Par Djeha

Observons la désinformation en œuvre. Des vrais professionnels de l’entourloupe.

L’essentiel de l’intox n’est pas une affaire de majuscules. L’obscurcissement des esprits commence par l’empilement de petites briques, par le travestissement des petits événements.

Considérons cet exemple caricatural.

1.- Les Russes déclarent avoir pris Soledar la semaine dernière.

2.- Les Ukrainiens (sans doute pour en cacher la réalité à son opinion publique, avec les médias occidentaux, dont Le Monde, à toutes les opinions publiques occidentales), maintiennent que Soledar est toujours « sous contrôle ukrainien ». On peut céder sur le front des réalités, mais il ne faut surtout pas déclarer ses déroutes.

3.- La dépêche de ce vendredi orchestre un tour de passe-passe subtil. Tout est dans le détail. Le titre de la dépêche du quotidien Le Monde fait arriver un convoi humanitaire de l’ONU « à Soledar ».

Mais à la vérité il s’oblige à une acrobatie géographique en finissant, dans le corps du texte, par reconnaître que le convoi est arrivé « dans les environs de Soledar » et non à Soledar, là où les Ukrainiens ne contrôlent plus rien.

C’est dur à avaler les défaites. Même pour un quotidien qui se pare d’une sorte d’aristocratie éditoriale factice, surfaite. A-t-elle mérité un jour de s’en prévaloir ?

Est-ce à cette gymnastique que préparent les études de journalisme ?

Est-ce à cela que servent les manipulations médiatiques ; apprendre à effacer les réalités, faire en sorte qu’elles n’existent pas.

Les Russes, en face, doivent sans doute en faire autant.

Avec cette différence que ni les Russe, ni les Chinois, ni bien d’autres peuples qui nous accompagnent sur ce versant-ci de l’univers, ne se sont posés comme double décimètre de l’éthique journalistique et de la civilité politique hors de leurs frontières, pour l’ensemble de l’humanité.