Par Mohamed Taleb
Introduction
Le génocide à Ghaza marque une ascension exceptionnelle du mécanisme génocidaire. Une industrie génocidaire sioniste déployée avec extrême arrogance sur une population civile sans défense et transmise en direct par les supports médiatiques au grand public, une montée prodigieuse de la machine dévastatrice et assassine sioniste, adoubée de l’Intelligence artificielle, au service de la destruction de l’humanité ( L’armée israélienne a développé des systèmes d’IA tels que « Lavender », « Gospel » et « Where’s Daddy ? » pour traiter les données et générer des listes de cibles, remodeler la guerre moderne et illustrer la nature à double usage de l’IA).
L’impitoyable régime sioniste assume parfaitement le rôle de successeur légitime de la barbarie du régime nazi avec une hausse considérable au niveau de la qualité du travail accompli : une population civile décimée sinon ébranlée et un territoire à 90% rasé au sol, une apocalypse humanitaire réalisée avec le progrès technologique.
Les pays occidentaux, imbus de leur complexe de supériorité, dont les États-Unis et une Europe accablée par le poids insupportable de son passé antijudaïque et antisémite qui a culminé avec l’Holocauste, ont, pour se racheter, approuvé et soutenu l’entité sioniste dans son entreprise infernale contre les Ghazaouis et les Palestiniens de Cisjordanie., mettant à sa disposition tout un arsenal politique, militaire, financier et médiatique, pour la mise œuvre d’un rouleau compresseur sioniste à des fins de nettoyage ethnique, infrastructurel et territorial.
Le 7 octobre 2023, en territoire israélien (une première), a été une réponse violente à un phénomène violent de colonisation et de terrorisme d’État sévissant depuis plus d’un siècle. Du haut de sa « renommée » supériorité, mise à mal par l’action du Hamas, l’entité sioniste comptait réaliser l’élimination et la destruction du Hamas en quelques jours et récupérer tous les otages pris par le Hamas qui se trouvaient dans les tunnels sous la bande Ghaza. Il a été même question de faire inonder les tunnels par les eaux de mer pour exfiltrer le Hamas qui s’y réfugiait.
Le pouvoir sioniste fera cependant le choix de bombarder Ghaza plutôt que de récupérer les otages, via les propositions de cessez-le-feu, sabotées massivement par le véto américain au Conseil de sécurité.
Les doctrines Dahiya et Hannibal sont mise en pratique par l’entité sioniste à Ghaza : l’une faisant référence au quartier Dahiya de Beyrouth et consistant en une stratégie militaire utilisée en 2006 dans la guerre contre le Hezbollah au Liban qui impliquait la destruction à grande échelle d’infrastructures civiles afin de faire pression sur les gouvernements hostiles, l’autre faisant référence à la procédure d’élimination des soldats israéliens dans certaines situations de combats pour éviter leur éviter la capture et l’emprisonnement par les forces ennemies et pour ne pas devenir une monnaie d’échange pour la libération de prisonniers palestiniens.
La Hasbara, machine médiatique sioniste, relayée instantanément par les scribouillards mainstream occidentaux, démarre à une vitesse vertigineuse, en évoquant le nombre de plus de 1.400 victimes civiles du Hamas, de viols contre des femmes israéliennes et de bébés brulés. Le nombre de victimes a été revu à la baisse et porté à 1.200 dont une grande partie étaient armés et les informations sur les viols et les bébés brulés se sont révélées fausses par la suite, via les enquêtes du journal israélien Haaretz.
L’agence UNRWA a déploré une campagne honteuse de désinformation dont elle a fait l’objet et son chef, Philippe Lazzarini, a réfuté toutes les allégations de l’entité sioniste qui présentaient des membres du personnel de l’organisation comme des agents du Hamas.
Le 7 octobre 2023
Le 7 octobre 2023 est pour les occidentaux l’instant qui fait l’histoire. Une histoire incrustée dans le socle suprématiste façonné par le monde occidental, à travers des siècles de politique coloniale et impérialiste, sa hasbara et sa morale trompeuse. Un monde occidental au sein duquel l’Europe demeure à ce jour accablée par le poids insupportable de sa culpabilité pour son antijudaïsme et son antisémitisme millénaires.
Mais les événements du 7 octobre doivent être compris dans le contexte plus vaste des luttes contre un colonialisme abject et contre l’occupation. L’oppression et la violence de la force occupante ne peuvent entrainer que des réponses violentes de la part de ceux qui subissent l’occupation.
Les Palestiniens ont le droit non seulement de se défendre après un siècle de terrorisme sioniste/israélien mais aussi de lutter pour y mettre fin. La mise au ban par l’opinion publique du monde occidental, manipulée par les médias, du « terrorisme palestinien », est le résultat d’une méconnaissance totale de tout ce qui a précédé l’Holocauste et la création de l’État d’Israël. Les atrocités sionistes commises entre 1880 et 1945 contre les Palestiniens sont totalement occultées par les médias occidentaux.
Très souvent et parfois inconsciemment, le citoyen lambda européen, quelle que soit son obédience politique, souvent prêt à critiquer son gouvernement, de droite ou de gauche, affiche un sentiment de supériorité pour les populations et gouvernements arabes, musulmans, noirs, asiatiques ou autres.
Le complexe de supériorité occidental est non seulement une carte d’identité mais bien plus un passeport pour imposer une vision du monde au reste de la planète sur les plans économique et culturel, pour ne citer que les plus importants, très souvent à travers la force.
La réaction sauvage de l’entité sioniste face à l’attaque du 7 octobre est la réponse à la question: comment osent-ils, ces barbares et animaux-humains palestiniens? Comment osent-ils nous lancer ce défi ?
