A la une, Algériactu

L’OS, fer de lance de la guerre de libération nationale contre la France


L’Organisation spéciale (OS), organe paramilitaire du PPA-MTLD (Parti du peuple algérien-Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), fruit du murissement du mouvement national, représentait l’instrument révolutionnaire et le fer de lance de la lutte pour l’indépendance et la libération du joug coloniale français.

Après l’invasion française en 1830, le peuple algérien a résisté farouchement à cette occupation barbare. La résistance a été conduite sous la houlette de l’Émir Abdelkader, qui ne devait s’incliner qu’après 17 ans de combats et de luttes féroces contre une armée française sauvage qui a recouru à tous les artifices et toutes les répressions, les enfumades pour occuper  illégalement les terres algériennes.

Le peuple algérien n’a jamais cessé de lutter, de résister pour recouvrer son indépendance.

De l’invasion coloniale en 1830, jusqu’au déclenchement de la lutte armée du 1er novembre 1954, couronnée par l’indépendance du pays le 5 juillet 1962, le peuple algérien a lutté vaillamment, avec la résistance héroïque entres autres, de l’Emir Abdelkader, Cheikhs Aheddad, El Mokrani et Boumama, pour ne citer que ces grands héros de l’histoire de l’Algérie.

Ces différents soulèvements pour la libération de l’Algérie ont été souvent réprimés par le colonisateur français, en raison principalement  du manque de coordination et d’unité dans le combat libérateur.

La création de l’Etoile Nord africaine (ENA), dans l’émigration en France, sous l’impulsion de l’Emir Khaled (Petit fils de l’Emir Abdelkader), va donner l’occasion aux algériens et aux pays du Maghreb de s’organiser politiquement et se structurer en vue de sensibiliser et motiver les peuples du Maghreb pour accéder à l’indépendance.

Porte parole de l’ENA au congrès anti-impérialiste de Bruxelles en 1927, auquel ont assisté, entres autres, Jawaharlal Nehru, futur Premier ministre de l’Inde  et Ho-Chi-Minh, leader de la République du Vietnam), Messali Hadj demanda, à cette occasion, au Congrès de faire siennes de principales revendications, à savoir l’indépendance de l’Algérie, le retrait de troupes françaises d’occupation, la constitution d’une Armée nationale algérienne.

En mars 1937, le Parti du peuple algérien (PPA) est fondé, suite à l’interdiction de l’ENA, avec comme objectif de continuer à créer cette prise de conscience chez le peuple algérien en vue de son indépendance. Le leader du PPA, Messali Hadj, n’a cessé, durant ses multiples interventions, à appeler le peuple algérien à s’organiser pour le recouvrement de son indépendance.

Selon Benyoucef Benkhedda, dans son ouvrage, « les origines du Premier novembre1954 », le concept de la lutte armée était propre au PPA et à lui seul, qui va le mettre en pratique petit à petit. Ni le parti de Ferhat Abbas (L’Union démocratique du manifeste algérien, l’UDMA), ni l’Association des Oulémas, ni le Parti Communiste algérien (PCA), ni aucune autre formation ne s’engagera dans la voie de la lutte armée.

                                            La pré-OS

Le Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA), qui a vu le jour en mars 1954 et dont l’aboutissement a été le déclenchement effectif de la lutte armée, ayant abouti à l’indépendance algérienne, avait été un long processus politique, de préparation, de propagande et surtout de prise de conscience sur la nécessité du passage à la lutte armée pour se défaire du joug colonial français.

Mais le recours à la lutte armée va être amorcé par trois phases: la première, par un groupe de militants du PPA qui a recherché une aide extérieure à la faveur de la deuxième guerre mondiale, l’autre lors des massacres du 8 du mai 1945, qui a échoué par manque de préparation.

La troisième phase va se concrétiser, avec la mise en place de l’Organisation spéciale (OS), lors du Congrès historique du PPA-MTLD du 15-16 février 1947,qui sera le fer de lance de la lutte de la libération nationale.

La direction du PPA avait créé, en effet, en 1944 une organisation de choc à Alger, d’une vingtaine de membres, produit de la fusion de deux groupes, l’un de Belcourt (actuellement Belouizdad), l’autre de la Casbah.    La responsabilité de cette organisation va échoir à Ahmed Bouda et Mohamed Taleb, avait indiqué l’ancien secrétaire général du PPA-MTLD, M. Benkhedda .

La pré-OS était confiée à Mohamed Belouizdad (Futur responsable de l’OS). Elle avait comme éléments, entres autres, Ouali Bennaï, Youcef Hamoud, Mustapha Dahmoune, Mustapha Abdelhamid, Ahmed Haddanou dit « El Kabba », Abdelkader Bouda, Abderahmane Hafiz, Mohamed Henni, Abdelkader Taglit et Rabah Zaâf .

