveur d’un « état islamique » en Algérie.  Que Laurent Fabius me pardonne de lui emprunter presque son expression : le « Front démocratique » fait du bon boulot.

Par la même occasion, et pour revenir à notre Merlin, il va pouvoir nous expliquer le traitement des problèmes politiques de l’Algérie (française ?) évoqués à l’Assemblée nationale française, par le député français de Moselle Brahim Hammouche,  (question N° 2535 de la 15 ème législature), ou encore par la députée Valérie Boyer, (question N° 4772 et 93 270 de la 14 ème législature, et question N° 24 095 de la 15 ème législature).  Cette dernière s’est opposée avec fracas au droit du sol, et a fait beaucoup parler d’elle avec son tweet « emprunté » à JM Le Pen : « Le droit du sol est l’absurdité qui consiste à dire qu’un cheval est une vache parce qu’il est né dans une étable ». La France coloniale a de l’avenir !

Le plus drôle, c’est l’usage du vocabulaire des inversions des rôles (qui a atteint des sommités) en qualifiant les « Bensaada » de « contre-révolutionnaires » alliés des émirato-saoudo-israélien. A-t-il fait un accident avec un TGV (Train à Grande Vitesse), au point où il ne voit pas ces monarchies « arabes » tombées comme des mouches dans les bras du Régime de Tel Aviv ?  Le Soudan aussi est tombé dans les mêmes bras, juste après sa « révolution des Arabes ».

Et dire que notre Merlin avait promis d’abandonner la politique, pour se consacrer aussi à la médecine, sans doute pour faire trembler Ibn Sina (dont le nom latinisé est Avicenne).

Au moment où je rédige cette contribution, j’apprends que dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre 2020, pas moins de 21 incendies se sont déclarés « spontanément » et simultanément aux alentours de grandes villes algériennes, touchant pas moins de dix Wilaya (régions) du pays. Deux morts, des dizaines de citoyens hospitalisés après l’inhalation des fumées, des centaines de milliers d’hectares de végétations partis en fumée, destruction de la faune locale et de l’écosystème. Merzouki pourra-t-il nous expliquer la « spontanéité » et la simultanéité du déclenchement de ces incendies nocturnes en plein automne ?

Cela rappelle la politique de la terre brûlée, pratiquée par les colons, à la veille de l’indépendance. La presse parle d’actes terroristes à grande échelle, sauf notre Merlin qui allume les projecteurs sur la prochaine « chasse à courre » de la troisième vague de la « pandémie au Covid 19 du printemps des Arabes ».

 

 

* M. Boualem SNAOUI – Militant associatif syndical et politique

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