Lors d’un débat récemment organisé à l’institut français des relations internationales avec notamment Samira Sitail, Ambassadeur du Royaume de Marrakech en France, cette dernière a ressorti le “prêt à porter langagier “ vainement répété urbi et orbi du Makhzen selon lequel le conflit du Sahara Occidental ne participerait pas d’une volonté farouche du peuple sahraoui de recouvrer ses droits à l’existence et à la dignité mais aurait été ourdi par l’Algérie.
Ces assertions aussi farfelues qu’inconsistantes mettent à nu l’insoutenable légèreté professionnelle de la pseudo-diplomate makhzenienne qui pratique avec zèle le psittacisme et ne semble pas se soucier des conséquences sur sa crédibilité de l’ânonnement d’une antienne éculée.
Livrons-nous donc à quelques rappels, bien sûr non exhaustifs, de l’évolution de cette question de décolonisation afin de restituer à la cause sahraouie son inaltérable quintessence :
Faut-il rappeler, ou peut-être apprendre, à la représentante makhnezienne que le Sahara occidental figure sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU depuis 1963, à la demande même du Makhzen !
Ce faisant, ce dernier établissait à la face du monde le statut du Sahara Occidental : celui d’un territoire non autonome. Ce qu’il n’a cessé d’être depuis.
N’a-t-elle pas souvenance que le défunt Roi Hassan II avait proposé tant à l’Algerie qu’à la Mauritanie, des parcelles de ce territoire qui n’a jamais appartenu au royaume de Marrakech ?
Le refus de ce troc indigne allait de soi, tout autant qu’il édifiait sur la duplicité makhzenienne qui escomptait que les principes ne pèseraient pas lourd face à un partage estimé alléchant et à même d’annihiler toute conscience.
Sur ce point précis, c’était méconnaître la rectitude morale de mon pays et son attachement viscéral à sa terre, lui qui n’aura cédé ne fusse qu’un pouce de terrain lors de sa lutte pour l’indépendance et qui sacralise depuis cette terre abreuvée du sang de ses martyrs.
Faut-il lui rappeler, ou encore apprendre, que cette question de décolonisation concerne le dernier territoire non autonome en Afrique et que le fait colonial marocain, puissance occupante selon le droit international, est tout aussi condamnable que celui espagnol ?
En dépit de toutes ses manigances et tentatives de perpétration de faits accomplis supposés se substituer à la légalité internationale, le Makhzen n’a pu assouvir ses sombres desseins depuis que le peuple sahraoui a pris son destin en main et s’emploie à s’extraire du joug colonial, porté en cela par la République Arabe Sahraouie Démocratique ( RASD) et le Front Polisario, reconnu par les Nations Unies comme le seul Représentant du peuple Sahraoui.
Faut-il lui rappeler, ou toujours apprendre, que le royaume de Marrakech a dû renoncer à ses folles prétentions, s’incliner et accepter de siéger au sein de l’Union Africaine avec la RASD qui a préséance sur lui du fait de son statut de membre originel de l’organisation continentale contrairement à lui ?
Il convient de lui rappeler que, s’agissant précisément de l’Afrique, l’investissement de longue date de l’Algerie en faveur de la paix, de la sécurité et du développement du continent a été concrétisé par moult actions, notamment au plan bilatéral mais aussi de portée multilatérale.
Étant, pour la quatrième fois membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Algerie a su imprimer sa marque en quelque six mois seulement,notamment sur la Palestine, victime d’une entreprise de nettoyage humaine sans précédent,mais aussi s’agissant des problématiques africaines.
En un laps de temps relativement court, l’Algérie s’est imposée comme un acteur dynamique et déterminant dudit organe onusien et son action de soutien total à ses frères palestiniens et son rejet assumé de l’abjection sioniste sont connues et reconnues.
Contrairement au Makhzen, l’Algérie privilégie l’action résolue et désintéressée, quel qu’en soit le prix, et ne se paie pas de mots pour abuser et tromper…
Assumant pleinement les responsabilités induites par son rôle pivot et stratégique dans sa sous-région,l’Algérie s’investit tout autant pour relever de façon durable les nombreux défis qui confrontent la région du Sahel, minée par les agissements de mouvements terroristes, mais pas seulement, et oeuvre au rétablissement de la sécurité et de la gouvernance idoine dans cette région.
