Mondactu

La fin du « printemps arabe » actée

Une nouvelle ère s’ouvre dans le chapitre des relations inter-arabes, augurant la fin de ce qu’a été appelé « Printemps arabe », dont l’enthousiasme à une démocratisation des pays qualifiés de dictatures tournera en cauchemar, vers le chaos et le démantèlement des Etats nationaux.
Ce regain de réconciliation est soutenu aujourd’hui, par le rapprochement entre le Caire et Doha. La visite du Rais égyptien Abdelfettah Al Sissi ce mardi à Doha, réponse à la visite effectuée en juillet dernier en Egypte par l’Emir du Qatar Tamim Bin Hamad Al Thani. D’ailleurs, le président égyptien qui qualifie le Sommet arabe d’Alger, prévu en novembre prochain de crucial, à l’occasion d’une interview accordée à l’agence qatarie d’information, mise sur le renforcement de l’ancrage du principe de la citoyenneté, et de la consolidation des institutions, pérennisant  l’Etat-national, garantissant la souveraineté et l’unité des pays et des peuples face à l’ingérence étrangère. Plaidant pour une action arabe commune, le Rais égyptien plaide contre l’exportation de la démocratie et le « regime change ». Le grand perdant de cette visite serait sans aucun doute la confrérie des Frères Musulmans qui bénéficiait d’un soutien total de Doha, depuis 2011; et qui voit de ce rapprochement consolidé par la signature d’importants contrats économiques, la fin de ses illusions. Un cuisant échec, dont les résultats ne vont pas tarder à être rendu public. Sur ce registre, il n’est pas exclu de voir les bureaux de la confrérie fermés, les vivres coupés, la propagande interdite et les dirigeants éventuellement expulsés.

Après la visite du président syrien Bashar Al Assad aux Emirats Arabes Unis, le rapprochement égypto-qatari, favorisera sans aucun doute celui entamé entre le Caire et Ankara. La Turquie a déjà annoncé la couleur en fermant les chaînes de télévision de l’opposition égyptienne hostile au pouvoir au Caire. Le rapprochement entre l’Egypte et la Turquie est soutenu par la fin de la brouille entre Ankara et certains pays du Golfe comme les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. Ce regain de réconciliation pourrait être utilisé à bon escient pour le règlement du conflit libyen, et le rapprochement des points de vue des parties libyennes en conflit. Cette dynamique d’apaisement, qui coïncide avec un tournant de la géopolitique internationale, et la détermination de l’édification d’un nouvel ordre mondial multipolaire,  pourrait se répercuter positivement sur le prochain Sommet arabe appelé à poser les premiers jalons d’une action arabe commune allant dans le sens de la préservation des droits des Peuples arabes à l’indépendance, la démocratie, la dignité et le développement.

Rapprochement syro-turc envisageable

La coalition syrienne d’opposition priées de quitter la Turquie d’ici la fin de l’année

Une reprise des relations diplomatiques, ne saurait tarder, selon certains observateurs. Suite à une initiative russe permettant la consolidation de la réconciliation syrienne, le gouvernement turc aurait accordé un délai qui s’expire en fin d’année à la coalition syrienne de l’opposition de cesser ses activités hostiles au gouvernement syrien dirigé par Bashar Al Assad. C’est le média russe Sputnik qui révèle l’information ce mardi, en indiquant que les services de renseignements turcs ont accordé jusqu’à la fin de l’année en cours aux membres de la coalition syrienne d’opposition pour quitter le territoire turc. Si  ce revirement est confirmé, il s’agit d’un tournant important en matière de règlement du conflit syrien vieux de près de 12 ans, dans le sillage de ce qui est appelé « printemps arabe ». Même si les membres de la coalition syrienne d’opposition ont démenti l’information de Sputnik, il est clair qu’Ankara est déjà engagé dans un processus de réconciliation avec le gouvernement syrien. Sur ce registre, le gouvernement syrien reste prudent et pose deux conditions à savoir le retrait des troupes turques de son territoire et le respect total de son unité et souveraineté. Dans ce contexte, l’entretien d’un journal russe avec un homme politique syrien proche de Bachar al-Assad a attiré l’attention des médias turcs, parce qu’il a clairement énoncé les conditions de base de la Syrie pour la normalisation des relations avec la Turquie.

Petros Marjaneh, chef de la Commission des relations internationales du Parlement syrien, a déclaré lors d’une conversation avec le journal russe Izvestia que « la Syrie est prête à améliorer ses relations avec la Turquie » et que « nous voulons aussi que tous les problèmes soient résolus. Mais il est nécessaire que la Turquie s’y prépare et sache qu’il y a des conditions pour cela ».

« Les relations entre les deux pays doivent être établies sur la base de relations de bon voisinage et du respect des intérêts communs », a-t-il indiqué.

Il convient de souligner, que les deux pays sont en contact permanent au niveau des questions sécuritaires.

Sur ce registre, le  président turc Tayep Recep Erdogan s’est montré favorable à la réconciliation avec la Syrie et à la préservation de l’intégrité territoriale du pays.

La lutte menée par Ankara contre les organisations terroristes qui ne comprennent que le langage de la force, garantit l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie, a prétendu le président turc, Recep Tayyip Erdogan, réitérant son ton conciliant envers son homologue syrien, Bachar al-Assad, avant d’entamer sa tournée dans les pays Balkans le 9 septembre dernier.

Certains observateurs notent que le gouvernement syrien est réticent à aborder de manière positive la nouvelle prise de position du président turc et n’a plus confiance en ses paroles qui devraient se traduire par des actes concrets sur le terrain à commencer par le retrait des troupes turques du territoire syrien et la fin de l’assistance portée aux groupes armés syriens opérant à Alep, Idlib et Hassaké dans le nord et l’ouest de la Syrie.

Les efforts russes pour réconcilier les deux voisins syrien et turc a commencé à porter ses fruits : la multiplication des contacts et des rencontres entre les délégations de sécurité des deux parties, le décret d’une amnistie générale émis par le président Bachar al-Assad autorisant des milliers de personnes et de familles à retourner dans la ville de Khan Cheikhoun et ailleurs en Syrie sans se soumettre à aucun examen ou enquête. A cet égard, l’arrestation d’un haut membre de l’organisation terroriste de Daech à Istanbul, mais aussi le silence des autorités turques sur le raid russe qui a tué près d’une centaine de terroristes du Front al-Nosra, soutenu par Ankara, pourrait s’inscrire dans le cadre d’un éventuel accord tripartite Syrie-Russie-Turquie.

La Turquie, semble avoir pris une décision radicale : arrêter de soutenir les rebelles au gouvernement syrien et donner le feu vers à la Russie pour accomplir la tâche de liquider tout groupe terroriste opérant en Syrie. A moins d’un an des élections présidentielles turques, argue-t-il, Erdogan cherche à se débarrasser du dossier des réfugiés syriens qui est devenu une carte puissante entre les mains de l’opposition turque pour renverser son pouvoir. D’où le harcèlement racial, dirigé directement ou indirectement par le Parti de la justice et du développement pour pousser les réfugiés (4 millions environ) à rentrer chez eux.

 

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires