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Mme Hammouche, experte en eau: la souveraineté, les défis et les enjeux géostratégiques, au centre des préoccupations de l’Algérie

L'Algérie accorde un intérêt particulier à la préservation de ses capacités en matières d'eau, et ne cesse de renforcer ses capacités dans ce secteur crucial via le lancement d'importants projets structurants, comme la réalisation de plusieurs stations de dessalement de l'eau au niveau de la bande côtière du pays, la réalisation de stations d'épuration pour la récupération des eaux usées traitée, utilisée dans l'irrigation agricole.

L’Algérie accorde un intérêt particulier à la préservation de ses capacités en matières d’eau, et ne cesse de renforcer ses capacités dans ce secteur crucial via le lancement d’importants projets structurants, comme la réalisation de plusieurs stations de dessalement de l’eau au niveau de la bande côtière du pays, la réalisation de stations d’épuration pour la récupération des eaux usées traitée, utilisée dans l’irrigation agricole.

Cela se fait dans une conjoncture internationale, ou le faible est écrasé, ainsi que dans une conjoncture marquée par un changement climatique néfaste, provoquant la diminution du taux de pluviométrie et le stress hydrique. Cela s’ajoute à la volonté d’un pays limitrophe d’assécher toute la région sud-ouest du pays, via la construction de barrages, en violation du droit international imposant la concertation et le partage des eaux en moeurs humanitaires, ainsi que la tendance néolibérale versée vers le lancement de la valeur marchande de l’eau.

Pour mieux cerner ces questions, Algérie54 a posé quelques questions à Mme Hammouche Hassina, responsable au niveau du ministère des Ressources en Eau, experte, et membre de la délégation algérienne qui se trouve à Bali en Indonésie, dans le cadre de la tenue du 10ème Forum Mondial de l’Eau.

Dès l’entame de l’interview, Mme Hammouche Hassina insiste sur la nécessité du renforcement de la souveraineté du pays sur ses ressources en eau.  » Aujourd’hui, la question de l’eau est devenue crucial et un enjeu de premier ordre sur la scène internationale, d’ou la nécessité de renforcer nos capacités à affronter tout ce qui peut affecter nos ressources en eau » dira-t-elle.

Dans le même sillage, l’experte algérienne salua la conclusion d’un accord-cadre entre l’Algérie et ses voisins tunisien et libyen le 24 avril dernier, sur le partage de l’exploitation de la nappe albienne, ce qui dénote l’intérêt d’Alger, à la préservation et la promotion du concept du bon voisinage, et la concertation soutenue pour mieux régler les difficultés liées au partage de cette denrée vitale pour l’être humain.

Ce qui n’est pas le cas pour ce qui du voisin de l’Ouest, dont la réalisation du barrage de Kheng Grou Figuig, est à l’origine de l’assèchement du barrage de Djorf Tourba , et signifie la mort de la plaine d’Abadla, et aussi la fin de la zone humide et le déplacement forcé de la population vers d’autres régions de l’Algérie. Dans le même cadre, Mme Hammouche nous révèle l’approche préconisée des trois pays loin de l’Observatoire du Sahara et Sahel, dont l’attitude devenait intrigante, incitant les responsables algériens, tunisiens et libyens à adopter un nouveau mécanisme plus rassurant permettant le partage des eaux loin de la menace de « l’internalisation » synonyme d’atteinte à la souveraineté de chaque pays.

Interrogée sur les capacités du pays à faire face aux indicateurs endogènes et exogènes, Mme Hammouche souligne que l’Algérie mobilise 70% de ses capacités en eau au secteur stratégique de l’agriculture. Une mobilisation qui s’est accrue avec les derniers développements sur la scène internationale, avec la crise sanitaire et le conflit ukrainien et qui ont imposé une nouvelle vision pour assoir une sécurité alimentaire. Cette dernière est liée organiquement au renforcement des capacités du pays en matière de la disponibilité de la denrée vitale qu’est l’eau.

Ce défi, selon Mme Hammouche a été prise en considération via le lancement de la stratégie 2030, initiée par le président de la république M.Abdelmadjid Tebboune. Sur ce registre, il est important de souligner le lancement d’importantes stations de dessalement de l’eau de mer, au niveau des localités côtières, ainsi que la réalisation de stations d’épuration, pour la récupération des eaux usées traitées, destinées à l’irrigation agricole, note notre interlocutrice.

S’agissant des enjeux internationaux sur la question de l’eau, Mme Hammouche souligne l’importance de la concertation avec nos voisins, au même titre avec nos alliés pour imposer une nouvelle vision sur la gestion , la gouvernance et le financement pour faire face aux desseins de l’internationalisation favorable aux puissances multinationales .

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