Le congrès « historique » du PPA-MTLD, tenu les 15 et 16 février 1947, après le retour de Messali de Brazzaville, a décidé du principe de la lutte armée par tous les moyens, y compris la lutte armée.

La préparation de la lutte armée va incomber à l’Organisation spéciale, noyau de la future Armée de libération nationale (ALN). « Il ne fallait pas renouveler l’erreur de 1945, où le parti s’était retrouvé démuni d’un pareil instrument où moment où il tenta de passer à l’action sur toute l’étendue du territoire national », disait Benkhedda.

La direction de l’OS fut confiée à Mohamed Belouizdad, chef national, chef d’Etat-major de l’OS, assisté de Hocine Aït Ahmed, adjoint au chef d’Etat-major et responsable de la Kabylie. Mohamed Boudiaf dirigeait le département de Constantine, Djilali Réguimi, chef du département d’Alger 1, comprenant Alger, la Mitidja et le Titteri, Abdelkader Belhadj Djilali, chef du département d’Alger 2, chapeautant le Dahra et Chlef, et Ahmed Ben Bella héritera du département d’Oran.

Après la maladie de Mohamed Belouizdad, Hocine Aït Ahmed prend la tête de l’OS fin 1947, dont il cèdera la place en 1949 à Ahmed Ben Bella. L’OS sera découverte par les services français en 1950.

Pour Mohamed Boudiaf, responsable de l’OS du département de Constantine, les militants de l’OS furent choisis au sein de l’Organisation Politique clandestine du PPA sur la base de certains critères, tels que la « conviction, le courage physique, la discrétion et la clandestinité ».

L’OS activera efficacement avec des résultats sur le terrain, avec notamment l’attaque spectaculaire de la Poste d’Oran en 1949. Ses éléments continueront à activer clandestinement pour s’organiser au sein du CRUA et à activer notamment avec la tenue de la réunion du groupe historique des 22 à Clos Salemebier (El-Madania), avec ses éléments moteurs, à savoir Mustapaha Ben Boulaïd, Mohamd Boudiaf, Mohamed Larbi Ben’Hidi, Didocuhe Mourad, Rabah Bitat, qui vont décider du déclenchement de la lutte armée, le 1 novembre 1954, en enrôlant dans leur action tout le peuple pour l’objectif final : l’indépendance nationale.

Les trois États-majors de l’OS

L’Organisation spéciale (OS), organisation paramilitaire du PPA-MTLD (Parti du peuple algérien-Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), créée en février 1947, a connu trois États-majors.

Premier État-major

-Mohamed Belouizdad, chef de l’OS, chef d’Etat-Major

-Hocine Aït Ahmed, Adjoint au chef d’Etat-major, responsable de la Kabylie

-Mohamed Boudiaf, chef du département de Constantine

-Djilali Réguimi, chef du département d’Alger 1, comprenant Alger, la Mitidja et le Titteri

-Abdelkader Belhadj-Djilali, chef du département d’Alger 2, comprenant le Dahra et Chlef.

-Ahmed Ben Bella, chef du département d’Oran.

Deuxième État-major (novembre 1947-1949)

-Hocine Aït Ahmed chef de l’OS, chef d’Etat-Major

-Abdelkader Belhadj-Djilali, instructeur et inspecteur général,

-Mohamed Boudiaf, chef du département de Constantine

-Djilali Réguimi, chef du département d’Alger 1, comprenant Alger, la Mitidja, la Kabylie et le Titteri

Mohamed Maroc, chef du département d’Alger 2, comprenant le Dahra et Chlef.

-Ahmed Ben Bella, chef du département d’Oran.

 

Troisième État-major (1949-1950)

-Ahmed Ben Bella chef de l’OS, chef d’état-major

-Abdelkader Belhadj-Djilali, instruction militaire, inspection générale, collaboration avec les services spéciaux

-Mohamed Yousfi, Services généraux, artificiers, transmissions, collaboration avec l’instruction militaire

-Mohamed Boudiaf, chef du département de Constantine, Adjoint Mohamed Larbi Benmhidi

-Djilali Réguimi, chef du département d’Alger 1, comprenant Alger, la Mitidja, la Kabylie et le Titteri

-Ahmed Mahsas, chef du département d’Alger 2, comprenant le Dahra et Chlef.

-Abderahmane Bensaïd, chef du département d’Oran, adjoint Hamou Boutelilis.

 

La constitution de ces Etats-majors sont contenus dans l’ouvrage de l’ancien secrétaire général du PPA-MTLD et ancien président du Gouvernement provisoire de la République Algérienne (GPRA), Benyoucef  Benkhedda, « Les Origines du premier novembre 1954 ».

 

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires