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Cessez-le-feu de la guerre d’Algérie: 19 mars 1962 / 19 mars 2022

 Par le Collectif Unitaire Franco-Algérien 

 Voilà 60 ans, après la signature des accords d’Évian du 18 mars 1962, mettant fin officiellement à la guerre d’Algérie, à des années de braise, de sang, de larmes, de destructions, que le pouvoir colonial avait imposé aux peuples des deux rives. Une affreuse guerre, et son cortège d’horreurs, menée par des experts coloniaux contre les peuples, et en premier lieu contre le peuple algérien, le plus durement affecté, qui a vu des centaines de milliers de citoyens périr sous les bombes, le napalm, les exécutions sommaires, les essais nucléaires, les attentats, sans oublier ces innocents gazés dans les grottes du Dahra les 18 et 19 juin 1845.

Des millions de blessés dans leurs corps et leur âme par la torture, les viols, les ratonnades,  sans compter plus de 2 millions de déplacés et les 8000 villages et hameaux rasés de la surface de la terre, ces déportés au Moyen-Orient et en Nouvelle-Calédonie, ces massacres de masse pour les besoins de la politique coloniale raciste de repeuplement : voilà un petit morceau du tableau honteux et inhumain dessiné pour tout un peuple sur son sol et ailleurs, pour l’effacer de l’histoire de l’humanité.

On pourrait aussi le compléter avec les massacres du 8 mai 1945, ceux du 17 octobre 1961, et beaucoup d’autres, dont certains ne se gênent même pas pour les élever au rang de « bienfaits de la colonisation ».

C’est au moment où nous commémorons le 60ème anniversaire des accords d’Évian et le cessez le feu du 19 mars 1962, que beaucoup ont choisis de ressortir les armes pour les braquer contre l’Algérie, comme si les 60 ans d’indépendance n’étaient qu’une courte récréation offerte au peuple algérien par les « décoloniaux ».

Des bataillons médiatiques, scientifiques, culturels, politiques, d’experts en tous genre, se sont mis route pour remettre une couche coloniale sur les blessures pas encore guéries, à partir de Paris, et éclairant une nouvelle voie de guerre totale sous des banderoles idéologiques diverses et variées. Sans aucune retenue, ni même aucun respect à la mémoire et aux douleurs passées et présentes, ces courants, toutes tendances confondues, ne cessent d’appeler à une « deuxième guerre d’Algérie », sous des couleurs de liberté et de démocratie. Ils n’ont rien retenu de l’histoire des malheurs et des larmes versées, pour fabriquer des films, des émissions, des documentaires, des colloques, des manifestations, des rencontres scientifiques (nous disent-ils) où le mot d’ordre est à peine voilé :« Algérie-Française ».

Comment peuvent-ils appeler à la liberté à partir du siège de l’ancienne puissance coloniale ? Comment peuvent-ils appeler à la démocratie lorsqu’ils sont logés sous les ailes d’un Président qui remettait en cause l’existence même de la nation algérienne ?

60 ans après la libération, et non la décolonisation, comme tentent de nous le faire croire les cercles des bien-pensants du système, il est nécessaire de solder les contentieux de ce passé colonial douloureux et traumatique pour les peuples des deux rives, sans inverser les rôles et sans la construction unilatérale d’une histoire à sens civilisatrice unique.

Les ponts d’amitié et de fraternité doivent emprunter le chemin de la confiance.

 

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