L’action retentissante du Hamas, reprise dans tous les médias occidentaux, a été la surprise qu’Israël a sous-estimée en raison de son complexe de supériorité et de son racisme à même d’en attribuer l’origine du 7 octobre à l’Iran.
Le 7 octobre a été pour le monde occidental une attaque terroriste barbare aux dépens de la seule « démocratie du Moyen-Orient » avec l’armée la « plus morale du monde ». Le drapeau israélien est immédiatement hissé devant toutes les devantures et vitrines officielles européennes affichant de manière ostentatoire et apologétique leur soutien inconditionnel à l’État sioniste qui équivaut à un signe d’absolution pour toute la politique criminelle de l’État d’Israël contre le peuple palestinien depuis sa création en 1948 et à un nulla-osta pour les opérations génocidaires futures. L’exhibitionnisme hypocrite et mensonger de Bruxelles, de Berlin, Paris, Rome ou Vienne, de par la projection du drapeau israélien sur les façades du parlement européen, de la Porte de Brandebourg, de la mairie de Paris, du parlement italien ou encore de la mairie de Vienne, entretient une confusion vicieuse entre agresseur et agressé et veut faire assoir le principe de symétrie entre les deux parties en conflit, niant la réalité occupant-occupé.
Le Président de l’entité sioniste, Isaac Herzog, l’exprime parfaitement dans l’un de ses discours racistes: « …ceci n’est pas seulement une guerre entre Israël et le Hamas, c’est une guerre qui vise réellement, véritablement à sauver la civilisation occidentale, à sauver les valeurs de la civilisation occidentale »… mais la vérité est que nous menons une guerre pour l’univers entier, pour le monde libre. Je dis toujours que si Israël n’était pas là, l’Europe serait la prochaine, parce que ces djihadistes barbares veulent nous faire sortir tous de la région et chasser aussi toute l’Europe de sa place, et les États-Unis sont les prochains aussi. Cette guerre est donc un élément essentiel de l’histoire de l’humanité ».
| Propos de Isaac Herzog (extraits) :« …C’est toute une nation qui est responsable. Ce n’est pas vrai…cette rhétorique sur les civils qui ne sont pas au courant, qui ne sont pas impliqués, c’est absolument faux. Ils auraient pu se soulever, ils auraient pu lutter contre le régime maléfique qui a pris le contrôle de Gaza par un coup d’état… ».Une déclaration génocidaire ! | |
| Le rapport de la Commission de l’ONU du 16 septembre 2025 établit que le Président israélien Isaac Herzog, le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense de l’époque, Yoav Gallant, ont été les instigateurs du génocide à Ghaza et que les autorités israéliennes n’ont pris aucune mesure à leur encontre pour sanctionner cette incitation. |
Herzog reprend presqu’à la lettre les propos tenus il y a plus de 130 ans per Théodore Herzl (le fondateur du sionisme politique): « Pour l’Europe, nous constituerions là-bas un morceau de rempart contre l’Asie, nous serions la sentinelle de la civilisation contre la barbarie. Nous demeurerions, comme Etat neutre, en rapports constants avec l’Europe qui devrait garantir notre existence…».
Pour Isaac Herzog, il n’y a pas d’innocents à Ghaza, même les enfants, qui outre à devenir des véritables terroristes, sont tenus pour responsable du pogrome contre les juifs et en tant que tels, Ils doivent être éliminés.
Pour le monde occidental, le 7 octobre 2023 ne peut que s’inscrire dans le prolongement de et la continuation de l’Holocauste. Considéré comme le plus grand pogrome contre le peuple juif après la 2ème Guerre mondiale, il est proclamé à l’unisson par l’Occident pour justifier un soutien inconditionnel à l’entité sioniste et au droit à sa défense.
Le président français Emmanuel Macron a décrit l’assaut du Hamas sur le sol israélien comme «le plus grand massacre antisémite de notre siècle», une déclaration critiquée par Francesca Albanese, rapporteur des Nations Unies.
De par le qualificatif pogrome, toutes les organisations de résistance palestiniennes, Hamas, FPLP, Djihad islamique et par extension tous les Palestiniens, sont mises à l’index. Ils sont coupables, pour l’entité sioniste et pour le monde occidental, de cet acte d’antisémitisme et de haine antijuive et contre lequel le droit à la défense trouve sa justification et son affirmation.
Pour l’entité sioniste, de même que pour une consistante partie du monde occidental, politique et médiatique, tout commence le 7 octobre 2023. Un langage nouveau, étudié ad hoc, est imparti au niveau des journaux télévisés et de la presse écrite pour décrire la continuité entre l’Holocauste et le 7 octobre et consolider, moyennant une propagande médiatique et politique honteuses, le statut victimaire de l’entité sioniste.
Un vocabulaire nouveau, « Glossaire des reportages sur le conflit au Moyen-Orient pour », pour usage interne à nos propres diffuseurs etc…, a été adopté par la première chaine de télévision allemande (ARD) à partir du 18 octobre 2023 pour nous présenter une réalité déformée mais conforme à une vision qui servira à justifier le génocide et l’anéantissement du peuple de Ghaza par l’entité sioniste. À titre d’exemple, pour les présentateurs de journal télévisé et journalistes, il ne faudra plus dire «combattants du Hamas » mais « terroristes du Hamas » ou encore « organisation terroriste du Hamas » et non plus « le Hamas ». De même qu’il faut traiter les évènements comme étant un conflit entre Hamas et Israël, soit une confrontation entre deux armées, ceci dans la négation d’une vérité historique, celle de l’occupation coloniale et de l’apartheid par un régime raciste avec le soutien du monde occidental, en premier lieu les États-Unis.