Puissance continentale,l’Algérie est incontournable dans la recherche de solutions durables pour la région sahélo-saharienne, aux plans politique, économique et sécuritaire et privilégie l’appropriation exclusive par les Africains des défis qui les confrontent, les actions extérieures étant loin de constituer des panacées.
Signe tangible de cette gestion solidaire, sous la présidence de l’Algérie, le comité contre le terrorisme (CCT) du Conseil de sécurité des Nations unies s’emploie actuellement à renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme.
Les jonctions entre les entreprises terroristes et le trafic de drogues sont notoires, au Sahel notamment cette collusion avec les groupes narcoterroristes pose problème ainsi que pointé par le dernier rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui met en exergue le rôle néfaste du Makhzen dans la production et le trafic des stupéfiants.
Rompez donc Madame avec cette posture supposée angelique d’un pays exemplaire, tout dévoué à son voisinage et voulant du bien au continent africain, alors même que le régime que vous représentez est plus connu pour ses méfaits que pour ses engagements désintéressés.
Pour en revenir à la question du Sahara Occidental, vous soutenez sans vergogne que des progrès auraient été enregistrés au plan international quant aux revendications marocaines sur ce territoire.
Lesquels ?
Le Makhzen a-t-il progressé d’un seul iota sur sa trompeuse proposition d’autonomie ?
Cela s’est-il reflété sur le corpus légal onusien ?
L’ouverture à grands coups de trompettes et fanfares de pseudo-consulats dans les territoires sahraouis occupés a-t-elle eu quelques retombées politiques ou diplomatiques que ce soient ?
A l’évidence cette posture d’entêtement et de négation des revendications d’un peuple que les exactions makhzeniennes n’ont jamais réussi à soumettre, participe du mode d’emploi somme toute classique du colonisateur que le juste sens de l’histoire a broyé et précipité dans les poubelles de cette dernière.
Dans sa fuite insensée en avant et ses atermoiements déclinés à l’infini, le Makhzen, toute honte bue et contre la volonté du peuple marocain, ira jusqu’à se solidariser avec l’entité sioniste qui, depuis des mois poursuit implacablement son entreprise genocidaire et se livre aux pires exactions contre le peuple palestinien martyr.
Cette collusion pourrait sembler contre-nature, pourtant une analyse sans complaisance des relations bilatérales établies et les déclarations décomplexées quant à la connivence makhzeno-sioniste indiquent bien que le Makhzen a choisi son camp, celui de son complice colonial et entend pratiquer le mimétisme supposé hâter l’appropriation d’un territoire destiné à ses habitants et à eux seuls.
S’il pense être à bonne école, le Makhzen se trompe lourdement et cette trahison à l’égard du peuple palestinien le disqualifie à jamais.
Enfin, lorsque la majorette makhzenienne tente, dans un exercice stérile, de mettre en cause l’Algérie, dont l’ADN est composé de valeurs non monnayables d’humanisme, de liberté, de dignité et de solidarité, elle ne réussit, en vérité, à tromper personne tant les faux-fuyants de l’occupant makhzenien/ Marrakechien sont connus de tous.
Le Général Giap avait asséné en son temps que l’impérialisme est un mauvais élève. Il en est tout autant du colonialisme.
C’est pourquoi, autant le Sahara Occidental que la Palestine seront indépendants.
Toute lutte pour l’émancipation a été menée au prix de sacrifices léonins . Les peuples palestinien et sahraoui n’auront pas, hélas, dérogé à cette règle inique.
Le Makhzen sait qu’à terme,il devra se défaire de ses louvoiements tout aussi stériles qu’irresponsables et plier face à la légalité internationale gravée dans le marbre des Nations Unies notamment.
Tout procès d’intention fallacieux est donc vain. l’Algerie,dans toutes ses composantes,est en parfaite communion s’agissant de son devoir éthique vis-à-vis des peuples sous domination.
Sa réputation en la matière est bien établie au plan international et c’est son honneur.
Source: www.lesoirdalgerie.dz
